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sur 419 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Sylvie raconte pourquoi elle est arrivé à commettre un acte répréhensible ce jour de Novembre.

Sylvie jeune quinquagénaire, deux enfants, un travail qu'elle apprécie, est une femme qui ne se plaint pas. Personne ne lui a enseigné la violence et elle la rejette. Comme tous les femmes elle passe son temps à courir. Elle est emportée par sa vie de contraintes alors qu'elle aimerait tant regarder le ciel et les nuages, profiter de la nature. Sylvie ne dit rien quand son mari la quitte, un beau matin. Elle n'a pas le temps, plus le courage. Il n'y avait plus de désir, peut être même plus de tendresse entre eux. Elle croit que c'est à partir de ce moment que quelque chose s'est décroché en elle et a créé une fissure qui s'est élargie avec le temps. Il lui restait son travail et la confiance de son patron qui passait son temps à geindre. Un toit sur la tête et sa conscience pour elle. pas une grande carrière mais une certaine tranquillité.

Sylvie a continué sa vie jusqu'au jour où son patron lui a demandé de contrôler ses collègues en plus des machines. Il lui fallait une liste des faibles, ceux qu'ils pouvaient licencier.

Elle a obéit avec zèle : elle a épié, établi des listes créant un vivier. La fissure en elle grandissait en sourdine et entassait toute cette violence que Sylvie rejetait. Elle a beaucoup enfoui Sylvie, elle s'en rend compte quand elle prend le temp de réfléchir. Elle pense que le grand malheur des femmes est la vulnérabilité. La peur.

Alors, ce jour de novembre, Sylvie craque, la fissure explose. Elle ne regrettera pas son acte, bien au contraire, se sentira soulagée. Lâcher-prise, ne plus rien contrôler, être soi et adorer ça. Son geste lui permettra aussi de faire face à un souvenir violent et destructeur enfoui.

Superbe histoire à lire d'une traite. Une ressenti insolite car j'ai commencé ce livre au début du confinement. Je pense que les femmes sont prisonnières, de cultures, de traditions, d'elles-mêmes. Valeureux petits soldats qui maîtrisent tout et avancent jusqu'au jour où...
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J'ai beaucoup aimé la justesse de ton de Nina Bouraoui dans la première moitié de ce court roman lorsqu'elle décrit l'état d'esprit de Sylvie Meyer, la cinquantaine , épouse, mère, salariée de la Cagex , souffre douleur de son patron .

Une femme aux multiples vies, une femme ordinaire en quelque sorte .

Lorsque son mari la quitte, elle ne s'apitoie pas sur son sort, elle continue d'avancer.

Lorsque son patron la charge des sales besognes, elle obéit .

Elle ne fait pas la couverture de Elle, elle ne passe pas à la télévision au JT de 20 heures, elle avance seule jusqu'au déraillement parce que c'est sa soupape pour continuer à se regarder en face ...

Puissant récit , émouvant parce que c'est celui de la vraie vie et que son portrait reflète aussi un peu le notre . Nous sommes tous des otages .

