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sur 237 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Après un formidable Terminus, les éditions Albin Michel Imaginaire continuent d'investir dans la science-fiction avec Semiosis, premier roman de l'américaine Sue Burke, surtout connue pour avoir traduit l'immense Angélica Gorodischer (Kalpa Impérial) en langue anglaise.
Avant de devenir un roman, Semiosis était à l'origine une nouvelle (qui correspond à présent au premier chapitre du livre).
Bien décidée à prolonger l'aventure, l'américaine ajoute six autres chapitres pour obtenir ce qui ressemble davantage à un fix-up de nouvelles qu'à un véritable roman.
À mi-chemin entre le récit d'exploration planétaire et l'expérience sociale générationnelle, Semiosis vous invite sur la planète Pax pour reconstruire l'humanité.

Une planète hostile
« La guerre avait commencé bien avant notre arrivée : c'était leur mode de vie. », voilà comment s'ouvre Semiosis et comment Sue Burke nous explique les conditions de vie de ses colons humains en une seule phrase.
L'expédition humaine sur Pax représente la dernière chance de survie d'une humanité décimée par son arrogance et sa violence. Si l'on comprend rapidement que la Terre est ravagée par des guerres pour l'eau et la nourriture, le but de Sue Burke n'est pas de nous conter l'apocalypse mais bien le début d'un nouveau monde où les Pacifistes (tels que se nomment les colons) vont tenter de bâtir une société meilleure où guerre, religion et argent sont des mots inconnus.
Rapidement, Octavo, un expert en botanique, s'aperçoit que les plantes locales possèdent une intelligence remarquable.
Problème, ces plantes sont-elles amicales ou hostiles… et peut-on même les décrire en ces termes ?
Au fur et à mesure du récit, le lecteur va découvrir la faune et la flore de Pax, du fippochat à l'aigle (très différent de ceux que l'on connaît sur Terre) en passant par le bambou arc-en-ciel.
C'est ce dernier qui constitue en réalité le coeur du récit de l'américaine puisque, dès le second chapitre, les colons doivent composer avec cet être végétal à l'intelligence remarquable qui semble les prendre pour une nouvelle espèce animale à domestiquer. Pax n'est donc pas une planète tranquille, loin de là, et c'est une histoire proche du survival qui s'installe progressivement dans Semiosis.

Premier Contact
L'autre grande thématique de Semiosis, c'est évidemment l'établissement d'un contact entre la race humaine et une race extra-terrestre, à savoir le bambou arc-en-ciel ou Stevland comme il se nommera lui-même par la suite. Pendant longtemps, Sue Burke joue sur l'ambiguïté des sentiments des colons à l'égard de cet être qu'ils craignent autant qu'ils l'aiment (et qu'ils en ont besoin).
Simili-Dieu, Stevland devient un véritable personnage point-de-vue et permet de donner une autre dimension à Semiosis tout en contournant l'archétype de la vilaine menace extra-terrestre. L'écrivaine américaine préfère à cela l'évolution et l'apprentissage pour montrer au lecteur comment deux races peuvent cohabiter et s'apprivoiser. Un thème qu'elle développera encore plus largement avec l'arrivée d'une nouvelle race, celle des Verriers, et qui permettra de comprendre que malgré toutes les bonnes intentions, il existe certaines incompatibilités insurmontables, peu importe la bonne volonté déployée.

Les paradoxes de l'Utopie
Sur plusieurs générations (et environ cent ans), Sue Burke imagine l'évolution d'une nouvelle société humaine capable de s'affranchir des démons de sa Terre originelle.
Malheureusement, les hommes restent des hommes. Bien vite, les soi-disant Pacifistes révèlent que la nature humaine ne sera jamais véritablement détruite. Meurtre, viol, complot, haine, xénophobie… tous les vices humaines refont surface un par un.
Ici, Sue Burke s'interroge sur la théorie de l'inné et de l'acquis. Sa position est claire : il y a quelque chose de pourri dans notre espèce qui ne changera pas avec le changement (radical) de décor.
Au fur et à mesure de son récit, l'américaine invite donc le lecteur à réfléchir sur ses propres sentiments, ne serait-ce qu'à l'égard de Stevland et de ses positions qui, finalement, ne sont pas aussi humaines que l'on pense (et donc pas forcément aussi mauvaises à chaque fois).
C'est d'ailleurs à la fois un défaut et une qualité pour Semiosis.
Sue Burke prend le parti de faire des êtres humaines des outils pour sa narration, des outils éphémères et sacrifiables à l'inverse d'un Stevland qui devient le pivot central de l'Histoire. Ce pari casse-gueule entraîne deux conséquences pour le récit : les personnages humains ne donnent que peu (voir pas) d'empathie au lecteur et Stevland s'affirme comme le principal intérêt/moteur de cette exploration sociale. Un choix contestable mais qui sort au moins des sentiers battus.

