Adrian quitte A. pour une autre femme. de janvier 2015 à novembre 2015, A. nous raconte cette rupture, ce qu'elle arrive à vivre et ce qui n'est plus possible.
Ce roman repose sur une une histoire simple et universelle, pour reprendre les mots de l'auteure. C'est la fin d'un amour, d'une vie à deux, d'un rythme de couple. Tout cela est raconté par la femme délaissée qui digère sa colère, sa haine et tente de se reconstruire. Ce livre n'est pas dans la lignée de romans sentimentaux, l'Amour est même peu présent, l'auteure s'intéressant plus aux rapports physiques et à l'évolution du corps.
Nina Bouraoui parle des aspects visibles de ce chagrin d'amour et concrétise par ses mots tout le questionnement intérieur de la femme. Ce parti pris fonctionne et parvient même à émouvoir sur cette femme devenue seule, sans être larmoyant. Mais il manque l'élan romantique pour poser une dynamique à l'ensemble de la lecture. Composé de quatre parties, ce roman est assez inégal. La première partie est assez longue là où les trois autres sections par leurs coupures et leur ellipses atteignent l'émotion d'une modification corporelle. A cette histoire intime et personnelle, s'ajoute la chronologie. En plaçant cet événement entre les deux attentats parisiens de l'année 2015, l'auteure ne crée pas un parallèle étrange. Elle montre le franchissement d'un niveau, du sentimentalisme au concret. Des personnages étaient bouleversés dans leur coeur. Maintenant, c'est dans leur corps, dans leur chair. Or les marques du corps, visibles, tranchantes, ne s'effacent pas tout de suite. Ce roman, malgré un développement un peu fastidieux, propose des moments touchants emmenés par une écriture précise.
Nina Bouraoui à un regard très intéressant sur l'être, sur une individualité en pause de la société.
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