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3,73

sur 662 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Ayant adoré, bonjour l'euphémisme, Grossir le Ciel assimilé à un somptueux dessert gastro, je récidive, empli d'une confiance inébranlable, avec ce Plateau de fromages et sa farandole de pâtes molles à croute fleurie.
Je reprendrai plutôt du dessert...

Pouf pouf je recommence.
Lieu paumé, à mille lieues de toute urbanisation échevelée, ok.
Personnages taiseux au passé empli de secrets inavouables, j'ai.
Grain de sable venant perturbé tout ce petit monde et le précipitant vers un chaos annoncé, yes it is because i do.

Tout est là et pourtant je n'y ai pas retrouvé le plaisir éprouvé à la lecture de son précédent livre.
Les personnages possèdent une densité rare, c'est un fait.
Le contexte géographique, dénué de toute urbanisation parasitaire, renforce paradoxalement le sentiment d'humanité éprouvé à l'égard de ces naufragés volontaires.
La trame est retorse, l'intrigue parfaitement dosée et le final particulièrment éprouvant, pourtant j'en ressors un brin déçu, effet de comparaison oblige.
Peut-être me plains-je que la mariée est trop belle, allez savoir.

Une chose est avérée, c'est cette énorme qualité d'écriture propre à vous immerger pleinement en un espace donné.
J'avoue, cependant, avoir parfois lâché le fil pour cause de vocable ne rentrant pas dans les 1257 mots fièrement épinglés à mon tableau de chasse. La faute m'en incombant, certes, mais quand même, ça casse un chouïa la dynamique.

Parallèlement, j'y ai trouvé de parfaits moments de grâce.
De ces passages où le temps s'arrête, cédant la place à une émotion paroxystique.
Judith m'a ému au plus haut point, mélange de force et de faiblesse, trahie par une conscience vagabonde.

Le fait d'avoir enquillé Plateau juste après Grossir le Ciel a certainement biaisé mon jugement.
Si j'aurai su, j'aurai patientu.
Il n'en reste pas moins un très bon moment dont il serait fâcheux de se priver.

Merci Cécile...

3,5/5
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Le temps s'est écoulé depuis ma lecture de Grossir le Ciel et Glaise, j'étais prête pour lire Plateau. Je voulais ce titre, Je l'ai trouvé pour trois francs six sous samedi. J'étais en joie !

Sur le plateau des mille vaches, j'y ai rencontre Virgile et Judith couple vieillissant et malade sans enfant qui survivent dans une ferme vouée à l'abandon.
Dans la même cour, il y a leur neveu Georges qu'ils ont recueilli après la mort brutale de ses parents dans un accident de voiture. Il vit dans une caravane, ne pouvant mettre un pied dans la maison des siens.

Plus loin, s'est installé Karl, un croyant, boxeur, qui s'est pris d'amitié pour Virgile. Un taiseux qui aurait tant à dire tellement il a réprimé ses émotions depuis de trop nombreuses années de frustrations.

Et puis il y a ce chasseur qui guette tout ce petit monde.

Cory a quitté son homme-torture pour se réfugier dans ce coin perdu. Elle est incroyablement attirante et la proximité dans la caravane éveille les sens les plus intimes de Georges. Alors, un jour lorsqu'elle se colle à lui et qu'elle hasarde sa main dans son pantalon, c'est l'affolement ….

J'aime cet auteur et suit familière à son style, à la noirceur de l'ambiance qu'il sait retranscrire en mettant la pression dans les mots, le poids des secrets, les émotions font vie et atteignent le lecteur en plein coeur.

Il y a aussi cette description de la faune et la flore magnifique, lyrique où parfois je me suis perdue dans le sens recherché par l'auteur, tellement son agencement est singulier.

Comment et par qui va venir la déflagration libératrice… ?
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Franck Bouysse réussit le tour de force de me faire plutôt aimé le roman noir et rural, j'avais déjà bien aimé Grossir le Ciel et la j'ai bien aimé Plateau également ce qui me change carrément de registre car je suis vraiment plus thriller.

Une écriture que j'aime beaucoup des personnages bien ruraux, des secrets enfouis, des personnages féminins également bien représentées avec Judith et Cory, des blessures enfouis.

