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sur 878 notes
Florida est un roman très particulier : nous suivons la descente aux enfeers d'Elizabeth qui a été forcée par ses parents à participer à des concours de mini Miss. Nous nous plaçons de son point de vue et c'est elle qui raconte l'histoire.
Il n'y a pas de dialogue et les échanges sont très violents, voir vulgaires.
Olivier Bourdeaut a un style bien à lui et une fluidité d'écriture qui rend la lecture assez facile. Les mots sont bien choisis mais parfois lapidaire.
Au travers d'Elizabeth, il dénonce le culte du corps et l'égoïsme de certains. C'est vraiment dérangeant pour le lecteur de voir comment cette petite fille peut se sentir aussi mal, avoir ce type de vie et ce genre de pensées aussi jeune.
Je ne me suis pas attachée aux personnages car ils se détestent, il n'y a jamais de positif ou de demie mesure dans la vie d'Elizabeth. Aucune concession, remise en question n'est faite.
Je m'attendais à autre chose en commençant ce roman : cela a été dur de le terminer mais je suis contente d'avoir découvert Olivier Bourdeaut à travers un autre roman que « en attendant Bojangles » que je n'ait pas lu. La rencontre avec l'auteur m'a permis de mieux comprendre le personnage d'Elizabeth et l'histoire derrière ce livre.
C'est un roman en demie teinte : le sujet est intéressant et d'actualité, raconté dans un style bien à lui mais trop crument et trop violemment. Les éléments ne sont pas enrobés et noircis par moments.

Merci à Babelio et aux éditions Folio pour l'envoi de ce livre et l'organisation de la rencontre avec Olivier Bourdeaut
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Après le succès retentissant de « En attendant Bojangles », Olivier Bourdeaut nous plonge dans un tout nouveau univers celui des paillettes et des podiums.

Elizabeth a seulement sept ans quand sa mère l'inscrit à son premier concours de beauté. Sa participation et son succès en robe de princesse signent la fin de son enfance. Après cette première réussite, sa mère, tendrement appelée par sa fille « la Reine mère » voue une obsession viscérale et maladive pour les concours et décide d'inscrire sa fille chaque semaine au concours de mini miss.

La mère d'Elizabeth pour parvenir à la première place du podium est prête à toutes les excentricités : faux-cils, paillettes, auto-bronzant ou chirurgie esthétique… Ainsi affublée, Elizabeth quitte son domicile sous le regard apathique de son père qu'elle surnomme, le Valet. Des années plus tard, devenue Florida, Elizabeth transformera son corps portée par une vengeance insatiable.

Ce roman brut et insolant parle d'un corps métamorphosé par la colère. Avec un ton féroce, Olivier Bourdeaut lève le voile avec justesse sur un monde artificiel et névrosé. Si les thématiques abordées sont fortes, je n'ai pas retrouvé la féérie de ma lecture avec « En attendant Bojangles ».

Merci aux éditions Folio pour cet envoi et à Babelio pour cette rencontre enrichissante avec Olivier Bourdeaut !
Lien : https://memoiresdelivres.wor..
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Terriblement féroce… Se détruire, détruire son corps, pour détruire ses parents… Tel serait un juste résumé de ce livre, que j'ai tout simplement dévoré!
L'écriture de l'auteur est très dynamique, provoquant même, les pages défilent, et on ne parvient pas à refermer le bouquin.
Le récit est celui d'Elisabeth, imposée aux concours Mini Miss dès son 7e anniversaire par sa mère.
On ressent terriblement bien sa rage, sa rancoeur et sa haine au travers des pages, cela en fait même froid dans le dos! Et tout ce récit paraît tellement crédible!
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Ca y est, c'est l'anniversaire d'Elizabeth et elle va enfin découvrir la surprise que sa mère lui a préparé ! Et autant dire que, pour une surprise, c'en est une : un gâteau d'anniversaire mangé en quatrième vitesse, une jolie robe de princesse, une douche rapide, un peu de route et les voilà dans une salle polyvalente à la lumière jaunâtre, entourées d'une multitude d'autres princesses et de leurs parents. le véritable cadeau de la mère à Elizabeth est une participation à un concours de mini-miss. Et la fillette le gagne ! Débute alors une vie de contrôle du corps.

