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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le Pays d'Octobre, ce sont 19 nouvelles, 19 facettes de cet immense écrivain que fut Ray Bradbury. Ecrites entre 1943 et 1955, agrémentées d'une préface signé de l'auteur lui-même et datant de 1996, elles enchaînent le fantastique, l'horreur, l'absurde et une certaine poésie. Comme toujours dans ce genre de recueil, il est plus facile d'en apprécier certaines plus que d'autres, je vais essayer de résumer chacune d'entre elles:
- le nain: un homme de petite taille passe son temps dans une fête foraine, dans les miroirs grossissants, jusqu'à ce que le propriétaire lui joue un tour… cruel.
- Au suivant, la plus longue, un couple voyage au Mexique, et visite un étrange cimetière où les morts sont alignés à la va vite. La femme finit par sombrer dans la folie à l'idée de rester bloquée sur place.
- le jeton de poker vigilant de Henri Matisse: George Garvey est un homme insignifiant. jusqu'au cours d'une soirée où une de ses remarques fait mouche. On se presse pour venir le voir et l'écouter. Lorsque son aura pâli, il est prêt à tout… même à se mutiler.
- Squelette: une nouvelle entre horreur et fantastique. le personnage est persuadé que ses os nuisent à sa santé et est prêt à tout pour s'en débarrasser, y compris le recours à un étrange médecin…
- le bocal: un simple bocal en verre, contenant… quelque chose. Quoi ? Chacun y voit ce qu'il veut y voir. Charlie qui le récupère y voit surtout une façon de se rendre important… et de supprimer quelques gêneurs par la même occasion.
- le Lac: nouvelle la plus émouvante et la plus poétique du recueil. le protagoniste revient sur les lieux de son enfance, où son amie s'est noyée tandis qu'ils réalisaient un château de sable. C'est son esprit qui revient des années plus tard pour l'aider à achever ce qu'ils ont commencé.
- L'émissaire: bien qu'antérieure, cette histoire m'a rappelé le roman de King, Simetierre. Une véritable histoire d'horreur contée de façon poétique. le narrateur enfant, paralysé dans son lit, s'évade grâce à son animal qu'il appelle chien. L'animal lui rapporte des senteurs du monde extérieur, Un jour, il écrit un mot sur son collier en espérant de la visite. C'est sa jeune institutrice qui le rejoint grâce à Chien. Lorsqu'elle meurt, l'enfant pleure sa visiteuse…
- Canicule: nouvelle loufoque, deux anciens agents d'assurance sont convaincus que certaines personnes peuvent commettre des meurtres lorsque la température atteint les 33 degrés. Ils épient leurs semblables à la recherche de celui ou celle qui aura besoin de se faire aider avant de commettre l'irréparable… Mais ce petit jeu peut se retourner facilement…
- le petit assassin: une des meilleures du recueil, horrible, presque malsaine d'effroi. Et si, dès la naissance, un bébé était capable de conscience pure, de sentiments marqués, au point de réaliser certains gestes?
- La Foule: lors d'un accident de voiture, il y a immanquablement une foule de badauds venus se rincer honteusement l'oeil. Mais si, dans le lot, certains n'étaient là que pour précipiter le décès de ceux qui ne sont que blessés? Etrange et macabre à souhait.
- le diablotin à ressort: nouvelle purement fantastique, presque héroïc- fantasy, un enfant coincé dans un immense château aux multiples étages, des salles mystérieuses qui ne s'ouvrent qu'à son anniversaire… et une fin totalement inattendue.
- La Faux: Drew Erickson débarque avec sa famille dans une ferme abandonnée. Des champs immenses à faucher. de la nourriture à foison. Les blés coupés repoussent aussitôt, et pourrissent dès qu'ils touchent le sol, mais Drew doit le faire, il n'a pas le choix. Et si la faux était tout simplement la faucheuse?
