" Il est impossible de fournir une estimation du nombre d'enfants qui ont souffert en Irlande entre les mains de l'Eglise catholique, et il n'est pas aisé de deviner le nombre de prêtres honnêtes et dévoués qui ont vu leur vie et leur vocation ternies par les actes de leurs collègues.
Ce roman est dédié à toutes ces victimes.Qu'elles aient droit à une vie plus heureuse."
Ce sont par ces mots que
John Boyne conclut ses remerciements, traduisant toute la complexité du problème et ses conséquences dévastatrices .
On est donc en Irlande et c'est la vie d'Odran Yates qui nous est narrée entre 1964 , où il a 8 ans et 2013. Les chapitres s'enchainent de façon non chronologique, laissant en suspens quelques interrogations sans toutefois perdre le lecteur et permettant en quelques pages de voir l'évolution du regard de l'Irlande sur son Église
.
Avait il la vocation Odran? Pas sur . Sa mère l'a eue pour lui .Toujours est il qu'il fait ses premiers pas dans l'Eglise en 1973 au coté de Tom Cardle qui pour le coup a été envoyé voir Dieu à coup de pieds au cul par son père.
Très beau roman, remarquablement conté, avec toute la sensibilité d'une plume qui sait présenter un sujet extrêmement sensible de façon apaisée mais aussi réaliste.
A la vie de prêtre d'Odran, se mêle ses relations familiales et la aussi
John Boyne est très fort ; son regard sur l'homosexualité, la maladie est puissant et ne tombe jamais dans la caricature.
Le thème central du livre , la pédophilie dans le catholicisme, peut rebuter mais pourtant, le traitement qui en est fait à travers le personnage d'Odran, celui qui ne voyait pas , est une merveille de finesse , qui s'ajoute, ou plutôt s'imbrique,à une saga familiale qui vaut à elle seule le détour.
Un roman intense , de la même qualité que
les fureurs invisibles du coeur.