Une jeune psychiatre désabusée voit arriver aux urgences un homme qui veut coûte que coûte garder son visage couvert. Il finit par lui dévoiler son histoire morceau par morceau.
Benjamin est un écrivain plagiaire : il puise dans l'énorme quantité de livres qu'il a lus des bribes de phrase d'écrivains célèbres pour composer son roman : son travail à lui consiste essentiellement à trouver quelques synonymes et à reconjuguer certains verbes pour que la supercherie passe inaperçue. Une jeune femme, Hélène, découvre son secret, mais loin de le dénoncer, elle le prend sous son aile, et tente de l'intégrer au beau monde et à lui redonner confiance en soi.
Sur le retour d'un voyage au ski, le couple tombe en panne dans une tempête de neige. Ils trouvent refuge dans un chalet, habité par un vieil avocat, sa femme et son domestique : si l'accueil est chaleureux le premier soir, le ton change rapidement le lendemain matin. Benjamin et Hélène sont fait prisonniers par le trio, qui exècre la beauté pour en être privé eux-mêmes, et cherche à punir cruellement les gens jugés trop beaux.
Si la première partie, sur la personnalité de Benjamin, et sur la curieuse relation de couple qui se crée avec Helène, m'a beaucoup intéressé, la suite m'a vraiment laisser de marbre. Je n'ai jamais réussi à prendre au sérieux le thème de la beauté perdue, ou de la beauté qui blesse et rend malheureux les gens qui n'y ont pas droit. La suite des évènements ne m'a pas convaincu : Benjamin abandonne Hélène aux mains de leurs ravisseurs en moins de temps qui ne faut pour le dire, il l'abandonne tout aussi facilement une fois son contrat rempli, et entre ces deux évènements, fréquente assidûment restaurant et boîte de nuit comme ordonné. Ça sonne faux, et ça ne me semble pas crédible une seule seconde.
Le premier tiers du livre a été plaisant, mais la suite s'est révélée pénible, et j'ai été content d'arriver au bout pour passer à autre chose.
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Ce livre est riche car il verse à la fois dans le conte philosophique, le thriller, le roman fantastique. Bruckner est allé puiser son inspiration dans tous ces domaines. On suit goulûment l'histoire de Benjamin et de Hélène, qui est elle-même imbriquée dans celle de Mathilde Ayachi, médecin psychiatre aux urgences, qui reçoit un soir d'été la confession troublante d'un homme étrange, à la rue, qui cache son visage, Benjamin Tholon.
Ce dernier raconte comment il s'est retrouvé prisonnier de la neige dans le Jura, avec sa compagne, et comment un couple inquiétant les a recueillis et leur a proposé de les aider jusqu'à leur retour sur Paris. Ce n'est que le début des ennuis pour les deux jeunes tourtereaux qui se retrouvent en réalité prisonniers de la perversion de geôliers pour qui la jeunesse et la beauté sont des insultes inqualifiables qu'il s'agit de punir par l'enfermement. Arriveront-ils à se sortir des griffes de ces êtres malades, aigris et pervers?
Ce n'est pas le livre de Bruckner que je préfère mais je dois dire qu'il est efficace. On veut connaître ce qui est arrivé à Benjamin, pourquoi se cache-t-il le visage, quelle horrible traumatisme le hante. Ce livre n'est pas qu'un thriller. Il en a certains aspects: la montée en puissance du suspens et du danger une fois dans la maison des Steiner, la découverte des cellules, etc, mais il est plus que cela, il y a aussi toute une analyse de l'importance de l'apparence de nos jours, et de la lutte incessante que l'on cherche à porter contre la fuite du temps. Ce livre nous renvoie notre propre perception de la fuite du temps, notre propre peur des rides et autres indices du temps qui s'écoule, notre lutte futile contre l'irrémédiable. Bruckner utilise ses personnages pour illustrer ce que deviennent les gens après avoir trop cogité sur la fuite du temps, et les danger de ne pas accepter la possibilité de sa propre mort.