Bref tous les ingrédients sont au rendez-vous pour une bonne lecture et je n'hésiterai pas à lire son prochain roman. le nombre de page est également pile poil ce n'est ni trop peu ni pas assez.
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Entre Franck Bouysse et moi, un coup ça va, un coup ça va moins bien.

Encore sous le charme du splendide Né d'aucune femme, j'ai retenté une oeuvre antérieure avec Plateau, qui ne m'a malheureusement pas emporté... comme déjà auparavant avec Glaise.

Non que la langue ne soit pas belle, et c'est d'ailleurs ce qui me fait persévérer : Bouysse joue avec les mots comme peu d'auteurs français contemporains, arrivant en quelques lignes à poser un décor ou une ambiance, à laisser son stylo baver de délire contemplatif face à la nature sauvage de ce plateau, dans un style que les plus grands auteurs de nature writing US ne renieraient pas.

Sauf qu'ici la faiblesse de l'action, les improbables allers et retours entre passé et présent, et le peu d'empathie déclenchée par Virgile, Karl ou Georges rendent l'ensemble un peu long. Quant aux femmes, Cory ou Judith ne sont malheureusement pas Rose...

Mais je vais m'obstiner et retenter une autre lecture. D'autant plus qu'Oxymort ressort en poche !
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Première déception, à laquelle je ne m'attendais pas. Je n'ai pas retrouvé ici la beauté sombre, la puissance émotionnelle des trois livres que j'ai déjà lus de l'auteur.

On sait que l'univers paysan de Franck Bouysse est un peuple d'ombres, de violence, de silences. Mais il y a toujours des trouées de lumière, un espoir d'embellie, des moments de douceur. Cette fois, non. On a l'impression que tous les malheurs du monde se sont agglutinés dans ce hameau inhospitalier!

Dans la famille" coeur noir", j'ai d'abord pioché l'oncle, dépositaire d'un lourd secret familial, puis la tante, Judith, à la mémoire de plus en plus effilochée, et enfin le neveu, Georges, contraint de vivre sur une terre qu'il n'aime pas. Autour d'eux gravitent une femme blessée, et deux fous furieux...

Je n'ai ressenti aucune empathie pour les personnages masculins, soit trop résignés ou complètement déglingués, bestiaux. Seules, Cory, qui semble ne pas pouvoir panser ses plaies physiques et morales, et Judith, dont les moments de lucidité sont poignants m'ont touchée.

Plus grave, j'aime d'habitude le style puissant, âpre et sauvage de l'auteur, cette fois j'ai été rebutée à plusieurs reprises par l'aspect artificiel de certaines descriptions, par la surabondance d'images qui m'ont paru factices. Voilà un exemple:" La végétation dévote semble prier le dieu granit sous un ciel couleur de poudre à canon"...

Cet avis n'engage que moi, bien sûr, mais j'ai vraiment été déroutée par ce roman, n'ai pas accroché aux personnages ni même à l'histoire. Ce plateau froid, desséché par les vents, lieu de sauvagerie, je n'ai pas apprécié de m'y promener...



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De grands maux de notre société moderne se sont donné rendez-vous dans les pages de cet ouvrage. L'intensité dramatique pèse sur le lecteur dès les premiers chapitres. Dans ses étendues dépeuplées, le Plateau de Millevaches est devenu refuge de solitudes, coeurs brisés et autres dépités que le tourbillon citadin, dans sa centrifugation impitoyable, a expulsé de ses rangs.

Cory s'est extirpée des griffes de son compagnon tortionnaire et manipulateur. Elle a échoué dans la caravane de Georges, orphelin du cru, qui ne croyait plus en l'intérêt d'une vie désertée par la perspective d'une tendre complicité.

J'ai retrouvé dans ces pages les personnages rustres, au visage buriné par la dureté de la vie paysanne, obsédés par la précarité de leur condition et parfois hantés par des souvenirs inavouables, qui avaient animé l'intrigue de Grossir le ciel. Ouvrage qui m'avait fait découvrir ce style d'écriture si particulier de Franck Bouysse. Style qui participe, peut être plus que l'histoire elle-même, à l'intérêt de ces deux seuls ouvrages que j'ai lus de sa bibliographie

Ce deuxième bain dans pareil univers d'allusions suggestives m'a toutefois confirmé dans mon opinion que la sophistication peut être un grand piège. À trop vouloir faire vibrer la corde sensible par la métaphore tarabiscotée, on peut verser dans l'artificiel et rater son objectif, perdre en naturel et en spontanéité.

