On a du mal à accrocher ou même à comprendre ce qu'il se passe. Il m'a fallu 2 lectures pour vraiment commencé à cerner la jeune fille. C'est saccadé, des phrases courtes, dans le désordres, la facons de faire des chapitres on comprend pas sauf si on le relis. Sinon parfois on trouve des perles, des belles phrases. On tente de comprendre le personnage, on s'imagine ce quelle faire mais on est toujours surpris du résultats. Je suis passé par la colère, l'ennui, l'exitatio, le suspence et parfois tous en même temps. Livre très compliqué.
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Je suis la seule à aimer ici. Ce n'est pas une question d'âge. C'est le coeur qui explose. C'est ma peau qui s'ouvre. C'est son visage dans ma tête. C'est sa voix qui chante. Personne ne sait l'amour ici. Tout le monde se trompe. Ce n'est pas juste embrasser, se regarder dans les yeux, se toucher. C'est une question de vie ou de mort.
Céline est surprise par mon comportement, ce "penchant". Rien ne penche en moi, tout se dresse, tout se tient. Je suis fière, au garde-à-vous, parée à l’attaque, le doigt sur le bouton de l’arme atomique, Orchestal Manœuvre In The Dark, "Enola Gay". Ça passera, dit Céline. Et ça ne va pas avec mon corps. Je ne suis pas androgyne, dit-elle. Je ne fais pas garçon manqué. J’ai du succès. Elle ne comprend pas. On veut toujours trouver une raison à l’amour des filles.
On veut voir sous la peau, ouvrir, opérer, analyser. Androgynie, invertie, l’amour-monstre. Çe serait scientifique. Ça viendrait, par défaut. Androgynie, entre deux eaux. Moi je nage sous le lac. Moi je vois dans la nuit. Moi je marche sans canne. Je ne suis pas malade. Je me sens en pleine forme depuis Diane. Je ne suis pas d’accord avec Céline. Elle parle comme un homme éconduit. Céline dit que certaines filles ont fait ce choix-là. Je ne comprends pas. Il n’y a aucun choix à aimer une fille. C’est violent. C’est l’instinct. C’est la peau qui parle. C’est le sang qui s’exprime. Céline n’a pas choisi d’aimer Olivier. Je n’ai pas choisi d’aimer Diane. C’est une loi physique. C’est une attraction. C’est comme la Lune et le Soleil. C’est comme la pierre dans l’eau. C’est comme l’été et la neige. C’est de l’histoire naturelle. Ça reste longtemps dans le corps. C’est inoubliable. C’est la grande vie.
J’aime Diane, je suis milliardaire.
Elle me demande ce que je veux faire plus tard, dans la vie. Je ne sais pas. Vivre c'est déjà beaucoup, non?
Diane veut me revoir. Ma mère ne saura pas. Diane ne remplace pas ma mère. Ce n'est pas ça l'histoire des filles. C'est autre chose. Ce n'est pas le souvenir de l'enfance, l'odeur de la peau et du lait, la petite voix qui endort, les mains qui soignent. Ce n'est pas cela, aimer une fille. Ça ne remplace rien. Ce n'est pas nostalgique. Ce n'est pas détester les hommes non plus. C'est plus dangereux, une fille. C'est plus risqué. Et ce n'est pas s'aimer. On n'est plus une fille avec une fille. On ne se retrouve pas en elle. On ne comble pas et on ne manque pas. C'est plus que cela. Ça n'a pas d'histoire. C'est sans passé. C'est d'une grande virginité. Il n'y a aucun malheur à aimer une fille. Ça donne beaucoup de force. Ça rend intelligent, à force de mentir. Ce n'est plus une fille alors. C'est un sujet qui surgit.
« Manque une goutte de gin ou de whisky », dit Mark ; manque Diane sur la piste. Un garçon m’invite à danser, je me laisse faire, il est joli. Je n’entends pas Céline. Toujours la musique sur nos voix. Ça m’arrange. Céline a tout compris. Je sais Marie, je sais. Comment ? Je n’entends pas, Céline ? Like a Virgin. Quoi Diane ? Quoi me méfier ? Quoi je fais des conneries ? Quoi besoin de vacances ? Mais c’est les vacances, regarde, je peux embrasser si je veux, je peux onduler du corps, je peux suivre la musique, je porte une jupe et des bottes, j’ai du Ricils sur les yeux, j’ai les cheveux longs, je suis une vraie fille, Céline. Et toi tu pourrais comprendre avec ton blouson, tes tiags, ta moto, non ? Je me suis trompée ? Pardon alors. Et ce parfum, Kouros ? Ah ! Tu avec Olivier depuis quinze jours, tant mieux, bravo, c’est beau l’amour, une fille, un garçon, s’embrasser dans la rue, au bord du lac, sur le quai de la gare, profites-en Céline, c’est magnifique d’être libre, de ne pas avoir peur, de ne pas mentir. Moi c’est la guerre. J’invente, j’ai de l’imagination. Cacher, ne pas se plaindre. Je ne pourrai jamais dire qu’une fille me brise le cœur. Je ne suis pas comme toi, Céline. Je ne trouve pas ma place.
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