- Oncle Einar: nouvelle fantastique. Quand un homme pourvu d'ailes renonce à son pouvoir de voler pour l'amour d'une femme terrestre.
- le vent : et si le vent était un personnage doué de vie propre, de raison, prêt à s'en prendre au quelqu'un?
- le Locataire: Un étrange personnage qui ne travaille que la nuit et qui dort le jour prend pension chez la grand-mère du narrateur. Qui va s'en méfier à juste titre.
- Il était une vieille femme : et si vous aviez décidé que l'heure de votre mort n'tait pas celle que vous aviez choisie? ‘est ce que pense Tante Tildy qui poursuit son corps jusqu'à la morgue, bien décidée à le récupérer. Loufoque à souhait, humour noir, une des meilleures.
- le Collecteur: étrange nouvelle… Un femme qui regarde la pluie, et le collecteur d'égout. Elle raconte à sa soeur qu'en-dessous il existe un monde paisible. Un couple y vit d'ailleurs. Et si l'homme était son amour de jeunesse disparu, qui l'attend ?
- La grande réunion: la famille Addams version Bradbury. Une réunion de famille entre vampires, démons et autres créatures. Et au milieu, Timothy, la pièce rapportée de la famille qui ne sait ni voler ni boire du sang.
- La mort merveilleuse de Dudley Moore: quand un écrivain médiocre offre à un auteur de génie la porte de sortie qu'il attendait, voyant son talent disparu.
Mes préférences iront à : Squelette - le Lac - l'émissaire - le petit assassin - La Faux - le locataire - Il était une vieille femme.
Je remercie les éditions Folio pour leur confiance
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Une personne de petite taille qui vient chaque jour s'admirer dans le miroir grandissant d'un stand de parc d'attraction. Un couple qui découvre qu'au Mexique des morts dont la famille n'a pas pu payer la redevance sont exhumés et transformés en momies par la sécheresse du climat. Un américain moyen ennuyeux comme un bonnet de nuit qui devient la coqueluche d'une bande de snobs avant-gardistes et branchés. Un hypochondriaque qui souffre de ses os et que son médecin ne prend pas au sérieux en arrive à s'adresser à un étrange charlatan. Un paysan qui achète à un forain un bocal contenant une « chose » ressemblant à une méduse ou à un cerveau conservé dans le formol se retrouve le centre d'intérêt de tout son village. Un petit malade qui se sert de son chien pour rester en contact avec le monde. Deux vieillards qui tentent de venir en aide à une femme particulièrement agressive. Une jeune mère qui s'imagine que son nouveau-né cherche à la tuer. Des badauds qui s'agglutinent sur le lieu d'un accident à une vitesse stupéfiante. Une vieille dame qui refuse de mourir et va jusqu'à récupérer son enveloppe corporelle à la morgue. Une réunion de vampires, sorciers et autres zombies. Un locataire qui a tout d'un tueur en série mais qui va se retrouver à la merci d'un enfant.
Toute une galerie de personnages étranges, fantastiques ou dangereux se retrouvent dans ce recueil de nouvelles de l'immense Ray Bradbury. Inutile de rappeler la qualité de l'écriture, du style et du récit. La plupart des textes relèvent du registre de l'étrange (on ne peut qu'y voir l'influence de Poe, Hawthorne ou Lovecraft). Ici, point de science-fiction. Nous ne sommes pas dans « Les chroniques martiennes », mais de l'étrange au quotidien, du fantastique et même de l'horreur comme dans « Le petit assassin », la meilleure nouvelle de ce recueil qui en comporte 19 presque toutes aussi bonnes les unes que les autres.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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L'écriture maitrisée et élégante de Ray bradbury assure au recueil de 19 nouvelles une qualité homogène. Les récits s'articulent du morbide au merveilleux avec le zeste de mélancolie qui fait la marque de fabrique de l'auteur.

