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Décidément j'aime mieux Pascal Bruckner en essayiste qu'en romancier.
Le dernier roman de Bruckner nous fait plonger dans les bas-fonds de Paris sans jamais avoir espoir de remonter à la surface!
Antonin est une sorte de anti-héros du début du 21ème siècle.
Deux clochards ayant fort inopinément fait capoter un contrat important pour l'agence immobilière dans laquelle il travaille, Antonin décide de "nettoyer" Paris c'est-à-dire de supprimer les individus qui sont selon lui "irrécupérables".
Se prenant pour un justicier des temps nouveaux, il va "infiltrer" les associations humanitaires pour mieux débusquer ses futures victimes.
Il va ainsi rencontrer une femme très reconnue dans ce milieu, la diva de l'humanitaire, un mélange de Mère Théresa et de Pasionaria.
Son travail de "nettoyage" peut ainsi commencer mais les déconvenues vont vite arriver.
Livre à recommander seulement pour ceux qui aiment l'humour très noir, on navigue dans la provocation et un portrait apocalyptique de notre capitale.
Un héros vraiment pas sympathique et des sentiments peu nuancés...
Une grosse déception au total...
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Ce qui m'a touché dans la découverte de cet auteur, c'est le contraste saisissant entre une écriture recherchée, riche et presque élitiste et l'univers exploré.

C'est assez surprenant de trouver des descriptions extrêmement élaborées à côté des phrases qu'on dirait sorties d'un manuel de philosophie.
Tout cela rajoute un charme à l'intrigue et donne envie d'en savoir plus.

Jolie découverte!!

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Agent immobilier à Paris, spécialisé dans l'appartement de luxe, Antonin n'a jamais prêté attention au deuxième visage de la ville-lumière, celui de la misère et de la déchéance humaine, jusqu'au jour où un clochard aviné (présence incongrue dans ce quartier chic telle une verrue sur un beau visage) lui fait manquer une vente. Emporté par la colère, il le roue de coups, le laissant pour mort. Ce geste va être l'élément révélateur de sa vie : il décide d'être l'ange purificateur en débarrassant la ville de ses plaies purulentes. Mais une rencontre va bouleverser sa croisade.

Après avoir récemment parcouru les bas-fonds de New York dans "La Promesse des Ténèbres" de Chattam en compagnie du peuple-taupe, me voilà arpentant ceux de Paris où Bruckner nous parle aussi du peuple des Ténèbres et des hommes-taupes. Similitude des termes mais, ici, le thriller policier laisse place au thriller social.
Avec cet auteur que j'avais déjà apprécié dans "Les voleurs de beauté", l'humour du départ, lorsqu'il nous conte la vie bien rangée (au propre comme au figuré) du héros, fait rapidement place à l'horreur. A travers des descriptions absolument trashs il va nous faire toucher du doigt la décadence humaine, avec ses odeurs, ses maladies, ses pires humiliations.
D'une écriture qui reste toujours classieuse, Pascal Bruckner dépeint l'autre côté du miroir, des hordes de pickpockets roms à la survie de ceux que la société a rejetés, en passant par les organisations humanitaires. Il en profite d'ailleurs pour régler quelques comptes avec certains défenseurs des pauvres plus médiatiques que sincères. C'est un roman fait pour choquer notre bonne conscience, pour nous faire réaliser que détourner les yeux du clochard du coin de la rue, c'est refuser de voir ce que l'on pourrait devenir. Même si je m'attendais un peu à la fin, j'ai trouvé le sujet amené de façon très originale et je terminerai par une phrase du livre tirée d'un poème de Jacques Prévert :
"Je vous salis, ma rue, pleine de crasse."
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C'est un roman au thème particulier, puisqu'il aborde la vision que l'on peut avoir du monde de la rue, partant du fait que ce qui nous fait peur ou nous dégoûte, c'est la peur de s'y retrouver un jour, ce qui n'est pas faux bien qu'un peu facile.