Ambition fanée
Malgré les nombreuses qualités de Semiosis, Sue Burke déçoit à l'arrivée.
Oui, Semiosis a des allures de page-turner.
Oui, Semiosis est dépaysant au possible et franchement bien construit.
Oui, Stevland est un personnage passionnant.
Mais ce qui partait pour un roman à l'ambition dévorante qui serait capable de décrire l'évolution d'une colonie sur des centaines d'années devient une aventure étriquée qui troque son ampleur narrative en cours de route pour un récit plus conventionnel où les derniers chapitres se déroulent à la même époque.
Il semble à ce stade que Sue Burke atteigne une sorte de plafond de verre où elle n'arrive tout simplement pas à conjuguer ellipses et inventivité pour nous sortir de ce village de colons certainement très intéressant mais finalement assez limité.
Lorsque l'on referme le livre, on se rend compte que sur une planète entière, on n'a à peine parcouru quelques centaines de kilomètres. Il en va de même pour les espèces rencontrées et la xénobiologie qui stagnent pour se concentrer sur des considérations sociales et anthropologiques.
Et même là, Sue Burke n'est pas Ursula le Guin et sa Main Gauche de la Nuit.
Sans l'émotion ou la puissance de ce dernier ouvrage, Semiosis s'enferme tout seul dans un récit d'aventures qui n'a finalement pas la résonance espérée au départ.

Semiosis vous propose une aventure sur une planète lointaine à la découverte d'une faune et d'une flore intrigantes et souvent menaçantes. Si le roman semble manquer les possibilités offertes par sa structure initiale, Sue Burke parvient tout de même à construire un univers passionnant où l'on réfléchit sur l'homme et sur ce qui l'entoure. Les amateurs d'exploration et de planètes lointaines seront ravis.
Lien : https://justaword.fr/semiosi..
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Un planet opera captivant sur l'installation d'humains sur une planète extra-terrestre. Les modes de sociétés se succèdent mais ne se ressemblent pas. Au fil des sept générations brossées par ce premier tome, on suit certains personnages de leur jeunesse à leur mort, dans leurs évolutions, leurs croyances, leurs liens. Tous ces humains sont accompagnés par des entités florales intelligentes, ultra-évoluées qui les considèrent différemment selon les réactions.
Une belle réflexion sur la différence, sur les besoins spécifiques de l'espèce, sur la survie en milieu hostile et la conception d'une société viable à partir de notre bagage initial.
Le style est abordable, l'intrigue assez contemplative malgré quelques scènes d'action, on se place davantage dans de la SF sociologique comme je les apprécie. Même si les personnages manquent un peu trop de matière sur la longueur pour que ce soit un coup de coeur, c'est une très belle découverte.
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Les hippies auraient eu le voyage spatial à disposition, croyez vous qu'ils seraient allés s'enterrer à Katmandou ?
Non ils seraient allés fonder Pax.
Voici leur histoire :

50 gugusses pleins aux as en ont marre des horreurs commises sur Terre et veulent fonder une nouvelle communauté en osmose avec une nouvelle planète. Ni une ni deux, ils remplissent le coffre de leur vaisseau spatial et vive la vie en communauté. de la bienveillance plein les poches, cette chienne de vie va leur montrer qu'entre idéal et réalité, les choses ne sont pas si simples.
Et cela, dès leur réveil devant une planète qui ne correspond pas à leur destination choisie. Sans compter que le déchargement du vaisseau ne se passe pas comme prévu !

Raconté sur plusieurs générations, chaque chapitre est narré par un protagoniste différent, le ton et le style s'accordant avec la psychologie du personnage. C'est bien fait, voir trop, j'ai failli reposer le livre au chapitre 2 en compagnie de cette ado chiante qui découvre que les adultes sont de fieffés menteurs. Même gageure un peu plus loin. Immersion un poil trop réussie donc.
J'ai eu aussi quelque mal avec une autre race que nos colons croiseront durant leur périples, et dont le langage m'aura énervé au possible. (un langage "petit nègre" si vous voyez de quoi je veux parler).

Parler aux plantes

L'histoire nous conte le rapport entre ces terriens immigrés, les Pacifistes, et une faune et une flore différente, radicalement étrangère. Comment s'y adapter ? Comprendre l'autre surtout si ce n'est qu'un bambou, même pas un roseau pensant ?
Rare sont les romans à nous parler d'aliens végétaux, Semiosis est de ceux là. L'autrice arrive à nous immerger dans les pensées du Bambou conscient, Bambouffon pour les intimes, et nous parle de sa biologie, de son développement et de sa communication. Elle nous parle du lien nécessaire entre les différentes formes de vie, pour que chacun puissent se développer à sa pleine mesure. Tout cela sans trop de lourdeur et de manière accessible le plus souvent.
Cependant, Bambouffon n'est pas la gentille plante verte, elle est l'espèce la plus intelligente de son ecosystème, et cela l'a rend un poil arrogante, voir manipulatrice. La question de savoir si Bambouffon veux vraiment le bien de nos colons traversera le roman, même si vers la fin du roman, ce doute s'estompe un peu trop.

