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3,78

sur 238 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Comment 50 terriens, portés par des idéaux utopistes, fuyant une Terre sans avenir, tenteront de survivre, de s'adapter à un nouvel environnement non prévu.
Voilà le postulat de base de Semiosis. Cela m'a fait penser aux Pères pèlerins à bord du Mayflower, partir vers de nouveaux horizons pour pouvoir pratiquer librement sa religion, ici le rapprochement avec la nature, l'égalité, la non violence. Comme pour les pèlerins, rien n'est facile, la nature parce qu'inconnue peu s'avérer dangereuse, voire hostile, ici le plus grand prédateur n'est plus l'homme, rien que trouver de quoi manger relève du pile ou face.
Nous allons donc suivre ces déracinés sur plusieurs générations, comment ils vont survivre, s'adapter, adapter leurs idéaux au fur et à mesure du temps qui passe, de leurs découvertes, de la résurgence de la nature humaine et parfois de son immobilisme, son entêtement ou ses folies.
Il va aussi falloir aussi composer avec les diverses intelligences présente sur site, car oui l'homme n'est pas seul dans l'univers et arriver à se comprendre quand on est si différent n'est pas une mince affaire.

Une fois tout ça posé qu'en ai-je pensé ?
J'ai vraiment aimé la description d'un nouvel univers, avec un biotope suffisamment différent, des interactions nouvelles, , même si au final l'exploration est assez courte et il reste beaucoup à découvrir sur ce nouveau monde.
J'ai aussi aimé l'évolution des êtres humains, car même portés par les plus beaux idéaux, notre nature refait surface au gré du temps, meurtres, désordre psychique, besoin de contrôler la population par tout les moyens, soif de pouvoir, xénophobie et j'en passe. L'autrice ne cache pas ce que nous pouvons être, mais trouve des solutions (inutilisables pour la plupart pour nous car non humaines) pour faire avancer cet embryon d'humanité et éviter sa disparition.
Mon gros bémol sur ce livre, c'est impossibilité, en partie due à la forme du récit (le suivi de plusieurs générations), d'attachement aux personnages humains, malgré tout ce qui leur arrive, j'ai assez peu souvent été attristé, je me suis plus senti comme un scientifique derrière son microscope devant les résultats d'une expérience.
Mon personnage préféré au final, à la fois par sa personnalité et son évolution est le non-humain, car oui l'autrice lui donne la parole, nous donne accès à sa manière de penser et du fait de sa nature, nous permet de suivre son évolution pendant la succession des génération humaines. Son questionnement tout au long du livre est un reflet de ce qu'a été (ou aurait du être) le questionnement de l'humanité dans son évolution.
Malgré le petit manque d'empathie envers les personnages et le côté un peu froid du récit, je recommande vivement la lecture de ce livre qui donne à réfléchir sur ce que nous sommes, aurions pu être ou pouvons devenir.
Pour finir un grand merci à Babelio et à Albin Michel de m'avoir permis de lire ce livre dans le cadre de la masse critique mauvais genre.
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Un excellent planet-opera, qui fait du petit homme vert tant espéré un "être" de chlorophylle.

Si les débuts sont classiques pour le genre, on comprend bien vite qu'il va falloir penser différemment pour accepter de faire la connaissance de Svetland - un personnage que vous n'oublierez pas de sitôt !

