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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Cela fait dix ans que l'idée lui trottait dans la tête : aller découvrir le pays que sa famille ne cessait de lui raconter et de lui vanter et qu'elle avait quitté en 1962. Mais dès qu'Olivia, petite-fille de pieds-noirs, évoquait l'idée, sa mère et ses cousins avaient toujours mieux à faire. Tant pis, elle ira seule... Peu de temps avant son départ, jugée inconsciente par sa maman, les disputes pleuvent, cette dernière tentant par tous les moyens de l'en dissuader. Dans l'avion qui l'emmène sur ses terres d'origine, la jeune femme a peur. Dans ses bagages, des pages et des pages de souvenirs d'Algérie que sa grand-mère lui a laissées à sa mort et un contact à Alger, un certain Djaffar...

Olivia Burton nous emmène sur ses terres d'origines, si souvent narrées par sa famille avec un brin de nostalgie, si souvent magnifiées et regrettées. Un voyage ô combien dépaysant pour celle qui n'avait en tête que les images du passé. L'auteur ne manque pas de rappeler l'histoire de l'Algérie, sa guerre, ses luttes, ses rapatriés, ses morts. À la recherche d'un passé révolu, la jeune femme rencontrera une population certes meurtrie mais définitivement tournée vers l'avenir. Djaffar, celui qui l'accompagnera tout au long de son périple, lui donnera une vision lucide de ce qu'est devenu ce pays. Un périple profondément intime qui tisse, avec émotion, le lien entre passé et présent, l'Algérie et la France. Graphiquement, Mahi Grand nous offre de magnifiques cartes postales. Son trait, en noir et blanc, est élégant et parfaitement maîtrisé, la mise en page aérienne. Seules les photos qu'Olivia aura prises sont en couleurs.
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Avant de vous faire faire un petit tour d'horizon dans ce magnifique périple, je tiens à remercier Babelio et les éditions Steinkis pour l'envoie de ce roman graphique que j'ai pris beaucoup de plaisir à lire et que je n'aurai sans doute pas connu sans la géniale opération de Masse Critique.

Premièrement j'ai été agréablement surprise par l'épaisseur de l'ouvrage, avec ses 171 pages il y a de quoi faire un beau voyage.
Ensuite, ma deuxième surprise était portée sur le fait qu'il soit entièrement en noir et blanc, excepté quelques vignettes réparties parmi les nombreuses planches: le voyage parmi les souvenirs en noir et blanc et les vignettes en couleur pour les photos du voyage. J'ai trouvé que cet aspect donne beaucoup de personnalité à l'album.
De plus, les dessins de Mahi Grand sont d'une grande qualité, notamment pour les paysages urbains.

Olivia, petite fille d'une famille de Pieds-Noirs, nous raconte son voyage sur les traces de sa famille ayant vécue en Algérie jusqu'à l'Indépendance. Depuis sa plus tendre enfance elle a écouté les beaux récits de sa grand-mère sur ce pays qu'elle a tant aimé, ainsi que les diverses histoires de son entourage. Olivia souhaite découvrir à son tour la terre de ses proches, faire un retour aux sources, savoir où ont vécus les siens et découvrir ses racines. Elle s'embarque des années plus tard pour Alger avec uniquement le numéro de téléphone d'un certain Djaffar (un algérien vivant en France), ainsi que le précieux journal que lui a légué sa grand-mère et qui lui servira pour la guider.

Ce voyage est un témoignage mais aussi un constat puisque l'auteure fait un retour sur L Histoire en évoquant l'Algérie des Pieds-Noirs, les rapatriés, la guerre qui a tant fait souffrir ce pays. Elle évoque les souffrances, les tortures, les morts et les injustices. La politique, la colonisation, les combattants qui s'investissaient pour défendre leur pays. Elle dénonce également les clichés, les inégalités et les idées reçues à travers l'histoire de sa propre famille.
Des annotations ont été soigneusement mise en bas de page pour rappeler quelques définitions aux lecteurs.

Mais elle raconte aussi l'Algérie d'aujourd'hui à travers cette histoire chaleureuse, la beauté de ce pays, ses montagnes où les Français avaient tenté leur chance par le passé.
Lors de son voyage dans les Aurès, elle retrouve les maisons familiales grâce à l'aide de quelques Algériens se souvenant du nom de ses ancêtres. Elle est accueillie avec chaleur et beaucoup d'entraide.

