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3,78

sur 238 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Douceur et volupté.

L'histoire sur 7 générations d'un groupe de colons ayant abandonné la terre pour une vie paisible et bucolique, mais l'adaptation ne se fait pas sans heurts, surtout sur une planète avec un milliard d'années d'évolution des plantes de plus que la Terre, où le maître mot sera symbiose. Ou domestication ?

Une science fiction humaniste, douce, agréable, sans pour autant être angélique, à la manière de Becky Chambers. J'ai adoré mon voyage sur Pax, dont les habitants sont les Pacifistes, doté d'une constitution bienveillante.
Je ne spoile pas atrocement, puisque dès les premières pages on s'en doute, mais le roman portera entre autre sur l'intelligence des plantes et la communication. Après tout, sur Terre, les plantes collaborent, envoient des signaux, l'évolution a fait les fruits, les graines les insectes et l'harmonie sauvage.

Une très agréable lecture, facile, confortable accessible sans être simpliste, un moment de douceur et de félicité à peine perturbé par le final où le happy end est de rigueur.
A lire absolument.
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En jetant il y a quelques jours un coup d'oeil à la liste des “bon plan de lecture” proposé dans le cadre du challenge multi-auteures SFFF administré par Fifrildi je me suis fait la réflexion que je n'avais lu aucun titre parmi ceux proposé mis à part le premier tome de Grisha de Leigh Bardugo. Une situation à laquelle je compte bien remédier d'ici à la fin de l'année en me mettant le challenge personnel d'en lire au moins 5, soit ¼ des livres proposés avant le 1er janvier 2022.

J'ai commencé par Semiosis de Sue Burke et je ne regrette pas mon choix car j'ai vraiment beaucoup aimé. J'ai trouvé ce planet opéra passionnant et très habilement construit par l'auteure.

Ce roman raconte les premières années de la colonie humaine s'installant sur Pax, une planète bien éloignée de la Terre ou il sera possible de tout recommencer, repartir de zéro, faire les choses mieux en vivant dans la bienveillance et l'écoute de tous en étant en harmonie avec l'environnement de cette planète pouvant s'avérer hostile. Sur une centaine d'années l'auteure nous présente l'évolution de cette colonie, d'un chapitre à l'autre le narrateur change l'auteur donnant la parole à un narrateur de la nouvelle génération et c'est tout bonnement passionnant de suivre d'un chapitre à l'autre l'évolution de la colonie, les problématiques auxquels est confrontée celle-ci pour sa survie.

J'ai aimé suivre le développement de cette nouvelle société avec toutes les problématiques qu'elle comporte, j'ai aimé suivre ce cheminement difficile pour créer une société où la bienveillance et la paix sont centrales ainsi que l'évolution de tous ces personnages qui chacun à leur manière tentent d'apporter leur pierre à l'édifice. J'ai trouvé vraiment très intéressante cette relation d'interdépendance entre le bambou arc-en-ciel et les Hommes. Cette plante est sans conteste le personnage central de cette histoire. Intelligente, utile et potentiellement dangereuse pour les humains, la relation et la communication mutuellement bénéfique qui se noue entre la plante que les hommes est très bien réalisée par l'auteure montrant les dangers et problématiques que suscite cette plante très intelligente mais aussi tous les bienfaits qu'apporte la collaboration des humains avec cette dernière.

La communication est un enjeu majeur tout au long de ce roman, la communication entre les Hommes, avec l'environnement de ce dernier et la vie extraterrestre. Communiquer pour se comprendre, s'aider, à minima se tolérer et tenter de vivre en bonne intelligence. Une chose loin d'être simple mais je dirais que Semiosis fait partie de ces romans qui donnent envie d'y croire, de croire en l'humanité et en notre capacité à vivre en harmonie entre nous et avec l'environnement dans lequel nous vivons. Une nécessité si nous voulons à terme survivre.

