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Combattant de la Grande Guerre, Joë Bousquet fut victime d'un coup de feu qui le paralysa des membres inférieurs. Contraint de demeurer couché, il fit de sa chambre un espace pour les mots, un continent de poésie.

Mais sa blessure la plus ancienne, vive et profonde, il l'avait reçue d'une femme aimée. La blessure de son corps en fut une conséquence indirecte, tragique et symbolique. Des deux atteintes naquit cette parole ininterrompue, telle qu'on la trouve dans les carnets étranges du Papillon de neige et de Traduit du silence.

Toutefois le seul véritable recueil de poèmes de Joë Bousquet est La Connaissance du soir.

Une émotion particulière se dégage de L'Epi de lavande. Les mots y sont comme jaillis d'un rêve douloureux et obsédant. Les phrases se déroulent, aux articulations incertaines, et l'on est pris dans leur flux et leur reflux, que renforce l'absence de ponctuation visible.

Les autres parties du livre offrent des poèmes de format plus classique, mais dont le ton est instantanément reconnaissable. Il en est ici comme pour les voix des êtres chers, qui nous touchent au fond de l'âme, y éveillant une résonance inconnue. Et la musique de Bousquet rappelle celle de Verlaine, en son "rêve étrange et pénétrant" :

Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a
L'inflexion des voix chères qui se sont tues.
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C'est une poésie très particulière, écrite sous opium la plupart du temps. Pour ceux qui ne connaissent pas Joe Bousquet, je leur conseille de prendre connaissance de la vie de cet auteur atypique.
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Très surprenant, il faut connaître la vie de Joë Bousquet pour mieux cerner ses écrits qui sont particulièrement puissants.
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- LA CONNAISSANCE DU SOIR-

Des poèmes jolie à lire qui m'ont transportée dans un autres univers, des poèmes qui parlent de souffrance, de solitude mais aussi d'amour. Joë Bousquet sait utilisée les métaphores pour qu'on comprends les poèmes avec des images qui nous imposent. C'est un agréable moment que j'ai passée à lire des poèmes de l'écrivain et je lirai un autre recueil de lui.

Carlaines
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C'est dans une chambre étroite aux pages souvent à moitié vide - comme le sont souvent les poèmes - que le poète griffe et griphone son vide.
Drapé d'une bannière - comme à son habitude - l'éditeur laisse d'abord un préfacier chanter les pages futures. S'ensuivent alors une suite de poèmes sur la lente consumation d'un homme sur lui-même, de lui-même, tapi dans sa chambre, pris par une blessure de guerre perdue.
C'est alors l'oeuvre d'une torsion des mots vouée au néant, à un langage obscur qui s'ouvre et se ferme perpétuellement sur lui-même et de lui-même, fait d'éclairs et de nuits terribles, et rongeuses, et divines. C'est l'histoire d'existences qui faisant perpétuellement face à leur néant de ne pas pouvoir exister plus s'échappent pour se retrouver sous leur forme de chaos confus de formes. Alors on croit sortir, un nuage passe, on le suit. On espère se souvenir bientôt, et toujours, déjà, se souvenir de l'espoir de vivre. Tout est beau dans le ciel fleuri et c'est trop. Alors on vit encore et déjà, mais seulement rêvant, car l'on ne vit que maintenant peut-être.
C'est l'histoire finalement d'un homme qui aimerait être vu de son rêve, une femme qui toujours le hante et revient depuis son passé et son avenir, qui pour lui sont sa mort et que donc il doit dire rêve : car il lui faut bien vivre encore.

Ni dans le rêve, ni chez lui, ainsi vont les poèmes.
Alors le poète décide lentement de tout poétiser, de tout dire rêve, mensonge, fausseté, vérité, mais avec coeur, et de d'en faire ainsi l'éloge tragique pour survivre dans son présent de malade cloîtré.
Et l'on pleure en porté(e) sur l'amour du rêve qui nous aide, musique de notes qu'on porte sur tout. Comme une mort de l'espace et du temps selon nous. On creuse alors nos ombres pendant ces temps et ces espaces du lieu du présent de la vie.
C'est un monde alors où la mort nourrit la vie, où la vie nourrit la mort. Et c'est alors que dans un monde d'échos pleurants donnés à cette mort, de couleurs déchirées dans la lumière spectrale, on porte nos ombres qui portent tout pour notre mort et notre vie, la nôtre, aux milles horizons des vies que nous avons vécu pour nous croire vivant. Et ainsi la mort, de l'amour, se porte universellement.

On lit alors un texte détourné de Bousquet :
Tombe pour devenir la main qui te retient
L'on nait de rêver qu'on ne se connait pas encore
Et déjà l'autre aimé nous rend une chair
Nous sommes le jour d'avant vu, le jour d'après vu
Et l'amour de notre amour imprévu dure sans nous voir, disant sous rien :
"J'ai tout"
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Poêsie
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