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EAN : 978B087BHCG8H
197 pages
OXYMORON Éditions (19/04/2020)
3.5/5   1 notes
Résumé :
Limacet, le célèbre journaliste du « Crépuscule », assistant au tirage d’une grande loterie dont le prix est d’un million de francs, décide de partir à la chasse à l’heureux gagnant.
Une rapide enquête lui permet de remonter jusqu’au bureau de tabac où a été vendu le ticket et de là, à l’adresse du chanceux.
Étonné devant le stoïcisme du millionnaire, Limacet imagine déjà le reportage qu’il tirera de cet étrange personnage.
Mais il n’est pas seu... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
On ne devrait plus avoir à présenter l'écrivain Rodolphe Bringer...

Je me dois pourtant de le faire devant le quasi-anonymat dans lequel est malheureusement tombé l'auteur depuis quelques décennies.

Pourtant, Rodolphe Bringer fut un auteur réputé autant pour son humour que pour ses contes, nouvelles et romans.

Né en 1869 (ou 1871, selon les sources), il se penche très jeune sur l'écriture et se dirige tout naturellement vers le journalisme. Collaborant à de nombreux journaux et magazines, il les abreuve de ses nouvelles et contes amusants.

Pour autant, dès 1894, il s'essaye au roman et n'hésite pas à aborder différents genres (drame, sentimental, historique, cape et épée, aventures, policier)...

Si j'ai souvent abordé la production de Rodolphe Bringer, je me suis avant tout intéressé, comme de coutume, à la part policière de celle-ci et, notamment, à son personnage récurrent de commissaire Rosic, qui vécu au moins 13 enquêtes de tailles et de styles différents (depuis le fascicule 32 pages jusqu'au roman de taille classique), créant un héros atypique, car pas toujours à ses avantages.

« L'homme qui fut assassiné » est un roman initialement paru en 1931 aux Éditions Cosmopolite.

Limacet, dit La Limace, journaliste vedette du Crépuscule, assiste au tirage de la grande loterie dont le grand prix est de 1 million de francs.

Quand celui-ci est décerné, une rapide enquête lui apprend que le billet a été vendu dans le bureau de tabac de Mlle Senille à un certains G.S. Point.

Espérant trouver matière à un bon article, Limacet retrouve l'heureux gagnant pour lui apprendre la nouvelle, mais celui-ci ne semble pas plus ému que cela à l'idée du pactole qui l'attend, bien au contraire.

Mais Limacet n'a qu'une crainte, celle que son grand concurrent, Bigoulot, alias Bibi, reporter vedette de L'Aube, ne lui coupe l'herbe sous le pied, aussi s'évertue-t-il à surveiller le nouveau millionnaire.

Mais, quand ce dernier met les voiles, les deux journalistes se retrouvent lancés sur ses traces et quand, dans la chambre d'hôtel dans laquelle M. Point s'était réfugié, est retrouvée vide, mais que du sang macule toute la pièce, alors, il devient évident que M. Point a été assassiné et que son tueur est parvenu à se débarrasser du corps au nez et à la barbe des deux journalistes.

S'en suit alors un terrible duel entre les deux amis reporters pour mettre la main sur le meurtrier afin d'assurer le meilleur reportage pour leur journal respectif. Et comme ils ne sont pas assez de deux, le célèbre policier Panari se lance, lui aussi, à la chasse à l'assassin de M. Point.

On retrouve dans ce roman un peu tout ce qui fait la plume de Rodolphe Bringer : des personnages hauts en couleur, de l'aventure, de l'humour, parfois de l'absurde, des policiers infatués qui, pourtant, ne sont pas aussi doués qu'ils le pensent, des rebondissements, des faux-semblants, un peu de romantisme...

À travers ce duel entre deux journalistes pour savoir qui sera le premier à sortir le grand scoop et où chacun mettra des bâtons dans les roues de l'autre quitte à faire des entorses à la morale et au bon droit, Rodolphe Bringer nous livre, avant tout, une histoire amusante, bien rythmée, durant laquelle le lecteur s'amuse de la bêtise de certains, de la naïveté des autres alors que lui, le lecteur, a compris bien avant tout le monde les tenants et les aboutissants du récit.

Bien évidemment, le fait que le lecteur ait une longueur d'avance sur les personnages est voulu par l'auteur qui n'hésite pas à distiller des indices de-ci de-là, et participe à la bonne humeur du lecteur comme le témoin privilégié d'une bonne blague qu'il voit arriver de loin, un peu à l'instar de celui qui voit un passant marcher tête baissée vers un lampadaire et attend en riant sous cape la rencontre entre l'objet inanimé et l'humain qui le deviendra suite à cette collision fortuite.

On sait, on sent, que Rodolphe Bringer était un homme d'humour, toute sa carrière nous l'a démontrée, et qu'il aimait s'amuser de tout et de tous avec une certaine bienveillance.

Même quand il rend ses personnages ridicules, comme ici le policier Panari (ou dans certains romans, le commissaire Rosic), on sent qu'il a pourtant une grande tendresse pour eux et finalement, s'il leur octroie des travers risibles, n'est-ce pas pour les rendre plus humains et plus touchants que ces héros infaillibles ?

Mais ici, il fait se côtoyer deux extrêmes (trois ?) de personnalités. D'une part, G.-S. Point, un homme qui fuit la notoriété, le monde et les deux reporters qui, eux, au contraire sont à la recherche de cette notoriété, si ce n'est pour eux, du moins pour leur journal respectif. Et, enfin, le policier Panari, lui, qui apprécie cette célébrité qui l'entoure et qui la pense totalement justifiée.

Cette confrontation de style de vie est source de la plupart des moments drôles de l'histoire.

Car, si Panari est ridicule par sa fatuité et son orgueil, les deux journalistes, eux, le sont par leur volonté d'être le premier à livrer un scoop à ses lecteurs. Mais les deux jeunes hommes, même dans cette rivalité, conserve un second degré qui les rend plus sympathiques le policier alors qu'ils se trompent tout autant.

Au final, un roman amusant, rythmé, aux mystères assez facilement sondables... sauf pour les personnages.
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