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3,53

sur 878 notes
Une sacré claque que ce livre ! Je m'attendais à une description acerbe de concours de beauté pour enfants, pour "mini miss" ; elle est bien présente, mais comme un point de départ plutôt qu'une finalité.

Elizabeth Vernne raconte son histoire. Elle s'adresse au lecteur sans fausse pudeur et surtout sans vouloir avoir le beau rôle.
Elle raconte sa vie à partir de ses 7 ans, le jour où sa mère lui a offert avec ses bougies une robe de princesse et la participation à un concours où elle finit 1ère, mais oui bien sûr, c'est elle la plus belle.
Mais ce cadeau s'avère empoisonné, et Elizabeth se sent exploitée à l'âge où l'on est encore tellement demandeur de l'amour de ses parents. Jamais assez belle, éternelle 2ème, elle ne supporte plus sa vie, et surtout ne supporte plus son corps, cause identifiée de son cauchemar.
Tout s'arrête. En tout cas les concours, les châteaux, les princesses.
Mais la souffrance ne s'arrête pas, elle. La "reine-mère" est toujours là, jugeante, oppressante.
Et ce corps détesté.
Elizabeth alterne boulimie, hyper séduction, bodybuilding. Rien n'y fait, le mal-être est toujours là, ancré viscéralement, dans ce corps-prison.

J'ai adoré ce livre qui m'a tenue en haleine du début à la fin (et quelle fin !).
Olivier Bourdeaut a une plume savoureuse, mais surtout propose ici une réflexion captivante sur la place du corps des femmes dans la société. Par de multiples manières elles se retrouvent souvent objetisées et n'ont finalement pas toujours les clés pour éviter de subir cette situation récurrente.
Un roman noir mais brillant.
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Alors chiche ou pas chiche de donner son avis? le regard des autres nous interesse t il?
Je tombe vite sous le charme de la repartie d'Olivier bourdeaut, tant aimé En attendant Bojangles. Mais c'est vrai que l'humour sarcastique ne rend pas ce dernier roman lumineux! 'J'ai de l'acidité plein la bouche ' p115. Dès le départ propos bien acides et bien sentis. C'est piquant et rien n'est là pour adoucir le verbe haut de note héroïne, Elisabeth. même le scénario reste à distance pour laisser l'entière place à toutes ces joutes. Perpétuel combat, très adolescent, contre tous et contre soi, le passage sur les 40 ans de sa mère est poussé à son maximum, je crois que je lis sans respirer. Chaque phrase est une punchline et mérite un rap en fond sonore, un passage sur scène de stand up. La rencontre avec le coach boxe est pas mal aussi, dans un autre genre, ça pousse loin, ça n'a pas froid aux yeux de la repartie. En vrai chaque nouveau personnage casse la baraque.
Pour conclure, voici un début de bon moment de lecture, avalé en deux deux, idéal pour faire une transition vers un autre genre littéraire. Mais à mi chemin, ça se muscle, ça se corse encore et là j'me dis qu'on est loin de la couverture florida qu'ils nous proposent chez folio. C'est pas acidulé c'est de l'acide pur.
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J'avais énormément aimé En attendant Bojangles et j'avais donc hâte de découvrir Florida — qui en plus me rappelait vaguement Little Miss Sunshine, un film que j'adore.

Je suis cependant restée un peu sur ma faim, sûrement parce que je suis passée (presque) totalement à côté de l'héroïne, à laquelle je ne me suis pas vraiment attachée.

Pourtant, son histoire est celle d'un périple que l'on pourrait trouver passionnant — de Mini-Miss de 7 ans, Élizabeth mène une lutte contre un corps auquel elle ne s'identifie plus, jusqu'à le pousser à une limite extrême, celle du body-building. En plus de haïr son corps, la jeune femme déteste ses parents qui l'ont poussé à devenir ce qu'elle est, par leur égoïsme.

Sa rage et sa colère ne m'ont cependant pas emporté, sûrement parce que je n'ai pas accroché à l'écriture de l'auteur, que j'ai trouvé très différente que dans son premier roman, dont je me rappelais comme d'une oeuvre très poétique.