"Reconnais que c'est une sacrée couleuvre à avaler"

On pourra reprocher une faune et une flore, une biosphère un peu trop ressemblante à ce que l'on trouve sur terre, mais cela rend l'acclimatation plus simple et rapide. Idem, on peut respirer sans problème, mais une robinsonnade en combinaison spatiale n'est pas des plus simples.
De même, le fait qu'une trentaine de personnes puisse recréer une population fiable sans bâtardise, cela peut surprendre. Mais contrairement à nombre de space-opera, il n'est pas question ici de se servir de la main d'oeuvre en hibernation pour sortir les corps de métiers nécessaires en fonction des situations.

Le récit multigénérationnel permet d'explorer les premières générations humaines sur Pax. Mais le découpage a aussi ses défauts : lorsque au chapitre 3 une esquisse de dialogue débute et qu'au chapitre suivant, plein de zones d'ombres sur cet apprentissage ne sont pas développés, cela est très frustrant. Nous sommes ici dans de la SF pour tout public, sans aucunes connotations péjoratives, l'amateur en voudra plus, celui qui s'initie au genre appréciera. Quoiqu'il en soit, j'ai trouvé le récit bien menée, et j'ai terminé le roman en 2-3 jours.

"Ils aspiraient à la joie, l'amour, la beauté et la communauté"

La dystopie est sur Terre, le monde bienveillant sur Pax. Heureusement que Sue Burke émaille son récit de doutes sur les actions des uns et des autres. Alors qu'ils venaient en paix, le quotidien va leur démontré que même dans un groupe bienveillant, la malveillance peut prendre forme. Heureusement, car lorsque je lis des phrases comme celle du dessus, mon envie de vomir refait surface (quels doux souvenirs que ma lecture du roman Les étoiles sont légion). Fascime, racisme, assimilation, meurtre, égaieront les journées de nos explorateurs.
Un roman utopique qui plaira à celles et ceux qui en ont marre du pessimisme en SF, mais qui reste mesuré.

Points de vue multiples et temporels, Sue Burke utilise aussi une autre méthode pour ne pas ennuyer le lecteur : chaque chapitre a son genre : on passe du roman d'aventure à l'enquête policière, du roman Young Adult à l'amateur confirmé, en faisant un détour par l'ethnologie ou l'étude de moeurs...
Cela donne un côté fix-up à ce livre, des nouvelles reliées par un fil conducteur : Pax et son bambou pensant.
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Semiosis de Sue Burke est un planet opera qui traînait depuis quelques temps dans ma PAL. C'est un premier roman, ce qui peut sembler étonnant vu la qualité de ce dernier. le livre est une belle histoire, qui reprend les éléments du planet opera mais en une version plus écologique et utopique.

Semiosis raconte l'installation d'un groupe de terriens sur une planète lointaine et inconnue qu'ils nomment Pax. Les colons tentent d'échapper à une planète déchirée par le conflit et la pollution. Cette idée traverse l'ensemble du roman. On suit plusieurs générations, et l'héritage le plus continu est cette volonté de créer une société plus égalitaire et plus pacifique que les terriens. D'où le nom de leur planète d'accueil. le récit raconte donc cette nouvelle société dont les individus doivent faire face à un nouvel environnement, parfois menaçant, tout en gardant leurs valeurs intactes.

De ce point de vue, Semiosis se place dans un récit de nature utopique au sens premier : la construction d'une société qui vise la perfection. Ici, l'utopie n'a rien de niais mais est le fruit d'un combat quotidien. Combat contre les espèces endémiques, combat pour parvenir à avoir des enfants, conflits inter-générationnels… Les colons font face à différentes menaces qui montrent comment le maintien d'un idéal nécessite un effort commun soutenu, parfois même contre ses propres membres, ce qui arrive assez rapidement dans le roman par ailleurs.

Comme beaucoup de romans planet opera, Semiosis aborde la question de la communication inter-espèces. Son originalité réside dans le fait que l'une des premières espèces rencontrées est végétale. On suit aussi son point de vue, ce qui permet de voir quelles sont les tensions communicationnelles et l'évolution des échanges. Mais aussi de voir les différences profondes dans les manières de pensée et de concevoir le monde, qui font le coeur du genre depuis le travail d'Ursula le Guin. Outre l'espèce végétale, plusieurs signes montrent l'existence d'une autre espèce venue d'une autre planète, que les colons nomment les Verriers. Sans aller dans le détail, Sue Burke met en place un premier contact qui retrace bien les épreuves à surmonter lorsque l'on fait face à une espèce différente. Une situation qui met une fois de plus à l'épreuve la communauté pacifiste.

