Une sacré claque que ce livre ! Je m'attendais à une description acerbe de concours de beauté pour enfants, pour "mini miss" ; elle est bien présente, mais comme un point de départ plutôt qu'une finalité.
Elizabeth Vernne raconte son histoire. Elle s'adresse au lecteur sans fausse pudeur et surtout sans vouloir avoir le beau rôle.
Elle raconte sa vie à partir de ses 7 ans, le jour où sa mère lui a offert avec ses bougies une robe de princesse et la participation à un concours où elle finit 1ère, mais oui bien sûr, c'est elle la plus belle.
Mais ce cadeau s'avère empoisonné, et Elizabeth se sent exploitée à l'âge où l'on est encore tellement demandeur de l'amour de ses parents. Jamais assez belle, éternelle 2ème, elle ne supporte plus sa vie, et surtout ne supporte plus son corps, cause identifiée de son cauchemar.
Tout s'arrête. En tout cas les concours, les châteaux, les princesses.
Mais la souffrance ne s'arrête pas, elle. La "reine-mère" est toujours là, jugeante, oppressante.
Et ce corps détesté.
Elizabeth alterne boulimie, hyper séduction, bodybuilding. Rien n'y fait, le mal-être est toujours là, ancré viscéralement, dans ce corps-prison.
J'ai adoré ce livre qui m'a tenue en haleine du début à la fin (et quelle fin !).
Olivier Bourdeaut a une plume savoureuse, mais surtout propose ici une réflexion captivante sur la place du corps des femmes dans la société. Par de multiples manières elles se retrouvent souvent objetisées et n'ont finalement pas toujours les clés pour éviter de subir cette situation récurrente.
Un roman noir mais brillant.