Florida a été une lecture de plage sympathique, mais pendant laquelle je me suis demandé à plusieurs moments quand arriverait la fin pour que je puisse passer à un autre livre…
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Dans ce roman c'est une jeune fille qui raconte son enfance, sa fuite, sa quête, dans un texte empli de rancoeur, de rage et de haine.
Sa mère l'a manipulé, son père l'a ignoré, aujourd'hui elle transforme son corps en instrument de vengeance.

Au travers ses mots qui font mouche et ses critiques acerbes, l'auteur nous parle d'une enfance sacrifiée, et d'une adolescence en quête de reconnaissance dans un processus d'autodestruction.
Il va finement analyser ce traumatisme dans ce rapport au corps avec une satire acide du culte de soi.

L'auteur a le verbe piquant au début, un peu railleur aussi, mais l'écriture évolue avec la jeune fille et les phrases deviennent venimeuses.

Le début m'a beaucoup plu, par son style et sa façon d'aborder le sujet.
Puis la lecture est un peu bousculée par une plume plus provocatrice.

Je suis partagée, j'aurais aimé que toute l'histoire soit rédigée sous cette forme sarcastique et si le changement d'écriture sied bien à l'évolution du personnage, j'y ai cependant moins bien accroché.

Pour son final l'auteur se joue du lecteur, mais il faut savoir y adhérer.
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En lisant ce roman, j'ai été mal à l'aise.
De façon générale je suis toujours très mal à l'aise avec les concours de beauté, qu'ils concernent les hommes, les femmes, et même les séniors. J'y vois une négation de l'être au profit d'une beauté éphémère. On met à l'honneur des personnes qui n'ont parfois pour seule qualité que d'être nés beaux.
Qu'une maman transforme sa petite fille en poupée c'est très loin de ma conception de l'éducation. Qu'elle lui fasse faire le tour des podiums, qu'elle l'exhibe, j'ai du mal à comprendre…Une petite fille, c'est précieux.
Il y a un temps pour l'enfance, pour l'adolescence… et pour un jour devenir femme puis, peut-être mère.

Pourtant, c'est le récit qu'Elizabeth Vernn livre qui me gêne plus que le comportement de sa mère. Elle refuse de s'ouvrir à sa mère, jamais elle n'essaie le dialogue. J'ai eu l'impression d'un récit fait par une personne fragile, psychotique.

Les concours des mini-miss ont été interdits en France en janvier 2014. J'ai lu l'article d'une maman furieuse, disant qu'il y avait « bien des façons de contourner cette loi, que les petites filles adoraient les robes de princesses ». (Rien n'empêche une petite fille de s'habiller en princesse, ou en pirate, ou en clown ! juste pour s'amuser.)
Lien : https://leslecturesdejoelle...
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Je suis ravie d'avoir lu un deuxième livre d'Olivier Bourdeaut, et il est vraiment très différent d'En Attendant Bojangles !
(J'ai appris qu'on dit Bojangueuls, enfin Olivier Bourdeaut le prononce ainsi).
Dans cette histoire, Elizabeth gagne le concours de Mini Miss auquelle elle avait participé par hasard (ce n'est pas précisé dans le livre, mais O.B. a précisé en interview que c'est ce qu'il avait en tête). S'ensuit ensuite une enfance de contraintes et de concours, jusqu'au jour où Elizabeth n'en peut plus.
Je dois dire que je ne m'attendais pas à ce que ce livre soit si revanchard, si luisant de corps huilés, il m'a stressée. Mais je suis contente que cette lecture m'ait donné l'occasion de rencontrer O.B., qui nous a expliqué comment il écrit (tôt le matin, mais le soir il prépare quelques pistes pour l'écriture du lendemain). Mes voisines avaient des post-its plein leurs livres, elles avaient souligné de nombreuses citations, trouvant qu'O.B. a l'art de la formule. Elles faisaient une sorte de match de citation : "Et celle-ci ? (lisant à haute voix une citation) - Et cette autre !"
O.B. a raconté que ce livre lui est venu d'un documentaire regardé un lendemain d'ivresse, qu'il a écrit 50 pages, les a envoyées à ses éditeurs et comme ça avait l'air de marcher, il a continué. le titre initial de Florida était "Multicolore Sadness" mais les éditeurs n'aimaient pas. A noter que dans ce livre, trois oeuvres portent le nom de "Florida" !
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Quel genre de jeune femme devient-on lorsque dès le plus jeune âge on vous colle des faux cils, on vous impose des épilations, on vous tartine d'autobrozant, on vous enfile un string et on vous demande de ramener à la maison ce titre de mini-miss ?
Élisabeth va en faire l'expérience au coeur d'une Floride qui cautionne ce genre de mascarade et transforme les enfants en bête de foire. Son bourreau ? Sa mère. Son projet ? La vengeance par l'autodestruction.