Un autre facteur dévastateur est à mon sens l'obligation que se fait l'auteur d'inclure dans son texte des termes parfaitement inaccessibles au commun des autodidactes besogneux dont je suis un pur spécimen. Cet aveu me vaudra peut-être quelques sourires compatissants, mais avant d'esquisser le rictus moqueur du lettré de haut-vol, essayez-vous aux exemples que je vous livre. Ils ont mis Google à la peine pour en exhumer la définition des tréfonds de ses bases de données mondiales. Cette pratique laisse imaginer que l'ouvrage a été travaillé à grand renfort d'encyclopédies spécialisées ouvertes à côté de l'écritoire : érythrocytes, sot-l'y-laisse, ampoule hottentote, fétuque, dipneuste. Et j'en passe. Auxquels il faut ajouter le lexique de la flore du Plateau dont on n'imagine pas qu'elle puisse faire partie du vocabulaire des simples (les hommes, pas les plantes) qui survivent dans ces contrées de solitude. Ça sent le défi que l'on se lance entre amis pour placer dans la conversation des termes improbables. Cet exercice de culture au forceps m'a fait perdre en intérêt pour un ouvrage qui n'en manque pourtant pas.

Sans rancune, Franck Bouysse, mais attention quand même à la sophistication. Cela peut faire disparaître en chemin les lecteurs au vocabulaire SMS qui ont pourtant trouvé de l'intérêt à tes ambiances terroir-polar. Il y a quand même un fonds d'humanité ouverte aux grandes préoccupations de notre société : mourir dans la dignité, femmes battues, gloire déchue, qui aiguillonne notre sensibilité.
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La campagne dans ce coin du Massif Central est aussi austère que les rares personnes qui y habitent .

Des gens rudes, pour qui ne comptent que la terre et le travail et qui ne s'apitoient ni sur leur sort et encore moins sur celui des autres.

C'est sur ce Plateau que vivent depuis toujours Virgile qui devient aveugle et n'en a parlé à personne, sa femme Judith qui s'enfonce de plus en plus dans la démence avec quelques épisodes de lucidité, moments les plus poignants du récit et leur neveu Georges qui vit dans une vieille caravane près de la maison de ses parents, décédés accidentellement depuis longtemps.
Karl, lui, est arrivé il y quelques années pour fuir son passé .

Les paroles sont rares et toujours empreintes de réserve et les échanges ne sont jamais sereins, ce n'est pas le coeur qui manque, c'est la carapace de non dits, de méfiance accumulée par des générations et que la vie moderne n'est pas arrivée à faire craqueler.

L'arrivée de Cory, la nièce de Judith qui fuit un compagnon violent va faire éclater cette bulle , alors qu'un chasseur solitaire rôde...

Très bien écrit , on s'excuse presque de déranger ces gens , tellement Franck Bouysse sait les rendre vivants et présents
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J'avais beaucoup aimé ‘Grossir le ciel' pour le côté glauque et drôle. J'ai moins accroché celui-ci. Trop de métaphores, trop de choses dites en demi-teintes. Difficile sans décodeur ! Pourtant l'ambiance de ce huis clos dans un hameau isolé est pesante, jusqu'à l'arrivée d'une jeune femme… La scène de mort de ce vieux couple est d'une grande force et d'élégance. Peut-être trop de travail pour une belle écriture au détriment de l'histoire ?!
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Ne d'aucune femme avait été un choc littéraire par la force donnée par l'écriture et la construction. Ici on retrouve l'univers de Franck Bouysse, ses déserts ruraux peuplés de personnalités taiseuses, mystérieuses, silencieuses sur leur passé et parfois des êtres blessés dans leurs corps et leurs âmes mais, parce qu'il y a un mais, je n'ai pas retrouvé cette douceur cachée sous la rudesse.

Cela se lit mais c'est assez conventionnel, sans surprise et le dénouement un peu décevant.

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J'ai eu quelques difficultés avec le style au départ mais après quelques pages le rythme se prend. C'est très noir comme histoire, mais c'est différent de la masse littéraire actuelle ce qui rend la lecture agréable. On embarque pour un voyage qu'on n'a pas l'impression d'avoir déjà fait.
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