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sur 1290 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Si l'on ne pouvait garder de ce livre que son coeur, si l'on pouvait lui ôter sa pelure théorique, il me comblerait un peu, car les thèses de Breton, ses "idées", je n'y entre pas. Seule Nadja m'intéresse, banalement en tant que personnage, en tant que mystère, en tant que rencontre saugrenue. Je me prends à rêver de Nadja sans Breton, d'elle seule, de ses dessins, de tout ce qui d'elle est décrit, sans lui. Jaloux, moi ? Si peu. Breton me charme, quand il tait ses considérations théoriques ; il construit un monde langagier dans lequel la promenade est agréable, il laisse flotter le doute : histoire d'amour ? Bien sûr et bien sûr que non. Un tu débarque à la fin. Breton l'aime et écrit bien, puis il laisse faire sa plume, se vautre dans l'écriture automatique de sa cervelle d'intellectuel de jadis, laisse percevoir qu'il est communiste, avant de lancer, enfin, à la dernière page du bouquin, quelques mots géniaux, un de ces diamants que lui a montré Nadja, "le coeur humain, beau comme un sismographe". Elaguons donc et disons que Nadja est un joli roman d'amour. N'en disons pas plus car il faut bien admettre que nous ne saisissons rien à l'originalité revendiquée de Breton et de son surréalisme.
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Nadja est l'exemple parfait, en littérature, du grand paradoxe de l'avant garde : à la fois novateur mais à certaines pages, proche de “l'oubli” total de son lectorat.

Expérimental, novateur, Nadja l'est incontestablement. Par ses intentions en particulier, car André Breton a souhaité en faire un cas d'école des idées surréalistes qu'il a théorisé, dont cette écriture automatique, sans plan prédéfini, devant laisser libre cours, via des digressions spontanées, à la révélation de l'inconscient.
La structure assez foutraque du livre, à la fois journal intime, roman et essai littéraire, commence par une déclaration d'intention théorique (“voilà ce que je vais faire”), continue avec une série de divagations qui au bout d'une cinquantaine de pages se fixe définitivement sur le sujet de Nadja, une femme libre et alors fauchée qui erre dans les rues de Paris. Autre élément formel notable de cette volonté de renouveller l'art littéraire : Breton tire explicitement la leçon de l'avènement de la photographie en supprimant toutes les descriptions de son livre, pour les remplacer par les photos des lieux évoqués. C'est plutôt agréable, et pas idiot. Pourquoi pas.

Tout cela donc est intéressant sur la théorie, mais c'est sur l'application qu'il y a plus de souci. On a du mal à voir la cohérence des premières pages, qui abordent sur près d'un tiers de l'ouvrage des sujets sans grand intérêt et sans lien avec l'objet qui s'est par la suite imposé (Nadja) : des revues de pièce de théâtre, des entretiens avec des collègues du groupe surréaliste... On pourrait interpréter cela comme le résultat spontané d'un processus d'écriture libre, sans préjugé, sans plan, bla bla bla. Mais s'il faut garder intact le récit, le trajet qui a permis de se fixer sur le sujet définitif, pourquoi réécrire plus de 30 ans après certaines pages, comme l'a fait Breton ? Et si l'on peut se permettre de réécrire, pourquoi ne pas le faire comme tout bon écrivain en première analyse ?

Ce parti pris paraît plus une paresse d'écriture pénible qu'autre chose pour un lecteur à qui on délègue la responsabilité de structurer les caprices du chemin de pensée de l'auteur, mais à qui on impose en même temps une langue sur-écrite, un texte surchargé de sens et des phrases alambiquées qui se veulent froides, mais sont le plus souvent confuses. Car Breton, dans les passages les plus conceptuels et théoriques du livre, n'évite pas le piège du langage abscon et désincarné du bullshit littéraire, érudit et flou, et ce faisant ne parvient qu'à rendre ces pages parfaitement illisibles.

Reste l'histoire centrale, qui est la description autobiographique assez intime de la relation du vrai André Breton avec Nadja, intime mais discre. Certaines pages sont très belles, grâce à cette belle pudeur sublimée, mais dans l'ensemble - ce doit être ma sensibilité propre -, c'est trop peu homogène, trop foutraque, pour véhiculer durablement l'émotion en potentiel dans cette histoire.