La communication et la direction au sein de la colonie-même est également un point majeur dans le roman. On suit le point de vue d'une personne de chaque génération. Cette notion est importante car elle permet de voir de qui diffère et ce qui est conservé, ce qui se construit et les choix qui sont faits. La colonie met par exemple en place un système de direction participatif unique. Un système qui parvient même à absorber une plante un peu trop ambitieuse et à conserver un équilibre des pouvoirs. On sent que la communauté grâce à des valeurs partagées très fortes. Ce qui est aussi intéressant, c'est que l'autrice défie ces notions en mettant les colons face à des situations complexes et ambiguës.

Le roman se divisant en plusieurs parties et points de vue, il y a de hétérogénéité. Les premières sont par exemple parfois maladroites, notamment celle avec Higgins. Celui-ci sert en quelque sorte de reproducteur au moment où la colonie a des difficultés d'accroissement de population. Si la question éthique derrière le procédé ne manque pas d'intérêt, la façon dont c'est abordé manque de finesse dans certains passages. D'autres, comme celui où une femme enquête sur une série de meurtres, sont véritablement passionnants !

J'ai également trouvé certains passages un peu lourds. L'écriture est globalement fluide, mais il y a des moments où l'autrice a tendance à sur-expliquer certaines informations. D'un côté, cela fait en sorte que le roman soit accessible à de nombreuses personnes. de l'autre, c'est parfois un peu répétitif. de plus, la psychologie de certaines personnages est assez peu creusé, notamment dans les premières parties que j'ai déjà évoquées.

Semiosis est un roman ambitieux. Planet opera végétal et écologique, le récit nous conduit à travers différentes générations de colons. Installés sur une planète peuplée principalement de végétaux intelligents. Ils doivent faire corps pour perdurer leurs valeurs et leur utopie pacifiste. L'autrice met sa communauté face à de nombreuses menaces qui viennent questionner leur positionnement. Comment agir face à des espèces complètement différentes ? Face à une population déclinante ? Face à des membres qui ne peuvent pas s'intégrer ? La construction narrative divisée en plusieurs points de vue séduit par sa progression. Les premières parties sont cependant un peu inférieures.
Lien : https://lageekosophe.com/202..
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Retour a un peu de SF, un roman que j'ai acheté après en avoir entendu parler sur Instagram.

Il s'agit d'un planète opéra. J'ai beaucoup aimé la time line, on y suit différentes générations d'être humain, leurs évolutions sociales, leurs relations avec la faune et la flore de cette nouvelle planète sur laquelle ils n'auraient jamais du vivre. La plume est agréable, sans effet de style superflu ce qui la rend rapidement immersive et ne demande pas une concentration trop importante.

J'ai aimé l'idée utopique de repartir de zéro et de créer une société bienveillante en évitant à tout prix les erreurs du passées. Les personnages sont bien décrits, ils sont attachants et être dans la tête de différents protagonistes issue de différentes générations était très intéressant.
Les formes de vie extraterrestre sont originales. le coté écolo, vivre en harmonie avec la nature n'a pas ce gout de donneur de leçon puisque le tout se déroule sur une autre planète dans un contexte bien différent.

J'ai bien aimé ma lecture, même si en la débutant je n'avais pas compris qu'il s'agissait d'un tome un... Il existe une fin en soi à ce tome un, pas de cliffhanger ici, mais sachant ça j'ai bien envie de connaitre la suite...
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Je viens de le finir et j'ai envie de lire la suite.

Ce n'est pas un roman dont je vais dire qu'il a changé ma vie, mais j'en ai trouvé la lecture agréable.
Comme certains, je pense que le dernier tiers du roman est au dessus du reste et c'est pour cela que j'ai envie de voir le tome 2.
On sent quand même que c'est le "premier" roman de l'auteur, surtout sur les 3 premiers récits.
J'ai eu l'impression que l'auteur a eu un peu de mal à se caler au démarrage, d'autant que le principe de faire parler 8 personnages différents sur des périodes de temps différentes n'est pas simple à gérer. Cela donne l'impression que le roman pourrait s'adresser à de nombreux auditoires avec un coté young adult ou policier par exemple, mais au final il y a une cohésion d'ensemble qui reste là. On sent vraiment la personnalité sous-jacente de chacun dans son récit et je salue le travail de l'auteur sur cela.
Après, je ne sais pas si c'est un choix délibéré pour toucher un plus large public mais au final cela permet de suivre des catégories d'âge très différentes avec des perceptions et comportements aussi très variés. Et c'est intéressant.
On traite au final de beaucoup de sujets : Les utopies se cassent-elles toujours les dents sur le mur de la réalité ? Une société sans violence peut elle exister ? Comment (sur)vivre avec plusieurs espèces très différentes de nous ? Une société peut elle être parfaitement écologique ? et autres sujets "ethniques" qui sont bien présents. Les réflexions pourraient être plus poussées mais nous ne sommes pas dans un livre philosophique et je ne me sens pas en manque sur ce point là.
L'histoire reste quand même celle d'une communauté d'humains sur une planète totalement étrangère, sans accès à de la technologie et sur plusieurs générations. Il ne faut pas perdre cela de vue.