Semiosis est donc un roman qui m'a plu, par sa construction narrative, la découverte de cette planète et le suivi de sa colonisation, ses nombreux personnages et les réflexions qu'ils suscitent lors de la lecture. Une lecture aussi intéressante que divertissante dont je garderai un bon souvenir. J'espère que sa suite sera prochainement traduite en français.

Je ne peux que finir ce petit avis en remerciant Fridrildi pour son “bon plan lecture” et la gestion du chouette challenge multi-auteures SFFF.
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Quel roman époustouflant !
Si vous avez aimé "Le moineau de Dieu" de Mary Doria Russell, "Silo" de Hugh Howey ou "La main gauche de la nuit" de Ursula le Guin, vous aimerez "Semiosis".
Ce gros roman foisonnant nous emmène sur une autre planète que la terre, une planète que 50 hommes et femmes vont tenter d'apprivoiser car la vie sur terre est devenue trop difficile. Ils sont tous animés d'une énergie phénoménale et d'un désir ardent de tout recommencer à zéro, la bienveillance, l'harmonie et la paix étant ce qui guident toutes leurs actions. Nous allons les suivre pendant une centaine d'années, soit plusieurs générations.
J'ai beaucoup aimé suivre l'évolution de ces différentes générations de personnages, et on n'est jamais perdus, car les uns étant les enfants des précédents, on s'y retrouve toujours.
J'ai adoré découvrir cette planète en même temps qu'eux et j'ai été happée par l'intrigue.
L'écriture est palpitante, les réflexions philosophiques m'ont tenu en haleine et j'ai tremblé pour l'avenir de cette colonie d'humains perdus au milieu de nulle part.
Un très grand roman pour qui aime le suspense, l'exploration spatiale, la découverte de mondes inconnus, le tout, intelligemment écrit et donnant matière à réflexion.
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Avant d'entamer ce livre, j'avais lu quelques critiques et vu quelques personnes qui avaient réussi à doucher mon enthousiasme a priori. du coup je suis parti sans espérer un chef d'oeuvre.
Subjectivement, j'ai pourtant bien eu mon chef d'oeuvre, de la taille d'un bon coup de coeur. Je dis « subjectivement » car Sémiosis traite d'un sujet qui, lorsqu'il est bien mené, me fait grimper aux rideaux ; le rythme et l'ambiance ne sont peut-être pas à la hauteur d'amateurs de récits typés action énergique.

Ce sujet c'est la communication, lorsqu'elle concerne des sociétés humaines exotiques, mais surtout lorsqu'elle s'adresse à des espèces extraterrestres.
Sue Burke nous a concocté une histoire de communication difficile et harassante entre les générations successives d'un groupe d'humains dont les « Parents » ont fui une Terre en pleine catastrophe sociale et environnementale, et un écosystème aux capacités d'interaction particulièrement développées, surtout sa partie végétale. Pax, c'est le nom de la planète d'accueil (on voit tout de suite les ambitions des premiers colons) a vu apparaître une domination inversée de celle de la Terre : ce sont les êtres à racine qui ont domestiqué les animaux qui se déplacent. Communiquer d'égal à égal, plantes et « animaux humains » ne sont pas sortis de l'auberge et plusieurs générations ne seront pas du luxe.
Mais ce n'est pas tout. Car d'autres « animaux » intelligents ont vécu sur Pax autrefois, et ont laissé des traces. Que sont-ils devenus ? Là aussi la communication aura un rôle difficile à jouer, parfois compromise par ceux qui n'envisagent le concept d'égalité qu'entre « gens de même espèce », quelle que soit celle-ci d'ailleurs.

Ce n'est pas la première fois que je lis un récit dans lequel le végétal dispose d'une sorte de conscience. Je peux nommer par exemple Les racines de l'oubli de Christian Léourier, ou très récemment la nouvelle « Pas de veine » avec le héros de Jack Vance Magnus Ridolph. C'est toutefois la première fois que la communication, on peut même parler d'intégration réciproque, atteint un tel niveau. Sur ce point j'y ai trouvé autant de plaisir que dans le magnifique La voix des morts d'Orson Scott Card. Cela d'ailleurs presque trop loin, trop anthropique. L'intégration « humanise » un peu trop le végétal qui finit par acquérir une pensée quasi-humaine. Je préfère quand il reste toujours une distance à combler. Côté positif : cela permet de partager le point de vue de « l'autre » et d'accéder en profondeur à la « géopolitique végétale » de Pax.

