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3,77

sur 1004 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Harry, s'il a connu un grand succès avec son premier roman, éprouve aujourd'hui le syndrome de la page blanche. Pour tenter de renouer avec l'écriture, il a acheté, sur un coup de tête, une ferme en pleine campagne, le lieu-dit le Bélier, située à 4 kilomètres du premier village. Accueilli par la nuit, la neige et un agent immobilier qui lui fait visiter sommairement la maison. le lendemain, un brouillard épais confère à ce lieu une aura de mystère. Harry prend gentiment possession des lieux mais un sentiment de malaise le saisit lorsqu'un hurlement perfore le brouillard. Au village, les gens sont peu causants et semblent se méfier de lui...
Non loin de là, Caleb, qui vit seul depuis la mort de sa mère, observe, d'un oeil méfiant, l'étranger qui vient de prendre possession de la ferme des Privat. Lui que l'on dit sorcier ne compte pas rendre facile la vie de cet intrus...

Dans ce roman choral, donnant voix à Harry et Caleb, deux hommes isolés, taiseux, Franck Bouysse renoue avec ses thèmes de prédilection (la campagne, la nature, le silence, les secrets), en y ajoutant, ici, une lueur de fantastique, d'intemporalité, de mystique. D'un côté, Harry, écrivain en mal d'inspiration, en proie à des événements étranges, attentif et s'imprégnant peu à peu du monde qui l'entoure ; de l'autre, Caleb, un sorcier isolé des hommes qui se méfient de lui. Tous deux plongés dans une atmosphère pesante, presque fantomatique, où le brouillard et la neige semblent vouloir étouffer toute trace humaine. Entre réalité et fiction, passé et présent, l'on est comme Harry, l'on doute, l'on craint tant plane une tension permanente. Si la plume, poétique, immersive, envolée, virtuose, nous cueille dès les premières lignes, L'homme peuplé manque d'épaisseur, de grandeur, d'émotion, de vibration, et ce, malgré un dénouement (plus ou moins) inattendu.
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Lecture étrange, envoutante lorsqu'on se laisse emporter par les mots, mais aussi embrouillante au niveau de l'histoire. On ne sait qui est qui, qui fait quoi, où sommes nous... Au fur et à mesure de l'histoire, tout s'embrouille...
J'aime beaucoup Franck Bouysse et son écriture. Cependant, dans ce roman, je n'ai pas retrouvé l'engouement que j'ai pu avoir dans les autres romans que j'ai lu (notamment Buveurs de vent qui m'avait happée et Grossir le ciel ). Son écriture m'a moins emballée que précédemment. Je me suis perdue dans le brouillard de son histoire.
Ce qui ne m'empêchera pas de lire ses autres romans, que les choses soient claires !
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Sous ce beau titre énigmatique de « l'homme peuplé », se déplie une histoire à plusieurs facettes, un roman polyphonique ou s'entrecroisent deux voix entre présent et passé.
Harry, écrivain en quête d'inspiration, vient s'isoler dans une ferme perdue dans la rudesse de l'hiver en milieu rural. Lorsqu'il descend au village, les gens sont peu causants et méfiants. Il subit cette hostilité qu'il ne comprend pas, ignorant l'histoire de ses habitants. On lui conseille même d'éviter son voisin, un marginal qu'on dit sorcier.
Ce Caleb au nom biblique, et qui a hérité du don de guérisseur, on le découvre au fil des chapitres où il prend la parole, distille peu à peu sa vie auprès d'une mère autoritaire qui le tient éloigné des hommes et dans l'ignorance de sa filiation.
Ces deux homme, Harry et Caleb, se tournent autour et s'épient à distance.

