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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Ce livre est formidable, épatant, j'emploie à dessein des adjectifs ancestraux. Bill Bryson a brossé un passionnant tableau de la vie en Angleterre sous Elisabeth 1ère. Londres revit sous nos yeux fin XVIème, où l'on meurt jeune de la peste si on a échappé aux incendies et aux bagarres de rues. Pas rébarbatif pour deux shillings, vous marcherez au bord de la Tamise, et serez emballé par la folie du théâtre qui saisit la Merry England, paillarde comme Falstaff, et pleine d'appétit. Si vous lisez ce bouquin vous goûterez la bière des tavernes de Shoreditch et vous assisterez aux répétitions de ces si nombreuses troupes théâtrales et y rencontrerez l'âme et l'esprit du grand Will dont par ailleurs on ne sait rien. Ce n'en est que la part plus belle encore à l'imaginaire.

"Shakespeare Antibiographie" est un document, pas pontifiant mais vivace, et qui donne envie de se replonger dans l'oeuvre du célèbre barde de Stratford qu'on connaîtra ainsi un peu mieux, si ce n'est en personne, tout au moins par l'époque et la cité sur la Tamise si bien décrites par cet auteur.

Enfin n'oubliez pas les films d'Orson Welles, géant qui s'est frotté à Shakespeare plusieurs fois, avec un tel bonheur. J'ai souvent pensé à lui lors de cette lecture, Welles étant pour moi celui qui a le mieux assimilé la grandeur shakespearienne.
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J'ai lu avec beaucoup de plaisir cette Antibiographie réjouissante.

Tout ce qu'on sait vraiment sur Shakespeare!

et tout ce que les distingués savants exégètes du grand Will ont pu inventer!

Les archives, même dépouillées passionnément par un couple d'érudits, compulsées par des générations d'admirateurs, ne livrent que très peu de choses. Avec humour Bryson raconte les tentatives de faire de Shakespeare un catholique, un plagiaire, un amoureux, ou au contraire un indifférent, mari fidèle, infidèle, amoureux des femmes, des hommes dans ses Sonnets... chacun y va de sa théorie et met en oeuvre des méthodes plus ou moins contestables. On compte l'occurrence de certains mots, on note les invraisemblances. On étudie à la loupe des portraits (peints après le décès du Barde) des panoramas en y cherchant les théâtres (après qu'il fussent partis en fumée). On scrute ses signatures (qui sont peut être fausses.....) le résultat de ces recherches est fumeux mais conté de manière très réjouissante.

Si je n'ai pas appris grand chose sur la personnalité du grand Will, ni sur les circonstances dans lesquelles ses pièces ont été créées. En revanche j'ai beaucoup appris sur la vie en Angleterre de 1550 à 1623 (date de parution du folio qui réunit ses pièces sous le règne de la grande Elisabeth 1ère et sous Jacques 1er qui lui a succédé. Bryson ne s'attarde pas beaucoup à Stratford-sur-Avon mais donne une foule de détail sur la vie à Londres. Épidémies de peste récurrentes, quartiers de la City, vie quotidienne...Et surtout les théâtres : leur construction, leur administration, le répertoire, prix des places 1penny pour être debout, un supplément pour une chaise, un autre pour un coussin, sans compter l'achat des pommes cuites pour bombarder la scène....Je ne m'étais jamais demandée d'où venait l'expression de Box-office, Bryson dévoile ce mystère : la caisse des recettes(box) mise à l'abri dans une pièce (office). Marlowe, Ben Johnson, et d'autres dramaturge moins connus sont évoqués. La vie des acteurs aussi! C'est une réjouissante leçon d'histoire anglaise que Bryson nous offre, n'oubliant ni les conflits religieux, ni la Grande Armada ni la Conspiration des Poudres.

J'ai un peu décroché vers la fin dans l'histoire du folio de 1623, trop détaillée à mon goût, Bryson est-il tombé dans les travers qu'il a dénoncés?
Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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Une énième biographie ? oui mais avec la faconde de Bill Bryson qui annonce dès le début qu'il va faire court car sur Shakespeare on ne sait ...rien ou presque rien.
Il se moque allègrement des érudits qui avec ce rien ont réussi à remplir des livres. Car nous dit-il, il est plus rapide de faire la liste de ce qu'on sait de William Shakespeare que de ce qu'on ignore, par exemple son portrait « Qui pourrait tout aussi bien être le portrait de quelqu'un d'autre ».
Rien : pas une lettre, pas un manuscrit , avouez que c'est rageant pour un homme qui a écrit environ 900 000 mots, on a en tout et pour tout sa signature au bas d'un testament !

On ignore à peu près tout de sa vie, de sa famille, de sa santé, il y a 8 années où on n'ignore où il était et ce qu'il faisait. le peu que l'on sait est incertain « l'équivalent littéraire d'un électron » Alors comparez ça avec les quelques sept mille volumes consacrés au Barde à la Bibliothèque du Congrès !
Des bruits ont courus, des hypothèses ont été posées sur la réalité de l'auteur d'Hamlet, on a voulu faire porter la paternité de l'oeuvre de Shakespeare à Bacon, mais attention Bill Bryson nous dit que là comme sur le reste «personne n'a jamais produit le moindre commencement de preuve ».
Si on ne peut parler de la vie de Will que dire ? Bill Bryson livre un tableau complet de l'époque « Un monde qui manquait d'habitants et qui avait bien du mal à garder ceux qui y naissaient » époque de turbulences religieuses, de grandes épidémies « La plus grande performance de Shakespeare ne fut pas d'écrire Hamlet mais de passer le cap de la première année » écrit-il avec malice.
Il nous introduit dans les moeurs de l'époque, on croise Ben Jonson et Christopher Marlowe, on apprend que les théâtres n'avaient ni rideau ni décor.

Mais là ou Bryson s'en donne à coeur joie c'est dès qu'il nous fait sentir sa totale admiration pour l'oeuvre, pour Will le créateur de mots, crédité de plus de 800 nouveaux mots qui sont passés dans la langue anglaise. Qu'une si grande partie de l'oeuvre de Shakespeare soit arrivée jusqu'à nous relève du miracle.
Shakespeare plagiait à tour de bras comme tous les auteurs de l'époque mais ce qu'il en a fait « personne ne l'a jamais surpassé »
Car dit-il « On dit souvent que ce qui distingue Shakespeare c'est sa capacité à mettre au jour les rouages de l'âme, et Dieu sait qu'il fait cela de manière éblouissante. Mais ce qui caractérise vraiment son oeuvre, n'importe quelle partie de son oeuvre, les poèmes, les pièces et même les dédicaces, c'est la jubilation évidente, palpable, que lui cause le pouvoir fascinant du langage »
Lien : http://asautsetagambades.hau..
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