Bref, pour moi vous pouvez y aller sans soucis.

2 derniers points :
- Si vous cherchez un livre qui présente en détail une race extraterrestre et ses mécanismes de pensée, lisez plutôt Dans la Toile du Temps, qui est bien au dessus sur cette thématique. Mais pour moi ce n'est pas ce qu'a cherché l'auteur. Et sa "civilisation végétale" est quand même bien intéressante (je ne pense pas spoiler là dessus, c'est dit partout et ça arrive très vite dans le roman).
- Et le dernier qui me fâche à chaque fois :
La faible population humaine sur la planète ne permet pas un renouvellement génétique suffisant. C'est factuel. Et le problème n'est pas soulevé.
C'est un écueil malheureusement fréquent en SF et je suis toujours déçu quand j'y suis confronté.
C'est comme quand dans un film un gars va mettre son briquet sous un sprinkler et que tous les sprinkler de l'immeuble se mettent en route. Ça ne marche pas comme ça et quand on sait comment ça marche, on trouve ça juste très très con. Ben là c'est pareil.
A moins que le sujet ne soit traité dans le tome suivant. Mais j'en doute quand même fortement.
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Un planet-opera utopique, où les colons terriens veulent laisser derrière eux les erreurs qui mènent la Terre au chaos et à la destruction… Ils veulent créer une nouvelle société dans le respect de chacun, de la nature, mais surtout dans le respect des formes de vie intelligentes rencontrées sur la planète où ils ont atterri. Pitch de départ fort alléchant. L'humanité est-elle capable de laisser ses travers derrière elle ? de respecter les intelligences rencontrées, de ne pas les coloniser mais vivre avec ? Grandes questions auxquelles Sue Burke tente d'apporter des réponses.
Semiosis est, comme le dit le sous-titre, un récit de premier contact. Premier contact entre des terriens et une nouvelle planète. Premier contact avec un nouveau système de société, qu'ils espèrent parfait. Premier contact avec des formes d'intelligence inconnues jusqu'alors.
La couverture de Manchu illustre parfaitement le premier contact rude avec Pax : une navette de transport abîmée, où les survivants récupèrent tout ce qui est récupérable à la mise en place d'une nouvelle civilisation, dont l'on aperçoit les prémisses en arrière-plan. On y découvre aussi une nature luxuriante et très présente. Ce « village » en lisière de forêt reflète bien l'atmosphère du roman. Les êtres humains veulent s'installer, mais doivent composer avec le préexistant, et ils sont très différents les uns des autres…
Dans chaque chapitre, l'autrice donne la parole à un membre de cette nouvelle société mise en place par les terriens. Chacun d'entre eux nous raconte la vie quotidienne de cette utopie, à différentes époques. On y découvre entre autres les premiers contacts avec des plantes qui semblent dotées d'intelligence, et ne pas vraiment apprécier l'arrivée de ces envahisseurs. Réussiront-ils à cohabiter ? Cette cohabitation perdurera-t-elle dans le temps ?
J'ai beaucoup aimé cette narration qui donne la part belle à la vie quotidienne, et ce sur des années, des décennies même. le fait de donner la parole à différents habitants, avec différentes formations, différentes expériences enrichit considérablement notre découverte de cette expérience. D'autant plus que la population endogène créée par Sue Burke est très intéressante. Et nous questionne sur les ravages que nous causons sur la nature…
L'autrice donne l'impression de tout détailler de l'installation et de l'évolution des humains qui ont survécu à l'arrivée sur Pax, alors qu'en fait, en moins de 50 pages, on a déjà fait un bon dans le temps de plus de trente ans. Son écriture semble aller dans le moindre recoin de leur vie quotidienne, en étonnamment peu de pages, de manière si efficace que j'ai l'impression de connaître leur lieu de vie et leur vie quotidienne comme si j'y étais !
Vous vous doutez bien que pour que cette utopie fonctionne, il faut que les protagonistes arrivent à se reproduire, et suffisamment pour qu'une génération en entraîne une autre sans trop de consanguinité. Cela induit des lois qui s'éloignent des relations monogames hétérosexuelles « courantes » sur Terre. Ajoutez qu'une partie de la deuxième génération (celle née sur Pax) semble stérile… Que va devenir l'incroyable projet de départ, sans de nouvelles générations d'êtres humains pour le faire perdurer ?
Semiosis pose de nombreuses questions pas si lointaines de notre quotidien. L'être humain est-il capable de ne pas reproduire ses erreurs passées, de vivre en harmonie avec la nature et les autres formes de vie qui l'entoure ? Saura-t-il s'adapter, et adapter son comportement non seulement à son environnement, mais aussi à sa nécessité de survie ? Est-il capable de vivre avec moins (une partie du matériel emporté ayant été détruit lors de leur arrivée sur Pax) ? L'expérience est très intéressante, car elle représente à une moindre échelle nombre des problématiques qui se posent à nous actuellement…
En ce qui concerne l'univers, j'aime cette planète choisie pour son atmosphère et sa biosphère, à la fois suffisamment proche de la Terre pour ne pas avoir besoin de décrire la moindre parcelle de terrain, mais aussi suffisamment différente pour découvrir des formes d'intelligence que l'on a du mal à considérer comme réalistes… Construire une civilisation d'entraide et de partage inter-espèce est-il envisageable sur Pax ?
Je ne veux pas trop en dire, même si j'ai lu des chroniques qui exposaient plus avant le système de narration, ou les enjeux de vie sur Pax, car le plaisir est aussi de découvrir comment, ce groupe de 31 personnes (au début du roman, car moins d'un an après leur arrivée, les « pionniers » ont déjà perdu 19 des leurs) arrivera à engendrer une génération assez forte et diversifiée génétiquement pour survivre et pérenniser l'espèce.
Je ne parlerai pas non plus en détails des formes de vies préexistantes sur Pax au moment de l'arrivée des humains, si ce n'est qu'elles sont multiples, et que certaines sont assez originales, d'autres plus proches de nous, par leurs caractéristiques humanoïdes, ou par leur capacité au cynisme (mention spéciale à Stevland^^).
Ce dont je vous parlerai, c'est de ce roman dans sa globalité, livre que j'ai dévoré et beaucoup apprécié, autant par sa narration multiple et le découpage des chapitres, que par les problématiques traitées et les compromis que les êtres humains doivent faire avec leur Constitution et leurs idéaux pour pouvoir tenter de s'implanter durablement sur Pax.
Semiosis est un roman très humain, de par ses narrateurs et ses thèmes, et si l'on part à la découverte de la faune et la flore endogènes, des êtres vivants doués d'intelligence, quels qu'ils soient, aucune explication scientifique n'est jamais indigeste ou incompréhensible pour les traumatisés de la science comme moi^^ C'est un roman de science-fiction, certes, mais avant tout une aventure humaine, faite de premières rencontres, avec un environnement, mais aussi avec des formes de vies intelligentes dont l'humanité ignorait jusqu'alors l'existence. J'aurais juste aimé avoir un peu plus souvent le vivant et pas juste l'humain au centre des préoccupations… mais c'est une très jolie lecture, qui plaira je pense au-delà des cercles d'amateurs de science-fiction. Car il n'est pas besoin d'être un lecteur d'imaginaire chevronné pour apprécier cette quête d'une vie meilleure, de cette volonté affichée de respect de la nature et des autres formes de vies.
J'ai reçu la version papier de ce livre dans le cadre d'un partenariat avec les éditions Albin Michel Imaginaire. Merci à eux pour la confiance.
Lien : https://leslecturesdesophieb..
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Avant de commencer le roman, j'ai regardé dans le dictionnaire si Semiosis voulait dire quelque chose. Dérivé de la sémiologie (étude des signes linguistiques), la sémiose désigne la signification en fonction du contexte. Par exemple on lève la main pour dire bonjour à quelqu'un ou pour lui signifier de s'arrêter en cas de danger : un même geste mais plusieurs significations. On comprend donc que le roman s'attaque aux problèmes de communication et de compréhension.