L'autre élément qui m'a fortement touché est l'attitude profondément pacifiste, intégratrice et bienveillante avec laquelle les humains procèdent pour l'essentiel. Je l'avoue, je pars automatiquement du principe que ce genre d'attitude est du suicide ; il y aura toujours quelqu'un pour considérer cela comme de la faiblesse et en profiter pour vous dominer.
Sue Burke s'emploie à montrer que cette attitude, sur le long terme, est extrêmement positive pour tout le monde. L'adopter ne va pas de soi ; il faut que des générations entières avalent des couleuvres, contrôlent leur colère, répondent aux menaces par l'offre d'amitié. L'auteure n'est pas naïve non plus, et les moments où l'action s'emballent à cause de l'échec temporaire de cette tactique m'ont carrément collé au fauteuil (tout en grimpant aux rideaux – c'est lourd à lever, un fauteuil). Sémiosis, c'est aussi le récit d'une tactique pacifique jusqu'au-boutiste qui m'a vraiment interpelé. Il donne un sens nouveau à l'expression « si on te frappe sur la joue droite, tends la gauche ».

Je l'ai dit au début, n'attendez pas un récit d'action où des adversaires se frappent à mort. C'est plus subtil que ça, et cependant par effet de contraste extrêmement violent par moments. Cela donne du plaisir à lire, du beau spectacle, et aussi de quoi réfléchir.

J'ai eu la chance de lire Sémiosis en commun avec la patiente Fifrildi qui n'a, encore une fois, pas hésité à se mettre à mon rythme. Je l'en remercie vivement. Nos échanges ont été très agréables.
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La colonisation d'une planète est un des thèmes qui m'accroche le plus en SF (après le voyage dans le temps). Qu'est-ce que j'ai déjà lu ? La Ballade de Pern de McCaffrey (L'aube des dragons), Mars la rouge de Robinson, Outsphere de Duvert, … Je suis loin d'en avoir fait le tour.

Semiosis est le premier roman de Sue Burke, le premier volet d'une duologie. « Interferences » est sorti en octobre dernier, il faudra donc attendre un peu pour lire la suite.

Une mise en scène plutôt classique : 50 colons – j'ai pensé au début que c'était peu mais ils étaient aussi 50 dans Tau Zéro de Poul Anderson – arrivent après un voyage de 158 ans sur une planète qu'ils nomment Pax. L'installation n'est pas aisée et tout donne à penser qu'il existe une forme de vie intelligente autochtone...

L'auteure nous emmène ensuite hors des sentiers battus.

J'ai beaucoup aimé que l'histoire ne se limite pas à l'installation sur la planète. Elle s'étend sur 7 générations (107 ans). Bien évidemment, cela implique qu'il n'y ait pas de personnage principal. Octavo, Sylvia, Higgins, Tatiana, Nye, Lucille et Bartholomé prendront chacun à leur tour la parole pour nous montrer comment la cohabitation va évoluer.

Ce n'est donc pas un roman d'action mais cela ne l'empêche pas d'être passionnant, fascinant et d'avoir quelques scènes d'une grande intensité.

