Glaise

Au loin, un gros nuage manchonnait le puy Violent, et on aurait pu croire que cette ruine de volcan rejetait encore des fumées vieilles de trois millions d'années, à la manière de ces lumières d'étoiles mortes qui parviennent encore aux yeux des vivants.

La nuit commençait à éteindre le jour au-dessus des montagnes, comme si une force invisible envers laquelle il lui sembla alors ne pas avoir témoigné assez d'égards eût tiré sur un fil de laine pour dévider un écheveau.

Victor traversa des vallons, des combes, des prairies et des forêts, longea des haies, des murets faits de pierres ramassées dans les champs lors des labours, s'imprégna des odeurs de cette nature envers laquelle il lui sembla alors ne pas avoir témoigné assez d'égards.

Les roulements du tonnerre devinrent de plus en plus distincts, faisant comme des mots, se carambolant dans une même phrase dénuée de ponctuation, répétée à l'infini. Maintenant que l'orage avait passé la rivière, plus rien ne pouvait l'arrêter.

Jusqu'à cet instant, le corps d'Anna n'avait été, pour Joseph, qu'une planète lointaine observée dans l’œilleton d'un télescope, et là, sur ce lit de foin chauffé à blanc, elle lui proposait de traverser l'espace en piétinant le son et la lumière, pour découvrir ses seins couleur de coquille d’œuf aux mamelons bruns durcis, son ventre tendu, et la frontière de coton sur laquelle s'attardait maintenant son regard conquérant et inquiet.

Des noms gravés avec cette balle de fusil, qui n'en finirait jamais de sculpter le mort durant la guerre qui allait suivre. Tous les cris qui sortiraient bientôt d'autres bouches, toutes les larmes qui déborderaient d'autres yeux et toute l'impuissance qui ravagerait les cœurs soumis. ce premier cri, qui fit désespérer les uns, se préparant au pire, à crier à leur tout, quand d'autres se prenaient à espérer, attendant de voir paraître un corps aimé, même estropié, qu'il en revînt au moins quelque chose.

Debout sur une marche, Irène lut et relut l’adresse inscrite sur l’enveloppe, cette écriture méconnue. Au plus profond de son corps, elle connaissait le contenu de la lettre, s’y était préparée. Pensait s’y être préparée. Mais, sentant son sang gicler dans ses veines à violentes saccades, elle comprit qu’on ne se préparait jamais vraiment au malheur et que, même, au contraire, en tentant de s’y préparer, on entretenait seulement un espoir factice, et que, précisément, tuer un espoir était la pire des choses à laquelle se confronter, bien pire que de se retrouver face à la mort.

Faut croire que ce qu'on a vécu enfant rien ni personne peut le retirer, que c'est pour toujours dedans.

« - Tu sais, y a pas tant de belles choses qui passent à notre portée dans une vie, pour qu’on se retienne de pas les voir. »

J'ai été déçue par cette lecture. Pourtant j'avais aimé né d'aucune femme du même auteur.
Je pense que Je n'en lirai peut être pas d'autres sauf peut être buveurs de vent qui me tentait pourtant.
Du coup, je n'ai mis que trois étoiles car je n'ai pas du tout apprécié cette atmosphère glauque dans laquelle on est plongés en lisant ce livre.
Ce n'est pas un livre que je recommanderais d'après mon avis personnel.