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Citations sur La reine nue (10)

Portofino, 28 novembre 1975

Fin du roman et envoi du manuscrit à mon éditeur: la routine. de même, l'habituelle baisse de moral, la petite dépression qui m'affecte lorsque j'achève un livre et me sépare de mes chéris d'encre et de papier, mes personnages. En l'occurence, bien que le phénomène se renouvelle à chaque ouvrage, ce n'est pas là de la routine, mais bel et bien du chagrin. Pendant des jours, des semaines peut-être, je vais me sentir endeuillée.(p.133)
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Son rire, quand elle rit encore , ne permet pas le partage, il exclut la joie, la complicité, c'est une affreuse contrefaçon des rires anciens , un souffle glacé qui sort de cette bouche grimaçante et qui vous pétrifie.
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La vie de Loretta s'est mise à filer. Comme un bas qu'un ongle, malencontreusement, vient d'accrocher: plusieurs mailles sautent, une échelle se met à courir, descend le long de la jambe, rien ne peut la stopper, le dégât est irréparable.
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-Journal de Giulietta-Gênes, 5 juillet 1970

Les livres, la maison. Les premiers ont permis que la seconde devienne réalité ou soit en passe de le devenir. Mais il y a d'autres liens que celui de cause à effet entre ces deux pôles de mon existence. J'ai écrit quantité de livres, c'est la première maison que je mets en œuvre et je découvre bien des similitudes entre ces deux entreprises. Dans l'un et l'autre cas, il s'agit de construire: si les matériaux diffèrent, les démarches qui président à l'édification d'une œuvre littéraire ou d'une maison sont très proches. Là où il n'y avait rien, l'imagination, le talent et le travail humains vont faire que cela qui n'existait pas, le livre, la maison, va peu à peu s'ériger, cesser d'être une virtualité. (Actes Sud, collection Babel, 2007, p.70)
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Rappelez-vous, quand elle écrivait un roman, ses personnages étaient là, à table avec nous, dans la voiture, dans le jardin, dans la rue. Elle ne pouvait s'en séparer, elle les emmenait partout, ils étaient présents, ils étaient vivants, elle en parlait sans cesse. Elle vivait en leur compagnie, elle les aimait...Pas très étonnant qu'ils reviennent la hanter maintennat. (p.38 / Actes Sud, collection Babel 2007)
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Chacun a laissé dehors, ailleurs, pas très loin, sa vie personnelle. Ici, maintenant, il n'y a plus que cette force démultipliée par la fratrie, cette douleur qui n'appartient qu'à eux seul, cette intimité où nul autre ne peut être admis. (...)
Quand ils ont là, rassemblés au plus intime de leur douleur, ils parlent de la mère, ils ne parlent que d'elle. Chacun livre aux autres le détail de la journée qu'il a vécue avec elle au cours de la semaine écoulée. Des mots terribles et doux sortent des bouches, des mots qui décrivent des gestes, des actes, des violences, et quelques moments bénis de rémission. Au centre de chaque scène qu'ils évoquent, tentent d'interpréter, se tient Giuletta, reine efflanquée et nue. (p.33-34)
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La villa est la maison de famille qu'elle n'a pas connue dans son enfance, la maison de ses rêves. Elle lui a coûté une fortune à l'époque de sa construction mais Giulietta avait coutume de dire que c'était une "maison de papier" car elle l'a payée avec l'argent des livres, les revenus de ses droits d'auteur. (p.52)
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Elle était tournée vers sa mère comme vers un soleil mort dont elle attendait qu'il se remît à briller, à la réchauffer. (p.44)
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Mes enfants: des adultes qui restent des enfants. Tous réclament un partage équitable de mon attention, de mon affection, de mon temps. Ils oublient que les livres me requièrent et exigent beaucoup de moi, eux aussi.
Cette sensation de plus en plus fréquente que les enfants, comme les livres me vampirisent. (Actes Sud, collection Babel, 2007, p. 191)
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[U]ne ère de perplexité douloureuse s’installa à la Villa le jour où Giulietta Padovani annonça qu’elle mettait en vente ses souvenirs. On pensa d’abord qu’elle souhaitait se défaire de certains objets, de meubles qu’elle jugeait par trop encombrants ou inutiles, peut-être même de ses manuscrits qu’elle avait toujours conservés jalousement. Mais dans l’idée de Giulietta, il ne s’agissait pas de mettre à l’encan des pièces de son mobilier ou les babioles qu’elle avait accumulées tout au long de son existence. Il n’était nullement question de vendre des objets concrets, tangibles, les enfants Padovani eurent tôt fait de le comprendre et, quand ils le comprirent, ils en restèrent atterrés. Giulietta prétendait monnayer ses souvenirs, débiter son passé en tranches et le livrer à quiconque serait prêt à payer pour l’écouter.
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