Le texte n'est pas spécialement ardu ; je ne sais pas s'il plaira forcément à un.e mordu.e de SF à cause de quelques facilités dans l'écriture et d'un côté trop explicatif car on sent très bien que l'autrice prend mille précautions pour être certaine d'emporter le lectorat non amateur avec elle. Pourtant, l'originalité du sujet est telle que ça ne m'a pas gêné : Semiosis est une vraie expérience de lecture, que je conseille à toutes & tous.
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Semiosis raconte l'installation sur une planète lointaine d'une communauté d'êtres humains venus depuis une Terre dévastée créer une nouvelle civilisation basée sur des valeurs d'humanisme et de paix. Cette planète est donc baptisée du nom de Pax. On suit l'évolution de cette communauté sur une centaine d'années et quatre générations. La première génération construit une société dédiée à l'agriculture, repliée sur elle-même et soumise aux aînés, les Parents. Des enfants de la deuxième génération découvrent une cité merveilleuse composée de pierre et de verre aux couleurs de l'arc-en-ciel. Les enfants se rebellent contre les Parents et vont s'installer dans cette ville où ils apprennent à communiquer avec le bambou, une plante très intelligente et qui apprend vite qui va les protéger, les aider à se nourrir et peut-être les asservir. Ensuite ils seront confrontés aux Verriers, des aliens ressemblant à des mantes religieuses, descendants des bâtisseurs de la cité de verre…
Roman de science-fiction qui fait la part belle à l'écologie et à l'exploration des espèces animales et végétales de la planète colonisée, Semiosis rappelle aussi que l'homme, même à des années lumière de la Terre, ne peut échapper à la guerre et au meurtre quand il s'agit de conquérir ou de défendre un territoire. le roman séduit plus dans ses passages de confrontation et d'action que dans la peinture psychologique et l'interaction un peu légère des personnages successifs sans parler des pénibles ruminations du bambou.
Masse Critique Babelio
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Au début j'ai eu un peu de mal à rentrer dans l'univers mais une fois à la fameuse "cité" c'était parti : j'ai avalé les 300 premières pages d'une traite !
J'ai clairement préféré la 2e partie du roman, l'originalité de l'auteure s'y développe au maximum !
C'était fascinant de voir à quel point comment le postulat de départ (qui me laissait un peu perplexe) a évolué jusqu'à cette "personnification du végétal" : j'ai apprécié la plume fluide, le rythme et les connaissances scientifiques qui sont bien placées (parfois pointues mais ça s'articule correctement avec le texte, et au pire il est possible de lire en diagonale ces petites explications pour les plus réfractaires ;-) ).

J'en ressors dépaysée et charmée par cette immersion dans un univers si original !
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Ils sont cinquante à avoir quitté la Terre pour Pax, une planète lointaine. Fuyant la pollution, l'argent, la violence, ces colons ont cherché à bâtir une utopie. Mais la nature n'est pas la même sur Pax: mystérieuse et dangereuse, la communauté va devoir apprendre à s'en méfier…

Semiosis est un roman de SF, un planet opera dans lequel on suit une colonie d'hommes et de femmes cherchant à bâtir une société idéale. Les chapitres sont construits à chaque fois sur un personnage différent et avancent dans les générations de colons qui se succèdent. Cette construction narrative permet de suivre l'évolution de cette société. C'est assez intéressant de passer de génération en génération et de constater comment les hommes se sont adaptés à leur nouvel environnement. Cependant, le point négatif reste que j'ai eu l'impression de lire des nouvelles et pas vraiment un roman. On suit à chaque fois un personnage différent. La seule continuité qui existe est celle de cette adaptation à Pax.

La nature joue un rôle central dans ce livre. L'auteur part du postulat que, sur cette planète, les plantes sont intelligentes. Elles sont même capables de communiquer avec les hommes et de dialoguer. C'est assez innovant comme idée et c'est bien la première fois que je croise cette vision. Et si les plantes devenaient les égales des hommes? Cette prise de position apporte bien sûr une réflexion très intéressante sur la place du végétal dans nos sociétés actuelles.

Si l'idée de base demeure très intéressante, je sors cependant mitigée de cette lecture. J'ai eu du mal avec ces chapitres qui m'ont trop fait penser à des nouvelles. L'intrigue qui tourne autour d'un autre peuple de la planète Pax ne m'a pas emportée. Je reconnais néanmoins que le style de l'auteur très fluide. Il m'aura manqué un petit quelque chose pour que je sois totalement emportée par ce roman.

