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EAN : 9782710327875
432 pages
La Table ronde (09/06/2005)
3.9/5   1302 notes
Résumé :
Jamais le Moyen Age n'avait encore inspiré un tel roman, chronique chaude et familière d'une famille vivant au XIIIème siècle, dans le royaume de Saint Louis.
Ce roman n’est pas un roman historique au sens habituel du terme. C’est un roman dans l’histoire. Jeanne Bourin y conte l'existence quotidienne des Brunel, orfèvres à Paris, surtout celle des femmes et, tout particulièrement, de deux d'entre elles : Mathilde, la mère, trente-quatre ans, et Florie, sa fi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (87) Voir plus Ajouter une critique
3,9

sur 1302 notes
La genèse de ce roman est connue et l'intrigue aussi. Autant dire que c'est devenu un classique, et que cet aspect des choses n'a plus rien de secret pour nous.
Mais Jeanne Bourin et le roman historique, est-ce vraiment une rencontre de l'Histoire et du roman ou le résultat d'un mariage réussi entre un amour du Moyen Âge dans l'esprit de la redécouverte éternelle et de la réhabilitation d'une époque trop longtemps mal aimée et le goût de la "romance réaliste" (en réalité très romantique avec tous les clichés du genre) ?

Nous sommes devant un beau texte qui doit sans doute être considéré pour lui-même et non avec le souci du détail, car les détails étudiés : habitudes de corps de métier - en particulier l'orfèvrerie sous Saint Louis -, la prégnance du religieux dans le quotidien des hommes et des femmes, le rôle des confréries, le milieu enseignant et celui des clercs itinérants (les Goliards), la géographie urbaine dans le Paris de la première moitié du XIIIe siècle, etc. - ont beau nous convaincre tant ils sont décrits minutieusement, ils n'en restent pas moins tellement plus vrais que vrais que nature que l'on peut y voir quelque idéalisation.

Il ne faut donc pas le lire avec des lunettes de spécialiste mais plutôt avec la même générosité que celle qui a conduit l'auteure à l'écrire.
Ce roman est tout simplement inoubliable.

François Sarindar

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J'ai découvert la chambre des dames de Jeanne Bourin grâce au feuilleton du même nom alors que je n'étais encore qu'une petite fille.
Marquée par cette histoire, je me suis empressée d'acheter le livre une dizaine d'années plus tard .
Quelle belle plongée dans le Moyen-Age avec la famille Brunel. Jeanne Bourin nous offre de très beaux portraits de femmes dans cette famille de bourgeois.
Les deux personnages centraux sont donc féminins : Mathilde, la mère et sa fille Florie.
C'est évidemment l'histoire de Florie qui m'a le plus marquée.
Je me rappelle que quand j'avais vu le feuilleton, je ne comprenais absolument pas l'engouement et la passion qu'elle avait pu éprouver pour Guillaume, le cousin de son mari. Je le trouvais fort antipathique, il faut le dire...
En lisant le livre, mon avis au sujet de Florie s'est un peu nuancé, je le reconnais.
J'avais beaucoup aimé cette incursion dans le moyen-age où l'on sent le travail de l'historienne avec un véritable souci d'authenticité. Oui, à cette époque, les femmes travaillaient et pouvaient exercer un métier contrairement aux idées reçues !!
On redécouvre une époque bien moins obscure que beaucoup ne s'imaginent, et les moeurs de cette période médiévale y sont parfaitement décrits et restitués.
Bref, j'avais adoré, et je place toujours encore ce livre en très bonne place dans mon classement des romans historiques.
La suite, le jeu de la tentation est du même niveau .

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Un coup de coeur chassant l'autre, c'est Ode qui va être contente ce coup-ci !

Peu d'oeuvres romanesques situées à l'époque médiévale atteignent selon moi la qualité narrative de "La chambre des dames". Pour qui aime la période et se prête au jeu, cette saga familiale qui se développe sous le règne de Saint-Louis tant à Paris qu'en province sera un pur régal. A la clé : voyage dans le temps, émotions et nouvelles connaissances sur une société féodale trop souvent observée par l'oeil du noble, du guerrier ou du paysan mais rarement par celui du bourgeois.

