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4,24

sur 629 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Juste avant de commencer ce livre, j'ai eu une crainte, qu'il ne soit à peu de choses près une variation sur le thème du roman précédent de l'auteur, Les saisons de la solitude, qui m'avait très légèrement laissée sur ma fin, après le magnifique Chemin des âmes. Voulant garder intactes les premières impressions sur ce nouveau roman que je n'aurais pour rien au monde raté, je n'ai pratiquement rien lu le concernant. Je me suis donc retrouvée en plein XVIIème siècle, lorsque les missionnaires jésuites commencèrent à s'immiscer en Nouvelle-France pour tenter de convertir les populations locales. Leur intérêt se porta d'abord sur les groupes d'agriculteurs dont le mode de vie paraissait plus proche de celui des français, plutôt que les chasseurs... C'est ainsi qu'ils tentèrent d'approcher les Hurons et de les convertir.
Trois voix alternent dans ce roman, celle d'un jésuite « pionnier », un des tout premiers « Corbeaux » à entrer en territoire indien, celle de Chute-de-Neige, une toute jeune fille enlevée par une tribu ennemie, celle d'Oiseau, chef de cette tribu de Hurons.
Les points de vues, les sentiments, la spiritualité de chacun est ainsi vécue de l'intérieur d'une manière étonnante. Que cela ne vous laisse pas croire qu'il s'agit d'un livre contemplatif, vraiment pas, les évènements s'y succèdent sans laisser le temps de reprendre pied. Pour les âmes sensibles, sachez que les actes qui sont perpétrés entre ces pages sont parfois insoutenables (j'ai laissé deux ou trois fois glisser mon regard un paragraphe plus bas pour les éviter) mais vraiment pas de manière gratuite. Hurons et iroquois se menaient une guerre impitoyable, et de par leurs traditions, avaient à coeur de montrer le courage de leurs adversaires en les poussant jusqu'aux dernières limites de la douleur. L'auteur, dans un entretien que j'ai lu, avoue avoir hésité à décrire ces séquences, mais s'être senti obligé de ne pas les passer sous silence. Les scènes de vie quotidienne, d'entraide, de respect mutuel, d'amitié, viennent heureusement en atténuer le choc.
L'aspect historique m'a semblé parfaitement bien documenté, et je me suis prise d'intérêt autant pour les cultures pratiquées (les « trois soeurs » maïs, courge et haricot), que pour la création d'un village pour les premiers colons, le commerce des peaux et des armes, les épidémies qui touchèrent les indiens, les querelles fratricides, l'influence grandissante des jésuites ou les relations qu'ils faisaient de leurs expériences au Canada. La fin, d'un réalisme des plus angoissants, laisse bouche bée et le coeur battant…
Terriblement bien écrit, bien construit, c'est une fresque bouleversante, un hymne aux populations natives du Canada, un très grand roman !
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Trois voix : celle d'un jésuite français venir convertir les « sauvages » au christianisme, d'un chef de guerre Huron et d'une jeune captive iroquoise nous comptent les grands espaces canadiens du XVIIe siècle à travers le mode de vie, les croyances et les coutumes des tribus indiennes. Si ce peuple est généreux et totalement libre, il est aussi extrêmement barbare envers ses ennemis et impitoyable. D'un autre côté, les Européens venus commercer avec eux et conquérir ce nouveau monde apportent leur flot de maladies qui déciment les peuples et l'alcool, dont ils n'avaient vraiment pas besoin … Une magnifique histoire tragique qui prend aux tripes et me hantera encore longtemps.
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Oiseau, chef des Wendats (Hurons) massacre une famille de Haudesonausees (Iroquois) pour se venger de l'assassinat de sa femme et de ses deux filles dont il ne se console pas. Il rentre au village avec une fillette survivante, Chute de Neige et un jésuite, le Corbeau. Celui ci préfère les suivre tant il craint de tomber entre les mains des Iroquois réputés pour leur cruauté et les tortures qu'ils infligent à leurs ennemis.
La vie reprend au village avec les nouveaux arrivants. Oiseau va avoir fort à faire pour amadouer Chute de Neige. le Corbeau essaye par tous le moyens de séduire les "Sauvages" avec son dieu mais ceux ci sont plutôt sceptiques voire carrément moqueurs.
Lors de la traite des peaux, Oiseau emmène les deux nouveaux rencontrer ses alliés, les Français et Champlain. Contre un accord commercial, il accepte Deux pères jésuites de plus. La crainte des conséquences de leur présence le taraude.
De saison en saison, ils attaquent les Iroquois, en capturent, en torturent. Chute de neige tombe amoureuse de Porte une hache, Oiseau de Petite Oie. Les croyances s'affrontent. Chacun s'accuse de sorcellerie.
Pour limiter les maladies apportées par les Corbeaux qui déciment le village, Oiseau accepte que les Jésuites créent une mission. L'attaque de celle-ci signe la fin des Wendats, du goût de la vengeance d'Oiseau.
La vie des Hurons est magnifiquement rendue : la fierté de ce peuple, son organisation (sédentaire) , son obsession de la survie, sa générosité et aussi sa liberté.
J'ai aimé aussi la vision pleine de préjugés portée par les missionnaires qui jugent ce peuple qu'ils ne comprennent à l'aune de leurs propres repères...
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C'est le premier livre que je lis à cet auteur canadien avec des origines "cree", une des peuplades natives du grand Nord de l'Amérique. Il m'a été chaudement recommandé par des amis.
On sent chez Boyden un attachement viscéral aux grands espaces canadiens, un profond respect de la nature et de l'empathie envers les peuplades d'avant l'arrivée des européens, au XVII siècle.
C'est un roman historique qui narre une histoire à trois voix : celle du père jésuite Christophe, parti porter la voix du Christ avec une petite poignée d'acolytes; celle d'Oiseau, un chef Huron qui perdit sa famille, massacrée par des ennemis ancestraux, les Iroquois et celle d'une adolescente iroquoise qui sera adoptée par Oiseau, mais qui ne rêvera que de vengeance et de fuite...
Le père Christophe du livre serait inspiré d'un personnage réel, le RP jésuite Jean de Brébeuf originaire de Normandie et brûlé vif par des Iroquois au XVII siècle.
Le décor est planté et nous assistons à la lutte sans merci pour le territoire et la domination entre les Iroquois et les Hurons. Il y a dans le texte des scènes d'une telle sauvagerie "exquise", que cela est difficilement tenable pour la lectrice que je suis.
Nous assistons à la tentative d'implantation du christianisme par les pères jésuites, lesquels appliquent "leur savoir faire" à des gens qui ont leur propre savoir faire et qui se débrouillent très bien avec leurs âmes.
Nous assistons à la rédemption par l'amour de la petite sauvageonne iroquoise, qui va s'assimiler après moult péripéties, à sa nouvelle ethnie.

