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3,56

sur 421 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Otages Nina Bouraoui J.C Lattès
#Otages #NetGalleyFrance
Je ne suis pas prête d'oublie Sylvie Meyer, cette femme de 53 ans, séparée de son mari, mère de 2 fils , employée modèle,
une femme digne, courageuse, responsable de ses actes jusqu'au jour où le silence, le non-dit déclenche la violence !
Combien sont elles dans ce cas? Les mots de Nina Bouraoui m'ont percutée de plein fouet. Bien sûr tout cela doit être dit, tout cela doit être écrit mais qu'il m'a été difficile d'accompagner Sylvie jusqu'au bout de sa lettre!
Le début époustouflant m' a éblouie puis la gravité du sujet, le poids des mots ,des gestes , des non-dits ensevelis m'ont littéralement asphyxiée. Alors oui ce roman est utile, oui il fait mouche, oui il faut le lire et le recommander mais n'est il pas trop à la mode et dans l'air du temps, du socialement correct?
Un grand merci aux éditions J.C Lattès pour ce partage.
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C'est l'histoire d'une femme qui tombe en se disant "jusqu'ici tout va bien" -mais, comme le savent tous ceux qui ont vu "La Haine", "l'important, c'est pas la chute, mais l'atterrissage".
Sylvie, 53 ans, vit avec ses deux fils depuis que son mari l'a quittée. Sans rêves ni ambitions, elle s'investit à fond dans son boulot, même lorsque son patron lui demande d'établir des listes de salariés à licencier. Jusqu'au jour où elle pète un câble.
Je sors mitigée de cette lecture, monologue de 120 pages où Sylvie raconte son présent et son passé, et j'ai apprécié certaines de ses réflexions sur les hommes, les femmes, le désir, la souffrance et le pouvoir. Mais je n'ai pas compris comment elle passe de l'acceptation à la révolte, je n'ai pas perçu la montée du mal être qui va la faire basculer dans une forme de violence.
Néanmoins, ce court roman un peu angoissant est bien servi par une écriture élégante, qui prend quelque distance avec ce qu'elle relate, ce qui confère une étrange distorsion au récit. Comme si les mots ne correspondaient pas aux actes.
Mais l'ensemble reste frustrant par rapport à mes attentes.
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Sylvie Meyer étouffe, prisonnière de sa tristesse et du regard d'autrui.
Pour se rendre libre, pour échapper à son destin linéaire, elle fait une grosse connerie : prendre en otage son patron. Elle y gagnera la prison mais aussi, une fois de plus, la liberté. Elle se sent bien incarcérée, parce qu'elle n'a plus rien ni personne à craindre.
Otages, c'est le récit d'une femme que les violences refoulées ont fini par consumer de l'intérieur. Otages, c'est la mort lente d'un mariage que l'auteure décortique avec amertume et lucidité. Otages, c'est l'histoire du pétage de plomb d'une cadre de 50 ans qui réalise sur le tard qu'elle a gâché sa vie pour les autres. Otages, c'est la révélation, tardive dans le roman, d'un viol sur adolescente qui marque à jamais. Si vous en avez marre de mes « C'est… », ne lisez pas ce roman, il en est truffé. le style s'en trouve très alourdi. Ce n'est pas la seule maladresse. Quand l'auteure parle des hommes ou des femmes, elle joue facile, use de poncifs et de lieux communs. Mais quand elle se centre sur Sylvie Meyer et sa relation aux hommes de sa vie (en bien ou en mal), alors sa prose décolle et nous offre de vrais moments de grâce. Il y a aussi quelque chose qui sonne faux dans ce livre, une volonté de rester neutre, dans le gris, en passant d'une posture très féministe et virulente à une posture plus indulgente pour la gente masculine… en quelques pages. Caroline de Haas le matin, Élizabeth Lévy l'après-midi… pour ainsi dire. Je suis un peu charmée, mais surtout perplexe.
Bilan : 🌹🔪
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On peut dire que ce texte écrit dans sa première version par Nina Bouraoui pour le théâtre en 2015, était prémonitoire à la vague du mouvement #Metoo. L'auteure en a donc fait un roman au thème très actuel. Il va sans dire que le monologue de son héroïne, Sylvie Meyer, 53 ans, résonne dans le coeur de milliers de femmes.

Avec ce titre, je découvre Nina Bouraoui. Sa plume est tout à fait en conformité avec l'expression de douceur qu'elle dégage lors des interviews télévisées que j'ai pu visionner d'elle. le texte est tout en retenue, à l'image de son personnage qui parait accepter aisément tout ce que la vie lui fait subir. C'est au fur et à mesure de l'avancement de la lecture que le lecteur découvre toute la violence silencieuse qu'elle retient et qui un jour va finir par exploser. Sylvie prend conscience qu'elle est otage de son passé, de son éducation, et de cette société qui rend la vie beaucoup plus difficile à affronter aux femmes qu'aux hommes. Elle avait accepté l'échec de son couple et s'en rendait même responsable mais la pression exercée par son patron dans l'entreprise où elle travaille va être l'élément de trop, celui qui va déclencher sa révolte. J'ai trouvé dommage que l'auteure reste plutôt évasive à son sujet, on comprend juste que son acte sera puni sévèrement par la loi.