Les nouvelles qui ont particulièrement retenu mon attention tant par l'originalité de l'histoire que par la qualité de leur écriture :
"La faux" qui associe l'outil à une terrible obligation, "Squelette" qui rend une réalité anatomique obsessionnelle, "Le lac" qui illustre la mémoire des êtres disparus, "Le vent" qui a en commun avec "La pluie", nouvelle du recueil "L'homme illustré" du même auteur de mettre en scène un phénomène météorologique, "La grande réunion" montre quant à elle un adolescent qui finit par comprendre qu'il ne fait pas vraiment partie de sa très grande et particulière famille.

Ce recueil paru récemment en édition de poche Folio (classé en collection SF) où la nocivité et la paranoïa s'insinuent dans certains récits propose des histoires qui se lisent agréablement, mettent en scène un protagoniste d'âge différent qui se retrouve confronté à une situation étrange ou à un destin hors du commun.
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Un livre à ambiances telles qui ne m'avait jamais été donné de lire auparavant ! des atmosphères parfois légères, souvent noires, glauques, presque malsaines, m'empêchant de passer d'une histoire à l'autre sans un petit temps de calme, afin de me remettre de mes émotions. Assez incroyable !
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Depuis mon canapé, je vois l'été qui s'enfuit petit à petit, les jours raccourcissent, la température devient plus supportable, des nuages chargés de pluie font des apparitions plus longues dans le ciel, le vent apporte quelques notes fraîches chargées d'humidité entre deux gémissements dans les branches qu'il dépouille de feuilles orangées... Bref. Il m'a semblé que c'était le bon moment pour se laisser bercer par la poésie automnale de Bradbury, pas vous ?

Que dire ? Par où commencer ? J'aime le style d'écriture de cet auteur bordel ! Jamais je n'ai lu de descriptions si belles que celles qui sortent de sa plume. Il réussit à insuffler la vie dans chaque objet, chaque paysage au point que ces derniers en paraissent au moins aussi vivants que les personnages. C'est beau.

De base, je ne suis pas spécialement adepte de nouvelles, c'est un exercice qui nécessite de passer rapidement et complètement d'un contexte à l'autre, pas forcément ce qu'il y a de plus évident. Nous faisons donc face ici à 19 nouvelles, 19 récits originalement publiés entre 1943 et 1954 et totalement déconnectés les uns des autres. Recueil classique donc, bien loin de l'atypie des Chroniques Martiennes. Les récits sont de qualité assez inégale selon la sensibilité que vous allez avoir vis-à-vis de l'histoire développée et du degré de glauquitude que vous pouvez apprécier/endurer. Car oui, disons le sans emphase, le Pays d'Octobre est glauque. Parfois beau, mélancolique ou encore drôle, mais glauque, toujours. Je pense notamment aux nouvelles « Le bocal », « Le lac », « Le diablotin à ressort » et « Le collecteur ». Ces histoires figurent parmi mes préférées du recueil car elles arrivent à trouver un juste équilibre entre une situation particulièrement mélancolique/dérangeante et ce souffle de beauté distillé par l'auteur. D'autres comme « Le jeton de poker vigilant d'Henri Matisse » n'ont pas du tout réussi à me toucher. Cette compilation de nouvelles se termine par une petite pépite nommée « La mort merveilleuse de Dudley Stone ». Dépourvue de quoi que ce soit de glauque ou macabre si ce n'est l'évocation de la mort dans le titre, cette nouvelle a particulièrement résonné en moi et est porteuse d'un joli message.

En conclusion, il ne s'agit peut-être pas du meilleur en ce qui concerne M. Bradbury, mais cela vaut tout de même assurément le coup d'oeil.
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Un bon moment, avec des nouvelles très différentes les unes des autres, mais qui ont comme point commun un encrage fantastique, surnaturel.
Certaines marquent durablement. (J'ai personnellement beaucoup aimé le lac, L'émissaire, La faux et La merveilleuse mort de Dudley Stone, j'ai été effaré et suis resté pantois devant le petit assassin, sorte prélude de à Damien. Certaines sont glauques, d'autres poétiques. le phrasé de Bradbury fait souvent mouche, avec une pression dans certains moment clés marquée par l'accumulation et les phrases à rallonge, procédé que j'apprécie beaucoup.
Néanmoins, en dehors de la toute dernière qui m'a marqué, j'ai trouvé la deuxième partie du recueil moins inspirée.
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