Trop de bonnes idées ?
Deux histoires en une, qui se mêlent et s'entremêlent. Entre un cataclysme à vocation post-apocalyptique (l'explosion de la caldeira de Yellowstone) et une prison sous-marine réputée inviolable.
Comme le titre de mon billet l'indique, hélas, trop de bonnes idées, nuisent aux bonnes idées. Je m'explique :
Le supervolcan de Yellowstone comme point de départ d'un road trip post-apo, parfait. C'est non seulement crédible, mais dans le domaine du possible avec cette caldeira déjà en retard dans ses cycles. (Bon sur 100.000 ans, on n'est plus à quelques milliers d'années près). Et cette touche supplémentaire humaine accélérante, brillante. du coup, je suis resté sur ma faim. L'auteur aurait pu, et je pense qu'il avait la matière sous la main, en faire un roman à part entière. le combat d'une volcanologue pour éviter l'inévitable. D'abord, le projet d'énergie verte où comment jouer avec des allumettes dans un dépôt de gaz. (Et on aurait pu oublier l'aspect secret de la réalisation pas crédible pour des travaux de cette ampleur). Aurait suivi son rôle de Cassandre et l'inévitable explosion et ses conséquences. Bien documenté, j'aurais pris mon pied.
La prison sous-marine. Là encore, ok pour le concept. S'il n'est pas neuf et a déjà été exploité en littérature (je citerais pour mémoire, ma dernière lecture sur le sujet (et la seule dont je me souvienne) :
Eaux profondes de
Duncan Falconer). Il y a matière. Bon dépenser autant d'argent, dans un milieu aussi risqué pour en faire une prison, je ne crois pas que cela se fera un jour (île, plateforme offshore, bateau, c'est déjà bien assez) mais dans un roman de SF, il y a moyen. D'autant que l'auteur a rajouté quelques améliorations technologiques intéressantes (robots et atmosphère hackers – cyborg – bio informatique). Et le régent (le directeur de la prison), un clin d'oeil au gouverneur de Walking Dead ?
Mais là encore, cela aurait mérité un roman à part entière pour mieux crédibiliser l'ensemble. On passera sur la profondeur (15.000 yards soit 13.000 mètres dans la fosse des caïmans qui n'en fait que 7.700). Elle aurait tout aussi efficace et bien plus facile à gérer à 300 mètres. Mais un background bien plus fouillé et plus futuriste aurait pu apporter du crédit aux trouvailles de l'auteur (je pense notamment aux robots et aux spécificités du régent).
Le style est fluide, c'est agréable à lire, mais j'ai clairement trouvé ce roman plusieurs tons en dessous de
Projet Mars alpha, pourtant à peu près concomitant dans sa création.