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EAN : 9782253039464
506 pages
Le Livre de Poche (26/02/2003)
3.87/5   518 notes
Résumé :
Ardent, fervent, quotidien, voici, dans sa vérité, le XIIIème siècle ressuscité de nouveau par Jeanne Bourin. Fresque minutieuse et fidèle, ce roman nous plonge au cœur même de la vie médiévale, à Paris où s'exercent grands négoces et petits métiers pittoresques, à la campagne où, dans des senteurs de foin, de miel, de sève, revivent fêtes et travaux rustiques.

Marie, la plus jeune fille des Brunel, est veuve. Son mari, Robert Leclerc, a été tué deux ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (36) Voir plus Ajouter une critique
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Gentilly, près de Paris, 1266. Les lecteurs qui aiment les récits du moyen âge vont se régaler, car comme d'habitude, avec Jeanne Bourin, c'est très bien écrit !
Marie est maître enlumineresse. Son artisanat, avec sa petite équipe, fonctionne bien. Jeanne Bourin se délecte de mots de l'époque et de mots du métier pour nous plonger dans cette atmosphère.

« Il faut avouer que je suis accablée de soucis, se dit Marie. Entre l'éloignement qu'Aude me témoigne, l'accident de cette pauvre Agnès et le désespoir de Thomas, la difficulté que j'éprouve à discerner la nature véritable de mon attachement envers Côme, ses sollicitations de plus en plus pressantes pour que j'accepte de l'épouser, mon travail et son cortège de tracas, je ne sais plus où j'en suis ! Et voici à présent que, sans que je puisse l'aider en rien, mon père s'éteint là, sous mes yeux ! »

C'est vrai, pourquoi sa fille Aude, 9 ans, s'éloigne t-elle de sa mère ?
La physicienne va t-elle « réparer » Agnès ?
Le neveu de Marie, Thomas, va t-il guérir du mal d'amour pour sa bien aimée ?
Que va t-elle faire elle-même, car si elle épouse le riche Côme, ne « disparaîtra t-elle » pas socialement ?
Qu'est ce que "la tentation" ? La tentation de Marie pour Côme ? Mais aussi la tentation de Thomas pour Agnès ?

Vous le saurez en lisant ce captivant roman historique, dont je n'ai récupéré, à la mairie, que le tome II !
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"Le jeu de la tentation" est la suite, quelques quinze ans plus tard, de la célèbre et flamboyante "Chambre des dames". Précédemment, j'ai déjà pu apprécier le style de Jeanne Bourin, spécialiste de la fiction médiévale romanesque, dans "Le grand feu" et "Les pérégrines". C'est donc en terrain connu que je me suis aventurée.

Jeanne Bourin fait partie de ces écrivains érudits et passionnés par leur sujet, une génération de gens de lettres qui s'est appliquée à rendre au Moyen-Age ses "riches heures" et à lui conférer auprès du grand public des lettres de noblesse. La narration, extrêmement détaillée et quasi documentaire, s'en ressent dans la sublimation qu'elle engendre : le quotidien des Brunel, ces "bons bourgeois de Paris vivant sous le règne de ce bon roi Saint-Louis", apparaît dès lors comme auréolé d'infinis raffinements avec une place toute particulièrement accordée à la cuisine et aux repas, un autre domaine cher à l'auteure. Franchir le seuil de la demeure des Brunel, c'est entrer dans une bulle protégée (malgré des aléas et des rebondissements pas toujours désirables) où le Moyen Age semble un âge d'or certes rude mais révélateur de l'hégémonie d'une civilisation. Cet angle est très subjectif et glorifie notre histoire en faisant l'impasse sur la partie immergée de l'iceberg : les croisades, la question, l'obscurantisme entretenu par le clergé, les abus des puissants, le servage des non-possédants, etc. Partant de là, on adhérera ou pas aux romans de Jeanne Bourin.

Historienne de formation, je n'ai pas trop de mal à prendre du recul avec cette dimension et à faire la part entre la fiction délectable et la réalité arrangée. J'ai ainsi pris grand plaisir à lire "Le jeu de la tentation" pour l'évasion de son récit, sa galerie de personnages, la description des coutumes et traditions et le style très soigné de l'auteure.

Le roman n'échappe pas à quelques longueurs contrebalancées par quelques ellipses. Jeanne Bourin est une auteure qui aime prendre son temps et qui chérit les développements.