Nadja, c'est donc un style abscons, parfois génial, souvent pénible, une structure bancale, l'histoire d'une rencontre fugace, belle mais finalement commune précédée et suivie de beaucoup de bla bla littéraire pseudo savant.

Abordée à la façon moderne de son époque, c'est-à-dire par la théorie avant tout, Nadja pèche donc de la même façon que les artistes modernes et contemporains depuis au moins Kandinsky. Car tout se passe comme si l'art valait plus pour l‘intention de l'auteur ou le concept que pour l'oeuvre, comme si la nouveauté était, plutôt que le beau, le vrai critère d'appréciation de l'art, comme si se faire une place en tant qu'artiste de génie passait par “repousser les limites” du champ de son art plutôt qu'en faire un chef d'oeuvre. Comme si en somme l'histoire de l'art était plus importante que l'art, ou l'histoire de la littérature plus importante que la littérature.
Plus de 100 ans après l'avènement du cubisme, l'art abstrait, après Duchamp et Dada, plus de 90 ans aussi après le surréalisme, peut-être est-on en droit de remettre l'Eglise au centre du village, c'est-à-dire refaire de l'esthétique le but de l'art, plutôt qu'une éternelle fuite en avant conceptuelle. L'art depuis 100 ans, comme l'Empire Mongol, cherche d'abord à s'étendre, au détriment de la mise en valeur de ses territoires, valorisant l'extensif plutôt que l'intensif. Et peut-être peut-on aussi s'avouer que parmi les expérimentations des avant-gardistes, toutes aussi novatrices et osées soient-elles, on trouve un paquet d'impasses, dont Nadja.
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Après avoir rompu avec le mouvement dadaïsme, André Breton devient un important théoricien, le père du surréalisme. Il exigea un complet bouleversement social de la fin de l'asservissement du prolétariat, pour que la poésie puisse être faite pour tous. Il marque la naissance d'un genre littéraire nouveau avec Nadja: un roman autobiographique et poétique qui préfigure la décomposition d'une rencontre fusionnelle passionnée entre un écrivain célèbre et marié, scotché par l'insouciante beauté d'une femme, autre que la légitime; de nature libre. Une controverse largement utilisée par la gente masculine littéraire de l'époque, mais cette fois-ci l'intérêt intellectuel libertaire prédomine en s'associant parfaitement entre les deux sexes, suscitant le dialogue et le questionnement amoureux à la pensée de Breton axée sur le comportement névrotique du genre humain, donc sans issue de sortie.
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Bon autant le dire tout de suite, malgré son petit nombre de pages, j'ai eu beaucoup de mal à lire Nadja… l'écriture est d'un haut niveau avec des mots compliqués, des phrases longues, longues, coupées par des virgules et un roman (ou essai ?) bien trop abstrait à mon goût. On ne rencontre Nadja qu'au bout de plusieurs pages, le départ est une suite de réflexions de l'auteur auxquelles je n'ai pas vu trop d'intérêts. Dans ce roman surréaliste, je me suis plusieurs fois demandée où l'auteur voulait en venir, quel était le but. On ne sait pas vraiment si c'est un roman, une autobiographie, un essai, on veut nous faire croire que Nadja est réelle mais j'avais plutôt l'impression de croiser un fantôme au milieu des rues de Paris, des dîners, des oeuvres d'art.
Je ne crois pas en garder un très grand souvenir par la suite et j'espère qu'il n'y aura pas beaucoup de livres de ce style-là dans la liste !
Lien : http://revoir1printemps.cana..
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C'est un très court livre, peu structuré, et sans intrigue particulière. Un surréaliste ne peut pas écrire comme un autre auteur. Ce livre n'a donc d'intérêt que sous l'angle de la curiosité. Au-delà, on n'en retiendra pas grand chose. Je lis ici et là toutes les richesses que beaucoup d'intellectuels ont trouvées lors de cette lecture: ils ont dû prendre une loupe, et faire beaucoup d'efforts, parce que l'histoire de Nadja, ce n'est pas vraiment une histoire......Merci à A.Breton d'avoir fait ce livre si court...... Un très bon point quand même: les photos et les illustrations: ah, si tous les livres pouvaient reprendre cette idée !
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Pour amateurs de vraie littérature, même si par moments on ne suit pas tout. Les nombreuses références artistiques ne sont pas là par étalage mais plutôt par nécessité pour l'écrivain ce qui peut parfois dérouter le lecteur surtout s'il est en attente d'une histoire alors que l'auteur lui offre des mots.
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Publié en 1928, Nadja est un récit autobiographique relatant la rencontre entre l'auteur et une jeune femme fantasque. Entre Nadja et André Breton, se tisse rapidement une relation très particulière mêlant fascination et vénération.