Je me suis demandée au cours de cette bien trop courte lecture ce que les hommes pouvaient ressentir devant cette figure si féminine mais l'excellente critique de Sebthocal m'a apporté la réponse .
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Avec ce roman réécrit à partir d'une pièce de théâtre en 2013, Nina Bouraoui livre un roman fort, vrai et préignant sur la violence sourde de notre société faite aux femmes. Son héroïne est Sylvie Meyer, 53 ans, mère de deux jeunes fils, séparée de son mari depuis un an, qui travaille dans une entreprise de caoutchouc, où le patron lui demande de faire des heures supplémentaires et de surveiller les autres salariés, ce qu'elle accepte comme elle n'a pas bronché quand son mari est parti. Jusqu'à ce jour où, après que son patron l'a engueulée et humiliée, elle se révolte. Et cette force est incroyable de la révolte sourde et une volonté de sortir de la souffrance. La lecture est un dur miroir des quotidiens classique à l'aune de la vulnérabilité des femmes que nous pensions avoir dépassés. Une lecture percutante !
Merci #Netgalleyfrance #netgalley #otages
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C'est un court roman qui m'a happée littéralement pour une lecture complète et sans repos.
Des phrases courtes , incisives, au rythme haletant d'une femme qui a "craqué", et pourtant, elle avait une rare maîtrise d'elle même, de son métier, de son environnement.
Quand son mari a quitté Sylvie(la cinquantaine), elle n'a pas baissé l'échine, elle a assuré et assumé comme toujours. Pour ses deux enfants certes, mais parce que depuis son enfance elle sait que les femmes sont fortes, qu'il n'y a pas" de temps pour se répandre ".
Et puis la faille,son patron l'humilie alors qu'elle s'est dévouée pour sa boîte, a accompagné cet homme aux dépens même des ouvrières de l'usine, ses abeilles , et elle craque. Elle se retrouve quelque part où il y a des barreaux aux fenêtres, elle ne sait où et s'en fiche, elle s'est retrouvée, s'est abandonnée. le rythme de l'écriture se détend aussi , on respire un peu;
Voilà une belle anatomie de l'âme, une justesse de ton pour parler d'une femme de cet âge là à notre époque, du désir, d'une existence inaboutie. Très beau.
Merci aux Edts J.C.Lattès et à NetGalley pour leur confiance renouvellée.
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Du jour au lendemain le mari de Sylvie lui dit qu'il la quitte. le savait-elle ou le pressentait-elle ? Toujours est-il qu'elle continue sa vie de mère et son travail. A son travail son employeur lui demande toujours plus. Et lorsqu'il lui demande de sélectionner les salariés dont il doit se débarrasser, Sylvie n'y arrive pas. Sans préméditation elle va séquestrée son employeur, et même s'il lui dit qu'il comprend sa fatigue elle sait qu'il n'en restera pas là. On vient la chercher chez elle, elle pense qu'elle va aller en prison. Pas de peur, juste un soulagement après toutes ces années de déni.
Un portait de femme poignant qui ne laisse pas indifférent et colle à notre monde moderne.
Juste un petit coup de "gueule", page 49 : d'avoir rencontré un homme, pas trop mal, travailleur, MOINS PIRE que les autres, mais qui semblait..." MOINS PIRE une expression à la mode !!!!
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Un roman fort qui met mal à l'aise ! Il est question d'une femme, des femmes et des jeunes filles... et des maux, des violences, qu'elles ont pu vivre et ressentir, au cours de la vie...

Le climat devient lourd petit à petit... jusqu'à l'étouffement...

Ce que j'ai envie de retenir, avant tout, de ce texte puissant et très bien écrit : "Faisons attention à nos enfants, mettons les en garde et discutons avec eux ! Il faut libérer la parole !"
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"Otages" c'est l'histoire d'une femme, Sylvie Meyer, 53 ans, qui du jour au lendemain se retrouve seule car son mari l'a quitte, avec deux fils adolescents. Sylvie travaille à la Cagex, une entreprise de caoutchouc. Sylvie est une employé modèle, très impliquée dans l'entreprise, qui a le sens de l'effort, le sens des mots, et une très bonne éducation. Elle est ce lien direct encore les ouvrières, qu'elle surnomme ses abeilles et le patron Andrieu. Jusqu'au jour où Sylvie commet un acte irréparable.

Nina Bouraoui peint une femme ordinaire de notre époque. Une femme qui se retrouve enfermée entre une déchéance professionnelle comme amoureuse. Une femme prise en otage par l'amour et le travail car les deux ne peuvent être dissociés de l'être humain.

Dans ce nouveau roman, Nina dénonce les violences faite aux femmes dans la société et montre qu'on dépend de notre passé et de notre histoire. le concept de liberté qui empreigne tous les romans de l'auteure est une nouvelle fois omniprésent, car la liberté n'existe pas.

La plume de Nina Bouraoui vous transperce tellement elle est puissante. Elle retranscrit la beauté de la femme mais aussi la violence à travers un texte fort, poignant, pleins d'émotion et d'une grande intelligence.

