AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,18

sur 244 notes
5
38 avis
4
16 avis
3
5 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Il n'est pire aveugle ... que celui qui ne veut pas voir.
Que cette expression biblique est bien choisie et résume parfaitement ce roman complexe et si finement construit.

Qui est-il Odrian Yates : vraiment innocent, dans le sens incapable de voir le mal, pitoyable lorsqu'il démontre son incapacité à entrevoir la réalité ou tout simplement méprisable ?
Il savait au fond de lui, mais ne voulait pas le reconnaitre . L'admettre l'aurait forcé à réagir, il a fait l'autruche, la tête dans le sable, n'a rien dit, rien fait, et se révèle dont être complice de ce qui s'est passé.

L'auteur dénonce à nouveau dans ce livre les dérives de l'église irlandaise. Après avoir traité dans Les fureurs invisibles du coeur du traitement inique infligé aux filles mères et aux homosexuels, il nous parle ici de la pédophilie et de la loi du silence qui a régné au sein de la hiérarchie religieuse et laissé perdurer ces crimes.

C'est un livre au sujet fort, abordé à travers la vie d'Odrian, jeune garçon qui se laisse convaincre de devenir prêtre et qui vivra de l'intérieur ce crime de l'église, même s'il n'en a jamais été auteur. Dans une construction habile, qui ne suit pas la chronologie, John Boyne aborde les moments clés de la vie de cet homme, qui n'aura pas vraiment vécu, toujours revêtu de son habit noir et de son col blanc, qui lui vaudront tout à tour et suivant l'époque le respect, puis la vindicte populaire. A la faveur des différents événements relatés, l'auteur détaille la toute puissance de l'église, la façon dont elle a occulté le problème, se contentant de déplacer les prêtes pédophiles, pour éviter le scandale, leur permettant ainsi de trouver de la chair fraiche.

Un sujet très douloureux et malheureusement encore actuel, magnifiquement traité par l'auteur.
Commenter  J’apprécie          7334
" Il est impossible de fournir une estimation du nombre d'enfants qui ont souffert en Irlande entre les mains de l'Eglise catholique, et il n'est pas aisé de deviner le nombre de prêtres honnêtes et dévoués qui ont vu leur vie et leur vocation ternies par les actes de leurs collègues.
Ce roman est dédié à toutes ces victimes.Qu'elles aient droit à une vie plus heureuse."

Ce sont par ces mots que John Boyne conclut ses remerciements, traduisant toute la complexité du problème et ses conséquences dévastatrices .

On est donc en Irlande et c'est la vie d'Odran Yates qui nous est narrée entre 1964 , où il a 8 ans et 2013. Les chapitres s'enchainent de façon non chronologique, laissant en suspens quelques interrogations sans toutefois perdre le lecteur et permettant en quelques pages de voir l'évolution du regard de l'Irlande sur son Église
.
Avait il la vocation Odran? Pas sur . Sa mère l'a eue pour lui .Toujours est il qu'il fait ses premiers pas dans l'Eglise en 1973 au coté de Tom Cardle qui pour le coup a été envoyé voir Dieu à coup de pieds au cul par son père.

Très beau roman, remarquablement conté, avec toute la sensibilité d'une plume qui sait présenter un sujet extrêmement sensible de façon apaisée mais aussi réaliste.
A la vie de prêtre d'Odran, se mêle ses relations familiales et la aussi John Boyne est très fort ; son regard sur l'homosexualité, la maladie est puissant et ne tombe jamais dans la caricature.
Le thème central du livre , la pédophilie dans le catholicisme, peut rebuter mais pourtant, le traitement qui en est fait à travers le personnage d'Odran, celui qui ne voyait pas , est une merveille de finesse , qui s'ajoute, ou plutôt s'imbrique,à une saga familiale qui vaut à elle seule le détour.
Un roman intense , de la même qualité que les fureurs invisibles du coeur.
Commenter  J’apprécie          481
L'émotion, les interrogations, l'incompréhension, la honte et les remords d'un complice involontaire, un prêtre au milieu du scandale des abus commis sur des enfants, une tourmente qui secoue l'Irlande catholique.

À travers des chapitres qui mélangent la chronologie, on aura un retour sur son enfance où sa mère veuve a un jour affirmé avoir entendu pour lui l'appel de Dieu : il est fait pour devenir prêtre. Il ne remettra jamais sa vocation en question et conservera la foi, même s'il s'interrogera un jour sur le célibat des prêtres.