Olivier Bourdeaut s'est fait connaître en écrivant En attendant Bojangles, roman que je n'ai pas lu car il a été très encensé (trop pour moi) ; il a eu un tel succès qu'il a été adapté au cinéma. Mais avoir lu Florida me donne envie de découvrir les autres romans de Bourdeaut, même s'il semble que ce dernier titre soit le plus abouti.
Florida, c'est l'histoire que nous raconte une jeune femme, Elizabeth. Ce roman est son journal, grâce auquel elle s'exprime et qu'elle semble nous destiner, nous confiant ainsi son amertume, sa haine, son vécu. Si elle nous laisse entendre qu'il s'est récemment passé quelque chose de grave, elle choisit toutefois de nous raconter les événements dans l'ordre. Et, ce qui est pour moi une force de ce livre, c'est que l'on a certes son seul point de vue mais que, petit à petit, on arrive à défaire les fils, à comprendre ce qui est de son ressenti et quel a pu être celui d'autrui – pas forcément plus glorieux que ce qu'Elizabeth nous raconte. Une autre force du livre, c'est que la protagoniste ne manque pas de mordant.
Florida, c'est l'histoire d'une fillette, puis d'une femme, prisonnière du regard des autres, dont le corps ne lui appartient jamais réellement, même quand elle pense en reprendre le contrôle. Pour moi, le seul moment où son corps lui appartient vraiment est lors de sa dernière représentation de mini-miss. Ces concours, d'ailleurs, lui plaisent, au début. Elle finit première lors de sa première participation, le jour de ses sept ans ! On pourrait y voir un signe, non ? En tout cas, sa mère en conclut qu'elle a de l'avenir en tant que mini-miss et décide donc de l'entraîner, de travailler des chorégraphies avec elle, se met en tête qu'il y a des solutions pour que sa fille soit plus belle encore, quitte à passer par la chirurgie esthétique. Au début, ça lui plaît, à Elizabeth. Elle a gagné une fois, elle fait plein de choses avec sa mère, elles sont soudées… La petite s'amuse ! Mais elle semble rester, après sa première victoire, l'éternelle deuxième sur le podium. La frustration s'installe, les exigences de sa mère deviennent de plus en plus pesantes pour la fillette et, de son point de vue d'adulte qui écrit ces lignes, il est évident que c'est une aberration de maquiller son enfant comme une voiture volée, de lui faire travailler des danses plutôt que les devoirs pour l'école… Elle est passée à côté de beaucoup de choses pour assouvir les désirs de gloire de sa mère. Et l'on ne peut alors que comprendre ce qui a amené Elizabeth à sa dernière représentation en tant que mini-miss – un appel à l'aide, mais sa détresse a-t-elle vraiment été entendue ? Un peu plus tard, alors que son corps se transforme, elle comprend qu'elle peut s'en servir comme d'une arme pour se venger de sa mère, mais aussi de son père, lui qui n'a fait que regarder de loin, content de ces moments de solitude à la maison, quand mère et fille parcouraient les routes pour participer à des concours les week-ends.
Il y aurait beaucoup à dire encore sur ce roman, sur les sujets qu'il aborde – pas seulement les concours de mini-miss et les enfances volées, mais aussi la recherche de performances, le culte du corps, le culturisme, l'art contemporain (j'ai d'ailleurs beaucoup aimé le personnage d'Agatha Christik), le fait que tout soit possible aux USA (l'écrivain glisse des histoires vraies dans son roman et c'est glaçant), etc. Beaucoup de choses m'ont plu dans ce livre parce qu'il évoque de nombreux sujets et que l'héroïne en parle de façon franche, en étant à la fois percutante et mordante. Cela dit, plus la fin approchait, plus je la devinais et je l'appréhendais. Elizabeth est une femme intelligente, qui a beaucoup souffert, prisonnière de son corps… Mais la conclusion se tournait vers quelque chose de déplaisant, de très réfléchi mais qui n'était pas, pour moi, en adéquation avec qui est Elizabeth. En fin de compte, j'ai été satisfaite. C'est peut-être moins marquant que le fantasme de vengeance qui anime Elizabeth, mais c'est aussi quelque chose de plus brutal, en un sens, et qui ouvre en même temps sur un avenir qu'on lui souhaite bon, tout simplement.

