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Nothing est un adolescent de 15 ans, mal dans sa peau, déjà tourné vers la drogue, l'alcool et le sexe. Un soir, il quitte le domicile familial, abandonnant sa bande d'amis aussi barrés que lui et des parents adoptifs bien-pensants. Il n'a qu'une seule idée en tête, rencontrer le groupe de musiciens The Lost Souls dont il écoute en boucle les chansons depuis plusieurs mois. Sa route va croiser celle de Zillah, Twig et Molochai, trois vampires qui parcourent le pays au volant d'un fourgon noir et s'adonnent à tous les excès.

Ce qui se passe entre les morts ne regardent que les morts, écrit Poppy Z Brite
Pur produit du splatter punk, Ames Brisées est une vraie claque.
Sexe, drogue, alcool, viol, inceste, débauche en tous genre forment une poésie macabre portée par une écriture perverse et tendre à la fois.
Tout est unité dans ce texte. Lumière et obscurité se confondent. Envolées les frontières entre le bien et le mal. Il n'y a plus de cases franches à cocher. Est-ce l'identité transgenre de l'auteure qui se manifeste ainsi ? Nous sommes dans un autre univers régi par ses propres codes.
Le récit est une union réussie entre le punk et le gothique. On y retrouve tous les codes de ces deux mouvements. Blousons en cuir, jeans déchirés, longs cheveux teints en noir, ongles et lèvres de couleur sombre.
Et la musique toujours en toile de fond. Un murmure lascif et lancinant. le bruit de Bauhaus.
Impossible ne pas penser à la BO du film Génération Perdue qui m'a trottée dans la tête tout le long de ma lecture.
Nous n'avons pas peur soupirent les jeunes gens dans ce livre. Et bien je dois dire que par moment, moi, j'ai eu peur. Peur de la succession d'excès envers toutes ces limites imposées par la société et que l'auteure balaie un à un.
L'écriture est sublime, se fait sensuelle, dépouillée de tabou.
Les personnages sont magnifiques et incroyables.
Androgynes, éternellement jeunes pour certains, beaux, homosexuels ou bisexuels.
Nothing se détache de l'ensemble, il est pendant longtemps la donnée indéterminée. L'innocence déjà perdue mais que beaucoup essaie de sauver. La fin du récit est savamment orchestrée et conclut parfaitement cette exaltation de la liberté.
L'auteure décrit également la Nouvelle-Orléans, son architecture, ses nuits fauves, le fleuve Mississipi et les cercueils surélevés dans les cimetières.
Ce récit donne aussi naissance à la ville de Missing Mile, bourgade imaginaire où l'auteure reviendra souvent dans ses différents récits et le bar l'If Sacré, sanctuaire à corbeaux abîmés.
Ce livre est une pépite.
Un style percutant, une histoire de vampires décadents, une écriture fluide et poétique.
Une ode à la liberté et un pamphlet contre l'Amérique puritaine.
A travers le destin de Nothing et des autres protagonistes du récit, l'auteure démontre que notre société, à sa façon, est aussi un vampire.
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C'est avec une certaine prudence que je me suis lancée dans Âmes perdues, j'y suis allée à tâtons, dans la peur d'y découvrir de la violence gratuite et des provocations allant bien au delà de mes limites. J'étais à la fois curieuse et incertaine, surtout que le roman démarre avec force et a visé pile poil LE sujet qui me met à tous les coups mal à l'aise. Et si je vous disais que j'ai au final dévoré ce livre, seriez-vous étonné.es? Ce qui m'a fait tomber amoureuse de cette histoire, ce sont les personnages et les relations qu'ils entretiennent les uns avec les autres.