Challenge MULTI-DEFIS 2022
Challenge ABC 2022-2023
Challenge PAVES 2022
Challenge SOLIDAIRE 2022
Challenge COEUR d'ARTICHAUT 2022
Challenge XXème siècle 2022
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Suite de "La Chambre des Dames", ce roman est aussi passionnant et bien écrit que le premier tome. Il nous emmène une nouvelle fois dans le Paris du 13 ème siècle, dans le monde des artisans et des corporations. Ce texte évoque aussi la dernière croisade du roi Louis IX (Saint-Louis) et sa mort. Ce roman traite aussi d'amours contrariés, et de la violence qui se développe dans certains quartiers de Paris, par exemple le cimetière des Innocents, zone de non-droit qui est un repère de truands.
Un excellent livre, bien documenté, dont je conseille la lecture.
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Quel bonheur de retrouver la famille Brunel dans la suite de la Chambre des dames

En cette deuxième moitié du XIIIe siècle, sous le règne finissant de Saint Louis, les enfants de Mathilde et Étienne ont grandi. Tandis qu'Etienne s'enferme dans le souvenir de son épouse disparue, la passion et le destin viennent à nouveau frapper sa famille. Sa fille Marie, dont l'époux a été tué dans des circonstances troubles, fait l'objet d'un mystérieux chantage. Quant à son petit-fils Thomas, le voilà fou amoureux d'Agnès, la fille adoptive de Florie, alors que le mariage entre cousins germains est proscrit par l'Eglise...

Sous couvert d'intrigues palpitantes, sans toutefois atteindre l'intensité de l'ouvrage précédent, Jeanne Bourin explore dans le Jeu de la tentation d'autres aspects de la vie quotidienne de l'époque. Par les yeux d'Aude, la fille de Marie, on suit la rudesse des travaux des champs et des moeurs paysannes dans la propriété de Maître Leclerc à Gentilly. En accompagnant Agnès et Thomas dans leur fuite, on se prend à frissonner devant la faune étrange et inquiétante du cimetière des Saints-Innocents. Dans l'atelier qu'elle dirige à Paris, Marie nous fait partager l'art de l'enluminure et le secret des couleurs. Et auprès de son ami Côme Perrin, mercier, on évolue avec curiosité parmi les articles de luxe en vogue, les épices et autres tissus importés d'orient. 

Comme dans La Chambre des Dames, il s'avère que le Moyen Age ressuscité au féminin dans ce milieu bourgeois n'est pas dépourvu d'un certain raffinement. Et l'on s'attache aux déchirements maternels de Marie, au drame d'Agnès, à la volonté farouche d'Aude, dans leurs combats pour aimer et affirmer leur liberté. Rien que de très moderne finalement.
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Quelques années après les évènements du tome 1, nous suivons Marie, la jeune soeur de l'héroïne de la Chambre des Dames, de ses enfants et de sa famille. Au fil d'un long été, les amours se nouent et se dénouent, avec plus ou moins de drames.

J'avais lu cette duologie à l'adolescence et j'en gardais un bon souvenir, tout comme de ma relecture du tome 1 il y a quelques années. Finalement il semble que j'avais un peu embelli ce souvenir inconsciemment, parce que j'ai trouvé que les romances étaient au mieux convenues, au pire ridicules. Les personnages m'ont paru plus agaçants que sympathiques et je ne me sentais pas spécialement concernée par ce qui pouvait leur arriver, d'autant que certaines de leurs décisions m'ont donné envie de leur filer des baffes 😆

Le roman est divisé en 2 parties très inégales. La première se déroule durant un été très chaud qui s'étire en longueur. C'est lent et assez répétitif. Certaines péripéties, pas vraiment palpitantes, rappellent d'autres romans de l'autrice. La seconde partie se situe quelques années plus tard. Elle résume les évènements qui se sont déroulés pendant l'ellipse du récit et les conséquences qui en résultent, ainsi que celles de ce fameux été. Malheureusement, cette partie de l'intrigue est très brève, alors que c'est celle qui m'a semblé la plus intéressante.

Le gros point fort du livre est qu'on est complètement immergé-e-s dans la vie au Moyen-Âge. D'ailleurs beaucoup de rebondissements ne semblent être insérés au récit que parce qu'ils permettent d'en apprendre plus sur le sujet, c'est le point négatif de cet aspect. On apprend beaucoup de choses sur l'époque, les métiers, la place des femmes, celle de la religion, les vêtements ou les habitudes alimentaires. C'est vraiment très intéressant. Par contre il m'a semblé que la vision de l'autrice était exagérément positive, il y avait quand même beaucoup de bons sentiments et de facilités.

Une lecture pas vraiment déplaisante (il faut juste dépasser le côté kitchissime de la couverture ^^), historiquement intéressante, même si pas forcément toujours réaliste, mais qui manquait de personnages vraiment marquants et qui était beaucoup trop axée sur les romances pour mon goût. Si ces points ne vous dérangent pas et que le sujet vous tente, n'hésitez pas, vous pourriez l'apprécier plus que moi