J'aime aussi le jeux de miroir entre bourreaux et victimes, qui changent sans cesse de visages dans le livre. le geôlier ne croit pas toujours être celui qu'il est en réalité, et de même pour la victime. Jeu de miroir incessant, syndrôme de Stockholm, pour un livre qui s'intéresse à l'apparence, à la vie et à la mort.
Une note: 7/10
Je conseille, mais je trouve qu'il y a quand même quelques longueurs et l'aspect moraliste est parfois un peu pesant. Je ne crois pas autant au personnage de Mathilde qu'à ceux de Benjamin et Hélène, peut-être parce qu'elle ne sert que de réceptacle aux propos de Benjamin.
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Etrange est le mot qui vient tout de suite à l'esprit quand je pense à ce roman, à la fois fantastique, à suspens, parfois presque philosophique. Benjamin et sa fiancée sont pris dans une tempête de neige sur une petite route du Jura et se réfugie vers une maison isolée où habitent un couple et leur serviteur. Ils sont reçus avec entrain et douceur, mais ils se sentent peu à peu prisonniers...
Angoissant...
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Bouh ! Comme c'est dommage ! Encore une dizaine de pages avant la fin j'administrais 4 voire 5 étoiles et puis pouf ! la fin m'a laissée sur ma faim ...
L'intrigue est bonne, le développent plein de surprises, on a envie de connaitre le dénouement, j'ai été totalement charmée, j'ai dévoré ce livre. Et puis paf : la fin n'est pas à la hauteur de l'histoire développée... Dommage....
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Le suspense haletant sert un récit plaisant à suivre dans sa globalité. La désillusion de ce one shot pourra venir de l'absence d'un épilogue plus cohérent et rationnel.
Lire la critique sur le site : BDGest
À peine assise, je fus assaillie par une nuée de dragueurs qui se relayèrent à mon chevet. Le dragueur est le cousin du mendiant, il répond comme lui au principe de l'espérance statistique : il s'attache aux nombres, jamais aux personnes. Sur dix femmes qu'il aborde, une au moins, il le sait, consentira à prendre un café avec lui. Et sur dix qui boiront un café en sa compagnie, ce serait bien le diable si une ou deux, de guerre lasse, n'acceptait d'aller plus loin. Il ne séduit pas, il harcèle, emporte la place à la fatigue.
Le miracle de l'amour, c'est de resserrer le monde autour d'un être qui vous enchante, l'horreur de l'amour, c'est de resserrer le monde autour d'un être qui vous enchaîne.
contrairement à l'adage célèbre, la beauté n'est pas une promesse de bonheur, mais une certitude de désastre. les êtres beaux (hommes ou femmes) sont des dieux descendus parmi nous et qui nous narguent de leur perfection. là où ils passent, ils sèment la division, le malheur et renvoient chacun à sa médiocrité.
la beauté est peut-être une lumière mais qui approfondit la nuit; elle nous soulève très haut et nous dépose ensuite si bas, qu'on regrette de l'avoir approchée.
Savez-vous ce qui enlaidit nos captives ? Que personne ne les voie. Or la beauté n'existe qu'admirée, elle est toute d'ostentation. Cessez de braquer vos yeux sur elle, elle dépérit.
le dragueur est le cousin germain du mendiant; il répond comme lui au principe de l’espérance statistique, il s'attache aux nombres, jamais aux personnes. il ne séduit pas, il harcèle, emporte la place à la fatigue.
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Au programme :
• Recherche bien-être éperdument
On revit quelques uns des meilleurs moments de l'émission où il a été beaucoup question de santé et de bien-être avec notamment les conseils avertis de philosophes, de sociologues, Raphaël Enthoven, Pascal Bruckner, Christophe André, Perla Servan-Schreiber mais aussi ceux de Michel Cymès.
• Très chers parents
Des artistes qui rendent hommages à leurs parents, Daniel Guichard, Michel Denisot, Salvator Adamo, Catherine Frot, Bernard Hinault, Elie Semoune... ou qui sont devenus parents et que cette nouvelle responsabilité a inspiré Jamel Debbouze, Daniel Auteuil, Gérard Jugnot et son fils Arthur, Matt Pokora, Miou-Miou et Manu Payet se sont confiés
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