Si je devais résumer l'histoire, je ne commencerais pas en parlant de vampires et de surnaturel mais je dirais qu'elle parle de personnes un peu paumées (les âmes perdues) qui cherchent leur voie, qui tentent de trouver leur place et les leurs. On y retrouve Nothing, un ado qui ne se sent à sa place nulle part et décide de prendre sa vie en main et de trouver sa vraie famille. C'est un peu lui le ciment le l'histoire et c'est un personnage auquel il est assez facile de s'identifier car qui n'a jamais ressenti ce sentiment d'être à part et de n'entrer dans aucune case. Nothing se cherche et s'essaie tout au long du récit et son évolution est peut-être une des chose que j'ai préféré lire. Deux autres personnages ont retenu mon attention également : Christian, le vampire tri centenaire las de la vie et de la solitude et Ghost, devin et empathe, pour qui j'ai eu un véritable coup de foudre. Il est un peu le rai de lumière dans l'obscurité et la bonté incarnée, ce qu'il fait qu'il se démarque énormément des autres personnages.

Mais du coup, qu'est-ce qui me faisait peur dans tout ça? Eh bien je savais que je m'apprêtais à lire une histoire emprunte de violence aux détails graphiques et gores et je craignais que ça ne bascule dans des travers sadiques et gratuits. Il n'en est évidemment rien même si c'est en effet gore, sanglant, choquant et très immoral (on était prévenus!). Lors de la présentation des vampires et de leur mode de fonctionnement, j'ai trouvé assez logique que les codes moraux humains ne s'appliquent pas à eux. Ils sont en constante recherche de plaisir, qu'ils assouvissent par le biais du sang et du sexe et on se doute bien que ce ne sera pas joli à voir! J'ai d'ailleurs beaucoup aimé que les vampires ne soient pas des morts vivants mais bien une espèce à part, qui vient au monde de la même façon que les humains (ou presque) et qu'il en existe qui ne se nourrissent pas de sang. Enfin, j'ai beaucoup apprécié l'écriture de l'auteur, la structure de l'histoire et la complexité de ses personnages, ça fait vraiment du bien de lire une histoire aboutie dont la fin n'est ni précipitée, ni en suspens.
Lien : https://cassyown.com/2022/04..
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Lu il y a des années et je me souviens encore de Nothing, Zillah, Molochai, Twig, les lost souls,...
L'histoire a pour cadre la Nouvelle-Orléans et suit les trajectoires de plusieurs personnages . Et parmi eux Nothing, jeune adolescent adopté complètement inadapté au monde dans lequel il évolue. Fasciné par la musique gothique et le décorum morbide qui l'accompagne, il décide un jour de quitter ses parents pour rencontrer les Lost Souls, groupe obscur de la Nouvelle-Orléans dont il se repasse les chansons en boucle depuis des mois.
En chemin, il est recueilli par trois routards qui parcourent le pays dans leur van : Zillah, Molochai et Twig. Nothing se sent enfin accepté et se fait de ces trois marginaux une famille, des marginaux qui se révèleront vite être des vampires et lui prendront la main pour le faire pénétrer dans leur monde.
Au bout de la route, la Nouvelle-Orléans, où Nothing fera enfin la connaissance des Lost Souls, dont Ghost, lui aussi adolescent « à part », initié par Miz Catlin (une sorcière amie de sa défunte grand-mère) qui lui a appris à accepter ses pouvoirs de vision et à lire dans les esprits.
La rencontre de ces personnages, dans l'ambiance moite et étrange du vieux quartier français de la Nouvelle-Orléans, donnera lieu à une odyssée de sang, de souffrance et d'amour, dans la grande tradition de la littérature vampirique.
Je me suis laissé complètement "envoutée" par l'ambiance du livre, j'ai eu du mal à quitter les personnages,...
J'ai beaucoup aimé!
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Pffffff. Non. Quel ennui! J'ai commencé à lire en diagonal à partir du milieu du roman... Puis ai carrément survolé les 100 dernières pages. C'est mou, monotone, longuet, ça tourne en rond, ne vole pas très haut... Alors, oui, je comprends que l'auteure ait voulu retranscrire la langueur de la Louisiane, la vie morne et sans relief de ces jeunes humains et jeunes-vieux vampires.... Et ça aurait pu beaucoup me plaire... Mais non, je n'ai pas accroché. Je peux maintenant me choisir une autre lecture, Ouf!
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À une certaine époque de ma vie (car moi aussi j'ai été ce genre d'ado qui porte exclusivement du noir, écoute du métal et achète des fanzines en rêvant à des jours - des nuits pardon - meilleures), je lisais avidement tout ce qui avait trait aux vampires. C'était bien avant le cataclysme Twilight, et la littérature vampirique de l'époque constituait ce qu'on peut appeler aujourd'hui "le second âge d'or des vampires". Dans ces histoires, les vampires étaient punk, goth et glam, ils étaient à la fois très méchants et très romantiques, mais en tout cas, ils n'allaient jamais au lycée (même si leurs victimes, elles, fréquentaient cette horrible boîte à formater les cerveaux). Je crois que des vampires qui vont au lycée, c'est complètement antinomique. Avant qu'une certaine Stephanie Meyers s'en empare pour le jeter en pâture au public mainstream, le vampire était la figure par excellence de la subversion. Et le prince du mal ne peut pas aller au lycée. C'est impossible. Point.

