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EAN : 978B0877C96CD
62 pages
OXYMORON Éditions (17/04/2020)
3.67/5   3 notes
Résumé :
Mademoiselle Pouque vient d’assassiner un homme !

Jeune trentenaire, elle chérit la vie au point d’être incapable de tuer une araignée et une mouche. Cette aversion pour la violence et le sang l’a même poussée à rompre ses fiançailles avec celui qu’elle aime à cause de sa profession de substitut du Procureur qui le conduit à envoyer des scélérats à l’échafaud.

Mais, à la suite de sa rupture, Céline Pouque vit seule dans une maison isolé... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Rodolphe Bringer est un des principaux piliers de la littérature populaire de la toute fin du XIXe siècle et de la première moitié du XXe.

Si j'utilise souvent le terme de « pilier » pour qualifier certains auteurs ayant oeuvré pour la littérature populaire, celui-ci n'est en rien galvaudé quand il est utilisé pour décrire Rodolphe Bringer....

Mademoiselle Pouque est une jeune trentenaire qui, après avoir été professeur, comme son père, pour gagner sa croûte, après s'être retrouvée orpheline, a hérité de sa tante suffisamment d'agent pour ne plus avoir à travailler.

Du fait de sa dot, les prétendants sont nombreux à lui courir après. Mais la jeune femme n'en a cure. Elle cherche l'homme désintéressé pour pouvoir se marier.

Et c'est ce qu'elle trouve en la personne de M. Foulat, un jeune procureur.

Ce dernier étant relativement aisé, ne cherche pas fortune dans un mariage et, charmé par une Mlle Pouque qui, pourtant, ne fait rien pour se mettre en valeur, finit par la courtiser et réussir à en faire sa fiancée en attendant un mariage proche.

Mais voilà, Céline Pouque est une âme sensible qui ne ferait pas de mal à une mouche. Aussi, quand un soir, son fiancé se vante d'avoir réussi à envoyer un gredin à l'échafaud, Céline Pouque se rend compte qu'elle ne pourra pas passer sa vie en compagnie d'un homme dont le métier est de servir la viande au bourreau.

Aussi, elle rompt ses fiançailles et fuit la ville pour se réfugier dans le petit village dans lequel elle a hérité de la maison de sa tante que le locataire, le chef de gare du village, vient juste de libérer.

Ce dernier, ayant fait construire une maison non loin de celle qu'il occupait, devient le voisin de Mlle Pouque et commence à lui faire la cour. Mais quand il confie à Céline Pouque qu'il est entomologiste et lui fait visiter sa collection de petites bêtes épinglées, la demoiselle le rejette violemment et s'en fait alors un terrible ennemi.

Aussi, quand un soir d'orage, alors qu'elle vient de trouver un revolver dans le tiroir d'une commode, son chien hurle dans le jardin et qu'elle aperçoit une tête dépasser du muret de sa propriété, elle tire et l'homme s'écroule.

Rodolphe Bringer, on le sait, a beaucoup écrit. Nombre de ses textes sont légers, beaucoup sont même humoristiques et l'aspect sentimental fait souvent partie de ses récits.

Même quand l'auteur oeuvrait dans le monde du policier, l'aventure, l'humour et les sentiments n'étaient jamais loin.

Dans « le crime de Mlle POUQUE », le « crime » n'est qu'un prétexte pouvant faire penser à un texte policier. Mais la collection dans laquelle il a été publié en 1941, « Les Romans du Coeur » des Éditions Rouff, ne laisse aucun doute sur la veine sentimentale de l'intrigue.

Mais qui connaît et apprécie Rodolphe Bringer, comme moi, sait pouvoir apprécier les textes de l'auteur même quand ceux-ci n'entrent pas dans son domaine littéraire de prédilection (je ne vois que par le genre « policier »).

D'autant que « le crime de Mlle POUQUE », initialement publié sous la forme d'un fascicule de 32 pages, un format ne permettant pas de dépasser les 10 000 mots, est un texte très court, du fait, entre autres, des quelques illustrations qui n'hésitent pas à manger plusieurs pages.

De ce fait, le récit tient sur 8 500 mots, une taille d'une concision permettant de passer outre un genre un peu plus fleur bleue et une intrigue qui, en fait, n'a pas grand-chose à voir avec le monde du polar.

