L'an dernier, je m'étais fait le Pays d'Octobre à la même période. Ce sera peut être le début d'une tradition consistant à (re-)lire du Bradbury à l'automne : son style colle tellement à la période, j'aime beaucoup. Cette année, j'ai exploré la peau de
L'Homme Illustré.
Je trouve les recueils de nouvelles compliqués à noter, la pluralité des récit fait qu'il est parfois bizarre de prononcer un jugement sur l'ensemble. Éventuellement, l'appréciation va porter sur la cohérence du recueil, la pertinence d'avoir lié tel et tel récit entre eux. Dans le cas de
L'Homme Illustré, l'ensemble a été lié selon l'idée que les histoires racontées sont évoquées par des tatouages. Si le concept de base me parle beaucoup, il trouve vite sa limite dans la forme. En effet, outre l'introduction et la conclusion qui évoquent l'homme tatoué en question, il faut avouer que terminer chacune des 18 nouvelles de l'ouvrage par «
L'Homme Illustré s'agitait dans son sommeil. Il se tournait et, à chaque fois, découvrait une nouvelle image tatouée sur son dos, son bras, son poignet........ » aurait fini par lasser. de fait, ce type de transition est vite abandonné pour retourner sur un modèle de recueil plus classique sur une bonne partie centrale de l'ouvrage. Nous sommes donc à cheval entre mon modèle de référence en termes de liant (Les
Chroniques Martiennes) et un recueil classique. Cependant, les nouvelles sont tout de même reliés entre elles par leur thématique résolument SF (fusée, espace, Mars, technologie, etc.) et par un niveau de qualité relativement égal.
Oui, là où, habituellement, j'ai tendance à trouver les recueils inégaux, celui-ci tire son épingle du jeu par le simple fait que mon échelle d'appréciation évolue du sympathique au génial. J'ai adoré le prologue ainsi que son jumeau épilogue, l'inversion de la ''normalité'' m'a vraiment charmé dans « Comme on se retrouve ». J'ai étouffé avec une incompréhensible délectation sous « La Pluie », partagé le fatalisme des personnages à propos de « La dernière nuit du monde », apprécié l'ironie des automates de la société anonyme ainsi que la poésie vengeresse de « La Ville ».
En conclusion, ce n'est pas après ce recueil que je vais arrêter de conseiller Bradbury.