Merci à BazaR de m'avoir proposé de savourer cette lecture à son rythme au cours d'une LC :)



Challenge défis de l'imaginaire 2019
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Le décor de cette aventure intrigante est une planète lointaine appelée Pax par quelques êtres humains fuyant la Terre qui y ont débarqué. Elle gravite autour d'une autre étoile que le Soleil et elle est pourvue d'une biosphère élaborée par une évolution darwinienne semblable à celle qu'a connue la Terre. Mais cette évolution a suivi d'autres chemins que sur notre planète et elle a produit des résultats très exotiques pour des Terriens.
On y trouve des animaux et des plantes dont les interactions font intervenir, entre autres, symbiose, parasitisme, consommation et domestication. Les animaux n'y ont pas le monopole de l'intelligence et les communications, sonores, chimiques et autres, y créent un réseau complexe de relations.
Ce roman nous permet de suivre, au cours de multiples péripéties, la survie des humains sur sept générations. Il parviennent progressivement à comprendre l'écosystème de la planète et à s'adapter à ses contraintes.
Au-delà de l'exotisme du décor, ce livre peut nous inciter à une réflexion profonde sur la nature et les formes de la communications entre espèces différentes, mais aussi entre les êtres humains eux-mêmes.
Une lecture passionnante. Une belle réussite.
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Gros coup de coeur, décidément cette collection fait des ravages, les deux derniers que j'ai lu (Une cosmologie de monstres et donc Semiosis) m'ont transportés.

Nous sommes dans un "Planet Opera » qui commence de manière assez classique, des colons humains débarquent sur une planète pour s'y installer, et là où l'originalité arrive (entre autres) c'est que le livre est séparé en chapitres qui décrira à chaque fois une nouvelle génération, donc d'un chapitre à l'autre, plusieurs années s'écoulent et nous voyons l'évolution de la colonie dans sa globalité, si elle arrive à se développer, si l'objectif de départ tient la route, les rituels ou encore les stratégies de survie, et comment vont évoluer les personnages après plusieurs générations. Sur le dernier tiers du roman on passe à un chapitre par an, afin de bien comprendre les tenants et les aboutissants de toute cette histoire qui fini en apothéose. J'espère sincèrement qu'il y aura une suite, même si le livre se suffit à lui-même.

Il y a également un côté écolo assez prononcé, sans non plus que ce soit de la propagande, ce qui est difficile à écrire très certainement, surtout sur un premier roman. Sue Burke nous a construit tout un écosystème original, attrayant, intriguant, avec de nombreux éléments surprenants, une faune et un flore magnifiques avec lesquels vous aurez de sacrées surprises.

Les amateurs de SF, de Planet Opera, d'écologie, ou même tout autre lecteur souhaitant simplement s'essayer à la science-fiction peut lire ce livre en prenant beaucoup de plaisir et en trouvant une originalité hors du commun.

J'ai adoré cette lecture et j'en parle beaucoup autour de moi afin de faire connaitre un maximum le livre tellement celui-ci m'a impressionné.
Lien : https://unbouquinsinonrien.b..
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Ah, voilà de la SF qui sort vraiment des sentiers battus et dans sa narration, et dans son scénario.
Nous avons un groupe d'humains qui ont fui une terre écologiquement dévastée pour une nouvelle planète très lointaine. Ils sont peu nombreux, et leurs moyens s'épuisent plus vite que prévu. C'est donc un livre sur la survie d'une petite colonie, mais surtout une fabuleuse découverte d'une intelligence extraterrestre dont je ne dirai pas plus pour ne pas gâcher le suspense.
Autre originalité : un chapitre, une génération, un mystère, une découverte. Nous changeons de narrateur à chaque chapitre et nous voyons à travers les yeux d'une nouvelle génération d'humains dont la culture devient progressivement celle de cette nouvelle planète. Nous assistons au clash, parfois violent, entre les générations, et surtout chaque chapitre dévoile une pièce du puzzle géant qu'est la planète PAX. Comment communiquer avec une intelligence si radicalement différente qu'il faut tout inventer pour la comprendre? Une intelligence qui peut aider à votre survie, ou vous anéantir si vous ne lui êtes pas utiles écologiquement parlant?

Génération après génération, on parle indirectement de valeurs qui peuvent façonner une civilisation, ou l'amener au déclin. On y parle évidemment d'écologie, mais avec un oeil neuf, l'oeil de la nécessité.

La fin est spectaculaire, l'aboutissement, l'épreuve finale pour une aventure sur sept générations : les habitants de Pax sont confrontés à leur plus grand danger, la vie sur Pax les a t elle taillés pour ce défi?