La suite ici
Lien : https://lecturepassion.wordp..
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Sus aux misérables, aux gueux, aux clochards, aux SDF, qui défigurent Paris ! Dans sa dernière fable moderne, La maison des anges, Pascal Bruckner n'y va pas avec le dos de la spatule. Et peu importe si la descente aux enfers de son personnage principal, bien décidé à exterminer la "vermine" de la Capitale, ait un taux de crédibilité très bas. Ce n'est qu'un prétexte pour un romancier très remonté qui a écrit un thriller social suffisamment bien agencé pour que l'on passe au-dessus des ficelles du récit, un tantinet voyantes. Bruckner a des comptes à régler, il déverse sa bile sur la bonne conscience de certain hérauts de l'humanitaire et des défenseurs de la veuve et de l'orphelin quand ces derniers campent sur le bitume. Il use d'un ton de pamphlétaire, excessif au possible, dans une verve quasi célinienne, toutes proportions gardées, car l'auteur est trop poli pour s'abandonner à une verve sans limites. Politiquement incorrect et provocateur, La maison des anges voit son cynisme tempéré par une bonne dose d'humanité qui semble plus ou moins forcée. Si l'on en oublie l'aspect volontairement ambigu du message, le livre peut s'apprécier pour son écriture précise et chirurgicale. Il faut un certain talent pour mener à son terme une intrigue aussi improbable que celle de la maison des anges.
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Avec « J'habite en bas de chez vous », j'étais descendu dans le monde de la rue, des SDF, des clodos, des exclus ! « La Maison des Anges » m'a fait y retourner avec une autre façon d'appréhender les choses et les êtres. Antonin Dampierre, la trentaine, aseptisé, travaille comme courtier dans une agence immobilière. Ce jour-là, il rate une vente importante d'un appartement luxueux à cause d'un SDF qui vomit sur ses souliers au pied de l'immeuble au vu des américains futurs acquéreurs. Il va alors vouer à cette engeance de pouilleux une haine au point de vouloir les tuer les uns après les autres. Il apprend petit à petit ce qu'est « l'asphaltisation », le monde du bitume et le ventre de Paris ; mais le mal qu'il rêvait de faire lui revient en boomerang. Une langue riche, un style agréable, une analyse fine, et même si le sujet est parfois glauque : la lecture est passionnante. Et encore une fois la leçon : « Vous êtes ce que je fus. Vous deviendrez peut-être ce que je suis » Clodo ! et une chute en clair obscur !
Lien : http://leoalu2.blogspot.com
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Voilà du Pascal Bruckner complètement inattendu, dérangeant, subversif, terriblement troublant.
Ce récit me plonge dans un abîme de perplexité qui rend tout commentaire difficile.
Les passages qui décrivent les pestilences, les odeurs, les sanies
des misérables clochards sont si troublants de réalisme qu'ils provoquent la nausée.
Roman, essai, plaidoyer contre le misère ??? Je m'interroge ?
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Antonin, fonctionnaire de jour devient tueur la nuit. Dans sa petite enfance déjà, puis adulte il éprouvait le besoin de « nettoyer » son environnement et lui-même en prenant plusieurs douches par jour. Parfois, dans le métro, il giflait une face laide ou qui ne lui plaisait pas. de fil en aiguille il entreprend de nettoyer Paris de ses SDF, il les sélectionnait : les récupérables et les autres, avec une certaine admiration pour les Roms et leur technique de survie. Heureusement, l'humour est présent dans ce récit, les descriptions des nantis aux terrasses de café, des vieux beatniks aux cheveux gris et sales, des abrutis dansant le menuet, m'aident à respirer et à me détendre. L'horreur et la brutalité font frémir, ça ressemble à une enquête ou un documentaire, certainement plus impressionnant qu'un roman policier, par sa réalité et son actualité. JB
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Antonin est un jeune homme bien. Maniaque de la propreté, il a une petite amie ravissante et un emploi bien rémunéré dans une agence immobilière huppée. Son patron fonde de grands espoirs en lui c'est pourquoi Antonin cultive le souci de la performance. Un jour, il attend des gens bien nantis afin de leur faire visiter un appartement dans le cadre de son travail. Cette vente est importante pour le jeune homme car elle confirmera son statut de professionnel performant auprès de son employeur. Mais pas de chance, au moment où le couple de richards débarque de l'automobile, un trio de clochards choisit ce moment pour faire du grabuge et gâcher l'impression favorable qu'Antonin s'est acharné à implanter dans le cerveau des deux acheteurs. Il sait que la vente est ratée et développe à ce moment une haine sans bornes pour tous les clochards qui déparent la ville de Paris. Cette haine se mue en croisade qui entrainera Antonin dans une descente aux enfers effroyable parsemée de créatures toute plus répugnantes les unes que les autres et dont l'issue…