Les dialogues possèdent une profondeur avec parfois quelques touches d'humour. Certains sont écrits en arabe et tout comme Olivia je ne les comprenais pas. Je trouvais que ce détail renforçait cette impression d'immersion vers l'inconnu avec elle.
Au fil des pages, j'ai aimé les annotations écrites à la main pour rappeler les souvenirs du journal de sa grand-mère lorsqu'elle a décrit son vécu. La mise en page est très originale.
J'ai souri en revoyant la carte de l'Algérie à la fin du voyage, avec toutes les annotations d'Olivia au stylo, le chemin parcouru, les tâches de café...graphiquement on reste vraiment dans l'esprit du voyage du début à la fin.

Un album empli d'émotions dans lequel se dégage une certaine tendresse. Agréable à lire et à regarder. Une plongée dans les bribes d'une histoire familiale avec ses joies et ses douleurs. Une belle réussite.
A lire.
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J'ai été particulièrement touchée par ce récit qui nous fait partager l'émotion de l'auteure à la recherche de ses racines algériennes. de l'Algérie je connaissais les "événements" vécus de la métropole et j'étais trop jeune pour en comprendre tous les aspects. J'ai vécu l'afflux des réfugiés dans notre école sans comprendre leur détresse. Je connaissais aussi les paysages grâce à un séjour dans les années 70 où la coopération avec la France était de mise et les voyages touristiques sans danger. Je sais donc ce que sont la magnificence des paysages et l'hospitalité des Algériens. Cette B.D. m'a permis de retrouver cette ambiance et de me souvenir que les Pieds-Noirs n'étaient pas ces colons esclavagistes qu'on se plaisait quelquefois à condamner.
Bref, bien qu'il manque à ce témoignage un petit je-ne-sais-quoi qui est peut-être le privilège de la fiction, j'ai bien aimé les images, le récit et le format...
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Elle a grandi avec les histoires de sa grand-mère - la ferme, les somptueux bals, les tempêtes de sauterelles et l"Evènement -, les fêtes de famille - blaques racistes, nostalgie du pays - et les soirées de sa mère avec ses amis de fac - l'exil, les petites chambres d'étudiants, les conserves froides et les guerres qu'ils faisaient contre les cocos . L'Algérie des Pieds-Noirs, tout ce passé dont elle ne sait que faire en grandissant, consciente petit-à-petit de la complexité que cela engendre d'être petite-fille et fille de Pieds-Noirs en France. Elle est passée par la curiosité, la honte, l'indifférence, puis le décès de sa grand-mère a tout ravivé et elle s'est décidé à partir pour l'Algérie. Mais ce voyage à des kilomètres d'Alger ne se prépare pas à la dernière minute: les années noires - les années 90 - sont passées par là et il est difficile voire dangereux pour une femme de voyager à travers le pays.
Olivia Burton et Mahi Grand vont nous raconter ce retour aux sources qui confrontera la narratrice à un pays qui lui est à la fois familier et étranger, plus beau encore qu'elle ne pouvait l'imaginer. Ce voyage lui permettra surtout de mieux comprendre les souffrances de l'exil familial et de se détacher de ce passé dont elle a hérité malgré elle.
Une fois habituée aux dessins auxquels j'ai parfois eu du mal à adhérer et à la structure narrative qui reprend celles du genre, c'est un roman graphique non seulement très intéressant et instructif mais dont l'histoire touche un bon nombre de Français. Cette cicatrice est toujours ouverte et mérite qu'on s'y attarde. Je recommande.
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Dans L'Algérie, c'est beau comme l'Amérique, Olivia Burton, fille et petite fille de pieds-noirs, nous raconte son voyage en Algérie, sur les traces de ses grands-parents et des autres membres de sa famille qui y ont vécu jusqu'à l'indépendance du pays. Depuis qu'elle est petite, à chaque réunion familiale, tout le monde parle de ce pays, mais elle, elle n'y a jamais mis les pieds. A l'école aussi, on lui parle de l'Algérie, mais souvent, ce n'est pas pour dire grand bien des pieds-noirs... Alors, afin de mettre des images sur les souvenirs qu'on lui raconte et dans l'espoir de trouver les réponses à ses interrogations au sujet du passé algérien de sa famille, elle décide de s'y rendre, accompagnée du journal que sa grand-mère lui a écrit avant de mourir. Ses proches tentent tant bien que mal de l'en empêcher, notamment à cause de la menace terroriste qui plane sur le pays, mais elle tient tête. Arrivée à Alger, elle retrouve Djaffar, son seul contact sur place. Elle va alors découvrir la capitale Algérienne mais aussi la région des Aurès, à la recherche des lieux dans lesquels ses ancêtres ont vécus et des gens qu'ils auraient pu côtoyer. Séduite par le pays et ses habitants, elle semble rentrer en France apaisée.