Un roman sur les diverses violences faites aux femmes, écrit comme une confession, une thérapie, auquel j'accorde un 12/20. J'en déplore l'impression de flou final qu'il m'a laissée.
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Quand la coupe est pleine…
Sylvie nous raconte ses débordements, ses peines, les trahisons subies, les petites acceptations qui rongent, les illusions perdues, tous ces micro-événements de la vie en société qui nous enferment petit à petit, qui étouffent celui ou celle que l'on est.
Otages de cette société et de ses conventions, de ses lâchetés, otages puisque privés de liberté, les personnages de se roman sont confrontés à la difficulté d'être.
C'est un beau portrait de femme, un hommage à toutes celles qui se taisent puis explosent dans l'incompréhension générale. La solitude pour toujours.
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Otages or not otages...Telle est la question. Que se pose cette héroïne commune. Tellement commune. Une madame tout le monde qui aime la nature, est gentille avec tout le monde. Malgré tout. Elle encaisse les petites contrariétés, les grandes déceptions. Sans broncher en bon petit soldat. Et puis un jour, la cocotte minute explose. Et passer de l'autre côté de la barrière, c'est tellement facile. Comme si elle l'avait fait toute sa vie.
Voilà l'histoire que raconte ce roman. ça pourrait vous arriver. Arriver à tout le monde. La leçon a retenir c'est qu'il vaut mieux vider son sac de temps en temps que de planquer ses frustrations et risquer une énorme explosion.

On se met des barrière où il n'y en a pas et on franchit un jour celle qu'il ne fallait pas franchir.

Le mal être de l'héroïne est limpide. On est mal dans sa peau avec elle. On a presque envie de faire tout péter avec elle. D'aller encore plus loin. de hurler que l'agresseur est en fait la victime. Mais ce n'est pas possible. C'est la vie. Moche.

Alors faut-il le lire ? Oui. Belle justesse d'écriture, même si sans être tout à fait naivement optimiste, j'ai regretté le côté no future du global. Mais ça n'enlève rien à la qualité de l'ouvrage.


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Ce roman est un long monologue, celui d'une femme de 53 ans, Sylvie Meyer, qui ne supporte plus d'endurer sa vie.
Employée modèle citée en exemple mais exploitée par son patron, l'héroïne, soumise depuis sa plus tendre enfance, ne dit mot lorsque son mari la quitte sans explication ni quand son patron lui demande de lister les personnes néfastes à l'entreprise qu'il veut virer.
La souffrance, ça la connait à Sylvie, même que ça lui colle à la peau. Mais elle l'endure car, dit-elle, la souffrance, c'est « notre histoire de femmes »
Elle accepte tout, jusqu'à l'humiliation. C'est qu'on ne change pas comme ça.
Et un jour, il y a la goutte qui fait tout déborder. Sylvie s'empare d'un couteau, part sans but au volant de sa voiture…et tout s'enchaine jusqu'à la tragédie. Pourtant, bien qu'elle ait perdu les pédales, elle reste d'une lucidité effroyable.

Le rythme de l'écriture colle bien au récit. D'un côté les confidences de Sylvie, dans un style sans affèterie, de l'autre les ordres du patron.
Ce court roman est bien construit, il tient en haleine jusqu'à la chute finale, et pourtant j'ai eu du mal à m'immerger complètement dans le destin de cette femme très solitaire. C'est l'histoire de la violence ordinaire avec un beau portrait de femme que nous offre Nina Bouraoui mais son aspect clinique tient l'émotion à distance, ce que j'ai regretté.
En contrepoint, les hommes sont absolument détestables, que ce soit le prédateur sexuel, le mari déserteur, les flics méprisants ou le patron dictateur, ils n'ont aucune once d'humanité. du mauvais côté de la barrière, la femme soumise et qui endure la loi des hommes, du bon côté, le mâle tout puissant, et ça frise la caricature.
Il y a aussi un passage pas très explicite, et c'est au lecteur de deviner ce qui s'est réellement passé, et cela m'a gênée dans ma lecture.
Sentiment mitigé, donc, pour cette lecture très volatile.
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Sylvie a 53 ans, est mère de deux jeunes fils dont elle partage la garde avec son mari depuis un an. Elle travaille dans une entreprise de caoutchouc sans enthousiasme. Elle subit. Jusqu'à ce que son mari la quitte et que le patron lui demande de faire des heures supplémentaires et de surveiller les autres salariés afin de lister les compétents et les autres car une vague de licenciements se profile.
Ce récit écrit par une femme nous dépeint un portrait de femme à la fois mère, épouse puis ex-épouse et travailleuse. Ses interrogations, ses craintes, ses aspirations et sa révolte font, devraient faire, écho en nous. C'est la vie d'une femme ordinaire, vulnérable, fragile, sans désir et de son rapport à l'amour, au travail, à la dépendance. Elle a résisté longtemps, tant qu'elle a pu, accepté sa condition de femme. Tout au long de sa vie, elle a accumulé sans rien dire, jusqu'au jour où elle explose. Enfin, tente de s'opposer.