Florida est donc un roman que je recommande ; il nous impacte comme son héroïne couche les mots dans son carnet, il nous marque comme le contrôle et le culte du corps marquent la petite fille qu'elle a été. Florida, c'est la démesure et l'excès à l'américaine, sans tomber dans la caricature grotesque – Olivier Bourdeaut a su trouver un bon équilibre, pour notre plus grand plaisir de lecteur·rices.
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Retour de lecture du roman « Florida » de Olivier Bourdeaut l'auteur du roman «  En attendant Bojangles »

En commençant ce livre, j'étais curieuse pour deux raisons, la première était purement littéraire et la seconde bien évidement était le thème abordé dans ce roman.Comme je disais , j'ai opté pour cette lecture afin de combler une curiosité littéraire : est-ce que la magie de l'écriture de Olivier Bourdeaut allait-elle une nouvelle fois me toucher ? Oui ! Au delà de l'histoire à proprement parler, dés que j'ai commencé la première page, je me suis laissée simplement emportée par son écriture et nous fait dévorer page après page, pour finir par se rendre compte qu'on l'a finit ! Je l'ai quasiment d'une traite ce roman tellement, son écriture, simple et efficace nous accroche.

« Ma mère me disait que j'étais très belle et que je n'étais pas trop bête. L'ordre des compliments et important, la forme aussi. J'étais très belle, une affirmation. Je n'étais pas trop bête, une négation. »

Concernant le thème de l'histoire , elle m'a vraiment révulsée car il s'agit bien là d'une catastrophe sociétale : nous lecteurs, on lit, ou on pourrait dit on écoute, la narratrice nous conter son histoire, sa vie...On sait que que Elizabeth va s'engouffrer dans une spirale infernale destructrice en raison de son enfance marqué par cette obsession de sa mère. On assiste, malheureusement à à sa descente en enfer une fois jeune adulte. On voit toute les conséquences néfastes que cela peut avoir sur un enfant soumis à ces règles de beauté et la superficialité de ces concours. La tristesse, se transforme en colère, rage, rancoeur vengeance contre cette mère, qui elle bien au contraire, estima avoir tout donné à sa fille, mais on se rend bien compte qu'elle n'a pas donné l'essentiel qu'un enfant attend.
Cette lecture est acide, violente aussi par l'emploi de vulgarité enrobée de sarcasmes. L'humour noir cache la douleur qui suinte à chaque phrase. Un roman qui ne peut pas nous laisser indifférent.
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Tout d'abord, je tiens à remercier Babelio et Folio de m'avoir permis de rencontrer l'auteur le 24 mai 2022 à Paris.
Florida est le troisième roman de Olivier Bourdeaut. Ce roman se situe en Floride et suit l'enfance et l'adolescence d'Elizabeth, une jeune fille qui va découvrir son corps de manière brutale à travers des expériences successives extrêmes: les concours de mini Miss et le bodybuilding. Ce parcours où la représentation du corps est poussé à son paroxysme permet à l'auteur de montrer une société qui voue un culte aux corps à la fois morbide et grotesque. Olivier Bourdeaut narre cette trajectoire de jeune fille à la première personne comme pour mieux donner à voir au lecteur les conséquences psychologiques de telles entreprises sur les jeunes filles et sur leur entourage. le comportement des personnages révèle les pires vices des hommes: cupidité, lâcheté, égocentrisme ou encore voyeurisme. Toutefois, la dimension tragique de l'histoire est atténuée par l'écriture mordante et plein d'humour de Bourdeaut. Les phrases sont rythmées, les mots souvent crus mais toujours justes et l'écriture en général très imagée comme en témoigne les nombreuses références à la pop culture qui émaillent le roman. Cette prose très familière et loin de toute poésie permet de saisir toute la rancoeur et la colère du personnage d'Elizabeth, en particulier vis-à-vis de ses parents qui se sont appropriés le corps de leur fille jusqu'à en faire un objet, une bête de foire sur les scènes des concours. Et c'est animée d'un esprit de vengeance envers cette sur-féminisation imposée de son corps que Elisabeth amènera son corps de jeune fille modèle vers l'exact extreme opposé, le bodybuilding, qui peut être vu comme la glorification de la virilité des corps. Olivier Bourdeaut livre donc le portrait d'une jeune fille aspirée par une société qui fait des corps une marchandise (son corps finira par devenir une oeuvre d'art exposée dans une galerie et dans les appartements de riches collectionneurs). Tour à tour victime et actrice de son destin, mais toujours muée par un désir de vengeance, cette héroïne tragique risque de hanter longtemps l'esprit des lecteurs du dernier roman de Olivier Bourdeaut.
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J'avais adoré "En attendant Bojangles" du même auteur, c'est l'extrême inverse pour celui-ci.