Semiosis est un roman de SF original dont je sors mitigée. J'ai cependant apprécié la plume de l'auteur et l'idée novatrice d'un monde végétal dominant.
Lien : https://carolivre.wordpress...
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Si on m'avait dit un jour que j'aimerais un roman de SF avec des plantes "vivantes" et "intelligentes" !
Parce que je me serais immédiatement imaginé un de ces mauvais téléfilms avec des lianes se mouvant pour attraper les humains et les massacrer. Heureusement ce n'est pas le cas dans Semiosis, premier tome d'un diptyque, bien plus subtil et bien plus intéressant que ce à quoi je m'attendais.

Nous suivons ce récit à travers le point de vue de sept personnages, chacun issu d'une génération différente, l'histoire s'étalant sur une bonne centaine d'années. C'est quelque chose qui m'a surprise au départ, car je m'attendais à ce que le roman narre le récit de ces utopistes venus de la Terre et de leur installation sur cette nouvelle planète. Certes, c'est le cas, mais cette installation ne se fera pas en seulement une génération et l'histoire va plus loin encore. Ainsi le roman est découpé en sept parties, chacune racontée par un personnage différent. Ce que j'ai bien aimé, c'est que chaque partie est narrée d'une manière propre au personnage dont on suit le point de vue. Bon, j'ai moins apprécié certains personnages ou leur façon de s'exprimer (par exemple, l'un d'eux raconte au passé composé, ce dont j'ai horreur, bien qu'ici j'ai trouvé que cela passait pas trop mal), mais c'est en partie ce qui rend le récit intéressant : chaque personnage est unique, a une personnalité qui lui est propre, etc.
Je ne peux pas présenter les personnages comme je le fais habituellement, car je dévoilerais forcément des éléments importants du récit qu'il vaut mieux découvrir à la lecture. C'est assez frustrant, mais bon, pas le choix. Je parlerai au moins des deux premières générations et de leurs déboires.

La première partie de l'histoire est racontée par Octavo, un botaniste qui rêvait de paix, comme tous ceux qui font partie du projet. Son rôle va être très important sur leur nouvelle planète, car les plantes y ont une place très particulière. Déjà, il faut savoir que la planète sur laquelle ils ont atterri n'était pas celle choisie au départ, mais l'ordinateur les a conduit sur une planète censée être mieux que l'autre : oxygène et eau en abondance, plein de formes de vie, bref une planète toute prête pour eux qu'ils décident de baptiser Pax. Avant et durant l'atterrissage, plusieurs incidents vont mettre à mal leur installation : des capsules d'hibernation ont été endommagées, entraînant ainsi la mort d'un certain nombre de voyageurs ; du matériel essentiel a été détruit, dont leur synthétiseur alimentaire, obligeant ainsi les colons à ne se reposer que sur ce que la planète peut leur offrir.
Octavo a donc pour mission de déterminer l'utilité des plantes qui les entourent, celles qui peuvent être cultivées, celles qui sont à éviter, etc. Mais un problème survient avec des lianes : si certaines leur fournissent de bons aliments, d'autres se mettent tout à coup à produire du poison, entraînant la mort de plusieurs colons. Octavo se rend alors compte que les plantes de Pax ont une intelligence plus développée que sur Terre et qu'ils se sont installés en plein milieu d'un champ de bataille entre deux lianes. Alors... n'allez pas imaginer une vraie guerre comme chez les humains, pas de lianes qui se meuvent pour frapper ou autres trucs dans le genre. Comme sur Terre, les plantes s'adaptent à leur environnement : si elles veulent s'étendre, elles le font et suppriment les parasites qui les en empêchent. Mais alors que sur la Terre cela reste plutôt restreint et "discret", sur Pax cela prend des proportions bien plus importantes, car les plantes semblent être l'espèce dominante ici. Ainsi les lianes se servent des animaux morts comme engrais et considèrent les humains comme des animaux, aussi certaines se mettent-elles à empoisonner les colons pour s'étendre. Octavo va avoir du mal à faire comprendre tout cela aux autres colons, pour qui une plante ne peut être capable de raisonner. Mais une fois que tous auront compris, ils devront composer avec cette nouvelle forme d'intelligence.
Bien sûr il n'y a pas que des plantes sur Pax, planète abritant des animaux plus ou moins dangereux, mais très différents de ceux que nous avons sur terre. J'ai par exemple adoré les Fippochats et les Fippolions, des sortes de félins avec des pattes ressemblant à celles de kangourous. Ce sont des créatures plus ou moins féroces, bondissantes et très joueuses, qui vont leur être d'une grande aide pour débroussailler les lianes importunes. Une faune et une flore très particulières, donc.
J'ai eu un peu de mal à entrer dans l'histoire avec cette première partie, je ne saurais trop dire pourquoi. Peut-être simplement parce que ça m'avait l'air d'être un énième roman sur l'arrivée d'humains sur une autre planète, toujours avec ces thématiques de survie, d'adaptation, de découvertes... Et je n'avais pas encore trop adhéré à cette histoire de plantes intelligentes. Heureusement la partie suivante m'a davantage intéressée.

