Citations sur Frangine (48)
-Tu trouveras autre chose, Maryline ! Tu sais faire des tas de trucs, tu trouveras. Je sais qu'on est pas dans une époque idéale pour plaquer son travail, je ne suis pas idiot, mais vous pouvez vous débrouiller quelques temps avec le salaire de Julie. On vous aidera comme on peut. Je refuse que ma fille se détériore le moral ! On ne t'a pas élevée pour que tu sois malheureuse.
Maline a soupiré. Des dizaines d'oiseaux piaillaient dans les sapins. Elle a caressé la terre près d'elle, enfoncé le bout de ses doigts dedans. Son père a repris la parole :
- Tu veux que je te dise ? Tu es trop jeune pour les regrets, et trop âgée pour penser que tu as tout ton temps.
- Je ne sais pas quoi faire, Papa. Pour mon boulot, je veux dire. J'y arrive plus. Ca me touche terriblement de ne plus y arriver. J'ai l'impression que je deviens égoïste. Je ne sais plus si ça me touche trop ou si au contraire ça ne me touche plus du tout... comme si j'étais devenue insensible. Ou que j'avais perdu tout courage pour affronter les trucs moches. Papa, j'ai envie de détourner le regard, tu imagines ?
- C'est vrai que ça ne te ressemble pas, de détourner le regard !
- C'est pas drôle. J'en bave vraiment.
- Alors c'est simple : arrête.
Elle s'est dit que le temps filait trop vite pour le perdre sur des chemins qu'elle ne voulait plus emprunter.
-Je ne sais plus quoi faire, Papa. Pour mon boulot, je veux dire. J'y arrive plus. Ca me touche terriblement de ne plus y arriver. J'ai l'impression que je deviens égoïste. Je ne sais plus si ça me touche trop ou si au contraire ça ne me touche plus du tout... comme si j'étais devenue insensible. Ou que j'avais perdu tout courage pour affronter les trucs moches. Papa, j'ai envie de détourner le regard, tu imagines ?
- Tu… disons que tu es comme le bison qui charge sur l'ours. Tu ne vois pas que parfois la guêpe peut faire plus de dégâts.
- La guêpe, c'est Pauline ?
Elle a vaguement grimacé, amusée.
- En tout cas c'est une fine mouche, ta sœur. Et je crois que vous avez besoin l'un de l'autre.
- Tu veux dire : si le bisou et la guêpe font alliance, ils sont plus forts pour dégommer l'ours ?
Au lycée, pas le choix : tu te dessines toi-même un rôle taillé dans tes modèles, et si tu y crois assez fort, les autres suivront. Si tu doutes un peu trop - et si ça se voit -, tu vas ramer longtemps avant de te faire une place au soleil. (p.20)
- Écoute Joachim, ici c'est chacun pour soi, si tu vois ce que je veux dire...
Je ne voyais pas et j'espérais ne jamais voir, mais je n'ai pas pris la peine de le lui dire.
Frangine est un roman prenant, parfois violent et angoissant. J'ai apprécié cette histoire car elle mélange les sentiments. Elle aborde les points de vue sur l'homosexualité par les adolescents et les parents. La lecture est parfois difficile. Nono, élève classe de 4ème prépa-professionnelle
Pauline, ma toute petite sœur…
Fais pas de connerie
S’il te plaît
S’il te plaît
S’il te plaît
Putain je t’en prie je m’en remettrais jamais…
Pauline…
Je vais trouver des solutions c’est sûr
J’en ai déjà… Pauline déconne pas !
Mais parfois, un adulte, comme cette maîtresse, me faisait sentir de façon vague, floue, qu’une menace planait sur la maison. Comme si un jour, tout risquait de s’écrouler. Parce qu’on n’avait pas de père. Moi je trouvais ça étrange, vu que tout me semblait solide et rassurant à la maison.