L'érudition de Jeanne Bourin sur la période n'est plus à démontrer. Déjà, avec "Les pérégrines", elle nous avait offert un tableau sans concession des croisades vécues par les femmes. Avec le présent roman, elle met à l'honneur la bourgeoisie de l'artisanat : orfèvres, pelletiers, drapiers... nombreuses sont les corporations évoquées dans ses lignes, sans omettre les professions intellectuelles comme les trouvères, musiciens et poètes. Là encore, les femmes sont mises à l'honneur à travers des statuts et des états où on ne les attendait pas forcément.

L'historienne qui dort en moi a bien cru identifier plusieurs des sources qui ont permis à l'auteur de livrer à la postérité un roman si abouti : "Le Journal d'un bourgeois de Paris", les écrits de Hildegarde de Bingen, les lais de Marie de France, entre autres. de ce fait, chaque ligne sonne juste.

Personnellement, c'est justement ce manque d'authenticité que je reproche à la plupart des romans historiques situés au Moyen Age qui passent entre mes mains. Je regrette souvent les raccourcis, les facilités voire les clichés tenaces sur la période tout comme je déplore les maladresses, les incohérences et les libertés prises par certains auteurs (et là fuse de ma méchante petite cervelle une incontrôlable pensée hostile pour Serge Brussolo...). Brisons là.

De mes souvenirs d'enfance surgissent quelques bribes assez émouvantes de l'adaptation TV de Yannick Andréi et les premières mesures du générique se déroulent sur mes lèvres sans aucun effort. C'est donc un plaisir certain que je me promets à la revisionner dans les prochains jours.


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Ce roman traînait dans ma bibliothèque depuis quelques années déjà. Pourtant j'ai une grande prédilection pour les romans historiques et je n'avais entendu que du bien au sujet de celui-ci. Mais quand bien même, il m'aura fallu l'occasion d'une lecture commune pour me décider enfin à l'ouvrir. Et je n'ai pas compris. Non, je n'ai pas compris pourquoi ce roman suscite autant l'engouement car, pour ma part, j'ai été plutôt déçue. Je déconseille donc à tous ceux qui ont adoré La Chambre des Dames de poursuivre la lecture de ce qui suit sous peine de brusques et désagréables hausses de tension nerveuse.

Nous voilà donc plongés au coeur du Moyen-Age sous le règne de Saint-Louis, nous entrons dans l'intimité d'une famille de la bourgeoisie parisienne : les Brunel. L'intrusion d'un jeune homme dans la vie de cette gentille honnête famille sans problèmes va bouleverser ce gentil petit monde.

Je me suis profondément ennuyée pendant une grande partie du livre, au moins la moitié. J'ai trouvé l'intrigue inconsistante et insipide. Elle se résume à des histoires de coucheries sans grand intérêt mettant en scène une famille dont la mère est obnubilée par le sexe ( son pauvre mari ne peut plus assumer son devoir conjugal, sait-il seulement, le malheureux, qu'il y a tout de même quantité de façons de donner du plaisir à sa femme ? ), la fille aînée se marie avec un gentil poète qu'elle trompera avec le cousin de ce dernier, la fille cadette se fait agressée, violée et séquestrée par un vilain méchant grossier personnage etc… etc…
J'ai donc eu du mal à m'attacher aux personnages. La mère avec ses airs de nymphomane me faisait rire tellement elle était ridicule, la fille aînée ne semble pas savoir ce qu'elle veut et le pire de tous : Guillaume, celui par qui le malheur arrive, que j'avais en horreur.
Personnellement, je rencontre un type comme ça dans la vraie vie, je fuis en courant ! Mais ici non, toutes ces dames se pâment devant ce type têtu, violent et qui mériterait bien quelques séances chez un psy.
Cependant, l'auteur en fait l'incarnation même de la tentation et de la passion par opposition au mari vertueux, cette passion que Florie devra combattre se demandant s'il s'agit de passion amoureuse ou de simple tentation de la chair.

La plupart des rebondissements sont largement téléphonés même si on a quand même quelques surprises de temps à autre. Ça s'arrange un peu dans la seconde moitié qui a un peu plus éveillé mon intérêt et ma curiosité.
Mais dans l'ensemble, j'ai trouvé le tout niais et peu crédible. Tout tourne autour des histoires de tromperies alors qu'il y avait largement matière à donner un peu plus d'intérêt à tout ça, en exploitant un peu mieux par exemple la séquestration de Clarence et la poursuite de son agresseur (traitée trop rapidement à mon goût ), ou encore en ajoutant une intrigue annexe basée sur la profession du père ( qui est orfèvre et répond souvent à des commandes royales), ou encore en narrant les aventures du frère aîné parti en croisade.