[...]

En bref...
Semiosis est un roman qui démarre comme beaucoup d'autres titres de SF abordant le sujet de colonisation planétaire, mais qui a su se démarquer par une certaine originalité venant de l'utilisation de la flore. Car sur cette nouvelle planète, baptisée Pax par les colons Terriens en gage de paix, les plantes sont l'espèce dominante, capables de raisonner et de s'adapter de manière plus ou moins importante selon chacune. Les humains doivent ainsi composer avec cette nouvelle forme d'intelligence, et cela ne sera pas toujours aisé, d'autant plus qu'à cela s'ajoutent différentes créatures plus ou moins dangereuses, et un climat particulièrement rude. L'auteur aborde des thématiques assez intéressantes, dont celle centrale de la communication sous toutes ses formes, les difficultés à garder ses idéaux face à la dure réalité et à la complexité de la psyché humaine, etc. L'histoire étant racontée par plusieurs personnages très différents les uns des autres, cela donne un récit écrit dans des styles narratifs assez variés, aussi certaines parties peuvent-elles moins plaire que d'autres, selon si le style du moment convient ou non, et ce d'autant plus que le rythme et les événements qui s'y déroulent sont plus entraînants dans certaines parties que dans d'autres. Et si l'histoire vaut vraiment le coup d'être lue, il faut toutefois s'accrocher un peu au début avant de parvenir à y entrer complètement.
Une découverte fort intéressante qui, bien que je considère que ce roman possède une certaine unité qui ne nécessite pas spécialement de suite, me poussera probablement à lire le deuxième tome lorsqu'il paraîtra en France.
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Ces derniers temps, j'ai lu quelques critiques sur ce livre qui m'ont donné envie de le lire. Et bien, je ne suis pas déçue du tout. La manière d'aborder la présence des colons, l'adaptation à une nouvelle terre, les êtres présents sur la planète, les essais de démocratie, top! L'écriture est fluide et en même temps, on ne peut s'empêcher de faire des parallèles avec nous😁 bref, un livre qui peut avoir plusieurs niveau de lecture, ce qui est sympa aussi. Bonne lecture!
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Enfin, j'ai lu Semiosis ! Et, ayant récemment lu Chroniques martiennes de Ray Bradbury, j'ai vu quelques similarités. Pour commencer, il y a ces Terrien·nes qui fuient leur planète en espérant trouver ailleurs un paradis sans guerres, sans maladies… Il y a également le découpage du roman : chaque chapitre nous présente un personnage différent à un moment différent de la colonisation de la nouvelle planète. Et l'on peut aussi parler de la variété des récits (aventure, enquête, survie… Chroniques martiennes jonglait également là-dessus). Pourtant, Sue Burke nous offre un roman bien loin de celui de Bradbury.
L'histoire commence lors de la première année des humain·es sur cette nouvelle planète, baptisée Pax afin de ne jamais oublier leur objectif : créer et vivre dans un monde de paix, en harmonie avec la faune et la flore. le voyage a été long et, malgré toutes les prouesses technologiques, il y a déjà eu des vies de perdues. Si l'espoir d'une nouvelle vie pacifique est là, le doute n'en est pas moins présent. Qu'importe, chacun·e fait au mieux et ce qui était au début de la survie va évoluer en vie avec le temps.
A chaque chapitre, nous suivons un·e protagoniste différent·e et, souvent, à une époque différente ; nous commençons avec la première génération, puis la deuxième, la troisième… et chacune fait écho à la précédente, tissant des liens entre ces générations et ces chapitres par le biais de personnages que l'on retrouve ponctuellement. La narration est à la première personne mais, hélas, si les pensées et les actions diffèrent, l'écriture reste toutefois un peu trop semblable entre chaque individu. Cela n'est pas gênant, c'est bien écrit, mais il est vrai que, quitte à avoir autant de personnages nous racontant leur vie sur Pax, j'aurais aimé découvrir des façons de s'exprimer différentes. Bien sûr, partant d'un petit groupe, on peut penser que le langage s'homogénéise au fil du temps.
Les personnages changent donc et pourtant, le temps d'un chapitre ou parfois un peu plus longtemps, je me suis attachée à certains d'entres eux, j'ai aimé suivre leurs découvertes, j'ai parfois partagé leurs émotions et leurs interrogations… Malgré un manque de personnalité du côté du langage, ils n'en ont clairement pas manqué dans les faits et dans leurs choix.
L'originalité de ce roman, c'est que les autochtones les plus intelligents sont des plantes. Les humain·es vont donc devoir s'entendre avec ces indigènes feuillus si iels veulent pouvoir vivre sereinement sur Pax ; raison d'ailleurs pour laquelle il fut décidé, avant leur départ de Terre, de tout faire pour cohabiter au mieux avec le microcosme de cette nouvelle planète, d'apporter le moins de choses possibles de leur terre d'origine.
En lisant Semiosis, je me suis pas mal interrogée sur la nature humaine, sur les choses qu'il faut dire ou non, etc. Et il y a encore pas mal à dire sur ce roman mais je vais m'arrêter là car, si je poursuis, je risque bien d'en dévoiler de trop. Or, le mieux reste que vous lisiez vous-même le livre de Sue Burke, que vous vous fassiez vos propres réflexions et votre propre jugement sans que cela ne soit biaisé par mon analyse.