Bref. À cette époque bénie, donc, Poppy Z. Brite faisait partie du corpus obligatoire. Mais je l'ai lue trop jeune, et, abreuvée d'Anne Rice et consorts, je ne l'ai pas comprise. J'ai donc reposé le bouquin au bout de dix pages et je l'ai enterré dans un carton. Vingt ans plus tard, à l'occasion d'un déménagement, je le retrouve dans le dit carton, avec son marque-page à l'endroit où je l'avais lâché. Et je décide de reprendre la lecture, pour voir. du début. Et là, parvenue au bout de ces dix pages fatidiques... Boum. C'est la révélation. Parce que c'est là que le récit commence réellement : au moment où Nothing décide de prendre la route. le reste n'est qu'un prologue, magnifique, onirique et malsain, mais dans lequel il ne se passe pas grand chose. Cette fois, la magie opère, et je suis totalement happée par l'histoire. Comme tous les bouquins que j'apprécie, je le torche en trois jours. Il résonnera dans ma tête pour les trois mois suivants.

Ce bouquin a pour moi la saveur surannée des années 90, cette époque bénie où se peindre les ongles en noir, porter une épingle à nourrice en guise de boucle d'oreille et lire le fanzine Requiem était une vraie rébellion, où l'info se transmettait à coup de textes photocopiés dans un garage et où on achetait les CDs à la Fnac en se fiant à la jaquette. Tout était artisanal et, finalement, de meilleure qualité. Mais je me disperse. Revenons au bouquin. La vie, les rêves, les dégoûts de Nothing, donc, c'est ceux des ados goth de cette époque. Je parie même que certains aspects de cette vie paraitront complètement incompréhensibles pour un jeune passionné de vampires d'aujourd'hui : le manque de ressources, ou le fait qu'il doive renvoyer une carte trouvée dans la jaquette d'un CD pour avoir des infos sur son groupe préféré, entre autres.

Cependant, même si ce livre parle à merveille de l'adolescence - et de ce type d'adolescence en particulier - je ne le donnerais pas à lire à ma petite nièce de 16 ans. Pour sa violence, d'abord. Encore une fois, ici, les vampires ne sont pas végétariens. Ce sont des prédateurs, et quand ils mangent, c'est plus crado que l'heure de la pâtée de mes bulldogs. Deuxio, le sexe omniprésent. Souvent sale, amoral, et sans préservatif, entre deux gloutonneries anthropophagiques. le tout sans avertissement ou condamnation de la part de l'auteur. Que le partenaire soit un homme, une femme, mineur ou même votre propre fils, et qu'il va en perdre la tête ou la vie, on s'en balance, chez ces vampires. L'ambiance, dans ce livre, c'est plus Rob Zombie et ses copains en goguette dans un camion rempli de sang, de drogues et de paillettes qu'affreux vampires poursuivis par des héros qui en triomphent à la fin. Ici, on est du côté des vampires, avec tous leurs vices : "le goût du sang, du sperme, des ébats, du vin et des nuits enchantées". Vous êtes prévenus. Si cet aspect m'avait rebuté à l'époque (on peut être très conformiste lorsqu'on est jeune), il m'a séduit à la relecture : je trouve qu'il apporte une dimension supplémentaire à la dangerosité du vampire, qui est un prédateur impitoyable sur tous les plans, y compris sexuel.