Niveau lecture, c'est assez exigeant à chaque chapitre de se retrouver avec un nouveau narrateur, un angle de vue qui a évolué sans nous pendant 20 ans, de comprendre ce qui a évolué et de découvrir avec le narrateur la clé du nouveau mystère à décrypter pour survivre. Mais quel beau défi pour le lecteur.
En somme, c'est comme un recueil de nouvelles, mais qui se suivent avec une logique implacable. Franchement je suis bluffé. Je ne suis pas étonné d'avoir trouvé ce livre dans une liste des meilleurs textes de SF du XXIè siècle.
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Une lecture très sympathique et originale, qui pour une fois s'attarde davantage sur le règne végétal que sur le règne animal. Malgré quelques maladresses dans la narration - quelques longueurs et un manque de cohésion dans l'avancée des chapitres dans les différentes générations de colons - , l'ouvrage en vaut la peine, ne serait-ce que pour ses thèmes atypiques et la façon dont ils sont amenés.

J'ai adoré les différents dilemmes posés, ceux de vivre en société tout en ne reproduisant pas les erreurs du passé, ceux de côtoyer d'autres êtres intelligents et foncièrement différents quand on a passé des siècles à vivre seul. La société des Pacifistes est très plaisante à découvrir et géniale à voir évoluer. Et surtout, je pense comme beaucoup, coup de coeur pour Stevland, le bambou arc-en-ciel.

Une très chouette lecture, dont j'attends avec impatience de lire la suite.
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Semiosis nom féminin invariant en nombre. Linguistique. Relation entre le signe, le signifiant et le signifié. Dès fois que comme moi, vous vous poseriez la question du pourquoi d'un tel titre alors que ce mot n'est jamais employé dans le livre mais qui plante le décor dès le départ.

Semiosis est un Planet Opera dont le thème principal : la colonisation d'une nouvelle planète, a déjà été abordé à de nombreuses reprises en SF. Avant de lire Semiosis, j'étais plongé dans BIOS de Robert Charles Wilson : deux Planet Opera, deux histoires de colonisation d'un monde inconnu mais plein de vie, deux façons très différentes d'aborder les thèmes de l'écologie et de la compréhension inter-espèce. Ce que je veux dire c'est que bien que les thèmes abordés par Sue Burke puissent sembler peu originaux, le roman se révèle en fait étonnant et tout sauf téléphoner. Une réelle surprise pour moi et j'ai été conquise.

L'autrice a choisi de construire son histoire afin que chaque chapitre nous parle d'une génération de colons. On y découvre ainsi l'évolution d'une colonie humaine sur une planète étrangère, au travers de plusieurs personnages appartenant aux différentes générations de la colonie.
Semiosis débute avec un groupe de 50 personnes hommes et femmes qui, grâce à des fonds privés, quittent la Terre, sa pollution, ses guerres et ses pénuries pour construire une utopie écologiste et pacifiste sur un nouveau monde. Ce pseudo paradis se nomme Pax et ses colons partis en quête d'une vie, pas meilleure, mais plus proche de leurs aspirations, sont la première génération d'une colonie humaine qui va apprendre que la nature est non seulement hostile mais qu'elle peut également se servir d'eux pour atteindre ses buts.

Sue Burke nous propose ici un récit de premier contact intelligent, ambitieux mais surtout qui fait échos à une actualité écologiste omniprésente, notamment dans les médias. Les aspirations des colons, bien qu'utopistes, sont tout à fait compréhensibles pour le lecteur qui s'attache aux pas de ses explorateurs aux allures de Monsieur-tout-le-monde. L'autrice nous présente une planète où la vie est florissante mais dangereuse, d'autant plus que les humains qui y débarquent ignorent tout des symbioses de ce monde et des aspirations de chaque espèce. Sur Pax, la vie la plus évoluée n'est pas animale mais végétale. Comment les Hommes peuvent-ils comprendre les aspirations d'une plante ? Et surtout comment communiquer et cohabiter avec une espèce végétale ? Une planète chatoyante mais aussi exigeante où la vie va s'avérer âpre pour le groupe de terriens, peu adapté à la gravité plus forte de la planète et handicapé par certains a priori terrestre, au point que l'utopie de départ ne perde tout signification devant des obstacles qui feront ressortir les plus bas instincts de certains membres.

