C'est un livre étonnant. J'ai eu envie de le lire, n'ayant jamais rien lu de la 3ème des soeurs Brontë, et portée par l'enthousiasme de Gérard Collard. J'en retire une impression mitigée. Honnêtement ce n'est pas que le livre en lui-même m'ait passionnée. Je m'interroge davantage sur ce qui a poussé la 3ème soeur à écrire ce roman là.
Helen Graham est moins connue que Jane Eyre, moins connue que la Cathy des Hauts. Toute jeune elle va choisir celui qu'elle épousera contre l'avis de l'oncle et de la tante qui l'ont élevée et qui désapprouvent son choix. Elle tiendra bon, comme elle gardera pour elle ses désenchantements, ses souffrances, et la lente dégradation de cet époux jadis si brillant.
Contre toutes les règles qui entravent et emprisonnent les femmes, elle va s'enfuir et trouver refuge dans un manoir désert où la présence solitaire de cette jeune et belle femme ne laisse pas d'intriguer le voisinage, qui, du questionnement, tombera vite dans la médisance.
Seul à défendre la belle, un jeune propriétaire voisin : de la curiosité il passe à un sentiment plus tendre contre lequel elle se défend de toutes ses forces.
Passons sur les développements qui au final conduiront les héros à une issue conforme à leurs désirs, mais bien du temps se sera écoulé dans l'intervalle.
Jusqu'où cette femme prend-elle sa liberté, alors qu'elle repousse celui qu'elle aime réellement et tombe à l'égard de l'époux maltraitant dans un dévouement qui frise l'absurde ? le roman à sa sortie a choqué parait-il, il a choqué jusqu'à Charlotte, qui après la mort de sa jeune soeur se serait opposée personnellement à une réédition, jugeant le personnage d'Helen trop libre, trop volontaire, trop en contradiction avec les limites admises. Pourtant sa propre héroïne Jane Eyre n'est-elle pas elle aussi et au regard des mêmes règles, un modèle de femme volontaire, émancipée, allant de l'avant pour contrer un destin hostile ?
L'histoire d'Helen traîne en longueur et j'ai eu bien souvent envie de refermer le livre, n'en déplaise à mon libraire préféré. le talent d'Anne est réel, mais n'est pas au niveau de celui de ses deux soeurs. Ce n'est pas une raison pour laisser de coté ce roman pour lequel existe un nouvel engouement. Et cela permet surtout de se demander, sachant qu'on n'aura jamais la réponse, ce qui a poussé à l'écriture de ce roman-là.
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Je n'ai pas aimé autant que "Les hauts-de Hurlevent", beaucoup trop de redite, beaucoup trop redondant, et je ne parle pas du caractère des femmes souvent absurde - comme chez la frangine remarque. Encore que notre héroïne n'hésite pas à se révolter un temps. Mais, ceci ne rattrape pas le roman que je n'ai pas aimé.
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