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Citations sur Le roi squelette - Intégrale (12)

Le langage ordurier des dieux laissait Junia interdite. Elle découvrait un panthéon dont les haines, les désirs et les défauts ressemblaient étrangement à ceux des mortels. C'était tout à la fois rassurant et inquiétant. Un dieu parfait lui aurait paru trop étranger et ne l'aurait guère attirée, mais ces dieux trop "humains" l'angoissaient également car il y avait tout à redouter de leurs réactions infantiles et de leur versatilité.
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La populace se prétend anarchiste dans l'âme mais bêle comme un mouton perdu dès lors qu'aucune poigne de fer ne lui indique plus la direction à prendre !
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- Tu as peur ? murmura-t-il.
- Oui, souffla la grosse femme, l'esprit du roi Squelette souffle sur la lande. C'est la mauvaise heure. Même le plus endurci des bourreaux n'y risquerait pas sa paire de couilles. Le roi Squelette hante la plaine, il règne sur les corps démembrés par les bourreaux.
- Le roi Squelette ? Le démon dont tout le monde parle mais que personne n'a jamais vu ?
-Oui, il est là, sous la terre. Sa colère ne s'apaisera jamais. On raconte que c'était un chevalier fier et brave, livré aux juges par un roi jaloux de la notoriété de ce héros aimé du peuple. Depuis, son fantôme se venge. Il a chassé les bourreaux de la lande...et règne sur les morts.
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Shagan...Junia...on murmura leurs noms avec crainte car, en leur temps, ils furent les seuls à triompher des maléfices du roi Squelette. Néanmoins, certaines mauvaises langues ne se privèrent pas de souligner que l'adage "Qui triomphe du dragon devient lui-même dragon" s'appliquait tout particulièrement à leur cas. Calomnie ou vérité ? Il appartiendra au lecteur d'en juger.
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Son pouvoir et son mystère agaçaient les gens. On l'aurait voulue plus humaine, avec des failles, des vices, des faiblesses. Comme on n'en trouvait pas, on en inventait ! [...] Je crois que ce qu'on lui reprochait par-dessus tout, c'était bel et bien de ne subir aucune entrave sexuelle, de n'être la proie d'aucun mâle. On aurait voulu la voir clouée au fond d'un lit, les cuisses écartées, gémissante, suppliante, réduite à merci. Au lieu de cela elle courait les pistes comme une vierge de marbre du temple des Vestales.
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Un jour, elle le avait, non contente de 'en tenir aux rôtis, elle dévorerait les marmitons et les serveuses. La malédiction des Ooni était toujours là, en elle, tapie dans un coin de son cerveau, attendant son heure.
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Le silence des rues étaient oppressant. Dans les boutiques, les tavernes, les ateliers, régnait la même atmosphère de langueur. Les clients et les ouvriers se déplaçaient au ralenti comme dans un rêve, ou ébauchaient des gestes qui demeuraient inachevés. Un écrivain public, installé sous les arcades du forum, regardait son encrier avec une attention hallucinée. Shagan se demanda si ces créatures exsangues, aux visages émaciés, aux tendons apparents, ne s'étaient pas, en vérité, échappées d'un cimetière.
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Depuis la disparition des dieux, les humains avaient adopté le fatalisme pour seule philosophie : les démons étaient invincibles, il était donc inutile de se révolter. En fait, mieux valait pactiser avec eux pour en tirer de menus avantages.
Cette "sagesse" avait rapidement gangrené les esprits. Les jeunes- qui n'étaient pas nés lorsque les dieux régnaient encore sur le monde- n'y voyaient pas malice et s’accommodaient aisément de cette collaboration avec l'Innommable dans la mesure où elle leur permettait de satisfaire leurs désirs primaires et les dégageait de toute responsabilité. Violer, voler, assassiner, n'étaient plus considérés comme des crimes majeurs. Le laxisme général les assimilait à des "mouvements d'humeur" qu'il convenait de ne point châtier trop durement. C'était, répétait-on " la faute de l’époque et les pauvres humains n'y pouvaient rien. Les tribunaux, pénétrés de cette fausse sagesse se montraient de plus en plus indulgents, ainsi le nombre de meurtriers en liberté ne cessait-il de croître.
Junia se demandait souvent si les hommes souhaitaient le réveil des dieux. Plus elle y réfléchissait,plus elle avait la conviction que l'espèce humaine supporterait fort mal d'être de nouveau obligée de se conformer à des règles morales ; la débauche n'est-elle pas plus facile que la vertu ?
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Le marchand était un gros homme vêtu d'une tunique bariolée. Un bâillon de cuir masquait la moitié inférieure de son visage. S'étant incliné devant Junia, il s'empressa de désigner un nouveau panneau qui proclamait :

"Lorsqu'un contrevenant élèvera la voix à l'intérieur de la cité du silence, il subira les peines suivantes :

A la première incartade, on lui percera la langue avec un fer rouge.
En cas de récidive, il devra rester debout une journée entière, la langue clouée à la porte de la cité.
S'il recommence, il aura cette fois la langue tranchée par le bourreau.
Le marchand tira de dessous son étal une tablette plus petite qui, cette fois, disait :

"Quand on est étranger, il est difficile de ne pas faire de bévue. Je vous conseille le port du bâillon , du moins dans un premier temps.... ( p 203 / 204 )
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Pauvre Taub ! Shagan le retrouva trois mois plus tard, au milieu des ordures... Les rats lui avaient mangé la moitié du visage. Il n'avait jamais été très beau de son vivant, mais là, il avait vraiment perdu tout pouvoir de séduction !
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