Et nous portons un regard entre horrifié et accablé à toute cette débâcle humaine.
Les habitants du Grand Nord vivaient dans un environnement très dur et se faisaient la guerre en permanence. Les prêtres arrivent animés d'un bon sentiment mais avec des propos de conquête coûte que coûte et ils apportent des virus d'Europe qui déciment ces êtres non immunisés. Les colons blancs qui n'ont que l'appât du gain introduisent l'alcool qui tue et dénature cette population qui n'en consommait pas.
Résultat catastrophique sur les autochtones.

Un roman épique, écrit avec fugue et passion par quelqu'un qui voudrait sauver quelque chose de tout cela.
Je pense lire d'autres romans de cet auteur, mais pas tout de suite. C'est un peu trop fort pour ma sensibilité.
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
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Un très bon livre dense où les émotions, et les points de vue des différents personnages qui parlent sont très subtilement dépeints. La transmission de la culture de ses racines, de ses croyances, de la violence intrinsèque à chaque communauté, l'amour, la haine, l'envie d'apprendre de l'autre ou de le rejeter. L'histoire des indiens du Canada et leurs rivalités. La foi des missionnaires, leur incompréhension ou l'envie de comprendre ses autres mode de vies. la rudesse du climat et des modes de survie. Un livre puissant même si la violence y est toujours omniprésente
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Ce roman est une fresque de l'époque comme je n'en avais jamais lue. J'ai beaucoup appris sur les coutumes indiennes, certaines m'ont fascinée au point que j'en ai parlé avec mes proches. Ce fut le cas du Festin des morts, qui avait lieu environ tous les douze ans, quand les indiens devaient changer de village après l'épuisement des ressources environnantes. Les Hurons déterraient alors leurs morts et nettoyaient avec soin les os, les mettaient dans des petits sacs afin de pouvoir les enterrer près de leur nouveau village. le jésuite, lui, s'étonne que les indiens ne lèvent jamais la main sur leurs enfants et décident que ce sera une pratique à changer dès qu'ils seront convertis. La rencontre entre les blancs et les indiens correspond bien sûr au moment où les indiens découvrent les armes, Oiseau lui-même va posséder sa toute première arme, mais aussi au moment où ils succombent aux épidémies apportées par les blancs. Joseph Boyden nous montre que même si les blancs étaient repartis chez eux, cela n'aurait sans doute pas suffi ; les iroquois et les Hurons étant à l'époque engagés dans une guerre qui aurait décimé l'une des deux tribus. L'absence d'angélisme et de manichéisme est l'un des grandes qualités de ce roman. L'auteur utilise un peu d'humour, notamment quand les indiens découvrent l'écriture qu'ils prennent pour un tour de magie, et heureusement car évidemment, on ne peut pas dire qu'il y ait beaucoup d'espoir.