Une fois encore, Pascal Bruckner traite du thème de l'itinérance, thème déjà exploité dans un autre de ses livres « Parias » dont l'action se situe en Inde. le contraste entre la haute bourgeoisie et les bas-fonds est sans cesse mis en valeur que ce soit par la description de la vie d'Antonin comparativement à la survie pénible des clochards s'abritant péniblement du froid dans des abris de fortune ou dans le métro.

C'est un récit assez amusant au début mais qui devient extrêmement dur au fur et à mesure de la lecture pour se transformer en véritable cauchemar. J'ai trouvé que l'auteur poussait un peu trop loin les descriptions de loques humaines et les habitats sordides dans lesquelles elles se réfugient. Et que dire des descriptions d'odeurs, de maladies physiques et mentales qui affligent les pauvres errants les rendant repoussants aux yeux des gens biens. L'auteur décrit aussi la façon d'opérer des bandes de voleurs à la tire qui hantent les rames de métro. Bref, c'est le Paris des bas-fonds, de la misère humaine la plus sordide, de la déchéance sans espoir de réhabilitation qui tisse la trame de ce livre que j'ai lu pourtant sans vouloir quitter avant de connaître le destin du jeune homme bien aux prises avec ses démons et ces créatures monstrueuses dont il a fait son obsession.
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Le premier chapitre du roman La Maison des Anges est à lui seul un morceau d'anthologie que je n'aurai pas la cruauté de dévoiler. Disons qu'il s'agit moins d'une scène déclenchant l'intrigue qu'un épisode révélant une blessure profonde du personnage principal.
Antonin Dampierre, trentenaire bien mis, agent immobilier doué et apprécié par son patron, vaguement épris de Monika, une ancienne mannequin – croquée avec humour et inspiration par l'auteur – est aussi un obsédé de la propreté. Et c'est cette obsession qui va entraîner sa chute. le jour de la visite d'un appartement luxueux, un ivrogne lui fait rater sa vente. Par vengeance autant que par envie de "nettoyer" Paris, Antonin décide de s'en prendre à lui. À lui et pourquoi pas aux autres clochards qui errent dans la capitale ? Dans son projet meurtrier, Antonin découvre la Maison des Anges, un foyer pour SDF dirigé avec autorité par Isolde de Hauteluce, une sémillante et charismatique humanitaire. Cet havre de paix va servir ses desseins – à moins qu'il ne soit changé lui-même.
Peintre cruel de la nature humaine, Pascal Bruckner l'est tout autant d'un Paris qui a été rarement décrit : celui de la plus basse des misères, des rejetés, de la crasse et d'une population miséreuse condamnée au plus grand désespoir. L'un des plus beaux portraits dans ce roman, qui est à lire comme un polar, est celui d'Isolde, bobo humanitaire, illuminée par une obsession quasi mystique : secourir les indigents.
Au terme de ce roman, au dénouement inattendu, je ne peux que conseiller la lecture des remerciements. L'auteur y dévoile la genèse de son roman et ses emprunts. Celui qu'il a fait à Jacques Prévert n'est pas le moindre. Il s'agit d'une citation utilisée dans son livre : "Je vous salis ma rue, pleine de crasse".
Lien : http://www.bla-bla-blog.com/..
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