J'ai apprécié lire Semiosis, j'ai aimé les personnages rencontrés au fil des chapitres et j'ai apprécié l'évolution de la colonie sur cette lointaine planète. Ce roman n'est certes pas parfait mais il n'en reste pas moins réussi et captivant.
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tout d'abord un grand merci à Babelio et aux éditions Albin Michel Imaginaire pour cette Masse Critique !

On nous en dit peu, mais à travers les lignes, on comprend vite que l'espèce humaine n'a pas attendu de franchir le cap d'un nouveau siècle pour étouffer le monde. Une cinquantaine d'élu.es se sont porté.es volontaires pour quitter définitivement la Terre et s'installer sur une planète jugée habitable. le voyage ne se passe cependant pas comme prévu et l'expédition atteint une autre planète viable. Ce sera Pax. Les hommes et les femmes qui ont pour mission de (re)peupler cette contrée inexplorée se sont juré.es de ne pas reproduire les mêmes erreurs, de vivre en paix et en harmonie avec la nature. Mais quelles sont les réelles implications de la fondation d'une nouvelle civilisation ? Chaque génération hérite de la précédente et les valeurs louables s'écrasent bientôt contre une nature hostile, imprévisible, contre la nécessité de survie et les inclinations humaines les plus secrètes.

Vraiment, si vous êtes archi fans des récits de constructions de civilisation, de « on part d'un vieux bout de bois et de trois cailloux et on en fait Las Vegas gamin » mais surtout des mécaniques sociales perverses à l'oeuvre là-dedans, ouvrez vos mirettes et vos écoutilles parce que ça risque de vous intéresser.

Sue Burke consacre grosso modo un grand chapitre par génération/personnage, le tout sur un siècle et près de 435 pages, de l'arrivée des explorateurs de l'extrême sur Pax à 107 ans plus tard. le projet de l'autrice est donc ambitieux, on aurait pu vite trouver le doss expédié ou les personnages mal brossés mais QUE NENNI, tout du long, je vivais Pax, je respirais Pax et je me suis attachée à chaque être qui sort du lot pour éclairer cette civilisation naissante.

Imaginez une cinquantaine (un peu moins, spoiler alert, certains ont mal supporté le mal de vaisseau) de colons, tous animés par la glorieuse mission de fonder un nouvel eden, en annulant les conneries d'antan de type guerre, surconsommation, pollution et autres célébrations du black friday. Il y a des fruits, de quoi installer des plantations et des animaux à domestiquer et manger – tiens, là, déjà, moi je me suis dit qu'on reproduisait un schéma de merde mais j'ai fermé ma gueule – on va pouvoir monter des cabanes, prendre les grandes décisions de la communauté en réunions citoyennes et se reproduire gaiement : bref, le paradis en mode utopie.

