Au-delà du désir, ou dans l'espace sans désir. Espace inconnu, non vierge pourtant, habité, remué par les traces d'un passé incertain, oublié, résurgent, lui-même non connu, comme frappé d'amnésie - espace étrange, étranger alors qu'à l'intérieur de soi-même, espace-monstre, sans refoulement, sans représentation possible autre qu'un vaste trou noir, qu'une béance sombre ou que le fantasme d'une espace viscéral, comme viscéralisé, charnel autant qu'englouti, enfoui, jusqu'à l'invisibilité.
Le sentiment d'abandon est ce qui fait hurler.
Hurler à la mort, hurler à s'égosiller, à se déchirer la gorge.
Se sentir abandonné(e)
Plutôt que s'abandonner,
Ou ne plus pouvoir s'abandonner.
Être pris au piège. Se sentir pris au piège de la vie.
Se sentir délivré dans la solitude et hurler de solitude. Dans le même temps. Au même instant.
Quels sont les lieux d'une rencontre possible ?
Quelle différence y a-t-il entre un abandon définitif et ce qui a été perçu comme tel, ou de l'ordre du reniement ? Se poser la question indéfiniment, jusqu'au tourment.