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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Korotkov est chef de bureau titulaire au premier Dépôt central d'allumettes. L'homme est persuadé d'être indéboulonnable, mais bientôt son assurance subit un démenti cinglant. Après avoir reçu en guise de salaire des paquets d'allumettes, invendables de surcroît (ce qu'il découvre en manquant de perdre un oeil pour en avoir imprudemment gratté une) il est licencié sous un prétexte futile.

À partir de là K. qui poursuit son chef pour avoir une explication va se heurter à un monde fou. Sur sa route des secrétaires blondes qui courent de cage en cage, un type couché sur une table qui téléphone, une vieille femme qui pèse un poisson séché et malodorant. Jusqu'à son chef qui s'est dédoublé...

K. veut comprendre, mais il est en but avec un système — peuplé de gens bizarres — qui le dépasse et le rend fou. Alors, assuré de son bon droit mais aspirant à la tranquillité, il décide d'abandonner : « Je me trouverai une autre place, une bonne place où j'aurai un travail paisible et sans histoire. Moi, je n'embête personne, et personne ne m'embête. Et je ne porterai pas plainte ...». Seulement ce n'est pas si simple...

Parue à Moscou en juillet 1925, cette nouvelle fantastique pleine d'humour est vite confisquée et retirée des librairies. À l'évidence les censeurs ont vu là une satire de la bureaucratie soviétique, dont l'absurdité et la diablerie poussent l'homo sovieticus, au mieux, à renoncer à ses droits. Comme Boulgakov qui accepte un poste subalterne dans un théâtre, après que Staline lui a refusé l'exil, alors même qu'il lui est interdit de vivre de son métier d'écrivain.

Challenge MULTI-DÉFIS 2021
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Plonger dès les premières lignes dans les pérégrinations du camarade Korotkov, chef de bureau titulaire au Dépôt central de matériel pour allumettes, place d'emblée le lecteur dans l'absurde le plus échevelé.
Malgré le titre, pas de maître ici pour incarner le diable, pas de Marguerite, mais la réalité travestie d'une bureaucratie tatillonne et inhumaine. Les individus, hommes et femmes sont ballotés au gré d'arbitraires invisibles et néanmoins bien pesants, payés en nature et condamnés à la misère, ils perdent leur emploi sans préavis, abandonnent leur identité dans des amalgames de noms qui les font disparaître, ils deviennent invisibles. Ceux qui donnent des ordres par contre tirent les ficelles du jeu macabre, ils ont l'aspect de bêtes immondes, ils dominent sans partage une comédie humaine bien dérisoire.
Un texte court et corrosif, glaçant par son caractère visionnaire de ce que deviendra l'héritage de la révolution bolchévique après la NEP.
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