Sauf que nos cher.es ami.es déchantent bien vite lorsqu'ils se rendent compte que la nature n'a pas forcément envie de faire copain-copain. Je vais rester très évasive sur le sujet parce que j'aimerais que vous jouissiez vous aussi de la pleine découverte de cet univers unique, mais le végétal tient une grande place sur Pax… Son traitement est clairement le bijou de ce roman et n'était pas sans me rappeler le merveilleux Annihilation de Jeff Vandermeer, en beaucoup moins fucké.

Et quand on est menacé, quand les circonstances nous placent parfois au coeur de dilemmes vieux comme cette vieille Terre qu'on croyait morte et enterrée, et ben c'est plus la même mayonnaise. Qu'est-ce que la colonisation ? Qu'est-ce qui motive un choix pour la communauté ? A quel moment se compromet-on dans les compromis ? « Entre avoir des principes et être un sale con la ligne est fine » dit Orelsan et ça s'applique pas mal à notre histoire je trouve.

Etonnamment, j'ai pu lire ici et là que le rythme était un peu lent jusqu'à la deuxième moitié, que les passages de hard-science liés au végétal avaient de quoi laisser au bord du fossé… Perso, c'est un peu le contraire qui s'est passé. J'ai été fascinée par toute la première moitié du roman, par cette atmosphère à la fois idyllique et pesante jusqu'au climax, pour moi, du chapitre dévolu à Tatiana. Et puis, alors même qu'il est vrai que l'action déboule bien comme il faut dans le dernier tiers, c'est là où bizarrement, j'ai pris plus de distance avec l'intrigue et la fin m'a carrément laissé un goût de trop peu, comme si ce one-shot appelait une suite. Et là j'ouvre un nouvel onglet sur le site d'Albin Michel et je vois qu'une suite est prévue.

En tous cas, pour un premier roman, c'est sacrément bluffant. le style/la traduction ne m'ont pas spécialement fait vibrer mais la neutralité ne me pose pas de souci dans ce genre de récit. J'ai vraiment hâte de voir quelles thématiques l'autrice va encore bien pouvoir explorer dans un prochain opus, parce que s'il est facile d'entrer dans Pax, il est beaucoup moins aisé de la quitter…
Lien : https://prettyrosemary.wordp..
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Ils étaient une cinquantaine à partir avec l'espoir de pouvoir vivre en paix sur une nouvelle planète, en union avec la nature et de ne plus répéter les mêmes erreurs commît sur Terre. Un beau rêve, n'est-ce pas ?
Mais il faut bien revenir dans la réalité… Et l'utopie commence à avoir quelques fissures dès l'arrivée des colons. Quant au désir de vivre en parfaite union avec la nature, ils vont devoir prendre en compte que les végétaux présents possèdent une très grande intelligence et qu'ils peuvent être leurs alliés ou leurs ennemis…

