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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
- Il n'est pire aveugle -
de John Boyne

« ᴀ ɴᴏᴛʀᴇ éᴘᴏǫᴜᴇ, ᴜɴ ᴊᴇᴜɴᴇ ǫᴜɪ ᴠᴏᴜᴅʀᴀɪᴛ ᴇxᴇʀᴄᴇʀ ʟᴇ ᴍêᴍᴇ ᴍéᴛɪᴇʀ ǫᴜᴇ ᴍᴏɪ s'ᴀᴛᴛɪʀᴇʀᴀɪᴛ ʟᴇs ᴍᴏǫᴜᴇʀɪᴇs ᴅᴇ sᴇs ᴀᴍɪs, ᴊᴇ sᴜᴘᴘᴏsᴇ. »

Dans ce roman, John Boyne dénonce les travers de l'Eglise, les abus et la loi du silence qui règne au sein même de la hiérarchie religieuse. Déplacer le problème pour éviter les scandales, voilà toute la puissance du milieu… Un sujet fort et difficile que nous découvrons aux côtés d'Odran Yates, revêtu de son habit noir et de son col blanc qui selon les époques inspireront le respect ou l'aversion.
De son enfance dans les années 70 - lorsque Mme Yates découvre la Vocation de son fils - à ses premières années de séminaires jusqu'au Vatican, notre protagoniste parcourt le monde religieux. ɪʟ ɴ'ᴇsᴛ ᴘɪʀᴇ ᴀᴠᴇᴜɢʟᴇ ǫᴜᴇ ᴄᴇʟᴜɪ ǫᴜɪ ɴᴇ ᴠᴇᴜᴛ ᴘᴀs ᴠᴏɪʀ. Odran, innoncent. Odran, naïf. Odran, aveugle et complice silencieux des crimes de ses pairs. ᴀᴜᴄᴜɴ ᴅᴇ ɴᴏᴜs ɴ'ᴇsᴛ ɪɴɴᴏᴄᴇɴᴛ, finit-il par comprendre, trop tard.

De nouveau, l'auteur explore avec brio la psychologie et les tourments de ses personnages. John est un portraitiste de talent, je ne cesserais de vous le répéter ! ɪʟ ɴ'ᴇsᴛ ᴘɪʀᴇ ᴀᴠᴇᴜɢʟᴇ est un témoignage intime et bouleversant, rédigé avec une sensibilité vibrante. Je n'avais jamais lu de récit abordant ces thèmes, mais je suis ravie de l'avoir fait à travers la plume de Boyne.

à lire absolument !
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Les scandales d'agressions sexuelles dans l'Eglise Catholique, dévoilent par leur amoncellement vertigineux l'ampleur du sujet qui choque la sphère religieuse, et tourmente les fidèles catholiques. Un sujet sensible, épineux, que John Boyle traite avec une grande déférence en narrant l'histoire de Odran Yates, entré dans les ordres avec une grande ambition, convaincu de la noblesse de sa cause. Cause dont il est fier.
C'était avant, car à présent, il a peur, cherchant à garder une place confortable afin de fuir les conséquences des révélations récentes qui font de certains de ses pairs, des criminels. Enfin, des éléments lui reviennent et convergent vers un proche ami qu'il affectionne...
Forcé de se questionner, c'est ce chemin introspectif qui constitue la beauté de cette oeuvre.
A t il fermé les yeux ? Aurait-il pu faire quelque chose ?
John Boyle questionne sur les petits mensonges qu'on crée puis qu'on se raconte, et qu'on finit par prendre pour réels.

Le récit est intense, simple, entremêlant la chronologie des évenements passés qui constituent l'histoire d'Odran, dévoilant ainsi les clés nécessaires à la compréhension de la globalité, tout en finesse... Il fallait au moins une plume digne du génie pour amener le lecteur à apprécier de lire ces pages qui décortiquent en filigrane le scandale le plus odieux qu'ai connu l'Irlande.
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Ce livre est vraiment passionnant et à plus d'un titre. Il évoque les turpitudes de l'Eglise en général et de celle d'Irlande en particulier, il suit le parcours de deux séminaristes engagés dans leur vocation discutable et il raconte plusieurs drames familiaux. La construction du roman est particulière, mais très bien ficelée et elle tient en haleine jusqu'à la dernière ligne ! Un sacré bon livre; j'ai découvert John Boyne et je me réjouis de lire ses autres créations !
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Ordan Yates devient prêtre à la suite d'un drame familial. Il a consenti, avait-il la "vocation" ? Comment le savoir quand on est pris dans une névrose familiale et qu'une institution vous extrait de la vie ordinaire si jeune !