Le troisième aspect que j'ai vraiment apprécié dans ce livre, c'est la mythologie autour du vampire, que je trouve à la fois fondamentale et originale. Dans Âmes perdues, les vampires constituent une espèce à part, qui peut survivre au jour (tout en était essentiellement nocturne) et se reproduire avec les humains (à qui cela coûte la vie). Ensuite, il s'agit d'une race quasi-éteinte, en pleine dégénérescence. Suite à des siècles d'adaptation au monde humain, les nouvelles générations ont perdu leur crocs et sont obligées de se tailler les dents en pointe (cela constitue même une sorte de rite d'intronisation des semi-vampires dans la société vampirique). On peut les tuer, mais difficilement. Les symboles chrétiens ne marchent pas sur eux, même s'ils détestent le christianisme qui les a condamnés. Ils forment une sorte de société de l'envers, à l'opposé du "monde du jour, le monde de la raison". C'est le genre de détail qui me fascine et ce que je recherche dans ce genre de littérature.

Enfin, parlons un peu de la forme : Poppy Z. Brite, avec son écriture vénéneuse, magique et sensuelle, tout en étant simple et jamais lourde, écrit vraiment bien. Il faudrait que je la lise en anglais pour voir. En tout cas, le traducteur a fait du bon boulot (il y a juste un mot, au début, qui m'a fait tiquer : la chaîne "haute fidélité", une machine qu'on a jamais appelé ainsi en France). La construction du récit, quoique simple d'apparence, est très bien maîtrisée également : avec un démarrage lent, tout va de plus en plus vite, jusqu'à l'apex à Missing Mile et la résolution du récit, avec la re-descente dans le monde réel. Un véritable trip, en somme. Je vous le conseille, c'est un bon cru.
Lien : https://danslesmontagnesnoir..
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Bienvenue à la Nouvelle-Orléans, ses créatures de nuit, ses enfants fugueurs, ses alcools, ses drogues et ses meurtres !
Venez suivre l'histoire de Nothing, qui a fuit sa maison pour se retrouver à errer sur les routes en compagnie des pires créatures que la terre puisse porter.
Il n'y aura pas d'amour flamboyant et de couple mignon dans ce livre. L'auteur nous plonge, comme à son habitude, dans un univers très noir, sadique et pervers. Âmes sensibles s'abstenir, âmes perdues, vous pouvez entrer, à vos risques et périls.
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Comment puis-je commencer ma chronique autrement qu'en affirmant d'ores et déjà que j'ai adoré cette lecture ?!
Quelles sont sublimes ces âmes perdues ! Certaines attachantes telles Ghost, Nothing et Christian, d'autres détestables comme Zillah, Molochai et Twig…
Qu'il est long, ce chemin frôlant l'abysse, qu'il est facile d'y tomber… Que l'autrice est douée pour décrire la vie de ces flammes tantôt incandescentes tantôt sur le point de mourir…

J'ai aimé cette écriture poétique de la monstruosité et de la souffrance, elle m'a fait l'effet d'un tatouage, ça gratte bien la peau, ça picote et parfois ça taquine bien les nerfs mais on adore le résultat et on se dit que ça valait vraiment la peine de serrer des dents à certains moments… L'autrice manie de main de maître sa narration, les alternances de réflexion et de ressentis personnels, la diversité et la complexité des personnages mais surtout leur émotionnel et leur psychologie, c'est un exercice de style loin d'être facile avec autant de diversité. Une réussite à n'en pas douter !

