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3,09

sur 177 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un guitariste de blues presque clochard, sale et imbibé d'alcool, erre de bar en bar au gré de maigres cachets. Seule la musique le tient encore debout, lui qui a perdu l'envie depuis qu'Alicia, sa compagne à la ville comme à la scène pendant quinze ans, l'a quitté en lui brisant le coeur. Mais voilà qu'une affiche annonce un prochain concert : de cette femme justement, désormais riche et célèbre…


La désespérance la plus noire emplit cette histoire de dérive vagabonde, où la musique constitue la dernière et fragile amarre qui retient un homme à la lisière de la folie. Anéanti par la fin d'un amour qui résonne douloureusement en écho à ce qui semble une carence parentale, mais aussi peut-être comme une fuite sur la route du succès musical, cet homme écorché et sans nom, qui ne semble plus se nourrir que de bière et de la fumée de ses cigarettes, met tout ce qui subsiste de ses rêves et de son âme dans les notes qu'il extirpe de ses tripes et de sa guitare. Dans l'indifférence générale, il ne lui restera bientôt plus qu'un acte insensé et suicidaire pour attirer l'attention, faute de mieux.


La plume que j'ai tant admirée dans les romans ultérieurs de Franck Bouysse est bien là : magnifique, poétique, travaillée… Peut-être un peu trop, comme encombrée d'une recherche excessive, forcée dans des effets qui manquent parfois de naturel et finissent par se perdre dans un certain hermétisme. Tantôt éblouie, tantôt désarçonnée, je me suis sentie davantage impressionnée que charmée par ce texte, qui parvient en si peu de pages à vous noyer dans un puits noir et sans fond : celui du désespoir d'un homme trahi au plus profond de lui-même, par on ne sait plus si c'est une femme devenue musique ou une musique devenue femme.


C'est donc plus admirative que totalement séduite que je referme ce bref roman d'une étrange et poétique beauté, qui m'a laissé la sensation d'une nage en eau noire, à la surface d'abysses absorbant toute lumière.

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Le vagabond est un joueur de blues qui erre et n'a que sa guitare, sa voix ses souvenirs, ses rêves et ses fantômes.
Tout comme un air de blues, ce roman a un air nostalgique et finit même de façon sombre.
On imagine combien Franck Bouysse a dû prendre plaisir à parler de ce Vagabond, les mots sont choisis avec soin et 'on ressent à travers eux l'atmosphère des lieux et si l'on tend l'oreille on entendrait presque un air de BB King.
Mais voilà, même si j'apprécie la qualité de ce roman j'ai pris moins de plaisir qu'avec "grossir le ciel". Je n'ai sans doute pas l'état d'esprit aujourd'hui à lire ce livre.
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L'histoire de cet homme est le blues qu'il chante dans un troquet tous les soirs. il chante l'errance et la mélancolie, les seuls repères dans sa vie. Il dort dans une chambre d'hôtel quand il peut rentrer mais la plupart du temps s'endort par terre ivre d'alcool et de malheur, se réveille le soir et repart jouer de sa guitare, le seul objet important pour lui. Un soir il voit une femme au fond de ce troquet, il aime son regard et va chanter pour elle. Ils prendront un verre et l'histoire s'arrête là comme cet air de blues qui traîne dans un coin de ma tête. Puis un nom de femme apparaît sur les affiches. Son grand amour, son ancien amour vient chanter dans la ville. Histoire de femme, de pouvoir, de rupture et la chute inexorable dans l'errance. La vengeance est liée à son enfance et le voila parti dans sa maison natale habitée par d'autres, chercher un pistolet bien caché. Personne ne l'a vu, il est transparent, n'a d'importance pour personne. les blessures d'enfance sont sans limites, obsédantes. La fin de cet air de blues est sombre. Il fait nuit, il fait froid, je ne vois pas le bout du tunnel. Les descriptions de la ville et des quartiers par l'auteur sont magnifiques et permettent de nous plonger dans le décor. Univers poétique pour un sale destin.
Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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Je viens de terminer Vagabond de Franck Bouysse. J'aime toujours cet auteur qui a un très beau style d'écriture. Ce livre est un hommage au blues et au blues man errant avec sa guitare et ses éternels chagrins d'amour. Ce livre est une descente aux enfer très bien orchestrée par Franck Bouysse
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Si vous cherchez dans ce court roman d'à peine un peu plus'une centaine de pages, le Bouysse de - Grossir le ciel - ou de - Né d'aucune femme -, vous ne le trouverez pas… ou que partiellement.
En revanche, vous trouverez le grand orfèvre des mots, le poète qui vous offrira durant ce "vagabondage" une partition musicale où les mots sont des notes et les notes des mots.
Vous trouverez quelque chose qui s'approche de l'errance d'Alain (le personnage central de - le feu follet -) déambulant sa vie au son déchirant de la trompette de Miles Davis dans - Ascenseur pour l'échafaud -.
C'est ainsi que je l'ai lu et ressenti.
C'est fort, c'est beau… on aime ou pas...
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Je retrouve la plume d'un de mes auteurs préférés avec encore une fois un grand plaisir. Vagabond est un roman court, un partage de coeur et d'âme offert par l'auteur.

Ce roman c'est l'errance d'un homme qui ne vit qu'à travers sa musique. Sous un air de blues, il respire. Alors qu'il étouffe, survit lorsque sa guitare est dans son étui. Ce vagabond est seul, pris en étau entre deux femmes ou plutôt ses fantômes.

Franck Bouysse arrive encore une fois à toucher au plus profond de notre être. Prenez une phrase au hasard et vous vous apercevrez qu'elle a une dimension qui lui est propre. Une leçon de vie, une bienveillance, un oeil qui s'ouvre un peu plus !