Toute en noir et blanc, cette bande dessinée est pleine d'humanité. A travers ce voyage, Olivia cherche à savoir d'où elle vient et d'où vient sa famille. Son témoignage est émouvant et instructif. Elle y évoque les souvenirs personnels de sa famille, mais, au delà de sa quête d'identité, elle évoque également la colonisation, la guerre et les tortures qui en ont découlé ainsi que la souffrance du peuple algérien.
Côté graphisme, c'est très réussi à mon goût. Les dessins de Mahi Grand sont agréables à regarder et nous offrent parfois la vision de très beaux paysages. J'ai aussi apprécié les mises en pages originales. C'est un beau roman graphique.
Lien : http://desflaneriesetdesmots..
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Un beau voyage dans Algérie d'aujourd'hui pour retrouver l'Algérie des pieds-noirs, l'Algérie des grand-parents d'Olivia. Parce que lorsqu'on a entendu depuis toute petite parler de là-bas, en Algérie, forcément on a envie de découvrir ce pays... et ses racines !
Et c'est un beau voyage qui l'attend, émouvant, étonnant, qui éclaire une page d'histoire entre la France et l'Algérie, une histoire d'amour-haine qui se déroule depuis 1830.
Et bien sur, c'est l'occasion pour Olivia de vérifier que ses grand-parents n'étaient pas forcément du bon coté de l'histoire même si c'étaient de braves gens qui proclamaient leur amour pour leur terre natale tout en occultant les exactions sanglantes de l'OAS, toute une histoire en teintes de gris ... Un bel album et de beaux dessins
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Olivia part à la recherche de ses racines. Ses parents sont arrivés en France en 1962 après las accords d'Évian marquant la fin des évènements en Algérie (ou la fin de la Guerre d'Algérie). Ses parents sont des algériens pieds-noirs, nés en Algérie, descendant de colons installés depuis longtemps. Elle ne connait leur pays qu'à travers les discussions lors des repas de famille, les souvenirs de sa grand-mère. Chaque membre parle de son Algérie et de ses souvenirs. Chaque personne peut décrire un coin où elle a vécu, on peut imaginer l'animation des repas et les sujets tabous. de plus il ne peut s'agir que d'une vision parcellaire et peut-être partisane, celle des colons ayant dû partir malgré eux.

Olivia avait demandé à sa grand-mère de consigner ses souvenirs pour qu'ils ne disparaissent pas avec. Elle trouvera le petit cahier et les feuillets de sa grand-mère après le décès de celle-ci, c'est l'héritage pour sa petite fille. Olivia va aussi rassembler les photos de l'époque avec sa famille mais aussi les lieux où elle vécut.

Olivia décide d'aller sur les terres de ses origines, de celle de sa famille. Pour cela elle devra aller à Alger mais aussi dans les Aurès. Pour ce road movie mémoriel, elle sera accompagné Djaffar. Celui-ci va l'aider à faire son introspection et surtout à comprendre ce pays et son histoire. Olivia a besoin de ceci pour se construire, pour comprendre. Que va t'elle découvrir ? Comment ses ancêtres étaient ils perçus, comment se comportaient ils ? Qui se souvient d'eux ?

Olivia découvre des lieux, essaie de les recouper avec les photos et les descriptions données par sa grand-mère et sa mère. Elle découvre aussi des hommes et des femmes, certains se souvenant de sa famille ou de l'histoire de sa famille, tous faisant référence à l'histoire algérienne.