Même si au titre du livre, on perçoit tout de suite qu'il souffre d'aveuglement volontaire, on arrive à comprendre le drame des « bons » religieux, ceux qui se sont comportés honorablement, qui ont travaillé à éduquer les jeunes et qui sont aujourd'hui discrédités par les terribles agissements de leurs collègues.

Un roman qui raconte les conséquences pour les victimes (dont certaines sont allées jusqu'au suicide), mais qui s'attarde aussi au comportement de la hiérarchie de l'Église qui a tout fait pour étouffer les scandales, infligeant au criminel, comme seul châtiment, d'être muté dans un autre village où il pourrait recommencer à sévir impunément. Des flèches atteindront même le Pape Jean-Paul II qui, comme chef de l'Église, n'a rien fait pour protéger les innocents.

Un roman humain, sur des vies bouleversées, sur un sujet difficile, mais malheureusement toujours actuel.
Commenter  J’apprécie          470
Roman écrit avec un talent qui, je pense, est indiscutable.
J'ai plusieurs titres de cet auteur dans mon pense-bête mais c'est le premier que je lis de John Boyne et je suis vraiment séduite.
Séduite par la construction du roman mais aussi par la sensibilité qui se dégage à chaque page, par la finesse des sentiments et par les descriptions psychologiques des personnages. Leur complexité est extrêmement bien rendue et jusqu'à la fin on est, nous lecteur, envahi par le doute. Nous sommes pris en témoin de l'aveuglement du narrateur, aveuglement qui me paraît tellement cruel lorsque la cécité s'estompe pour laisser place à l'horreur de la clairvoyance.
Ce n'est pas le premier roman que je lis sur le sujet et je suis toujours aussi écoeurée par le silence de l'église et même plus que le silence, la protection des hommes d'Église détruisant la vie d'enfant et de leur famille, en revanche le fait que cela se passe en Irlande apporte quelque chose de différent lorsque l'on connaît le poids de l'Église catholique dans ce pays.
C'est un roman puissant, honnête et bouleversant.
Commenter  J’apprécie          361
« Et pourtant, et pourtant.... il y avait tellement de contradictions qui fourmillaient dans ma tête. Tellement de soupçons. Des événements pendant ces années, des choses que j'avais remarquées et ignorées, mais qui me hantaient, encore aujourd'hui. Avais-je une part de responsabilité là-dedans ? »

Une vie de prêtre et une histoire de l'église catholique irlandaise dans ce roman militant, nuancé, qui dénonce les abus d'une église omniprésente à travers le récit du père Odran, séminariste un peu naïf, totalement dans le déni de ce qui se passe autour de lui. Il n'est pas pire aveugle…
Un récit instructif, terrible, sur les méfaits commis en toute impunité par des prêtres pédophiles, bien souvent couverts par leur hiérarchie.
Un texte sans chronologie apparente, dur et très éclairant, qui me conforte dans l'idée que John Boyne est une valeur sûre de la littérature britannique.
Hâte de lire les fureurs invisibles du coeur !
Commenter  J’apprécie          363
Odran Yates a eu la vocation à 16 ans. C'est du moins ce que lui a dit un jour sa mère et il n'en a pas douté. A 17 ans, il rentre donc au séminaire de Clonliffe College pour devenir prêtre et il le restera toute sa vie, tentant d'accomplir son devoir envers Dieu et les hommes du mieux qu'il le peut. Lorsqu'Odran débute sa prêtrise en Irlande, nous sommes dans les années 1970. Dans ce pays profondément catholique, les prêtres sont respectés, écoutés et craints. Si ces derniers n'ont pas tous la même foi qu'Odran, tous ont l'envie d'oeuvrer à un monde meilleur. du moins le croit-il... Au fil des années, les scandales de pédophilie se dévoilent au grand jour et les choses s'inversent. Odran doit affronter un nouveau monde où l'Église irlandaise est remise en question, voire conspuée et accusée. Les convictions du prêtre sont remises en question sur ce en quoi il croyait, sur un système, sur des hommes, sur lui-même.