Pas de chichi, pas de blabla, des mots, ceux d'Élisabeth, parfois crus, toujours sincères, restrancrivant la rancoeur croissante pour ses parents. J'ai aimé le style, je n'ai pas ressenti d'essoufflement contrairement à d'autres dont j'avais lu les avis. Ce n'est peut-être pas un coup de coeur, mais ça reste une bonne lecture.
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Décevant,pourtant l'auteur écrit très bien.Encore l'histoire de la fillette objet de sa mère à des fins de gloire.Les chapitres se succèdent au grés de ses péripéties.La lecture devient alors ennuyeuse.Souhaitons à l'auteur de rencontrer son lectorat ou de trouver un sujet plus intéressant.Du coup je n'ai pas envie de lire le précédent.
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Florida c'est l'histoire d'une vengeance, d'une revanche d'une petite fille. Un souffle de haine porte l'histoire d'Elizabeth Vernn, une jeune fille ravagée par un environnement familial malsain et par les paillettes du monde des mini miss. Elle se déteste et se méprise mais souhaite rester au centre de l'attention. Cette jeune fille prend le contrepied de « ce qui est attendu d'elle » et s'autodétruit sans aucune demi mesure pour avoir le sentiment de se maîtriser, pour se satisfaire de sa revanche contre ses parents et contre ceux qui la délaissent ou qui ne l'aiment pas.

Elisabeth Vernn est une narratrice cynique qui nous confie ses pensées les plus intimes et les plus amères sur son enfance, son éducation… Mais surtout sur sa relation toxique avec sa mère.

Un roman cynique à l'humour caustique qui, dès les premières lignes, nous retire les paillettes des yeux et nous plonge au coeur de confidences acerbes et d'une spirale infernale d'autodestruction. Un roman au rythme intense qui ne nous lâche pas jusqu'à la dernière ligne.
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La mère d'Elizabeth a un cadeau exaltant d'après elle pour les sept ans de sa fille : une somptueuse robe pour aller concourir au prix de MiniMiss. Elizabeth s'attendait à un cadeau pour elle même, qui lui ferait plaisir à elle et non à sa mère. C'est le début de l'obsession maternelle : faire de sa fille la plus belle, la Mini Miss du pays. Chaque week-end, elles avalent des kilomètres de route pour se présenter à tout les concours Mini Miss, Elizabeth défile sans entrain devant des jurés avides de corps parfaits, de faux cils et de paillettes.

Elizabeth se sent non pas comme une enfant mais comme un projet, façonné par sa « Reine mère ». Comment grandir et développer de l'amour propre quand le seul jugement apporté sur soi enfant a été celui de l'appréciation du corps ? Comment ériger confiance en soi face à une mère désespérée de ne pas voir sa fille rentrer avec le prix de Mini Miss?
La rage gronde en Elizabeth, lucide face à l'obsession égoïste de la Reine mère et à la passivité du père, nommé le Valet.
Alors a 12 ans elle va se venger. Toute sa vie sera construite autour de cette vengeance. Elle va se venger de ses parents mais aussi de ce corps qui n'apportait pas satisfaction aux jurés.

Une écriture incisive et crue, teintée de sarcasme, un roman qui dépeint la triste réalité quotidienne d'Elizabeth. Ce livre c'est son journal intime alors imaginez le ton de son phrasé étant donné son enfance. L'attitude parentale m'a désarçonnée et effarée, elle côtoie l'irresponsabilité. J'ai aimé ce roman brut !
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