J'ai lu beaucoup de critiques dithyrambiques sur ce roman. Je l'ai trouvé intéressant mais je suis restée un peu spectatrice de l'histoire. Je n'ai pas été touchée par le texte de Nina Bouraoui, je l'ai trouvé froid, sans émotion. J'ignore si cela vient du fait que c'est un texte théâtral remanié, sans doute.



Je n'ai pas vraiment aimé le style de ce récit non plus : des phrases très longues où les subordonnées se succèdent, à l'image de la page 73 qui n'est qu'une seule et même phrase, une certaine pauvreté de vocabulaire et des phrases trop orales pour me séduire. Bien sûr, cela colle à la personnalité de Sylvie, à sa manière simple de s'exprimer. Mais cela m'a empêchée d'entrer réellement dans l'histoire. Sans doute aurais-je été plus touchée de l'entendre, avec toute la dimension d'interprétation qui peut magnifier un texte. Peut-être aussi en attendais-je trop.



Un roman intéressant, interpellant mais sans plus en ce qui me concerne.
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Avant même de vouloir lire ce livre, je voulais surtout découvrir la plume de Nina Bouraoui. Je l'avais découverte à l'émission La grande librairie, pour son livre précédent Tous les hommes désirent naturellement savoir. Elle m'avait hypnotisée, je lui avais trouvé beaucoup de charisme, en plus de la trouver très belle (je suis très sensible à la beauté, particulièrement la beauté féminine).

Otages est une immersion totale dans la tête de Sylvie, femme ordinaire: 53 ans, séparée de son mari, deux enfants, travaillant depuis plus de 20 ans dans la même boîte. Une vie tout à fait banale pour une femme lambda, qui pourrait tout à fait être votre collègue de bureau, une amie, votre voisine ou vous-même.
Jusqu'au jour où elle bascule.
Marre d'être sage.
Marre d'être celle qui ne lève jamais la voix et dit amen à tout.
Marre d'être dans un monde d'hommes et de subir leur loi, quoiqu'elle fasse.

Ce livre, davantage que raconter le moment où elle pose un acte, est un roman féministe, écrit par une femme, pour les femmes. On ressent à quel point elle les aime, ces femmes, qu'elle nous aime.

Le roman se lit d'une traite, on n'ose pas poser le livre comme si on avait peur d'interrompre le discours, le récit, le témoignage, la logorrhée de Sylvie de crainte qu'elle n'ose plus jamais parler ensuite.

Le ton est dur, incisif, simple aussi; la plume nous emporte dans la psyché de cette femme qu'on suit pas à pas, sans la juger.

Même si le format, et la brièveté du récit, s'expliquent aisément, j'ai, pour ma part, trouvé le texte trop court pour en prendre pleinement possession.

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Sylvie Meyer est en pleine crise. Véritable bombe à retardement, elle a subi jusqu'à la cinquantaine et sans broncher la violence du monde. Elle a accepté sa vie ordinaire au bonheur médiocre. Et puis un jour, son mari la quitte. Elle se sent otage de ce chagrin d'amour et de sa solitude. Elle est otage aussi d'un traumatisme du passé qu'elle porte au fond d'elle en secret. Responsable consciencieuse d'une unité de production, elle est otage de son patron et de la pression qu'il lui impose. Elle est otage enfin de la crise économique qui la met en porte-à-faux vis-à-vis de ses collègues de travail qu'elle protège d'habitude. Ces enfermements ont généré en elle au fil des ans une violence sourde, mais profonde. Elle est appliquée, tellement appliquée qu'elle va les trahir, ses petites abeilles, en dressant la liste des moins performantes en vue d'un plan de licenciement. Cette transgression dans sa morale, cette violence économique va réactiver la violence intime contenue en elle jusque-là et déclencher sa vengeance de dominée, sa vengeance d'otage économique et affectif. Nina Bouraoui nous raconte la vie de Sylvie dans un monologue effréné. L'écriture est hachée, proche de l'oralité, les phrases cognent, les mots percutent, la lecture s'effectue en apnée. Récit dans l'air du temps, cette fiction sociale d'une femme sous l'emprise de la domination masculine nous fait vivre de l'intérieur ce qui est d'ordinaire rapporté de l'extérieur, elle change notre regard et nous oblige à la compassion, malheureusement de façon un peu trop appuyée parfois. J'ai été agacé aussi par l'insistance de la narratrice à nous dire qu'il faudra attendre pour en savoir plus. le procédé m'a paru lourd et inutile. La qualité du récit n'en demeure pas moins incontestable et le message nécessaire et puissant.
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