Sans être aussi enthousiaste que certains, j'avais plutôt bien aimé
En attendant Bojangles, notamment pour les carnets du père dont j'avais trouvé le personnage attachant.
Changement complet de ton, ici !
Parce qu'elle a eu son enfance gâchée par une mère qui l'a exhibée tous les week-ends, de 7 à 12 ans, dans des concours de mini Miss, Elizabeth n'aura de cesse de se venger de ce corps source de son mal être et de ses parents, sa mère en particulier qui l'a « transformée en poupée ».
Des thèmes intéressants donc : ces fameux concours de mini Miss, très populaires aux Etats-Unis, qui transforment des gamines en bêtes de foire hypersexualisees . le traumatisme de l'enfance et le processus d'autodestruction qu'il entraîne chez la jeune Elizabeth. Les relations mère-fille. le monde des culturistes et celui des galeries d'art …
Qu'est ce qui m'a gênée dans ce roman alors ?
D'abord, à aucun moment je n'ai entendu la voix d'une jeune fille dans ce récit alors que le livre est censé être son journal. J'ai trouvé aussi qu'on tombait , dans la deuxième partie notamment, dans la caricature et dans l'excès : cette quête de revanche, cette haine de soi, cette agressivité sans nuance traduites par une écriture heurtée et volontiers crue m'ont semblé artificielles, travaillées, et je n'ai jamais ressenti la moindre empathie pour le personnage . On aurait aimé plus de nuances pour traiter ces sujets.
Pour l'univers des mini Miss, je resterai donc sur un film que j'adore, Little Miss Sunshine , dans lequel le thème était abordé avec finesse, sensibilité et humour, tout ce qui manque au livre de Bourdeaut.