Encore une fois, je me suis attaqué au roman sans vraiment savoir de quoi il retournait. Je savais juste que Semiosis était un Planet-Opera et que Pax, la Terre d'accueil, possédait une intelligence "différente" sur son sol. Assez pour me titiller l'esprit et me lancer dans l'aventure...

Une cinquantaine d'hommes et de femmes ont quitté la Terre pour fonder une nouvelle colonie humaine sur une planète extrasolaire. Au terme d'un long voyage de cent soixante ans, ils arrivent à destination. Malheureusement, une partie de l'équipage n'atteindra jamais le sol de cette nouvelle planète. Au final, ils ne seront qu'une petite trentaine à respirer l'air de Pax.

Sue Burke nous présente les cent sept premières années de la vie sur Pax à travers sept générations et en sept chapitres, un par génération. Les trois premiers chapitres couvrent une large période d'environ soixante-dix ans permettant à l'autrice de nous présenter les premiers pas sur Pax et la découverte de ce nouveau monde. On assiste à l'exploration d'une partie du territoire, aux rencontres indigènes et à la découverte d'une forme d'intelligence insoupçonnée. Ce sont trois histoires différentes qui nous sont racontées avec comme fils conducteurs la création d'un monde parfait, la rencontre et l'acceptation de l'autre aussi différent soit-il et surtout un questionnement sur l'intelligence.