Depuis toujours, je suis fascinée par l'idée que l'on puisse vivre sur d'autres planètes, partir à la découverte d'autres espèces intelligentes, être tous réuni dans une société utopique et… Là, je digresse vers le scénario de « Star Trek ». Bref ! J'étais impatiente de découvrir « Pax », de voir comment cette communauté humaine allait évoluer au fil de ces différentes générations, mais surtout, apprendre sur ses plantes, non surtout sur cette plante, avec laquelle ils allaient cohabiter.

Chaque grand chapitre porte le nom d'un personnage d'une génération suivante et devient un indicateur de leur évolution au sein de cette planète. N'ayant que peu d'informations de la Terre (la première génération parlait peu du passé et la plupart des objets contenant des renseignements ne sont plus fonctionnelles), c'est une nouvelle histoire de l'humanité qui se met en place (nouvelles règles pour une nouvelle société, les institutions mises en place, le rôle d'une flore bien plus intelligente, vivre en commun avec une autre espèce aux cultures différentes etc…).
Bien sûr, comme toujours, on constate que l'humain répète les mêmes erreurs et celles-ci font, malheureusement, échos à notre actualité. le rêve de vouloir créer une utopie va être mis à rude épreuve plus d'une fois.
L'autre point à souligner sur ces chapitres, c'est que chacun semble jouer sur différentes notes: conflit entre générations, les moeurs relationnelles, un crime à résoudre, recherches sur une ancienne civilisation etc… L'autrice arrive à se renouveler à chaque événement qui marque ce récit.

Comme vous pouvez le deviner, j'ai aimé suivre cette évolution, bien que certains événements soient plus intéressant que d'autres. Mais je n'ai pas pu m'attacher à l'un des personnages humains. Au moment où j'appréciais l'un d'eux, je sautais dans une autre génération. C'est le seul regret que j'ai de ma lecture. Alors, toute mon attention s'est reporté sur le seul qui fut constant et qui m'apporta plein de surprise: Steveland.
C'est un bambou arc-en-ciel, l'une des plantes les plus intelligentes de cette planète. Ayant appris de ses précédentes erreurs, il comprend que pour sa survie, il doit prendre sous « son aile » les humains. Au début, il n' a que peu d'estime pour leur intelligence. C'était « ses animaux domestiques » dont il devait prendre soin. Mais au fil des générations, le lien entre les humains et Steveland se changent peu à peu. le bambou comprend qu'il a beaucoup de choses à apprendre d'eux.
Et c'est cette relation entre nature et homme et son évolution qui est la grande force de ce roman. Celle qui m'a retenu jusqu'à la dernière page et qui me donne envie de vouloir lire le second tome.

Conclusion:

Est-ce qu'une utopie est possible ? Pouvons-nous vivre en symbiose avec la nature ? Pouvons-nous en vivre en communauté, sans heurt et sans violence, avec d'autres espèces ?
Des réflexions auxquelles l'autrice nous laisse quelques réponses à travers cette épopée d'une poignée d'humains qui désiraient vivre en paix sur une nouvelle planète.

Quant à moi, je continue à m'imaginer cette grande citadelle, aux milles couleurs des diverses plantes se développant en son sein, des verreries qui ornent la grande serre où le représentant de la communauté, « le modérateur », dialogue avec Steveland et de penser que ce rêve d'utopie qui donne le désir d'agir pour le bien de tous puisse exister…

Bref ! C'est à votre tour de voyager vers « Pax ».
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