Alors certes, cela a déjà été salué, l'auteur maîtrise parfaitement le cadre historique de son histoire et retranscrit à merveille l'atmosphère, les coutumes de l'époque. Mais malheureusement, cela est desservi par un style que j'ai trouvé indigeste. Jeanne Bourin adore les accumulations, elle nous en sort à chaque page. J'ai eu parfois l'impression de lire des inventaires. Lorsqu'elle décrit un jardin, on se croirait en train de feuilleter un catalogue horticole.

Quelques exemples :

« Les bruits de la maison dont on distinguait la façade au-delà des massifs de lauriers, de buis, d'aubépines, de fougères, disposés de façon à composer un rideau de verdure isolant le jardin des mouvements de la demeure, les échos du souper qu'on préparait à la cuisine, les voix de Jeanne et de Marie jouant auprès de leur nourrice, dans le verger voisin où elles passaient le plus clair de leur temps, les aboiements des lévriers, les cliquetis, les hennissements dont retentissaient les écuries, tissaient autour de Mathilde une rumeur éparse, familière qui l'enveloppait d'une présence rassurante. »

« Ils étaient une centaine, partis quatre jours plus tôt de Paris, à pied, à cheval, à dos d'âne ou de mulet, qui cheminaient ainsi vers le tombeau de Saint-Martin pour implorer un miracle, accomplir un voeu, ou rendre grâce d'un bienfait. Ils avaient déjà vu se succéder le soleil, la pluie, les brumes du matin, les crépuscules fauves, la tiède chaleur des derniers jours d'automne précédée et suivie de l'aigre haleine des aubes et des soirs. »

Mais stop ! Stop ! C'est lourd ! C'est trop ! Pitié !
Est-il vraiment nécessaire de faire aller verbes, noms, adjectifs par deux voire plus ? Craignent-ils donc la solitude ?

En plus de ça, l'auteur a la maladresse de placer dans ses dialogues des informations qui n'ont rien à y faire, ce qui rend ces dialogues lourds et absolument pas naturels.

Je suis quand même parvenue à aller au bout de ma lecture par curiosité mais je renonce à lire le deuxième tome. J'ai lu trop de bons romans historiques qui m'ont vraiment enthousiasmée pour pouvoir apprécier celui-ci malgré sa rigueur historique.