« Il n'est pire aveugle… que celui qui ne veut pas voir ». Cette citation tirée de la Bible fait référence à la phrase prononcée par Jésus pour qualifier les hommes et femmes refusant de l'accepter comme étant le fils de Dieu, malgré les miracles qu'il aurait produits devant eux. Bien loin d'événements miraculeux, John Boyne détourne ici ce passage pour parler de l'aveuglement du personnage principal, Odran Yates, face aux crimes pédophiles – bien réels ceux-là - perpétrés par son meilleur ami, prêtre comme lui. Et très certainement de son propre aveuglement face à ce qu'il savait depuis longtemps.
L'excellent écrivain irlandais qui m'avait déjà séduite avec son roman «Les fureurs invisibles du coeur », revient donc ici avec un sujet déjà abordé dans ce dernier roman : le pouvoir de l'Eglise catholique en Irlande et ses effets néfastes. le thème y est cette fois-ci central puisqu'à la suite d'Odran Yates, nous plongeons totalement dans le milieu de la prêtrise catholique. Des premières années de séminaire aux différentes missions paroissiales en passant par les arcanes du pouvoir du simple évêché jusqu'au palais épiscopal, l'auteur nous décrit un monde fermé, secret et sans scrupule, à tous les niveaux. de la misogynie à la pédophilie, les hommes de Dieu feraient pâlir le pire des criminels dans leur volonté absolue de nier, de cacher et de s'absoudre.
Mais les temps changent, heureusement, et la honte n'est plus du côté des victimes.
Poids du silence, complicité et culpabilité sont au coeur de ce roman qui nous dessine une société irlandaise en prise avec ses démons, un pouvoir religieux qui s'effondre, des victimes par milliers qui crient leur haine de l'Église, des hommes sincèrement pieux qui sont perdus et d'autres qui n'auraient jamais dû devenir prêtres. Ce système archaïque où la femme est pécheresse et où la chair n'est que souillure est-il la cause de tous ces crimes abominables ?
John Boyne a un talent fou pour nous décrire des personnages et leurs tourments. Les suivre est un vrai plaisir de lecture et nous entrons de plain pied dans leur histoire. Si ce n'est les chapitres qui mélangent la chronologie – ce qui m'a quelque fois gênée, ce roman est une pure réussite, comme le précédent. L'auteur use de finesse pour aborder un sujet ô combien douloureux, tout en dépeignant à la fois le traumatisme des victimes et la complicité par le silence de son personnage principal qui n'ose ouvrir les yeux.
Un roman entêtant qui nous laisse un arrière-goût nauséabond et une confiance à jamais détruite tant que rien ne changera.
Commenter  J’apprécie          292
John Boyne est un auteur qui dénonce, qui met en scène ses personnages afin de porter un regard sur les travers d'une époque, d.un pays et le sien en particulier, sans hypocrisie, sans détours, il met à plat ce que l'on cache, tait et ici il s'attaque à la religion et il nous pose également la question... Il n'est pas pire aveugle que ce que l'on ne veut pas voir. A travers le père Yates il place le lecteur en observateur et dénonce les dérives connues, sues mais cachées au nom d'un Dieu et d'un pouvoir et plus particulièrement dans un pays où l'église règne en maître. C'est fort, puissant, sans concession, un cri de colère ancré dans le réel et l'actualité. Malgré quelques difficultés parfois dans la construction naviguant dans les époques désordonnées, le plaidoyer est sans failles et soulève le voile d'un monde où le silence est d'or, où les consciences sont arrangeantes et la parole sacrée. J'aime John Boyne, à chaque fois c'est une claque et c'est le genre de violence qui rend justice.
Commenter  J’apprécie          263
Il n'est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir...

Odran Yates, prêtre de son état, dans la très catholique Irlande au 20 e siècle.

Une vie racontée comme en confession, en « méli-mélo », comme je dis souvent d'un roman à la chronologie chamboulée.
Mais, en dépit d'un récit parfois elliptique qui laisse des informations en suspens, le lecteur ne perd jamais le fil des événements de la vie du prêtre, de sa famille et de ses proches, sur plusieurs décennies.

L'Irlande, aux racines catholiques si ancrées dans les gênes de la population que la religion a été un concept de société et un sujet de querelle récurrent. Devenir membre de l'Eglise était parfois imposé aux jeunes adultes par leur famille. le clergé séculier (et/ou régulier), doté d'une autorité extrême sur les individus, a longtemps joui d'un profond respect, presque obséquieux, de la part de la population.

Dans les années 80, l'Eglise irlandaise a été durablement ébranlée par les scandales sexuels de dizaines de prêtres, mettant un coup de frein à leur emprise sur les familles.
A noter que l'Eglise a exprimé sa honte et ses regrets.

