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Citations sur Glaise (213)

Puis elle l'embrasse, et dans ce long baiser il y a la forme la plus absolue de sentiment, de sincérité et de grâce offertes. Encore un mot à inventer. Leurs lèvres toujours nouées, elle se met à pleurer. Joseph sent les larmes ruisseler sur sa peau. Anna le retient de quitter ce baiser, et retient aussi ses larmes dans lesquelles se trouve la seule réponse qu'elle peut donner à toutes les questions qu'il brûle de poser.
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Ce qu'il advint cette nuit-là, le ciel seul en décida. Les premiers signes s'étaient manifestés la veille au soir quand les hirondelles s'étaient mises à voler au ras du sol .Dans la cour,un vent chaud giflait les ramures du grand marronnier et une cordillère de nuages noirs se dessinait sur l'anthracite de la nuit.Le tonnerre grondait ,et des éclairs coulissaient au loin en éclairant le puy Violent.
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Ils auraient pu se contenter de s regarder, de laisser leurs visages refléter leur bonheur. Ils auraient pu faire cela éternellement, et Joseph s'en serait tenu à cette éternité-là, mais Anna finissait toujours par avancer sa main la première pour libérer les faims en un sublime blasphème, révéler son désir à ce garçon qu'il fallait encore convaincre de sa fortune. Habitants alors d'un monde à eux seuls, un monde impertinent, qu'ils exploraient en même temps qu'ils le créaient.
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Elle n'était pas femme à demander des comptes à Dieu. Cela lui suffisait amplement d'en demander aux hommes, toujours en silence, se préservant ainsi de tout blasphème.
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Pour les femmes, la vie, c'étaient des actes et bien peu de mots. On leur avait appris que les mots représentaient la désinvolture de l'esprit s'ils n'étaient rattachés à des gestes concrets, comme égrener un épi de maïs, pétrir une pâte, fendre une bûche par le milieu, construire un feu. Les mots, quand ils sortaient, leur semblaient boursouflés de raison, jamais de légèreté et encore moins de folie.
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Ils se donnaient rendez-vous en cachette à la croix des vachers, aussi souvent que possible. Quelques minutes pouvaient suffire à porter une journée sur un nuage. Voleurs de temps habités d'urgence. Une urgence de peaux et de regards.... La perfection de l'inconnu était pour eux la plus douce des musiques, une symphonie en train de se composer.
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On voyait rarement une automobile sillonner les environs. Un "de quelque chose" en possédait bien une, celui qui habitait seul le manoir en bordure de la route du Fau. Une fois par mois, en temps de paix, il parcourait la campagne, sans but apparent, histoire de vider son réservoir, puis rentrait. Tout le monde se demandait ce qu'il cherchait, étant donné qu'il ne parlait à personne, ne possédait presque plus rien, à part une automobile achetée avec on ne savait trop quel argent, un château délabré, et un nom avec une particule au milieu, comme une vieille charnière grippée. Les gens du coin ne craignaient plus la famille depuis deux générations déjà, et encore moins le dernier membre en date. Ils s'amusaient de lui, se prosternaient ridiculeusement à son passage pour le saluer bas, comme le faisaient les mėtayers le temps où les "de quelque chose" possédaient la majeure partie des terres de la région et toutes sortes de biens.
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Il n'y eut pas d'autre descendance, trop de chair déchirée, à croire que les femmes des montagnes n'étaient capables de couver qu'un seul œuf viable, et qu'on tentait le diable à ses dépens en demandant plus.
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Une chose était certaine, le poids d'une balle ne différait pas d'un camp à l'autre, et la cohésion se fondait sur la peur et la soumission.
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On aurait dit que les murs, les meubles et le plancher avaient absorbé le temps, qu'il avait en quelque sorte été aboli par le mystère d'une disparition. [...]
Cet homme, qui en s'évanouissant au milieu d'un éclair, avait cassé toutes les horloges, en emportant le secret du temps. Il pensa à la mort qui scellait le destin des hommes, cet espace consacré, un cimetière d'horloges, et, en cet instant, ses souvenirs ne servaient qu'à faire bouger des aiguilles cassées. Le destin, pour lui, se résumait à observer une aiguille figée, rien de plus.

p.159
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