Lien : http://booksandfruits.over-b..
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Un roman captivant, qui est aussi un énorme coup de coeur. Et ceci pour différentes raisons, très bien documenté ce livre nous permet de faire une incursion au 13 ème siècle pendant le règne de Louis IX (futur Saint-Louis) ou la vie quotidienne d'une famille bourgeoise et les moeurs de l'époque y sont disséquées. Et puis on y découvre aussi des amours dont les degrés sont divers, livrant même certains de ses héros à une passion magnifique par sa puissance, mais dévorante voire dévastatrice, où se mêlent violences, deuils, chagrins, jalousies, dépressions, folies, pénitences, adultères... Malgré le poids de la religion, très fort pendant le Moyen-Age, une jeune femme perdra son âme et risquera sa vie terrestre, parce qu'elle n'a pas la force morale de choisir entre deux hommes, son jeune mari trouvère sensible et doux l'aimant d'un amour sage, et son amant tumultueux, possessif, beaucoup plus affirmé et sensuel, et totalement fou d'amour...
Confrontée à la même situation, à n'importe quelle époque, quelle femme digne de ce nom ne perdrait-elle pas la tête?
Si vous pensez comme Aragon "Heureux celui qui meurt d'aimer", ce roman de Jeanne Bourin est fait pour vous!
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Citations et extraits (58) Voir plus Ajouter une citation
Une bonne mort n'est que l'aboutissement et comme le couronnement d'une bonne vie. C'est tout au long de nos jours que nous nous acheminons, chacun à notre manière, vers l'heure de vérité. Cessez de vous tourmenter, ma fille. Continuez simplement à faire votre tâche habituelle. [...] Comportez-vous, ainsi que vous n'avez jamais manqué de le faire, dans le respect des autres et l'amour du Seigneur. Je ne pense pas qu'il vous soit demandé autre chose. C'est suffisance de notre part que de nous vouloir sans reproche. Nous ne le sommes jamais !
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- Dieu vous garde, messire!
Guillaume salua à son tour en souriant, mais la déception qui avait assombri fugitivement son visage parut révélatrice au frère de Florie.
- J'ignorais qu'on goutât à Angers la philosophie grecque.
- Il y a en Anjou comme partout des personnes qui aiment s'instruire, répondit Guillaume avec aisance. De plus, j'ai fait mes études à Paris, ne l'oubliez pas, et j'en ai conservé un fort penchant pour les Belles Lettres.
- Je vous en félicite. Ce n'est pas chose si courante. Parvenus à l'âge d'homme, bien d'anciens écoliers oublient allégrement les connaissances qu'ils ont pu acquérir autrefois.
- Mettons que je ne suis point de ceux-là.
Il y eu un silence. Dans la rue, l'habituelle bousculade des étudiants qui interpellaient les passants et, surtout, les passantes, des maîtres en bonnets de docteur, des prêcheurs et des mineurs, se mêlait aux allées et venues des parcheminiers, des relieurs, des enlumineurs, des libraires. Des porteurs d'eau, des paysans qui criaient leurs fruits, leurs légumes, ou qui guidaient leurs troupeaux, des cavaliers, dont certains entourés d'une escorte de gens d'armes, y apportaient encore plus de bruit et de mouvement.
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- J'ai découvert [en Terre Sainte] que nous avions plus de ressemblance avec les infidèles qu'on ne le pense communément en France, disait-il. Il y a parmi eux des sages et des lettrés qui s'entendaient fort bien avec certains d'entre nous. Leur civilisation est des plus raffinées. Nous avons à apprendre d'eux tout un art de vivre. [...] Entre eux et nous, il est souhaitable que les échanges se multiplient. Tout le monde y gagnerait !
- Vous oubliez, mon fils, que ce sont des mécréants !
- Chez eux, comme chez nous, ceux dont la foi est vraiment pure sont rares. La plupart de ceux que j'ai rencontrés admettent que nous n'ayons pas la même religion qu'eux. [...] On peut imaginer, sans déraison, une tolérance mutuelle de nos deux fois sur une terre où tout parle de Dieu !
- Il m'est pourtant revenu que le Prophète recommandait à ses fidèles d'occire les chrétiens.
- Nous nous sommes déjà tellement combattus, eux et nous ! Il me semble que, des deux côtés, on est las de ces carnages. Puisqu'il n'y a qu'un Dieu, ma mère, pourquoi tous les croyants du monde ne parviendraient-ils pas, un jour, à se rejoindre pour l'adorer ?
- Nous n'en sommes pas encore là !
- Sans doute, mais ne nous faut-il pas œuvrer afin que ce moment vienne le plus vite possible ?
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Déchirant la nuit qui déclinait, le cor, soudain, sonnait le jour. Les éclats rauque du cuivre retentissaient du haut des principales tours de la ville pour avertir les bourgeois du guet qu'avec l'aube leur service se terminait, qu'on pouvait relever les postes.
Par-delà les toits de tuiles, les clochers foisonnants, les tourelles, les flèches de pierre, le palais du roi et la cathédrale dédiée à Notre-Dame, par-delà les deux ponts qui enjambaient la Seine sous le faix des maisons qu'ils portaient, les jardins, les vignobles, les vergers enclos entre les murailles, par-delà les remparts trapus, leur cinq douzaines de tours crénelées et leurs portes fortifiées qui protégeaient Paris, l'appel de la trompe se propageait dans l'opulente vallée, sur les collines, les champs, les abbayes, les villages et les forêts sous les branches desquelles allaient se briser ses échos.
La nuit se diluait, les coqs chantaient, la capitale commençait à bruire. La vie s'éveillait.
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- L'amour que Notre Seigneur Jésus-Christ a prêché durant sa vie terrestre est bien autre chose que l'accouplement, même décoré de mille fleurs comme il l'est à présent dans nos romans de chevalerie et dans les règles de la Courtoisie. Il s'agit d'amour absolu, d'une communion d'âme et d'esprit, d'une tendresse universelle, qui nous rapprocherait de celle du Père, qui nous fondrait en une seule adoration, faite de toutes les affections épurées au feu du Seul Amour. Il faut dépasser la chair pour atteindre à une vie plus haute.
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Régine Pernoud
- Régine PERNOUD, médiéviste : critique l'enseignement de l'histoire ; intérêt et exigences des études historiques. Evoque sa formation. Fait l'éloge du livre de Jeanne BOURIN "La chambre des dames". Considérations sur la culture orale ; la place des femmes au 12ème siècle ; l'histoire du droit qui la passionne. Parle de ses voyages et de son prochain livre sur le thème de la femme au...
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