Caché derrière sa soutane Ordan va porter des oeillères très efficaces qui vont lui permettre de déambuler dans un tout petit monde sans rien voir de ce qui pourrait le perturber. Une vie rétrécie, passée à l'ombre de ses postes sans connaître rien à rien, quelle aide est-il censé porter à ses ouailles ?Il le sait d'ailleurs et ne souhaitent rien d'autre que se cacher derrières les murs d'une bibliothèque , un personnage falot, pleutre et peu sympathique et déconnecté de la réalité. Et pendant ce temps là, autour de lui, l'Eglise Irlandaise( mais l'autorité romaine aussi) use et abuse de son pouvoir pour tenir à distance toute parole de rébellion des paroissiens.

J'avais déjà rencontré dans un autre roman ce pouvoir absolu que les Irlandais avaient donné à leurs prêtres. Cela parait tellement insensé, comment cela a t-il pu être possible ( en Irlande et ailleurs) et surtout perdurer si longtemps... Penser l'impensable demande un long chemin . Je note la complicité active des femmes pour maintenir le joug sur leurs congénères un peu comme pour l'excision...et je maintiens que je ne comprends pas comment les femmes peuvent être croyantes sachant la place que leur réserve la religion, toutes les religions .

Un excellent roman.
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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" Il est impossible de fournir une estimation du nombre d'enfants qui ont souffert en Irlande entre les mains de l'Eglise catholique, et il n'est pas aisé de deviner le nombre de prêtres honnêtes et dévoués qui ont vu leur vie et leur vocation ternies par les actes de leurs collègues.
Ce roman est dédié à toutes ces victimes.Qu'elles aient droit à une vie plus heureuse."

Ce sont par ces mots que John Boyne conclut ses remerciements, traduisant toute la complexité du problème et ses conséquences dévastatrices .

On est donc en Irlande et c'est la vie d'Odran Yates qui nous est narrée entre 1964 , où il a 8 ans et 2013. Les chapitres s'enchainent de façon non chronologique, laissant en suspens quelques interrogations sans toutefois perdre le lecteur et permettant en quelques pages de voir l'évolution du regard de l'Irlande sur son Église
.
Avait il la vocation Odran? Pas sur . Sa mère l'a eue pour lui .Toujours est il qu'il fait ses premiers pas dans l'Eglise en 1973 au coté de Tom Cardle qui pour le coup a été envoyé voir Dieu à coup de pieds au cul par son père.

Très beau roman, remarquablement conté, avec toute la sensibilité d'une plume qui sait présenter un sujet extrêmement sensible de façon apaisée mais aussi réaliste.
A la vie de prêtre d'Odran, se mêle ses relations familiales et la aussi John Boyne est très fort ; son regard sur l'homosexualité, la maladie est puissant et ne tombe jamais dans la caricature.
Le thème central du livre , la pédophilie dans le catholicisme, peut rebuter mais pourtant, le traitement qui en est fait à travers le personnage d'Odran, celui qui ne voyait pas , est une merveille de finesse , qui s'ajoute, ou plutôt s'imbrique,à une saga familiale qui vaut à elle seule le détour.
Un roman intense , de la même qualité que les fureurs invisibles du coeur.
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Roman écrit avec un talent qui, je pense, est indiscutable.
J'ai plusieurs titres de cet auteur dans mon pense-bête mais c'est le premier que je lis de John Boyne et je suis vraiment séduite.
Séduite par la construction du roman mais aussi par la sensibilité qui se dégage à chaque page, par la finesse des sentiments et par les descriptions psychologiques des personnages. Leur complexité est extrêmement bien rendue et jusqu'à la fin on est, nous lecteur, envahi par le doute. Nous sommes pris en témoin de l'aveuglement du narrateur, aveuglement qui me paraît tellement cruel lorsque la cécité s'estompe pour laisser place à l'horreur de la clairvoyance.
Ce n'est pas le premier roman que je lis sur le sujet et je suis toujours aussi écoeurée par le silence de l'église et même plus que le silence, la protection des hommes d'Église détruisant la vie d'enfant et de leur famille, en revanche le fait que cela se passe en Irlande apporte quelque chose de différent lorsque l'on connaît le poids de l'Église catholique dans ce pays.
C'est un roman puissant, honnête et bouleversant.
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« Et pourtant, et pourtant.... il y avait tellement de contradictions qui fourmillaient dans ma tête. Tellement de soupçons. Des événements pendant ces années, des choses que j'avais remarquées et ignorées, mais qui me hantaient, encore aujourd'hui. Avais-je une part de responsabilité là-dedans ? »