On retrouve dans ce roman les thèmes chers à l'auteur, ce mélange de réalité rurale et d'onirisme, et ce pays corrézien où le surnaturel est bien ancré dans les existences avec ses fantômes et ses mythes.
C'est une histoire qui évoque aussi les affres de la création chez un écrivain e panne d'inspiration : « …un auteur ne devrait pas écrire une seule ligne qui ne soit en rapport avec ses obsessions profondes. Il faudrait remonter à leur source, creuser au même endroit, inlassablement. »
Et des pensées tenaces, Harry en a comme cette histoire d'amour qui a tourné court et qu'il ressasse. Il y a aussi la puissance tutélaire du père qui lui a transmis l'amour de la littérature, cette littérature « imprégnée de mythes et de légendes ».
L'hiver est aussi personnage, et la neige, la brume persistante, le froid transforment la perception du réel, créant des ombres inquiétantes et des bruits mystérieux.
L'auteur brouille les pistes pour entraîner le lecteur et le confronter à ses propres frayeurs.
On s'enfonce dans l'épaisseur du mystère et dans la brume, quitte à se perdre, parfois, dans ces méandres torturés, ces chausse-trappes créées par l'auteur.

Ce roman, dans la lignée de « Plateau » ou « Grossir le ciel » avec ces mêmes personnages taiseux, rugueux, cette ruralité fidèle aux traditions, nous égare entre présent et passé, nous fait entrevoir de nombreux personnages qui passent furtivement pour revenir plus loin éclairer le récit.
J'apprécie les romans de Franck Bouysse et j'avais hâte de me plonger dans « L'homme peuplé » Hélas ! J'en sort avec une certaine déception. J'ai eu l'impression que l'histoire se répétait un peu avec rien de bien nouveau dans l'intrigue et j'ai trouvé que le style manquait de fluidité avec des effets de style pas toujours bienvenus au point que l'écriture, parfois, se fait lourde comme une neige épaisse. Reste tout de même une histoire intrigante dont on veut absolument connaitre le dénouement.



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La lectrice dépeuplée.
Harry, jeune auteur en proie à une crise créative, s'installe dans un coin perdu D Auvergne en pleine tempête de neige. Il a pour voisin Caleb, qu'il devine plus qu'il ne voit, et qui semble effrayer tous les villageois. Il faut dire que Caleb, avec ses dons étranges et son physique à la Delon (jeune), n'a rien de commun avec le reste de l'humanité, et "les braves gens n'aiment pas que l'on suive une autre route qu'eux", etc. Harry tente malgré tout de s'intégrer à cette communauté repliée sur elle-même et ses secrets, et d'en savoir un peu plus sur son mystérieux voisin.

Bof. Autant Caleb m'a intéressée, autant Harry m'a agacée avec ses minauderies et ses préciosités de vierge. Mais concernant Caleb, il y a un effet mélodramatique qui ne m'a pas convaincue non plus, peut-être l'ai-je trouvé trop exagéré -ou l'auteur était fatigué.
En fait, je n'ai pas aimé cette histoire car je l'ai trouvée triste. Et la bêtise qu'elle dépeint m'a démoralisée, et surtout, Bouysse a usé d'un stratagème littéraire qui m'a frustrée, puis déçue. Cela dit, ça reste du Bouysse, mais un Bouysse mineur à mes yeux, même si j'ai pris plaisir à retrouver le petit hameau du Massif Central, avec ses maisons rustiques, son hiver rigoureux, ses odeurs de bêtes, et sa TV qui parle du monde comme d'une autre planète. le temps ralentit, les paysages deviennent flous, et les rapports humains se limitent au strict nécessaire -comme dans "Grossir le ciel" ou "Plateau" (mais tellement moins inspiré). Cependant, j'ai bien aimé l'aspect surnaturel du roman, avec les côtés "sorcière" et "guérisseur" des personnages, leurs sombres et si pittoresques histoires de malédictions, et les monstres, les fantômes, les rites et les miracles.

