C'est un livre intéressant à lire tant sur un plan culturel et historique que pour le plaisir de retrouver trace des mythes et des légendes locales.
Pour qui aime la Provence, c'est un vrai plaisir à lire.
... Et zut il me manque quelques caractères...
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Dans son premier séjour aixois, Malherbe apporte seulement un talent naissant. C'est un apprenti poète, nourri de la poésie de son époque (...). C'est à Aix qu'il a composé, et sans grande originalité, son premier poème, dédié à Henri II : "Les larmes de saint Pierre.". Il avait cependant une certaine personnalité, qui faisait parler à son ami aixois Bellaud de la Bellaudière, du 'saber malherbin'. (...) (p. 172
Il demeure à Aix, en qualité de premier secrétaire du Grand Prieur Henri d'Angoulême, de 1577 à 1585. Il reviendra plus tard et souvent en Provence. Il y passera dix ans, de 1595 à 1605. Et c'est seulement dans ces visites futures qu'il apparaîtra comme l'oracle, le prince des poètes, adopté par la cour et par la ville. Alors Guillaume du Vair et Peiresc occuperont une grande place dans sa vie. (p. 175-176)
Et dans un ouvrage paru il y a quelques années, M. René Fromilhague reconnaît que l'influence provençale a été fructueuse pour Malherbe :
"C'est dans son second séjour à Aix, écrit M. René Fromilhague, que Malherbe met au point le genre et la forme poétique susceptibles d'exprimer au mieux son génie... La rencontre avec du vair, (...) l'assure qu'il est dans la bonne voie et peut s'y engager à fond. Au contact de cette forte personnalité, il durcit ses positions, affermit sa maîtrise". (p. 178)
(...). Ainsi la montagne du terroir d'Aix a troqué son vieux nom celtique ou ligure pour celui de la Victoire. Elle était sœur du mont Ventoux, mais elle a préféré s'identifier à la gracieuse Victoire, la Victoire ailée, devenue Sainte-Victoire. Elle est probablement la plus élégante, la mieux ciselée du relief provençal. Chaîne rocheuse calcaire, elle ressemble à un autel ou à un sarcophage géants. (...). Les ans, l'érosion ont rendu la montagne transparente. Vers la fin du jour, elle s'allume aux couleurs du couchant, comme si un génie local entretenait un feu sous sa corolle calcaire. Et elle est devenue la montagne sacrée du terroir d'Aix. (p. 22)
Malherbe n'a pas été très tendre pour la Provence qu'il appelle le pays d'à Diou sias, parce qu'il avait remarqué que cette expression était chère aux Provençaux au moment où ils se quittaient. (p. 178)
La montagne de Sainte-Victoire, (...), s'appelait Ventùri, nom celtique ou ligure, semblable à celui du mont Ventoux (p. 20)