Quel récit curieux ! S'il s'agissait pour moi d'une première plongée dans le courant du surréalisme, je n'ai malheureusement pas été séduite pour un sou. Autant vous l'avouer, j'ai eu beaucoup de mal à apprécier l'écriture d'André Breton ou tout du moins ce que celle-ci dégage (un certain degré de suffisance ?). J'avais eu le même problème avec Edgar Poe… Au-delà de cet aspect, j'étais impatiente de retrouver le climat propre aux Années Folles à travers un récit de vie. de ce côté-là, André Breton parvient très bien à nous faire vivre le contexte de l'époque. Dîners, oeuvres d'art, cinéma, pièces de théâtre, l'appartenance de l'auteur à un milieu plutôt intellectuel, ses rencontres et ses amitiés avec de grands noms de la littérature. Ces quelques descriptions m'ont beaucoup appris sur ce que fut la vie d'André Breton en tant qu'écrivain, mais aussi sur la manière de vivre (des personnes de son milieu) dans les années 20.

La seconde partie du récit se concentre sur la rencontre de l'auteur avec Nadja. Et c'est à partir de là que les choses se gâtent… Car j'ai eu du mal à croire en cette relation, à cette fascination entre deux êtres dès le premier regard. Je suis mal placée pour juger leur relation (et je n'en ai pas le droit). Simplement, à la place d'André Breton, je crois bien que je me serais tout simplement enfuie à toutes jambes (pour me protéger). Nadja est une jeune femme attachante, mais aux idées délirantes. Elle parle beaucoup, présente des hallucinations visuelles, est soumise à de nombreuses angoisses. Je peux comprendre que cette rencontre ait été marquante pour André Breton, mais je ne suis pas certaine qu'en la rencontrant André Breton avait pleinement conscience de la détresse de cette femme : cette question m'est revenue sans arrêt au cours de ma lecture. Pour le coup, je crois que ce détail n'a pas non plus contribué à rendre cette lecture agréable.

Nadja fut donc une lecture plutôt difficile au premier abord. Heureusement, de nombreuses photographies relatives à certains endroits de Paris appréciés par l'auteur, de nombreux dessins réalisés par Nadja elle-même parviennent à rendre cette lecture un peu plus concrète. Même si ce ne fut pas un coup de coeur, je dois reconnaître que j'ai au moins appris énormément de choses avec ce récit. J'ai pu découvrir la plume d'André Breton. J'y ai trouvé une illustration du Paris des années 20. Je me suis intéressée au destin de Léona Delcourt (qui se surnommait elle-même Nadja). Et même si je n'ai pas été séduite par la plume de l'auteur, j'y ai rencontré certains passages d'une grande beauté.
Lien : https://labibliothequedebene..
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Résumé : "L'édition originale de Nadja paraît en 1928 à Paris. Comptant parmi les textes les plus frémissants d'André Breton, ce récit autobiographique évoque une rencontre, celle de l'auteur avec Léona Delcourt, en 1926. Celle qui se surnommait elle-même Nadja lui voue un amour désespéré qui plonge le chantre du surréalisme dans une profonde crise existentielle. "

Lecture un peu longue
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Je sais que beaucoup qualifient ce livre de chef d'oeuvre et peut-être ont-ils raison. C'est évidemment un classique de la littérature française mais je n'ai pas du tout accroché à cette oeuvre.

L'univers d'A. Breton est très particulier et le surréalisme est un mouvement qui ne plait pas à tout le monde. Et même si je ne regrette pas d'avoir lu ce classique, cet univers et ce mouvement m'ont rendu la lecture difficile. Malgré cela, l'histoire en elle-même est très belle et la façon de Breton de voir Nadja est magnifique. Que d'admiration, que de beauté et de respect dans ses mots !

En bref, si l'écriture et l'univers m'ont dérangé, l'histoire, elle m'a beaucoup émue !
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J'ai été un peu déçue de ce livre. J'en avais lu des extraits très poétiques et si j'ai retrouvé cette poésie, je n'ai absolument pas compris où l'auteur voulait nous mener, quel était son propos ... Je n'ai pas du tout aimé cette impression.
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