Hormis quelques scènes intéressantes, on s'ennuie. L'héroïne reste très loin de nous et, malgré les thèmes abordés, aucun vrai message n'est transmis.

Ça manque de finesse et d'intimité.
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La narratrice, Elisabeth Vernn, s'adresse au lecteur pour lui raconter ce qu'elle a vécu depuis l'âge de sept ans : le jour de son anniversaire, sa mère lui offre une robe de princesse et l'emmène à un concours de Mini Miss, qu'elle remporte !
C'est l'euphorie pour la reine mère, pour Elisabeth aussi : "Quelle petite fille ne rêve pas d'être la plus belle des princesses !
Et pourtant c'est le début de l'enfer...
Une dégringolade qui l'amènera jusqu'à haïr ses parents mais surtout elle-même.
Un récit percutant, sans fard ni paillettes.
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Uppercut, crochet droit, ce livre coup de poing m'a laissé KO.

Dans ce roman d'Olivier Bourdeaut, auteur que j'ai découvert grâce au livre 'En attendant Bojangles', deux univers semblant en tout point opposés s'entremêlent : celui des mini miss et des bodybuilders. L'apparence physique sera le pont entre la poupée princesse et la femme musclor. Et tandis que dans son roman précédent un ton enfantin était donné à l'histoire, ici, c'est la désillusion, l'amertume et la rage d'une adulte qui donne le ton dès le début.

La fin de l'enfance d'Elizabeth commence le jour de ses 7 ans, lorsque sa mère la fait participer à un concours de mini miss comme cadeau d'anniversaire. Ce qui se voulait être un cadeau original va devenir un véritable cauchemar pour la petite fille. Tous ses weekends vont dorénavant être dédiés aux concours sous la folle pression de sa mère. Peu à peu, une colère sourde va naître chez Elizabeth. Cette rage sera dirigée contre sa mère, mais aussi contre elle-même, et plus particulièrement contre ce corps qui l'a fait tant souffrir et qu'elle va tenter de maîtriser coûte que coûte.

La plume de l'auteur est grandiose. On ressent tout le mal-être de cet enfant. Ce livre est dérangeant. le personnage principal a tant souffert qu'elle n'est pas attachante car son comportement découle de sa colère. On ne peut que compatir à un tel chemin de vie. J'ai hâte de participer à la rencontre d'auteur proposée par Babelio et les éditions Folio pour en savoir plus sur l'inspiration d'Olivier Bourdeaut. Un roman choc qui ne laisse pas indifférent.

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Florida d'Olivier bourdeaut est une sorte de journal intime écrit à la première personne , pour entendre la voix d'Elisabeth Vernn.
Elle a 7 ans quand sa mère l'entraîne dans un concours de beauté , de mini-miss . Et pour son malheur elle gagne !
Et pendant 5 années , Elisabeth nous raconte son quotidien , l'horreur ou sa mère va utiliser le corps de sa fille pour donner un sens à sa vie . Pourtant , paradoxalement, cette ne projete pas ses rêves , elle n'a jamais voulu être Miss , c'est juste qu'elle s'ennuie .Peut-être est elle fasciné par la famille kardzshian ?
Ce livre dénonce la culture américaine du corps ,l'importance du regard des autres .Ici le corps traduit les maux de l'âme. Mais aussi les rapports de domination au sein même de la famille .
Olivier Bourdeaut épingle au passage l'art contemporain, tous les acteurs : les artistes les critiques et les acheteurs !
On va suivre Elisabeth jusqu'à ses 20 ans .Une enfance et une vie compliquée , de rage et de désespoir, qui ne lâche rien .
C'est cynique et très réaliste .
Une belle découverte merci @ Babelio et les @editionsfolio
Hâte de rencontrer Olivier bourdeaut lors de la rencontre du 24 mai dans les locaux @babalio
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