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3,9

sur 1316 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
La genèse de ce roman est connue et l'intrigue aussi. Autant dire que c'est devenu un classique, et que cet aspect des choses n'a plus rien de secret pour nous.
Mais Jeanne Bourin et le roman historique, est-ce vraiment une rencontre de l'Histoire et du roman ou le résultat d'un mariage réussi entre un amour du Moyen Âge dans l'esprit de la redécouverte éternelle et de la réhabilitation d'une époque trop longtemps mal aimée et le goût de la "romance réaliste" (en réalité très romantique avec tous les clichés du genre) ?

Nous sommes devant un beau texte qui doit sans doute être considéré pour lui-même et non avec le souci du détail, car les détails étudiés : habitudes de corps de métier - en particulier l'orfèvrerie sous Saint Louis -, la prégnance du religieux dans le quotidien des hommes et des femmes, le rôle des confréries, le milieu enseignant et celui des clercs itinérants (les Goliards), la géographie urbaine dans le Paris de la première moitié du XIIIe siècle, etc. - ont beau nous convaincre tant ils sont décrits minutieusement, ils n'en restent pas moins tellement plus vrais que vrais que nature que l'on peut y voir quelque idéalisation.

Il ne faut donc pas le lire avec des lunettes de spécialiste mais plutôt avec la même générosité que celle qui a conduit l'auteure à l'écrire.
Ce roman est tout simplement inoubliable.

François Sarindar

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C'est l'histoire de la famille d'un orfèvre à Paris qui a 6 enfants. le père beaucoup plus âgé que sa femme est devenu impuissant et souffre de ne pouvoir satisfaire les besoins de celle-ci. de son côté, son épouse l'aime beaucoup mais est frustrée. Elle lutte contre ses envies qui la brûle et est très attirée par le cousin de son gendre. de son côté, le jeune homme tombe éperdument amoureux de la femme de son cousin le jour de ses noces où il la voit pour la première fois.

Cet amour sera si violent qu'il va générer énormément de malheurs et faire souffrir effroyablement les amants. On découvre aussi les coutumes médiévales et, les événements qui vont engendrer et bouleverser le cours de la vie de cette famille.

Le lecteur sera entraîné dans cette tornade comme s'il vivait à cette époque et il sera enchanté de sa lecture !
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Certainement un livre que je vais relire.
L'histoire n'est pas forcément le point le plus fort mais elle est tellement bien racontée qu'on a toujours envie d'avancer. Ce qui est vraiment magique est le cadre, l'atmosphère, les détails de la vie quotidienne (au Moyen Age), les noms des rues de Paris (qui existent encore), la description des fêtes, des vêtements, des intérieurs, des plats. Si en plus elles sont véridiques (comme parait l'indiquer la préface signée par une médiéviste reconnue) cela permet un merveilleux voyage dans le passé. Ce Moyen Age là n'est pas effrayant. Il n'y a pas la peste, des tortures ou de la misère extrême. C'est un peu dans les romans de Jane Austin sur l'époque victorienne : ce n'est pas que cela n'existait pas mais ce n'est pas ça qui nous intéresse…
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Ouvrir la Chambre des Dames, c'est rajeunir brusquement de sept siècles et pénétrer de plain-pied dans une tapisserie vivante où la main de Jeanne Bourin a brodé l'existence quotidienne d'une famille française au temps du roi Saint Louis. Les Brunel sont orfèvres. Ces bourgeois, tout en étant proches du petit peuple de Paris, ne sont pas éloignés de la cour, et les grands événements du Royaume retentissent directement dans leur foyer. Mais ce roman historique s'évade de l'histoire, et le Moyen Âge y reverdit, frais comme un arbre de mai, conciliant sans effort un ardent mysticisme et une sensualité exubérante. Dans la chambre des dames passe le grand souffle des passions, des plaisirs et des déchirements : Mathilde, la mère, lutte de toute sa foi contre les tentations de la chair ; Florie, la fille, cherche en aveugle le chemin du bonheur dans les méandres d'un amour interdit. Femmes d'hier, femmes de toujours.

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J'avais lu ce livre, adolescente, et il m'avait laissé une forte impression. Je le relis longtemps après dans le cadre d'une lecture commune, et je lui trouve toujours autant de charme, même si ce charme me paraît désormais un peu suranné et que certains défauts sont plus visibles à mes yeux.