L'auteure donne la voix aux otages de l'amour et du monde professionnel, en zoomant sur une en particulière (Sylvie Meyer) à travers une précision des sentiments qui traversent cette femme en crise. Une lecture coup de poing ! Bravo Nina !
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Une transgression. Un jour de novembre, les vaisseaux, artères, veines et autres capillaires de Sylvie Meyer, 53 ans, ont convergé pour former une vague monstrueuse, un tsunami vengeur, une lame de fond si puissante qu'elle ne l'arrêterait pas.
Rien que de très ordinaire chez cette mère de deux fils, cadre dans une entreprise de caoutchouc. le quotidien, la succession ininterrompue de tâches, devoirs, injonctions. Si peu de respirations. Et, derrière la façade policée, les fissures qui s‘agrègent : le mari enfui, le patron geignard se rêvant loup capitaliste, la longue litanie de jours identiques, éreintants, et la perspective de lendemains identiques.
Quand son patron lui demande, nécessité fait loi, d'établir des listes, des niches, des viviers séparant bons et mauvais travailleurs en vue d'un plan de licenciement, Sylvie s'y atèle avec professionnalisme. Elle va même y trouver la saveur grisante du pouvoir. Elle a franchit le pas de trop, celui qui fracasse l'image en elle de celle qu'elle voulait être. Sa flamme intérieure, cette femme à l'intérieur, si ténue et fragile, ce rêve d'autre chose. Et le destin bascule.
Pendant une nuit, elle séquestre son patron. Ivresse d'une force nouvelle, rédemption au forceps par l'acte transgressif. Enfin la vie qui la pénètre avec la violence d'une tempête.
88 pages de monologue. Au départ écrit pour le théâtre, le texte de Nina Bouraoui fouaille, dénude, dissèque les rouages intimes qui mènent à ce paroxysme. C'est un texte fort, brut, sans artifice, impitoyable. Certaines critiques y ont vu et encensé un texte féministe. C'est aussi juste. Mais s'il est vrai que le « secret » dévoilé dans les dernières pages corrobore cette thèse, il m'a paru comme une facilité narrative justifiant une transgression qui ne le nécessitait pas. Cela n'était pas nécessaire. La vie rétrécie de Sylvie, la mienne, celle de mes voisins, menée au rythme injonctif d'une société débilitante qui occulte le temps perdu, la saveur des paresses, la jouissance de l'inutile suffisait pleinement à ce « pétage de plombs ». Otages, le titre est écrit avec un S. Et ce S vaut pour tous, hommes ou femmes, coincés sur les rails qu'on nous trace. J'ai pensé furieusement au film The Wall, et ce morceau musical a été la bande son lancinante de ma lecture.
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Sylvie Meyer a 53 ans, deux enfants, un mari qui l'a quittée un an auparavant, un poste avec quelques responsabilités à la Cagex, société de production de caoutchouc. Elle a une vie banale, classique jusqu'au jour où son patron lui demande d'établir un vivier de personnes dans lequel il piochera au moment de licencier. Sylvie accepte, elle se surprend même à éprouver une certaine fierté et une certaine ivresse à détenir un tel pouvoir. Elle ne voit pas que son fragile équilibre personnel va lentement se fissurer à partir du moment où elle accepte la proposition du patron…mais ce petit grain de sable va pourtant l'amener à commettre une faute pénalement répréhensible. Et, contre toute attente, c'est ce geste qui va lui rendre sa liberté, qui va lui permettre d'être enfin elle-même et d'affronter des choses qu'elle avait gardées sous silence. C'est au moment où on l'enferme qu'elle se redécouvre vraiment. Ce texte, qui est à l'origine une pièce de théâtre, est un monologue intérieur de Sylvie Meyer : on entre dans sa tête et on vit réellement son histoire à ses côtés. Je ne connais pas vraiment Nina Bouraoui (j'ai tenté plusieurs fois mais j'avais du mal avec son style d'écriture) mais, là, je n'ai pas pu poser le livre.
Lien : http://monpetitcarnetdelectu..
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= Un roman court, mais puissant. =


Sylvie Meyer, 53 ans, travaille dans une entreprise de caoutchouc : La Cagex.
Elle est mariée et a deux fils, une vie tout à fait banale. Mais lorsque son mari lui annonce : ‘‘Je m'en vais'', elle ne réagit pas et continue sa vie comme à son habitude. La seule chose qui change pour elle est la garde alternée pour ses enfants.
Elle ne ressent rien à l'annonce de cette rupture, elle l'attendait même.

‘‘C'était fini, sans qu'on se le dise, mais au fond de nous, on savait. On sait toujours ces choses-là ! On les redoute, mais on les sait. C'est faux de dire que l'on est surpris du départ de l'autre. Faux. Parfois, sans l'admettre on l'espère, on le provoque et chacun de nos gestes mène à la chute.''

Mais son attitude du début n'est qu'une apparence, car inconsciemment toute sa vie va exploser et ce jusqu'à commettre l'irréparable.

Un récit bien ficelé qui montre la complexité psychologique de l'être humain.
Des traumatismes subis pendant l'enfance qui remonte à la surface.
Il y a la face que l'on donne à voir aux autres et celle que l'on garde au fond de nous.

Une femme qui rêve de liberté, car toute sa vie elle n'a fait que de s'enfermer dans son propre mensonge.

La thématique de la souffrance au travail est présente dans ce livre, un thème qui est d'actualité dans notre société.

Un roman profond, subtil sans tomber dans le mélo.
Une plume efficace qui fait de ce roman, un livre petit de par son nombre de pages, mais très puissant quant à sa signification et son contenu.

Un gros coup de coeur pour moi, un livre à livre absolument !

Lien : https://livresdeblogue.blogs..
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