Les quatre derniers chapitres s'étalent sur un peu moins de deux ans et forment une histoire à eux seuls. Les problèmes de la colonisation s'accentuent, les divisions apparaissent, le monde idéal s'éloigne tout doucement et pourtant l'espoir est toujours là. Cette seconde partie est à la fois classique par son intrigue (les hommes restent humains même loin de chez eux !) et surprenante dans le développement d'êtres pensants, intelligents. Quelques passages très pointus sur la communication inter-espèces amènent un regard neuf dans la SF : biologie et biochimie au coeur du récit.

La colonisation est au centre du roman. Sauf qu'ici ce sont les colons qui s'adaptent à leur environnement, ils essayent d'être le plus neutre possible, une relation gagnant-gagnant se développe avec la faune et la flore locales. Et c'est là qu'intervient le second thème majeur, l'altérité. Les hommes doivent composer avec une intelligence qui les dépasse. Il faut une certaine ouverture d'esprit pour accepter ce qui semble impossible.

Semiosis est un livre très dur, âpre, parfois violent mais toujours optimiste et non dénué d'humour. Sue Burke nous interroge sur l'intelligence, le partage et l'acceptation des différences. Un peu à part dans l'univers de la SF ce roman met en lumière des espèces rarement habituées aux premiers rôles.

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« On ne s'attendait pas à trouver le paradis. On pensait être confrontés à des épreuves, du danger, voire à l'échec. On espérait créer une nouvelle société, en pleine harmonie avec la nature, mais dix-neuf d'entre nous avaient péri dans des accidents ou succombé à des maladies depuis notre arrivée, en comptant les trois femmes mortes la veille sans raison apparente. »
Sur Pax, l'an I de l'arrivée des premiers colons, Octavo, biologiste, raconte les difficultés que leur petite société, une cinquantaine de rescapés partis de la planète terre en perdition afin de prendre ailleurs un nouveau départ, rencontre pour s'acclimater dans un environnement déconcertant : les plantes semblent parfois s'en mêler pour ne pas les laisser agir à leur guise, rétives à l'empreinte qu'ils veulent donner au sol en lui apportant certaines modifications. C'est ainsi qu'ils ont toutes les peines du monde à démarrer les cultures vivrières indispensables à la pérennité de leur implantation. Les trois morts qu'ils viennent de constater finissent par les contraindre à accepter l'idée de devoir composer avec une forme d'intelligence d'ordre botanique …

Le roman se présente sous la forme de chroniques tenues par divers intervenants sur plus de cent ans. Les sauts dans le temps n'émoussent pas l'intérêt car à chaque fois c'est accrocheur et on ne se désespère pas d'avoir perdu de vue le narrateur précédent, on se demande plutôt ce qui s'est passé durant le laps de temps écoulé dans l'intervalle, curieux de découvrir où on en est maintenant. A chaque chapitre, donc, une voix différente et l'auteur réussit à nous attacher immédiatement aux pas de ce nouveau (ou de cette nouvelle) narrateur (trice).
Dans la seconde partie du roman, les écarts temporels se réduisent et des éléments inattendus et importants font basculer le récit, l'orientant sur une voie lui permettant d'approfondir les questionnements relatifs à notre rapport à l'altérité.
Pas de manichéisme dans cette histoire, contrairement à ce que j'avais pu craindre au début, en ayant l'impression qu'un schéma tout fait, un peu classique, allait s'imposer et qu'on se dirigeait vers un déroulement prévisible. Non, j'ai été surprise et j'ai aimé ça, autant que la tension narrative, qui ne faiblit pas, avec du rythme et des personnages (quelle que soit leur nature) capables d'évolution.

« Semiosis » est un roman original et prenant, invitant intelligemment le lecteur à interroger ce qui lui semble acquis, ses cadres de référence et sa propre place dans le monde.

Challenge multi auteures SFFF
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Une fois de plus, c'est la couverture signée Manchu qui a attiré en premier mon attention sur cette sortie d'Albin Michel Imaginaire et le bandeau publicitaire annonçant un "écosystème merveilleux [...] (et une) énigme extraterrestre" a acheté de me convaincre que ce titre était pour moi. Alors merci beaucoup à Gilles Dumay pour ce nouvel envoi.

Semiosis est le premier roman de Sue Burke, une journaliste, traductrice et éditrice américaine et il a fait grand bruit aux Etats-Unis lors de sa parution. Quand j'en ai entendu parler, j'étais à la fois curieuse et pleine d'appréhension, appréhension de tomber sur un texte trop complexe pour moi. Ça m'a longtemps freinée mais au final, je m'étais bien trompée. L'autrice a vraiment tout fait pour rendre son propos accessible et c'est tant mieux !