Or donc, ce qui m'avait séduite et qui continue à me séduire, c'est cette immersion totale dans ce Paris du XIIIè siècle où l'on suit le quotidien d'une famille d'orfèvres, les Brunel. L'auteure décrit avec beaucoup de précision les décors, les costumes, les bijoux, les fêtes, les repas et même les odeurs... On suit certains membres de la famille dans leur visite aux malades de l'Hôtel-Dieu, dans la procession du saint patron de leur guilde, dans les caroles fêtant le mois de mai, dans leurs déplacements d'une région à l'autre... bref, dans les mille et un gestes qui émaillent leur quotidien ! Car c'est un Moyen-Age vivant, coloré, érudit, que nous dépeint l'auteure, loin des clichés habituels sur la noirceur crasse des temps... peut-être même un peu trop idéalisé parfois !
Il y a un détail qui pourra peut-être surprendre les lecteurs(trices) du XXIème siècle mais qui participe au réalisme du livre et c'est l'omniprésence de Dieu dans leurs moindres gestes, dans leurs moindres pensées !

Mais ce livre a également les défauts de ses qualités car dans son souci du détail réaliste, l'auteure ne nous épargne aucun adjectif, aucun substantif dans des phrases à rallonge, si bien que l'on a parfois l'impression qu'elle nous dresse le catalogue d'un marchand médiéval tenant boutique !
Cette lourdeur se ressent dans certains des dialogues où l'auteure enferme des informations qui n'y ont pas leur place et qui donnent l'impression qu'ils sonnent faux...

Concernant l'histoire en elle-même, l'intrigue tourne surtout autour de Mathilde, la mère, et de Florie, la fille aînée, qui vont toutes deux éprouver une passion coupable pour le cousin par alliance de la deuxième, Guillaume Dubourg.
On assiste donc à leur combat intérieur pour résister à cette tentation redoutable et respecter leur devoir envers leurs époux respectifs.
Personnellement, je ne me suis attachée à aucun des personnages de ce triangle amoureux (le seul qui trouve grâce à mes yeux dans le roman est Arnauld, le frère aîné).
Mathilde m'agace par ses lamentations incessantes sur l'impuissance de son époux (le pauvre !).
Florie, si elle m'avait émue lors de ma première lecture, me laisse dans l'incompréhension la plus totale...
Mais c'est justement cela qui fait la force du roman selon moi : des personnages aux prises avec leur conscience et qui se débattent avec leurs contradictions, leurs doutes, leurs faiblesses et leur noirceur.

Bref, malgré quelques défauts, je trouve cette plongée dans l'univers des Brunel passionnante avec des passages très forts, et les drames vécus par cette famille ne peuvent nous laisser indifférent.
Lien : http://parthenia01.eklablog...
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Je redécouvre ce roman lu 40 ans plus tôt.
Alors certes le charme ressenti à l'époque est maintenant devenu quelque peu suranné, mais l'auteure retransmet si bien l'atmosphère de cette époque, que l'on se sent téléporté.

Ce livre est une magnifique fresque sur le moyen-âge, mais pas n'importe lequel. Celui-ci est haut en couleurs, loin des clichés, emprunt de sensualité et de croyances, où les femmes ont une place centrale. Jeanne Bourin nous dépeint cette époque avec habilité et finesse, moult détails sur la vie quotidienne.

Nous somme chez les "Brunel", famille bourgeoise d'orfèvres sous Louis XI. La mère et la fille vont se retrouver en plein tourment, devant jongler entre leur devoir de femmes, leurs sentiments et leur foi. le destin de cette famille est pour le moins houleux.