Les personnages sont construits brillamment, j'ai du mal à me dire que c'est un premier roman, ils ont de la profondeur, ils sont complexes, torturés, fous ou désespérés mais jamais tièdes, ou bien seulement en apparence.
J'ai adoré Ghost bien sûr, tout est fait pour l'aimer, il est sublime avec ce fardeau de sensitivité sur les épaules, on ne peut qu'aimer ce phare dans cette obscurité, il réchauffe et rassure… Nothing, qu'elle beauté dans l'absurdité de sa chute, il est une flamme noire hypnotique qu'on ne veut pas laisser s'éteindre… Christian, ce sublime vampire à l'ancienne de 383 ans, abîmé par trop de solitude, dépassé par les nouveaux de sa race, ce sont ses reliques d'amour de l'humanité qui le rendent si attachant…

Et puis, il y a les autres qu'on aime, puis qu'on déteste, puis qu'on aime de nouveau juste parce qu'ils sont terriblement humain dans leurs failles et leur décadence, les Steve, Ann, Arkady, Jessy, Wallace, etc., des vivants torturés qui tentent d'échapper à leur enfer personnel.
Et bien sûr ceux qu'on déteste mais qu'on aime détester parce qu'ils ajoutent au sublime de l'horreur et de la terreur, il n'y a pas de jour sans nuit et les Zillah, Molochai et Twig donnent de la profondeur au vertige qu'on ressent au bord de ce gouffre qu'on découvre à la lecture.

Ce roman où les destinées s'entrecroisent est époustouflant par son ambiance pesante et glauque, que l'on soit baigné du froid glacé de Missing Mile ou de la chaleur moite de la Nouvelle-Orléans, la pesanteur est là, toujours plus forte. le surnaturel est tellement intégré dans une décadence profondément humaine qu'il en devient presque banal, il sert l'histoire mais au fond il fait surtout réfléchir sur notre humanité, ses bas-fonds et ses abysses de désespoir…

L'originalité du mythe du vampire traités en différents types d'évolution entre Christian, l'ancien vampire attachant, les meurtriers d'Ashley qui se nourrissent par contact et les nouveaux vampires psychopathes capables de se reproduire avec des humaines et enfin Nothing qui ouvre la voie à encore autre chose, nous avons ici un panel qui sort des sentiers battus et rebattus tout en rendant hommage au mythe classique. La sorcellerie vient subtilement ajouter à ce décor hétéroclite dans un équilibre parfait.