Une vie de prêtre et une histoire de l'église catholique irlandaise dans ce roman militant, nuancé, qui dénonce les abus d'une église omniprésente à travers le récit du père Odran, séminariste un peu naïf, totalement dans le déni de ce qui se passe autour de lui. Il n'est pas pire aveugle…
Un récit instructif, terrible, sur les méfaits commis en toute impunité par des prêtres pédophiles, bien souvent couverts par leur hiérarchie.
Un texte sans chronologie apparente, dur et très éclairant, qui me conforte dans l'idée que John Boyne est une valeur sûre de la littérature britannique.
Hâte de lire les fureurs invisibles du coeur !
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John Boyne décide d'aborder un sujet brulant, celui de la pédophilie au sein de l'église Irlandaise. Il fait le choix d'en parler à travers le personnage d'Odran Yates, un homme simple, ordonné prêtre dans les années 70. Il fait le portrait de la complicité silencieuse,le portrait de ceux qui voyaient sans voir,ceux qui n'osaient pas intervenir et qui se voilaient la face à tel point qu'ils passaient à côté des évidences. La qualité de l'écrit dans ce roman est bluffante . On est happé par une narration bien menée entassant des dizaines de souvenirs donné morceau par morceau et dans un désordre chronologique mais réussissant néanmoins l'exploit de donner la sensation que chaque chose est à sa place et vient à être énoncée au bon moment. L'auteur monte le portrait d'un personnage prisonnier de sa vie, incapable de se confronter à la réalité. On recréer avec lui, lentement, le puzzle de ses souvenirs qui vont nous mener à l'aveux de sa complicité. On s'attache à cet homme pour qui on éprouve des sentiment ambiguë et qu'on apprend à connaître si bien, à l'enfance compliqué, à la vie de famille tourmentée, au coeur toujours porté vers les autres mais recherchant finalement à tout prix à les éviter. Son incroyable lâcheté et sa naïveté qui ne le quitte jamais font de lui un personnage profondément pathétique mais aussi touchant.
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L'auteur : John Boyne est né en 1971 en Irlande, il est l'auteur d'une quinzaine de romans (entre autres Les Fureurs invisibles du coeur et L'Audacieux Monsieur Swift) et de plusieurs livres jeunesse, dont Le Garçon en pyjama rayé, qui s'est vendu à plus de onze millions d'exemplaires à travers le monde et a été adapté au cinéma en 2008. Ses livres sont traduits dans plus de cinquante langues.

Le thème : le thème principal est celui de la pédophilie dans l'église catholique irlandaise. de son ordination en 1973 à nos jours, Odran évoque sa vie de prêtre irlandais, ainsi que le rapport changeant de la société face à sa profession et à l'Eglise en général. L'auteur évoque le cheminement de deux jeunes prêtres, auxquels la prêtrise s'impose, et qui vivent leur engagement de façon différente. L'auteur abordé aussi, et surtout, la question de la responsabilité : celle de celui qui commet les actes mais aussi celle de tous ceux qui ont vu, entendu, douté, compris et n'ont pas dénoncé.

Les points forts : J'avais eu un énorme coup de coeur pour Les fureurs invisibles du coeur qui m'avait beaucoup émue. Je suis encore une fois bluffée par la qualité de l'écriture, profondément touchée par la manière d'aborder le thème et bousculée dans mes certitudes. Boyne est passé maître dans l'art de dépeindre ses personnages et leurs tourments. Il sait, à petites touches, proposer un récit qui peut paraître brouillon mais où toutes les pièces finissent par s'assembler de manière magistrale. L'atmosphère du roman est prenante, sûrement parce que nous pourrions tous être concernés par la question de la culpabilité et de la responsabilité. le livre bouscule...

Les réserves : le roman est "étouffant , le thème peut choquer même si aucune scène sensible n'est décrite. L'alternance entre le passé et le présent peut gêner. le livre bouscule...

Encore un mot : C'est un roman à lire pour comprendre et redistribuer les cartes de la responsabilité. Il n'est pire aveugle que celui qui ne veut ni voir, ni entendre, ni savoir, ni dénoncer...
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John Boyne est un auteur qui dénonce, qui met en scène ses personnages afin de porter un regard sur les travers d'une époque, d.un pays et le sien en particulier, sans hypocrisie, sans détours, il met à plat ce que l'on cache, tait et ici il s'attaque à la religion et il nous pose également la question... Il n'est pas pire aveugle que ce que l'on ne veut pas voir. A travers le père Yates il place le lecteur en observateur et dénonce les dérives connues, sues mais cachées au nom d'un Dieu et d'un pouvoir et plus particulièrement dans un pays où l'église règne en maître. C'est fort, puissant, sans concession, un cri de colère ancré dans le réel et l'actualité. Malgré quelques difficultés parfois dans la construction naviguant dans les époques désordonnées, le plaidoyer est sans failles et soulève le voile d'un monde où le silence est d'or, où les consciences sont arrangeantes et la parole sacrée. J'aime John Boyne, à chaque fois c'est une claque et c'est le genre de violence qui rend justice.
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