Ah si seulement je pouvais croiser le Dr Who et son Tardis !...
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La chambre des dames est une superbe saga familiale à l'époque médiévale dans laquelle nous faisons la connaissance des Brunel, famille bourgeoise d'orfèvres à Paris.
Les deux protagonistes de cette histoire sont féminins : Mathilde, la mère âgée au début du récit de 34 ans et surtout sa fille, Florie de 17 ans qui épouse Philippe, un jeune trouvère. Les deux époux composent des odes et chansons à la cour de Saint Louis.
Florie est un personnage au destin tragique. Elle est partagée par l'amour de deux hommes, Philippe, son époux et son cousin, le beau Guillaume qui exerce la profession de pelletier.
Jeanne Bourin nous livre ici un très beau texte avec une superbe trame narrative. Son écriture est belle et finement ciselée. On sent également le travail de l'historienne. En effet, Jeanne Bourin a su retranscrire parfaitement l'atmosphère de l'époque avec ses us et coutumes comme les fêtes de mai et les descriptions sur l'artisanat et ses différentes corporations de métiers : orfèvres, pelletiers, drapiers...
L'auteure nous transporte au XIIIème siècle, le siècle de Saint Louis entre Paris et Tours, à l'époque des croisades. Malgré quelques longueurs, j'ai beaucoup apprécié cette lecture et cette incursion à l'époque médiévale. J'ai aimé suivre ces héroïnes au fort tempérament.
C'est une belle découverte. Je me laisserai bien tenter par la suite de cette saga familiale, le jeu de la tentation.

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Depuis que je suis petite, j'ai entendu ma mère et ma marraine parler de ce roman, le conseiller dès qu'il était question de roman historique ou de fresque familiale. Il y a une dizaine d'années, j'ai récupéré leurs vieux livres, vestiges du Grand Livre du Mois, les Jeanne Bourin faisaient partie du lot mais je n'étais toujours pas vraiment décidée à me lancer, la romance n'étant pas du tout mon genre de prédilection.
Il serait bien trop réducteur de ne parler que de romance. Oui c'est une romance mais plus tragique que mièvre, c'est avant tout un roman historique exceptionnellement bien documenté mettant à l'honneur les us et coutumes de la petite bourgeoisie au XIII ème siècle.
J'ai particulièrement apprécié la présentation de ces artisans d'art, orfèvres, enlumineurs, drapiers et artistes jongleurs et trouvères, leurs routines rythmées par les offices religieux, les descriptions de leurs tenues, mobilier et quotidien en général. J'ai moins apprécié les romances que j'ai trouvé assez répétitives, que voulez-vous, on ne se refait pas... Sentiment aggravé par la profonde inimitié ressentie envers le personnage de Guillaume, personnage central à toute l'intrigue.
Ce roman a plus de 40 ans et c'est peut-être grâce à son âge qu'il est agréable de lire cette belle écriture au vocabulaire châtié sans niaiseries.
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J'ai trouvé ce livre dans une 'niche d'échange', ces boîtes dans lesquelles les habitants d'une commune déposent les livres qu'ils ont lus pour en prendre un autre, à lire. Il a finalement atteint le haut d ela pile des bouquins à lire et a été lu. J'y suis allé doucmeent puisqu'il m'a fallu six semaines pour en venir à bout. Cette durée n'est pas due au livre et à son histoire, sois-en rassuré ami lecteur!
J'ai apprécié lire ce livre qui casse le mythe crasseux de la vie au XIIIe s.! Les scènes presque érotiques décrites ont su rajouter une pointe rose à ce roman familial extraordinaire. A part Rutebeuf, personnage dont je sais l'historicité, il me parait avoir visité une vraie famille française, avec ses hauts et ses bas, surveillée de prêt par une église moralisatrice bien qu'ouverte d'esprit.
Très agréable à lire donc, ce genre de romans me rappelle, dans une moindre mesure, les écrits de l'américain James Michener. La prose est simple malgré une poignée de mots désormais perdus, mais fort appétissants (on y découvre des noms de pâtisseries qui ont l'air succulentes). Les personnages sont un peu caricaturaux, mais l'ensemble passe bien. Agréable moment!
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Une très agréable lecture, mais pas un coup de coeur. La plume est facile à lire, rien de pompeux, ou de complexe. Bourin nous présente un Paris moyenâgeux très réaliste ; on sent bien la maîtrise de l'époque par l'autrice. J'ai aimé vivre au rythme des deux personnages principaux, Florie et Mathilde. Certes, la romance est présente, mais n'empiète pas sur le reste. Rapports complexes à la religion, convenances, devoirs et désir d'émancipation sont au coeur du récit. Une lecture immersive, qui nous déconnecte de notre train-train quotidien… nous amenant, l'espace de quelques jours, dans les codes de l'époque.
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