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Jean-Pierre Duteil (Éditeur scientifique)
EAN : 9782852264939
104 pages
Gérard Monfort (05/01/2001)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
Pierre Lambert de La Motte, clerc séculier du début du règne de Louis XIV, s'embarque de Marseille en 1660 à destination de l'Extrême-Orient. Il porte alors le curieux titre d'évêque in partibus infidelium de Béryte, et est l'un des premiers prélats à partir mettre en place les églises de Chine et d'Asie du Sud-Est.

Héritier d'une famille normande de Robe, proche de Vincent de Paul et peut-être du jansénisme, Lambert de la Motte prend contact en 1657 ... >Voir plus
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Quoique les Siamois et les talapoins [bonzes] ou le peuple ne soient pas beaucoup zélés pour leur religion, qui n'est qu'une superstition invétérée, à laquelle ils sont accoutumés dès leur naissance, on ne peut pourtant nier en un sens qu'ils n'y aient une forte attache, étant difficle de la leur faire quitter pour en suivre une meilleure, non, comme je le dis, qu'ils estiment beaucoup le culte qu'ils professent ou qu'ils le croient plus saint ou plus assuré que ceux qu'on leur propose, mais parce qu'ils se sont de tout temps persuadés qu'un culte peu bien être meilleur qu'un autre, sans qu'on soit obligé de le suivre, posant, comme j'ai dit, pour maxime que plusieurs religions quoique différentes et opposées peuvent également être bonnes. Et s'ils donnent quelque préférence à la leur, c'est principale à cause de sa modestie, en ce qu'elle ne juge pas qu'il faille condamner et rejeter les autres; et au contraire s'ils conçoivent de l'aversion pour la religion chrétienne, c'est principalement pour cette raison qu'elle pose ce principe, qui néanmoins est très assuré, que comme il n'y a q'un Dieu, il ne peut y avoir qu'une seule religion.
Ceux qui traient avec les Siamois pour les attirer à notre foi observent cette conduite de ne pas agir par voie de dispute avec eux et de ne pas attaquer directement leurs opinions, mais s'accommodant à leur disposition, on leur propose seulement les avantages de la religion chrétienne par-dessus toutes les sectes qui leur sont connues, on leur fait entendre l'excellence de la fin qu'elle propose, la sainteté de ses lois, les merveilles qui ont accompagné sa publication au monde et toutes les preuves qui font voir clairement aux esprits qui cherchent la vérité qu'elle est l'ouvrage du vrai Dieu qui seul a pu donner aux hommes une religion parfaite. En un mot, les Siamois écoutent avec satisfaction les discours qu'on leur tient de la majesté du Créateur, mais ils ne souffrent pas aisément qu'on les désabuse de leurs superstitions et quand ils s'aperçoivent que vous prétendez leur donner du scrupule sur ce qu'ils croient, ils n'ont plus d'oreilles pour vous écouter. Plaise à ce Seigneur de les éclairer par sa grâce afin qu'étant convertis ils quittent la vanité des idoles et s'attachent au service et au culte du Dieu vivant. (pp. 76-77)
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Ceux qui ont observé avec plus de soin le sentiment des Siamois sur la religion assurent que l'indifférence sur ce point est des maximes les plus reçues et des plus approuvées par les docteurs. La douceur de leur naturel, l'abord et la fréquentation de tant d'étrangers, la condescendance politique qu'ils sont obligés d'avoir pour eux, les ont engagés en cette pernicieuse opinion qui fait que désespérant de toute vérité, ils ne ce soucient nullement d'une faire la recherche. Cette indifférence est un des grands obstacles à leur conversion, car quand les docteur chrétiens leur proposent notre sainte foi et qu'ils leurs expliquent les raisons qui en prouvent la vérité, ils ne contredisent pas, avouant que la religion des chrétiens est bonne. Ils représentent seulement qu'il y a de la témérité à rejeter les autres religions et, puisqu'elles ont pour but d'honorer les Dieux, qu'il faut croire qu'ils s'en contentent. Voilà de quelle façon raisonnent les Siamois, en quoi ils découvrent leur aveuglement, puisque leur indifférence pour la religion ne procède que de l'ignorance de l'unité de Dieu, qui ne peut être honoré par des cultes contraires et et opposés.
Cette indifférence est cause que ne s'étudiant à quoi que ce soit, ils témoignent une grande froideur pour les choses même qu'ils professent de croire, dont ils ne paraissent pas fort persuadés. C'est ce qui fait qu'il est malaisé de bien déclarer quels sont les point de leur religion. Leurs sacrificateurs même n'en parlent qu'avec doute et aiment mieux vous revoyer à leurs livres que de s'engager à répondre. (p. 71).
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Comme l'eau de ces puits est souvent mauvaise et croupie, pour corriger l'incommodité qu'elle cause à l'estomac, les Turcs se servent d'un breuvage qu'ils nomment café, qui commence d'être en usage dans quelques villes d'Europe. Cette boisson est composée d'une petite fêve qui croît dans l'Arabie proche de la Mecque, en telle abondance que de là on la transporte par toute l'Asie et presque par tous les lieux où il y a des mahométans, qui se servent de cette boisson au lieu de vin, dont elle imite assez les effets, ayant la propriété de fortifier l'estomac et de faciliter la digestion. Elle a de plus celle de purifier les vapeurs de la tête. Ils font rôtir cette fève dans une poêle, puis ils réduisent en poudre dans un mortier, et après avoir séparé le son par un tamis, on fait bouillir cette farine brûlée et noire dans l'eau durant l'espace d'un Miserere, puison la boit la plus chaude que l'on peut; quoique cette liqueur n'ait aucun goût agréable, mais plutôt amer, elle ne laisse pas d'être fort estimée par ces gens, pour les bons effets qu'ils trouvent en elle, ce qui fait paraître le soin que DIeu a de fournir tous les pays des choses nécessaires pour la commodité des hommes; on ne peut douter que dans un autre pays il n'y ait des plantes qui ont de pareilles vertus. (p. 29)
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Les Francs, c'est-à-dire au langage des Turcs les chrétiens d'Europe qui voyagent dans leur pays, pas dans leur esprit pour riches, ce qui les tente d'essayer tous les moyens de les surprendre. C'est ce qui oblige les Francs de paraître les plus pauvres qu'ils peuvent, soit dans leur habits et leur train, soit dans leur dépense; on ne montre jamais d'argent et on n'emploie que de la petite monnaie, qui est à l'usage des pauvres. Nous n'eûmes pas de peine de nous travestir en pauvres puisque, outre l'avantage que nous recevions d'en avoir quelque apparence, nous honorions encore cette qualité comme très convenable à notre profession. (p. 27)
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