Mais c'est sans compter sur la générosité de l'auteur qui se ressent jusque dans sa prose et la légèreté de ses textes qui, pour ne pas prendre sa source dans les profondeurs obscures de l'âme humaine, se lisent comme on aspire une bouffée d'air frais après avoir été baigné dans une atmosphère lourde et vénéneuse.

Au final, un très court roman léger, beaucoup plus sentimental et drôle que réellement policier, mais tellement représentatif de la plume de l'auteur et de l'ambiance habituelle de ses textes qu'il devient très agréable à lire.
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C'est la deuxième oeuvre de Rodolphe Bringer que je lis, la deuxième qui contient le mot "crime" dans le titre. Oui, la douce et tendre Mlle Pouque va commettre un crime, elle qui pourtant ne ferait pas de mal à une mouche, au sens propre du terme.
Oui, le format est court, très court, c'est pour cette raison qu'il faut beaucoup de talent à son auteur pour passer du policier à un roman nettement plus sentimental, comme ici - terme qui n'a rien de péjoratif. Mlle Pouque est orpheline, elle a fait un héritage suffisamment conséquent pour lui permettre de démissionner de son poste d'enseignant de latin et de grec. Elle craint cependant d'attirer les jeunes gens qui n'en voudraient qu'à son héritage, sans pour autant renoncer à se marier. Elle tombe amoureuse d'un jeune homme bien sous tout rapport, mais... et le mais est immense, elle ne peut l'épouser, lui qui est fier - il est substitut du procureur - d'avoir envoyé un homme à l'échafaud. Digression : il paraît que certaines personnes souhaiteraient, en France, le rétablissement de la peine de mort. Je ne sais pas si Rodolphe Bringer était pour ou contre, je sais seulement qu'il souligne que le condamné a été envoyé à l'échafaud grâce aux talents du substituts du procureur plutôt qu'à cause des preuves qu'il y avait contre lui. Alors, elle rompt, elle s'éloigne, elle s'exile. Dans le village où elle a élu domicile, elle se montre sympathique - pas plus, pas moins - avec un voisin, qui interprète mal sa gentillesse. Note : j'ai l'impression là aussi que rien ne change et que beaucoup d'hommes prennent leurs désirs pour des réalités.
C'est là, qu'un soir, dans sa maison, Mlle Pouque, alertée par les aboiements de son chien, sort, voit une silhouette qui escalade le mur de son jardin, tire et... tue un homme. Pour elle, c'est horrible, et elle se met à la torture, cherchant, puis trouvant la seule solution possible pour elle.
Non, je vous rassure, tout ne finira pas dans un bain de sang ! Mlle Pouque est trop innocente, trop honnête, trop soucieuse de protéger la vie pour cela. le dénouement est d'ailleurs bien ficelé, du moins à mes yeux. Alors oui, il est une personne qui a souffert, mais, franchement.... pour entrer dans une propriété, rien ne vaut de frapper à la porte plutôt que d'escalader un mur !
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A trente-deux ans, Céline Pouque n'est toujours pas mariée. Elle n'est ni laide ni jolie, banale en quelque sorte. Mais elle n'a pas trouvé chaussure à son pied. Pourtant elle est généreuse et bonne. Pour preuve, elle ménage les insectes dont les araignées (ce n'est pas moi mais l'auteur qui affirme que les araignées sont des insectes) et cela lui ferait mal au coeur d'en écraser.

Elle avait un tel amour de la vie qu'elle la respectait même chez les bêtes les plus nuisibles. Elle n'eut jamais osé tuer une araignée, quelle que fut l'aversion qu'elle avait pour ces sales bêtes. Elle se disait que ces insectes, sans doute, avaient leurs joies comme les humains et qu'il était mal des les en priver. de plus, qui sait si l'araignée que vous écrasez n'a pas une famille qui attend après elle et qui sera désespérée de ne pas la voir revenir au logis.

Elle a été un temps enseignante en latin et grec dans un pensionnat religieux d'Avignon, étant devenue devenue orpheline de bonne heure, mais grâce à des héritages fort bien venus, elle a donné sa démission et depuis vit de ses rentes.

Pour autant elle ne néglige pas les sorties et rencontres. C'est ainsi qu'un soir elle fait la connaissance de Léonard Foulat, substitut du tribunal. Un quadragénaire portant beau. Elle est favorablement impressionnée par cet homme et réciproquement. Seulement, elle est aisée tandis que lui… Il l'est aussi, donc pas de frein à un éventuel mariage.