Dès les premières lignes, on découvre une plume simple, entraînante et pourtant très dense également. Pour lire, Semiosis, il faut avoir le temps. le temps de s'impliquer dans l'aventure qu'on nous propose, le temps d'imaginer des concept sur les plantes qui nous sont étrangers. Mais contrairement à ce que je pensais, c'est loin d'être désagréable, au contraire. C'est prenant, marquant et cela donne vraiment à réfléchir.

L'aventure se déroule sur Pax, une nouvelle planète sur laquelle un groupe de pionniers humains, cherchant de nouveaux horizons pour fuir une planète à la mort annoncée, a atterri. Sauf que sous ses apparences de planète accueillante, Pax cache un grand secret, les plantes y sont intelligentes et peuvent devenir aussi bien des alliées que des ennemis pour ceux qui sont arrivés selon leurs choix.

J'ai d'emblée trouvé le concept intéressant. Au début, on découvre la planète avec les colons, on débarque, il y a des mystères, on cherche à les résoudre. L'autrice adopte un canevas d'intrigue bien connu pour les amateurs de cette branche de la SF. Je l'ai pour ma part appréciée dans des titres comme Ténébreuse de Marion Zimmer Bradley. Grâce à ça, on se sent vraiment impliqué par ce qui arrive aux nouveaux arrivés et on cherche avec eux à comprendre. Quand la réponse apparait, elle est surprenante et passionnante car plein de possibilités.

Ces possibilités, nous allons les découvrir dans les nombreux chapitres qui vont suivre. L'autrice a fait le choix de découper son intrigue en plusieurs phases qui correspondent à chaque fois à une époque donnée et un(e) certain(e) meneur(euse). Grâce à cela, on peut voir sur un temps moyennement long les possibilités offertes par cette nature intelligente qui va devoir cohabiter avec nous, les nouveaux arrivants. Pour nous aider à entrer dans son propos, Sue Burke nous propose de suivre l'installation des colons, la mise en place de leur nouvelle société et de ses valeurs. C'est un récit très riche en enseignements et très intéressant à suivre. le groupe étant restreint, on suit des personnages et des "lignées" connues, ce qui permet de s'attacher encore plus au devenir de ces pionniers. Avec eux, on découvre la planète, son fonctionnement, son passé. J'ai été fasciné par l'ensemble des découvertes faites, que ce soit les lieux, la faune et la flore, les créatures... Ce sont des éléments simples et pourtant ils savent attiser la curiosité.

Le groupe des colons va vivre bien des aventures au fil des ans mais va petit à petit reposer sur une idée : le pacifisme, une idée pas simple à mettre en pratique. Pour cela, ils vont devoir choisir de collaborer ou non avec les autres espèces pensantes de Pax et c'est là que se révèle la plus grande richesse du roman. Il y a des réflexions très intéressantes sur la communication interespèces : comment s'entendre avec quelque chose totalement différent de nous, comment s'appréhender, faire le pont entre nous, échanger, etc. Sue Burke a eu la très bonne idée d'en faire des personnages acteurs de l'histoire, l'un d'eux en particulier est un personnage surprenant dans ce type d'histoire. SPOILER : Pour ma part, je n'avais jamais suivi de plante comme personnage principal d'une histoire. Les colons forment alors un groupe témoin qu'on voit évoluer avec le temps et dont la civilisation prend forme lentement, petit à petit. Il est intéressant de voir émerger chez eux de réels questionnements sur cette notion de "pacifisme" et l'interprétation à en faire en fonction des circonstances...

Car tout n'est pas rose dans Semiosis. Arriver sur une planète étrangère ne se passe pas simplement, il y a des pertes, on n'a pas tous les mêmes idéaux, les mêmes désirs. Alors l'autrice nous parle également de militarisme, de dictature, d'abus, de la loi du plus fort.... Quand en plus, la nature est très éloignée de celle qu'on connait, il faut s'interroger sur comment la traiter si on est les dominants, mais aussi sur comment ne pas se faire piéger si on est les dominés. Il y a plein de belles réflexions sur le sujet, jamais manichéennes, dans Semiosis.

Pour finir, j'avais peur de tomber sur des termes scientifiques indigestes nuisant à l'histoire. Je ne cacherai pas qu'il y a parfois un peu de biologie relativement poussée mais au final, ça s'intègre bien dans l'histoire et du coup, ce n'est pas grave si on ne comprend pas tout car on voit où veut nous emmener l'autrice et ça donne à voir la nature sous un autre oeil.

Avec Semiosis, j'ai donc été surprise de découvrir un récit sur des pionniers qui repose sur une base classique mais qui offre des réflexions et un développement originaux. J'ai aimé suivre comme ça les colons de Pax sur plus d'un siècle. J'étais prise par les histoires de leur communauté, de son installation à ses choix parfois cornéliens, et son évolution. de ce fait, je regrette la fin un peu abrupte mais on me dit dans l'oreillette qu'un tome 2 est sorti en octobre dernier aux Etats-Unis, alors j'espère qu'il comblera cette lacune et arrivera bientôt chez nous.
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