Sur une cinquante d'années, le père Yates, prêtre par vocation, serein dans la pratique de son ministère spirituel, passe naïvement ou par couardise, à côté des pratiques honteuses de pédophilie, turbulences secrètes étouffées par la hiérarchie ecclésiastique. Un aveuglement irresponsable face à un ami de séminaire, qui génère culpabilité et remise en question.

Un roman fort et militant pour dénoncer, faire réfléchir et comprendre la mutation de l'Irlande. Extrêmement prenant.
Commenter  J’apprécie          250
Un roman mêlant l'intime de la vie d'un homme rentré dans les ordres et la tragique histoire des scandales d'agressions sexuelles commises au sein de l'Eglise en Irlande.
Abominations universelles tristement toujours d'actualité.
*
Un drame familial changera à jamais la vie d'Odran Yates, jeune irlandais embrassant la prêtrise dans les années 1970 sous l'impulsion de sa mère choisissant pour lui sa « vocation ».

Le scandale qui éclata en Irlande suite aux révélations des victimes bouleversera la vie d'Odran et de sa famille.

Foi ébranlée. Combat intérieur suscitant questionnements et doutes sur sa complicité éventuelle.
Face aux démons, Odran Yates sera malgré lui mêlé à la tourmente, éclaboussé par la haine déclenchée suite à ces ignominies qui ont ravagé des vies.

«Les mères attiraient leurs enfants plus près d'elles en me voyant et il arrivait qu'un inconnu m'approche, me lance une remarque provocante ou insultante. Bien entendu, je pouvais toujours circuler en civil, camouflé sous les mêmes vêtements passe-partout, mais non, je refusais de capituler. Je supporterais les critiques acerbes. Je souffrirais les indignités. Je serais moi-même ».

Foi – Fidélité – Amitié - Culpabilité - Responsabilité - Incompréhension – Corruption – Chantage - Confiance trahie – Honte - Culte du secret…jusqu'à ce que l'inadmissible soit dévoilé - Crimes sexuels.

Des représentants de l'Eglise au-dessus de tout soupçon.
Qui savait et a dissimulé la vérité ?
Culpabilité dévorante de ceux qui savaient ou se doutaient et n'ont rien dit.
C'est monstrueux et tellement réel.

Je n'ose imaginer la partie caché de l'iceberg.

Un roman mettant en lumière le bien, le mal.
*
Une lecture marquante où l'on retrouve le style de l'auteur et les points communs de ses romans.
Un roman coup de poing. Courageux.

Commenter  J’apprécie          231
Premier roman de cet auteur que je lis mais ce ne sera pas le dernier tant j'ai aimé son style.
Un sujet lourd puisqu'il s'agit de la pédophilie dans l'Eglise catholique en Irlande.
Le personnage central Odran Yates est un prêtre. Il est entré au séminaire pour faire plaisir à sa mère à 17 ans mais s'y est trouvé à sa place. Ordonné prêtre, il enseigne dans un lycée et s'occupe de la bibliothèque. Il mène une vie calme et retirée.
Il est devenu ami avec un autre séminariste irlandais Tom Cardle. Celui-ci vit très mal sa condition de prêtre et est souvent amené à changer de paroisse. le lecteur comprend vite qu'il s'agit d'un pédophile mais Odran lui, par naïveté ou déni, refuse de voir la vérité en face. Il tombera de haut lorsque les nombreux prêtres pédophiles seront jugés et lorsque l'Eglise entière sera éclaboussée par ces scandales.
A travers son regard, on apprend beaucoup sur le statut des prêtres en Irlande entre 1970 et 2000.
Les personnages sont très incarnés et intéressants. Odran m'a un peu énervée avec son côté innocent, il ne semble pas connaître grand-chose à la vie hors de son école et reste toujours à l'écart, sans s'engager.
Mise à part cette réserve ( j'aime avoir de l'empathie pour les personnages) j'ai beaucoup apprécié cette lecture qui m'a bouleversée.
Commenter  J’apprécie          220




Lecteurs (524) Voir plus



Quiz Voir plus

Le garçon en pyjama rayé.

La soeur de Bruno est...

' Une source d'ennuis '
' Le bazar continu '
' Un cas désespéré '

6 questions
92 lecteurs ont répondu
Thème : Le garçon en pyjama rayé de John BoyneCréer un quiz sur ce livre

{* *}