Je suis persuadée de retrouver très bientôt des extraits de ce roman dans les manuels d'anglais et dans les textes de bac. Les personnages sont attachants, quelque soit le camp choisi, à l'exception des iroquois, toujours représentés comme de vrais sauvages (j'attend d'ailleurs avec impatience un roman qui se place du point de vue iroquois). J'aurais juste aimer un tout petit peu d'émotion.
Lien : http://vallit.canalblog.com/..
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Ce qu'on appelle Canada était alors une mosaïque de territoires où vivaient, la plupart du temps en violente compagnie, des peuplades de guerriers et de chasseurs. Et puis les bateaux français sont arrivés, avec à leur bord des soldats, des prêtres, des commerçants, et depuis lors, pour les uns comme pour les autres, la vie a changé. Certains se sont enrichis, beaucoup de sang a coulé, la maladie a frappé. L'action se passe chez les Wendat, que les Français ont baptisé Hurons, en guerre contre les Iroquois, une peuplade pour qui l'extrême violence est coutumière. On suit la vie quotidienne des prmiers, agriculteurs, chasseurs, qui commercent volontiers avec l'envahisseur, et vivent sur la défensive des agressions Iroquoises . Un prêtre jésuite halluciné, tout d'abord enlevé par les indigènes, devient malgré tout, un membre à part entière de la communauté, un membre haï, mais respecté.
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Très beau roman se déroulant au Canada au 17ème siècle. Trois voix nous racontent à tour de rôle le récit de cette histoire : un jeune jésuite français venu convertir les indiens au christianisme, un chef de guerre huron et une jeune captive iroquoise (les Hurons et Iroquois étant des peuples indiens ennemis). Chacun prend la parole pour nous montrer son point de vue, ses différences, ses opinions. Ce procédé permet de mieux comprendre et appréhender les visions différentes entre européens et indiens et entre les peuples indiens ennemis. La culture indienne et ses traditions sont très bien décrites et nous font partager un monde plein d'esprits, de magie et aussi de cruauté.
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Joseph Boyden nous entraîne au Canada juste avant (au tout début?) de la colonisation par les Européens. le lecteur suit ainsi les tribulations d'un chef indigène, d'une jeune indienne, ainsi que d'un missionnaire jésuite.

Le style est magnifique, l'histoire haletante, les personnages extrêmement bien travaillés. On ne peut qu'être scotché au livre, on y pense au travail, en mangeant, on est pressé de retrouver les personnages et surtout on est terriblement déçu de refermer le livre une fois la lecture finie. Et finalement c'est assez rare les romans qu'on est triste de quitter...

Le fonds historique, le thème du roman sont aussi assez originaux. Finalement les romans mettant en scène les "natives americans", comme disent les anglo-saxons, sont assez rares. L'histoire est située au moment exact du basculement qui entraînera la colonisation européenne. Et nous qui savons ce que l'histoire entraînera, qui savons les ravages humains et écologiques des victoires européennes, nous passons notre roman à nous dire "et si ?? et si les différentes tribus indiennes avaient su s'unir? et si ces peuples avaient perçu le danger pour eux de l'arrivée des européens? et si tout s'était passé différemment... où en serions-nous aujourd'hui?"

Le roman évite cependant les écueils de la représentation idyllique des indiens ou de l'affrontement manichéen entre indiens et européens. La violence et la cruauté des indiens sont parfaitement montrées. Par ailleurs le courage du missionnaire jésuite, absolument seul dans un pays hostile, obéissant à des règles sociales inconnues, ne parlant pas la langue locale, nous épate. Là encore nous nous demandons qui serait capable aujourd'hui de faire un tel saut dans l'inconnu, sans aucun filet de sécurité? Finalement, face à un tel courage, une telle foi en Dieu et une telle conviction de la suprématie européenne, que pouvaient faire les nations indiennes ?
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Dans les grands espaces canadiens du XVIIè siècle, le quotidien du peuple Huron - culture des trois soeurs (courge, maïs et haricots), échanges commerciaux à Québec et incessants affrontements avec les Iroquois - à travers les voix de trois personnages : Oiseau, un chef Huron, Chutes de neige, une jeune iroquoise dont la famille a été massacrée par Oiseau et adoptée par lui et un jeune jésuite français venu parmi les Hurons pour les évangéliser...
Méfiance, répulsion et incompréhension... curiosité, attirance et compassion... un récit souvent violent, parfois cruel mais toujours empreint de poésie...
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