Un roman de science-fiction particulièrement intelligent et accessible. Un savant mélange de biologie, de roman d'aventure et de série policière qui en font un roman fin et ouvert au plus grand nombre. J'ai eu un coup de coeur pour cette histoire de colonisation, où l'autrice nous parle de solitude, de premier contact, de compréhension et d'aspiration. L'intelligence n'est pas toujours là où on l'attend et la compréhension peut aller bien au-delà des besoins d'une espèce. C'est page après page que la plume de Sue Burke m'a convaincue, une touche féminine pour un récit où j'ai pleuré et ri et qui m'a pris au tripes à plusieurs moment. Bien sur, ce roman n'est pas exempt de quelques défauts. le plus gros problème pour moi est celui de la viabilité de la colonies en fonction du nombre d'individus qui la compose. J'avais beaucoup aimé le premier tome de la romance de ténébreuse de Marion Zimmer Bradley pour son explication de la validité d'une colonie humaine en fonction du nombre d'individus. L'autrice donnait au lecteur une bonne vision des problématiques rencontrées avec une communauté réduite où automatiquement la consanguinité guette. Dans les premiers chapitres de Semiosis, on sent que même si l'autrice aborde le sujet comme une problématique de la colonie, le fait qu'à la troisième génération, environ un quart des enfants aient le même père me pose question sur la possibilité pour la colonie de perdurer... On pourrait aussi mentionner un coté parfois un peu "naïf" du récit et j'ai été également un peu gênée par le choix de l'autrice, qui contrairement a beaucoup d'autre auteur, ne rebaptise pratiquement rien sur Pax : on y retrouve des tulipes, un bambou, des noyers, des lentilles... un choix qui d'une certaine façon rend ce récit très accessible même si c'est peut être plus perturbant pour les lecteurs de SF expérimentés. Mais malgré ces quelques remarques, j'ai trouvé ce premier roman particulièrement réussi.Semiosis est à la frontière de beaucoup d'autres récits. On y retrouve un peu de Nausicaa et la vallée du vent d'Hayao Miyasaki mais aussi du cycle de l'Ekumen d'Ursula LeGuin. On y parle de survie et de partage mais aussi de la mort inéluctable Un roman écologiste où les plantes se servent des humains et les humains dépendent des plantes. Sue Burke nous parle avec beaucoup de détails du fonctionnement de ce monde magnifiquement dangereux où des batailles invisibles font rage pour survivre et prospérer. Laissez-vous tenter par ce voyage et venez faire la connaissance de Stevland le bambou arc-en-ciel, jouer à travailler avec les fippochats et cohabiter avec les noyers, les tulipes et autres végétaux qui aiment bien avoir des animaux à leur service ! En plus, une fois lu, vous comprendrez les private joke qui circulent sur twitter du genre "Fais pas ta Tulipe" ou encore "T'as pas de racine humoristique" qui autrement vous laisseront dubitatif ;)Vous l'aurez compris, j'ai eu un coup de coeur pour ce récit qui m'a surprise et m'a fait passé par une myriade d'émotions page après page. Pour moi, un des meilleurs Planet Opera que j'ai lu. Je trouve que Sue Bruke réussit particulièrement bien à nous proposer un très bon récit de Science-Fiction qui s'avère aussi être grand public, un peu dans le genre d'Avatar de James Cameron qui se voulait de la bonne SF mais destinée à un large public. Albin Michel Imaginaire nous propose une nouvelle fois un titre de SF original que je ne peux que vous conseiller ! Surtout que je veux absolument lire la suite en VF moi
Lien : http://chutmamanlit.blogspot..
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