Lien : https://bienvenueducotedeche..
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Citations et extraits (32) Voir plus Ajouter une citation
Marie gagna sa table. En dépit de tous ses soucis, elle ne délaissait pas un travail qui demeurait pour elle, au milieu de tant de remous, le seul point stable, l’unique satisfaction qui ne fût pas menacée ou douteuse.
Plus l’œuvre était absorbante, difficile, plus elle pouvait s’y perdre, s’y oublier. C’était seulement en s’y donnant tout entière qu’elle parvenait à se détacher, pour un temps, de ses multiples alarmes.
Dieu merci, l’ouvrage ne manquait pas ! L’été étant la meilleure saison pour procéder aux séchages successifs que nécessitaient les diverses phases de la dorure, il convenait de profiter de ces journées ensoleillées et chaudes.
Marie avait justement à préparer, pour un manuscrit dont le texte, les dessins, les nombreuses couches de couleur, étaient déjà achevés, les fonds où elle aurait ensuite à appliquer l’or, à la feuille ou au pinceau.
Il s’agissait de cette fameuse « Chanson du chevalier au cygne » dont elle avait elle-même illustré bien des pages. Elle en était parvenue au moment où il fallait composer la première assiette, en langage de métier, soit le premier fond. Deux autres suivraient avant qu’elle ne soit en mesure de passer à l’application de l’or pur. La réussite et l’éclat de la composition finale dépendaient du soin avec lequel on accomplissait cette série de préparations.
Elle prit dans un des pots rangés sur sa table de la fleur de plâtre des plus fines qu’elle déposa devant elle sur une pierre dure, polie et de grande dimension. Elle y ajouta un peu de safran en poudre et de bol d’Arménie, les mélangea minutieusement, intimement, avant d’humecter le tout, par petites quantités, avec de l’eau, et se mit en devoir de remuer la préparation obtenue avec les plus attentives précautions. Le mélange devant durcir, mais non pas sécher complètement, elle alla déposer la pierre dans une flaque de soleil devant une des fenêtres, et se dirigea ensuite vers les aides qui s’activaient à entretenir, en vue des suites de l’opération, un feu doux de charbon de bois, sous une grille, dans la cheminée de la salle. A cause de la chaleur estivale, ce travail était pénible pour les jumelles qui en tiraient prétexte pour relever leurs cottes jusqu’aux genoux et pour délacer leurs chemises sur de jeunes seins découverts.
-Allons, mes filles, dit Marie, profitez de ce que je suis forcée d’attendre le séchage de ma préparation pour aller respirer l’air du jardin. Je vous rappellerai dans un moment.
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Marie se réservait la tâche de coiffer son père. Avec douceur et avant de renouer autour de la tête appesantie les bandes de toile qui la protégeaient, elle démêlait les mèches grises où, en dépit des soixante-dix-huit ans d'Etienne, des cheveux noirs se mêlaient encore aux blancs. Une sorte de gratitude tendre qui la bouleversait parce qu'elle témoignait d'un reste de lucidité, se faisait jour, alors, au fond des prunelles décolorées. La bouche inutile produisait avec un immense effort des sons incompréhensibles qui lui déchiraient le cœur.
Elle avait toujours ressenti pour son père une affection profonde, nuancée de crainte envers l'homme important et déjà mûr qu'elle avait connu. Âgé de plus de cinquante ans quand elle était née, maître Brunel n'était pas de ceux qui jouent avec leurs enfants, mais il représentait la puissante tutélaire, la protection, la force sur laquelle on sait pouvoir compter.
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Ce que nous jugeons perdu, gâché, ce que nous nommons une existence dépourvue de sens, n'est jamais que l'affleurement singulier d'une vérité plus générale. Il n'y a pas de parcours totalement réussis ici-bas. L’imperfection humaine est inévitable. Seule, l’Éternité donnera réponse à la quête tâtonnante, à la quête malhabile, que nous entreprenons sur cette terre. L'explication nous attend, quelque part, à l'autre bout du tunnel, ailleurs...
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L'amour humain me semble souvent déraisonnable et aventuré, même s'il est véritable, reprit Blanche. Faire reposer ses joies et ses peines sur les frêles épaules d'une créature en proie à toutes les tentations, mettre ses délices à la merci de la force ou de la faiblesse d'un autre, aussi peu sûr que soi-même, c'est pour moi de la folie !
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"Dieu Seigneur, je sais que nos épreuves n'ont de sens que si elles sont surmontées, et, qu'alors, elles apportent beaucoup... Vous le voyez, je l'admets. Mais celle-là est très dure. Donnez-moi de la dépasser... C'était donc à ce dépouillement que vous vouliez me conduire? A ce dépouillement du coeur? Plus nous sommes démunis, plus Vous Vous préoccupez de nous. Vous nous attendez, sur le chemin des ronces, pour nous offrir l'Espérance..."
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Régine Pernoud
- Régine PERNOUD, médiéviste : critique l'enseignement de l'histoire ; intérêt et exigences des études historiques. Evoque sa formation. Fait l'éloge du livre de Jeanne BOURIN "La chambre des dames". Considérations sur la culture orale ; la place des femmes au 12ème siècle ; l'histoire du droit qui la passionne. Parle de ses voyages et de son prochain livre sur le thème de la femme au...
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