Okay, c'est clair, je me suis éloigné de la Noire. Pourtant, j'ai une excuse,
Serge Brussolo se joue de beaucoup de styles et sait varier sa plume.
Avec
Anatomik, j'ai sous les yeux, une science-fiction digne d'intérêt. On perçoit dès les premières lignes, une certaine rigueur d'écriture (mais oui, l'un n'empêche pas l'autre) et le résultat d'un exercice plaisant.
L'imagination y est débridée, sans limite comme il se doit. Et ça, c'est un grand kif. La SF a cela de bon, est qu'il n'y a aucune barrière. Alors, on met de côté ses habitudes, ses repères. La logique devient très vite un concept que le lecteur doit abandonner. Il m'a fallu une bonne dizaine de minutes pour lâcher prise et m'abandonner à une dépendance de lecture. Dès que la foudre ramène les morts à la vie sous forme d'ectoplasmes, qu'une entreprise secrète crée un espion sous forme de … de rien en fait, le tout dans une Amérique vaincue par une coalition constituée par des barons de la drogue, que la population est camée jusqu'aux yeux voire en prise à une interrogation entre les vivants et les morts, reste plus qu'une livraison d'extra-terrestre pour le meilleur ou pour le pire.
Vue comme cela, la cohabitation semble assez foutraque. D'autant que relevé avec une pincée d'apocalypse, ce bouquin s'avale avec une aisance ridicule en un bon moment de détente. L'imagination de l'auteur est fertile. Ça je le savais. Et le duo construit autour des deux protagonistes fonctionne. Chuck Ozzborn, l'ancien soldat d'élite qui a pris 20 ans et Kurt Angström, l'espion ectoplasmé hors norme s'imbriquent en une histoire qui tient la route, même quand il s'agit de voyager en gastéropode géant extra-terrestre.
Le livre mute au fil des chapitres. La guerre des mondes distribuée par
Brussolo est ma foi revigorante.
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