Hélas, lors d'un repas, Foulat narre aux participants comment il a envoyé à la guillotine un garçon de ferme convaincu d'assassinat. Et il insiste sur les détails dont les dernières minutes du condamné. Il n'en faut pas plus pour que Cécile Pouque rompe leurs fiançailles. Dépitée, elle se retire dans une villa, une partie de l'héritage, à Lapalud.

Son ancien locataire, un quinquagénaire célibataire, lui fait une petite visite de courtoisie, lui signalant qu'il est entomologiste et qu'il aimerait lui montrer sa collection. Lacune de mademoiselle Pouque, elle ne sait pas ce qu'est un entomologiste. Donc elle va satisfaire sa curiosité naturelle, et comme il ne lui a pas proposé de lorgner des estampes japonaises, l'honneur est sauf.

Mais pas sa dignité car lorsqu'elle découvre des vitrines emplies de planches sur lesquelles sont cloués des insectes de toutes espèces, elle rompt avec ce voisin meurtrier.

Pourtant, elle-même va commettre un crime. D'où le titre du roman. En effet, un soir elle aperçoit un chapeau, et sous ce chapeau, un homme qui tente de s'introduire chez elle en franchissant le muret qui entoure son jardin. Impulsive, elle se munit d'un revolver qu'elle a découvert dans un secrétaire, et elle tire. Elle vient de tuer un homme.



Le crime de mademoiselle Pouque est un conte charmant, écrit d'une plume élégante, dans lequel il réside un certain humour, surtout dans la chute.

On remarquera quand même, que, intentionnellement ou non, Céline Pouque est quelque peu naïve, malgré son statut d'ancienne, mais jeune, enseignante. D'ailleurs si elle est devenue professeur dans un pensionnat pour jeunes filles, c'est surtout par besoin, et que, lorsqu'elle hérite dans des conditions dramatiques pour elle, elle n'hésite pas à abandonner le professorat. Elle n'avait pas la vocation.

Le premier soin de Céline Pouque, quand elle se vit à la tête d'un si joli revenu, fut de donner sa démission de professeur. Décidément, ce métier ne lui plaisait point. Ennuyer de braves petites filles en leur enseignant tout un fatras qu'elle-même avait appris avec tant de peine, était au dessus de ses forces ! Elle acceptait très bien que ses élèves ne l'écoutassent point car elle estimait que ce qu'elle tâchait de leur apprendre était sans la moindre importance ou utilité. Bref, elle n'avait pas la foi et n'exerçait son métier que pour gagner son pain quotidien.

Il est dommage que l'illustrateur dévoile quelque peu un épisode crucial de l'intrigue.



Rodolphe Bringer, de son véritable patronyme Rodolphe Béranger, est né à Mondragon le 4 mars 1871 et décédé à Pierrelatte le 3 mai 1943. Il fut journaliste et écrivain, produisant un grand nombre de petits romans policiers ou pour la jeunesse. de nos jours il est oublié, ce qui est, à mon avis, fort dommage. Mais c'est le sort de nombreux romanciers dits populaires de cette époque.

Lien : http://leslecturesdelonclepa..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Le premier soin de Céline Pouque, quand elle se vit à la tête d’un si joli revenu, fut de donner sa démission de professeur. Décidément, ce métier ne lui plaisait point. Ennuyer de braves petites filles en leur enseignant tout un fatras qu’elle-même avait appris avec tant de peine, était au dessus de ses forces ! Elle acceptait très bien que ses élèves ne l’écoutassent point car elle estimait que ce qu’elle tâchait de leur apprendre était sans la moindre importance ou utilité. Bref, elle n’avait pas la foi et n’exerçait son métier que pour gagner son pain quotidien.
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Elle avait un tel amour de la vie qu’elle la respectait même chez les bêtes les plus nuisibles. Elle n’eut jamais osé tuer une araignée, quelle que fut l’aversion qu’elle avait pour ces sales bêtes. Elle se disait que ces insectes, sans doute, avaient leurs joies comme les humains et qu’il était mal des les en priver. De plus, qui sait si l’araignée que vous écrasez n’a pas une famille qui attend après elle et qui sera désespérée de ne pas la voir revenir au logis.
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