Il était là. Debout. Face aux hommes qui le menaçaient de leurs bâtons, cabré à la verticale, il faisait front. Son corps puissant aux muscles saillants était couvert d'écume et de sang. Sa longue tête convexe était penchée sur eux, dents découvertes et oreilles plaquées en arrière. Sa crinière était collée par la sueur. De temps à autre, il retombait sur ses quatre pattes et les chargeait, mais ceux-ci, à chaque fois, le repoussait et le frappaient.
Sa robe était grise. Pas du gris pâle d'un ciel lavé par la pluie. Non. Ce gris était sombre : il avait le ton indéfinissable des nuages brassés par le vent, il portait en lui les germes de la tempête.
L'animal était menaçant. Indomptable. Dangereux.
Mais lorsque Zaïna croisa son regard, ce ne fut pas de la violence ou de la méchanceté qu'elle vit, mais plutôt une lueur de pure terreur.