Ca se lit facilement, c'est ballé en une demi-journée -et ça suffit largement. Je pense qu'on ne peut pas toujours être un bon lecteur, pas plus qu'on ne peut toujours être un bon auteur ; en tout cas, Bouysse et moi n'étions pas synchros sur cet "Homme peuplé" qui m'a plutôt laissée le coeur et l'esprit vides.
Mais peut-être y trouverez-vous ce que je n'y ai pas trouvé ; et je vous souhaite une belle lecture peuplée de belles émotions.
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Généralement, avaler 300 pages en deux jours est synonyme d'opinion favorable. Hélas, « L'homme peuplé » déroge à la règle. le livre ne tombe pas des mains, certes : Franck Bouysse a toujours l'adresse requise pour maintenir son auditoire en haleine avec ses descriptions précises même lorsqu'elles frisent parfois le lyrisme un peu lourdingue. Comme souvent, l'écrivain bucolique frénétique, nous installe dans un décor champêtre qui ravira le lecteur urbain et confortera les autres dans leur choix d'habiter loin des forêts d'antennes branchées sur la solitude où les ruisseaux dorment dans des bouteilles en plastique. C'est comme ça : Franck le Limousin me fait penser à Francis le Gascon. Je ne me moque pas : juré, craché ! Solidarité occitane, j'ai beaucoup de tendresse pour leur attachement culturel. Seulement, parfois les bardes me barbent. Bouysse a poussé le bouchon un peu loin : l'écrivain en mal d'inspiration (tiens, tiens !), le paysan bourru, la belle villageoise, les notables aux moeurs féodales.
Pour éviter le piège d'une énième variation de Roméo et Juliette chez les ruraux, l'auteur ne se contente pas d'une pincée de surnaturel, nos campagnes regorgeant de revenants et autres légendes païennes, il nous inflige une franche cuillerée de fantastique. Et la chute du roman semble répondre à une question qui hante notre écrivain corrézien : tout cet humus imaginaire n'engraisserait-il pas la création romanesque ? Vas-y Francky, c'est bon ! Tout ça pour en arriver à cette interrogation métaphysique qui enfonce les portes ouvertes, fussent-elles d'une grange vermoulue ? J'espère que le prochain opus de Bouysse sera autrement charpenté.
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J'ai été séduite par la couverture qui illustre à merveille ce que recherche l'écrivain en panne d'écriture : la solitude.
Je l'ai été beaucoup moins par l'histoire qui me donnait l'impression de tourner en rond. Les chapitres alternent entre Caleb et Harry et l'on suit leurs histoires.
Une déception pour moi qui aime habituellement ses écrits.
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Franck Bouysse sait parler de la ruralité, il a un don pour nous transporter dans des régions paumées, où le temps n'est qu'à la neige, au froid, à la brume et nous offrir des habitants taiseux, renfermés sur eux-mêmes, parlant par énigmes, de légendes, de malédictions, vous mettant en garde devant trop de curiosité, comme si au lieu d'être en 2022, le narrateur se trouvait projeté en 1722…

La ruralité dans toute sa splendeur, celle où les portes ne sont pas fermées à clé, celle qui vous aurait laissé tranquille lors d'un confinement, mais tout de même vachement démuni !

Quand Harry rencontre Sofia, ça donne ça : un écrivain qui n'arrive pas à pondre son second roman, son envie de calme, un achat d'une ancienne ferme paumée dans un bled paumé, un voisin qu'il ne voit jamais et Sofia, la tenancière de la petite épicerie, qui sert du café et est aussi taiseuse que si vous étiez un contrôleur fiscal à la recherche de marchandises vendues au noir.

Non, ce n'est pas la ruralité que j'ai connue lorsque j'étais jeune : ces campagnes dépeuplées, ces villages où tout le monde a rejoué l'exode… Mais l'étranger que l'on regarde de travers, ça oui !

Les dialogues sont peu nombreux, les mystères sont épais et la vie de Caleb, le fameux voisin que l'on ne voit jamais, si ce n'est une silhouette lointaine, a tout d'une tragédie antique.

Les récits de Harry et Caleb s'alternent... Celui de Caleb étant plus intéressant que l'auteur en mal d'inspiration. le fait que l'on décrive Caleb comme un bel homme, version Alain Delon (et pas Deloin) dans Plein Soleil, a sans doute fait qu'ensuite, j'avais envie d'aller élever les moutons dans la cabane de ce Caleb, même perdue dans la campagne !

Le roman et moi nous nous sommes installé dans le divan, je l'ai lu en une seule journée, mais finalement, nous nous sommes quittés sans que l'on ait envie de se revoir.

Il n'a pas éveillé des échos en moi, il ne m'a pas vraiment parlé, même si je l'ai écouté parler, sans jamais ressentir l'étincelle, celle qui met le feu aux poudres et fait décoller le récit. Zéro émotion.