Les cris muets de son enfance à lui, qui l'avaient amené à fuir bien des fois, parce que la fuite est la seule chose qui reste aux hommes civilisés.
Ou encore celle-ci :

Il se demande si c'était ça, la vie, être en quête de souffrances au travers des autres, pour souffrir moins soi-même, ce qui produit des noeuds dans la corde qu'est l'existence.
Les descriptions m'ont emmené dans tous les lieux parcourus par notre vagabond. Je pense même avoir ressenti les effluves de l'alcool et la brûlure au bout des doigts laissés par les cordes de la guitare. J'ai entendu les conversations entre les notes de musique et aimé être dans les volutes de fumée.

Un roman étonnant, car l'auteur m'a dupé. Je prévoyais une autre fin, même deux, mais absolument pas celle du livre. Ce roman est également sombre et poétique. Un style que l'auteur manie avec talent. Peut-être a t'il un gène Baudelairien !

Je ne peux finir cet article sans un petit air de musique ;)
Lien : https://lesciblesdunelectric..
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Roman noir par excellence, il n'en demeure pas moins sur une autre planète de par la poésie du texte. Ai-je réellement apprécié? Je ne sais pas car je n'ai clairement pas tout saisi je pense.

Vagabond n'a pas de nom, la ville où il est non plus et pourtant, je le visualise très bien. C'est cet homme un peu crade sur lui, qui aime boire un coup, sans attache hormis sa gratte et qui joue dans des bars miteux devant un public de gens qu'il ne considère pas et qui applaudissent à tout rompre alors qu'ils n'ont pas compris sa musique. C'est ce mec qui semble posséder et qui parle tout seul, qui vit dans une autre sphère que la nôtre et qui ne fait qu'effleurer le monde et sa réalité. C'est e mec qui traine son vague à l'âme, sa dépression, son alcoolisme comme on tire un chariot de courses et qui en retire son inspiration. C'est un artiste, un vrai, qui vit loin de tout et de tout le monde, un être évanescent et instable et qui la déliquescence du monde et qui refuse d'y vivre.

Voilà, Vagabond c'est tout ça, en plus triste, en plus trash, en plus noir.
Lien : https://loeildesauron1900819..
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✔️Mon ressenti : le succès de « Né d'aucune femme » a été l'occasion de rééditer d'anciens romans de Franck Bouysse. Ayant été déçue par Oxymort, je refrène mes attentes. Peut être, cela a t'il joué mais je l'ai préféré.
Un musicien, marginal donne des concert où il peut sans se soucier de l'avenir. Son passé va le rattraper et ce sera l'occasion d'apprendre à le découvrir en profondeur.
Une plongée dans le milieu de la musique, pas celui commercial, celui passionnel, celui qui est comme l'oxygène pour son auteur.
Un récit assez sombre assez différents de ses romans suivants se déroulant dans le milieu rural. Mais une plume qui sait déjà résonner comme un poème dans le coeur des lecteurs. Un récit sous tension permanente, une histoire anxiogène.
A l'image d'Oxymort, le récit est court et le format des caractères est assez important en comparaison d'un livre « classique ». Un roman qui se lit donc très vite mais dont l'histoire continue sont petit chemin en nous une fois refermé.
A mes yeux, un beau précurseur de ce que l'auteur nous offre par la suite.
🎯Mots Clefs : Musique / Noir / Passé / Angoisse / Passion
🏆Ma note : 16/20
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Un homme non identifié, solitaire et vagabond, joue du blues le soir dans un club sans grâce de Limoges. Pas d'attache mais un souvenir chevillé au corps. Nostalgique, sombre, habité par ses rêves, il chante sa mélancolie entre deux verres d'alcool, s'accompagnant à la guitare. Il loge dans un hôtel miteux, quand il a de quoi de payer, ou s'affale dans la rue.

Il subit la vie enfermé dans un passé qui le hante et le vrille. Il ne fait pas face ; il fuit. Et c'est cette misère, cette déchéance qui est ici mise en avant, cette fragilité de l'existence qui fait se demander si la vie a du sens.

Ce court roman, presqu'une fable, est écrit d'une plume douce-amère, écorchée tel un air de blues. Franck Bouysse joue habilement avec les mots, rudes, âpres et mélodieux à la fois. Il nous entraîne dans les pas de cet homme et malgré la tristesse infinie qui suinte à chaque page et le fait qu'on sente que cela va mal finir, il parvient à nous séduire et à nous accrocher jusqu'au bout.

Un roman noir, beau et sombre, qui vous emmène là où on ne s'y attendait pas.
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J'ai découvert cet écrivain français récemment. C'est un écrivain à suivre car son style littéraire à une force saisissante. Je n'ai pas encore lu "Né d'aucune femme", roman qui l'a fait connaître au public.
Dans ce roman, le héros n'a pas de nom. Il est "il", il est "l'homme". Ce qui le définit, c'est sa situation sociale précaire et sa passion pour la musique. D'ailleurs, pour se faire quelque argent, il joue dans des cafés. Il est sale, sent mauvais. Mais ce n'est pas le plus important. C'est un homme entier, habité par le souvenir d'une femme, Alicia. On le voit se mouvoir dans cette ville ensoleillée du sud de la France. C'est un roman qui impressionne par son écriture ciselée. L'introspection et le rêve en sont les fondements. C'est un roman court dont le texte est hanté. Il m'a donné l'impression que le héros a un corps subtil mais non physique. C'est assez particulier et plutôt sombre.
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