Pour conclure, je prends cette oeuvre dans son intégralité, je n'ai pas de bémol, j'ai errer avec ses âmes perdues, j'ai souffert avec elles, j'ai eu peur avec elles et je me suis demandée avec elles le pourquoi du comment… C'est un roman profondément humain malgré le fantastique, humain dans le pire et le meilleur et donc sublime… C'est une ballade triste des désespérés, l'intrigue fantastique n'est que la cerise sur le gâteau… Un roman frappant et envoûtant qui rejoint directement mes favoris du genre…
Pour public averti uniquement.
Lien : https://labougiedevinayaka.w..
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Plouf plouf plouf.Pour changer un peu de mes lectures habituelles, et parce que j'aime bien le charme des vampires, je me suis laissé tenter par cette histoire assez simple mettant en scène des vampires père et fils, deux ou trois autres suceurs de sang, une paire de musiciens dont un voyant, et toutes les interactions marrantes pouvant arriver quand l'un des vampires est fan de ce groupe.La première chose à noter dans ce bouquin, c'est qu'on est loin, très loin, tellement loin du héros s romantique de Bram Stocker. Ou alors, depuis ce bon vieux XIXème siècle, le romantisme est devenu une façon élégante de parler de partouses bissexuelles à tendances SM. Notez bien que je n'ai rien contre ce genre de pratique, c'est juste que, dans le contexte du bouquin, elles m'apparaissent initiallement comme plutôt inattendues. Surtout quand elles impliquent, comme c'est le cas ici, des gens plutôt proches.L'autre point qui m'a paru curieux, c'est la maigreur de tous les personnages. Aucun d'entre eux (sauf peut-être Steeve, le gros guitariste plein de muscle, incarnation même du matérialisme) n'est plus qu'un pauvre gusse famélique, aux poignets osseux (important, ça, les poignets) et marqués des stigmates de trop nombreuses tentatives d'approcher la mort.Passé ces tics d'écriture, le bouquin est plutôt sympa, quoiqu'un peu long, et marqué par un scénario plutôt faible. Bon, bien sûr, je ne m'attends pas à avoir un livre de vampires portant une histoire riche. Mais je trouve que celui-ci approche de trop près les limites de l'indigence.Enfin, je me demande si l'ombre de Dan Simmons, et de son voyeurisme macabre, n'a pas plané un peu trop longtemps sur ce roman. Tout ça n'est pas très bon, hein. Une mauvaise histoire, un goût certain pour le mcabare, un bon vieux sex'n'drugs'n'rock'n'roll auquel on peut rajouter les cadavres démembrés, ça ne vole pas bien haut. Pourtant, j'ai raisonnablement apprécié, même si ça n'est pas un chef d'oeuvre.
9782290352847"
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Le livre s'ouvre dans l'atmosphère moite et alcoolisée du carnaval de la Nouvelle-Orléans, nous découvrons un bar décati, proche du Vieux Carré et tenu par Christian, un vampire esseulé multi séculaire, esthète dans ses besoins de sang. Lorsque Zillah, jeune vampire centenaire débarque avec ses acolytes, Molochai et Twig. le rythme change avec ce trio décadent, parcourant le pays depuis des décennies en dévorant bestialement leurs proies et dont le plaisir tient dans la jouissance immédiate et l'assouvissement cruel de leurs besoins en sang et en sexe, mais le sexe peu générer des suites inattendues …
Dans des récits qui s'entrecroisent, nous suivons Steve guitariste brutal, irréfléchi et imbibé d'alcool accompagné de Ghost, son ami inconditionnel de toujours et détendeur de capacités psy, vivants dans un village paumé pendant que Jason, de son côté, orphelin adopté par un couple permissif va servir de pont entre ces mondes. C'est un gamin faisant partie d'une bande d'ados nihilistes dont les plus jeunes ont à peine treize ans, qui rejettent les bases de la société et sont sans but, "des enfants aux yeux cernés de noir, aux oreilles cloutés", maigres et vêtus de noir, se réunissant pour boire, fumer et s'adonner au sexe débridé. Jason se sent décalé et décide de partir à la recherche de ses origines en reprenant le patronyme indiqué dans une note lorsqu'on l'a trouvé: Nothing.
Le récit prend sa vitesse de croisière dans un road trip où Nothing se métamorphose en quelques jours dès qu'il croise le chemin du trio de vampires, héroïne, acide, sexe, alcool, meurtre, tout y passe alors qu'il découvre sa vraie nature et ses origines.


Dans une atmosphère clairement du début des années 1980, le récit est rythmé par la musique du moment distillée par des cassettes, l'auteur échappe aux tabous de la bonne société, tout y passe, homosexualité, sexe débridé, saoulerie, défonce, inceste, le tout avec des protagonistes de moins de quinze ans. Et on ajoute la violence, les meurtres, les amis proches ne sont pas épargnés, le sang s'étale, certains passages sont carrément gores.
Et si des enfants du milieu bourgeois à la recherche d'une manière de vivre ou de mourir et à la tenue et au comportement stéréotypés, corbeaux gothiques décharnés, jouant un rôle, se voyaient proposer de vivre leurs aspirations de façade dans la réalité? L'auteur nous livre-t-il les rêves qu'il caressait lorsqu'il avait l'âge du héros de ce livre ?


Un bon roman, certes dérangeant, qui nous immerge dans une ambiance 80's où les aspirations du moment se réalisent dans une atmosphère glauque et gore, un livre dont on se souvient …
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Un bon témoignage d'une époque. J'ai apprécié certains traitement du mythe du vampire qui le renouvelle un peu. La Nouvelles Orléans, l'alcool, la maladie, la naissance. Après c'est avant tout l'histoire de jeunes perdus qui veulent trouver des gens qui leur ressemblent, qui les comprennent. Les références sont sympas, j'aurai aimé que le côté vampirique original, avec les jumeaux notamment soit un peu plus développé.
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