Pourtant, que sa prose est belle…, comment peut-on s'imaginer, en lisant les mots sortis de son escarcelle, que la déception va arriver ? Impensable, mais vrai.

L'intrigue manque de corps, il m'a fallu attendre d'avoir passé la page 200 pour que je trouve enfin du corps au récit, jusqu'au final, qui lui, m'a laissé comme deux ronds de flamby, tant il était inattendu. C'est lui qui relèvera le tout. Mais si je n'avais pas poursuivi ma route, je ne l'aurais jamais découvert.

Ma chronique va à l'encontre de la majorité sur Babelio, n'en tenez pas compte, faites-vous votre propre avis, comme on dit toujours.

En résumé, je n'ai pas détesté cette lecture, je l'ai lue sans y trouver mon compte, sans éprouver un réel plaisir, comme on écoute une personne nous parler, se demandant quand dans son récit, on va être catapulté dans les émotions.

Une lecture en demi-teinte, ce qui est dommage, car l'écriture de l'auteur est belle, poétique, mais cette fois-ci, la sauce n'a pas pris.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Pour qui aime les bouquins rugueux (ce qui est mon cas), l'univers de Franck Bouysse est un parfait exemple d'atmosphère rurale, rude, froide, terreuse et taiseuse.
J'ai jusqu'à présent pris plaisir à ces histoires de famille marquées du sceau de la déveine, de la violence et du rude quotidien campagnard.

Mais ce livre m'a échappée : trop onirique, trop décalé en regard d'un réalisme attendu quand on évoque la ruralité.

L'auteur est orfèvre en phrases picturales, on le connaît pour ce talent.
Mais la narration fictive est aussi essentielle pour happer le lecteur et elle s'effiloche trop à mon goût, mêlant fantastique et temporalité.

Plutôt déçue.
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Un roman qui prend son temps, pour dire et pour choisir son camp. Histoire simple, ou conte de sorcière et de fantômes ?
Une ambiance que l'auteur a voulu très énigmatique, pendant trop de pages, qui dilue l'attente dans le brouillard et la neige, personnages essentiels, présents tout le long du roman. Bien décrits, mais qui ne font pas vraiment bouger l'intrigue.
Des considérations poétiques ou philosophiques, peut-être les deux à la fois, dont le sens m'a échappé. Comme si le verbe se libérait de la main de l'écrivain, caracolant seulement pour le plaisir des mots et de leurs sons.
Un dénouement rapide, expédié en quelques pages, qui détonne après une si longue mise en bouche.

Un peu déçue, après l'impression percutante laissée par « Né d'aucune femme ».

L'angoisse de la page blanche de l'un des deux personnages, Harry, écrivain essoufflé après le succès faramineux de son premier roman, a-t-elle été celle de Franck Bouysse ? A-t-il eu besoin, lui aussi, de faire retraite, en plein hiver, dans un lieu perdu au centre de la France ?
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lieu : le Limousin, un village isolé et à l'écart du village une vieille ferme,
climat : froid, brouillard et neige,
protagonistes : 
Harry, jeune romancier, vient d'acquérir la vieille ferme espérant y trouver le calme nécessaire pour écrire un deuxième roman,
Caleb, voisin de la vielle ferme, paysan, guérisseur, taiseux, vit seul depuis le décès de sa mère,
Sofia, une jeune femme qui tient l'épicerie du village.

Dés son arrivée Harry doit faire face à des évènements bizarres, légèrement angoissants ( bruits, traces de pas, déplacement d'objets) à de la superstition, à un accueil glacé par les quelques personnes croisées dans le village, et à l'absence de contact avec le voisin mystérieux dont personne ne veut lui parler. Seul un chien vient lui tenir compagnie.

N'étant pas attirée par le surnaturel et les fantômes je me suis interrogée pendant une grande partie de l'ouvrage sur le sens de cet ouvrage. La fin apporte une réponse. 
Remarque : Une très belle écriture.

L'homme peuplé est le quatrième livre que je lis de Franck Bouysse. Pour chaque livre un avis différent :
Plateau, pas trop apprécié,
Né d'aucune femme, énormément apprécié,
Buveurs de vent, apprécié.
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