Est-ce que la réalité sera aussi belle et conforme à la vision construite au fil des récits de sa famille ? Est-ce que Olivia se sentira chez elle de ce côté de la Méditerranée ? Est-ce que l'Algérie qu'elle découvre sera celle que sa famille a fini par idéalisée ?

Le graphisme de Mahi Grand est parfaitement adapté à ce récit, à ce retour sur le passé, les seuls éléments de couleurs seront les photos d'Olivia. le dessin nous fait avancer dans le décor que découvre Olivia, les tons de gris sont magnifiques. La couverture étant en couleurs, on aurait pu attendre une BD toute en lumière et être déçu du choix en noir et blanc. C'est tout le contraire : les dialogues et les descriptions étant très importants, le choix de l'absence presque total de couleurs permet de replonger dans le passé.

En nous livrant l'histoire de sa famille, le parcours de celle-ci en Algérie, Olivia Burton nous donne à voir sa découverte de ce pays et d'une partie de son histoire récente. Elle nous montre aussi les amitiés qui peuvent se lier pour des personnes qui n'ont pas vécu directement ces évènements et comment ces rapports peuvent se construire au delà de toute rancoeur, amertume ou haine. Olivia va aimer l'Algérie non pour ce qu'elle a été ou ce qu'Olivia a rêvé, mais pour ce que l'Algérie est devenue actuellement et qu'Olivia a vu.

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L'héroïne de cette BD est fille et petite fille de Pieds noirs. L'Algérie, elle en a entendu parler depuis toute petite, avec nostalgie et violence contre les Arabes. Quand elle en entend parler autour d'elle, à l'école avec ses amis, sa famille est traité de colons, au sens péjoratif du terme. Elle va donc décider d'arrêter d'en parler. Mais le jour où sa grand-mère décède, elle a envie de savoir, de connaître les lieux où elle a habité, vécu son enfance, été heureuse. Elle va donc partir sur les traces de ses ancêtres avec pour seul guide un Algérien et les mémoires de sa grand-mère.
Une très belle fresque sur la mémoire. Nous y découvrons ici la guerre d'Algérie vue par deux fractions opposées : les Pieds noirs qui voient les Arabes comme les personnes qui les ont chassés de leur pays ; et les Arabes qui cherchaient l'indépendance de leur pays. Au final, n'est-ce pas une guerre entre différents camps ayant le même objectif : habiter en paix dans un pays qu'ils aiment et dans lequel ils se sentent bien ?
J'ai aimé les explications sur une guerre que l'on connaît encore peu et pour laquelle il reste quelques zones d'ombre. le personnage du guide arabe a un regard assez lucide sur ce qu'il s'est passé dans les années 1960 et arrive à analyser les conséquences. On ressent quand même beaucoup de défaitisme quant à l'avenir du pays.
A découvrir...
Lien : http://laptitesourisduweb.bl..
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Il y a eu les douleurs de la colonisation française en Algérie.
Et une autre douleur moins reconnue, celle vécue par les Pieds noirs.
Ici ce sont des propriétaires terriens.
Certains étaient nés en Algérie. Et tous ne vivaient pas dans l'opulence.
Ce road trip mémoriel présente la déchirure du retour, et aussi l'ambiguïté de la présence des colons français.
Quelle est leur légitimité sur le sol algérien ?
Ce thème est traité avec subtilité, détachement et humour par une génération qui n'a pas vécu les évènements.
Si le choix du noir et blanc n'est pas novateur, il est ici utilisé à propos.
La rareté des cases en couleur donne à imaginer la beauté des paysages.
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Une très belle bandes dessinée et une réflexion sur ce qu'est l'identité pied-noire à travers le témoignage et l'expérience d'Olivia qui accepte de confronter à la réalité les souvenirs dont toute sa famille a bercé son enfance avec l'expérience concrète d'un voyage en Algérie. Son guide Djaffar, plus âgé qu'elle et qui a vécu la guerre d'Algérie du côté des victimes, lui ouvre les yeux et lui donne un autre point de vue sur L Histoire.
Le rapport texte-images est très intéressant car il souligne les décalages entre souvenirs, fantasmes, idées reçues, peurs... et réalité concrète. Les dessins en dégradés de gris sont sobres et efficaces.
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