Je précise que je n'ai pas reçu ce livre dans le cadre de l'opération MASSE CRITIQUE, mais que je l'ai A-CHE-Té ! Raison de plus pour le critiquer de façon tout à fait objective ...
On savait que
Michel Bussi sait y faire pour nous mener en bateau, mais là, c'est le pompon … Un peu too much, hélas. On sent la manipulation dès les premiers chapitres. Et comme on connaît le talent de l'auteur pour nous surprendre et nous faire suivre de fausses pistes …. Cependant, on n'y croit pas vraiment.
Le livre a d'emblée été tiré à 400 000 exemplaires. Il sera acheté et lu, certes, mais moi, je l'ai trouvé moins travaillé que les autres, même si la fin est encore une fois très déconcertante. La construction ingénieuse du récit constitue la marque de fabrique de l'auteur, mais là, on finit par s'y perdre et il faudrait qu'il se renouvèle.
Une histoire de famille et d'assassin récidiviste fou, un coupable apparent qui se sent devenir fou (le narrateur, très optimiste, limite naïf ..), celle d'un montage piégeux diabolique destiné à faire émerger une vérité qui n'est pas la bonne, un suspens très bien mené faisant appel en chacun de nous à des angoisses ancestrales. Une recette efficace.
Je me souviens d'avoir rencontré
Michel Bussi aux
Presses de la Cité (sur invitation de Babelio !) alors qu'il lançait son roman «
Ne lâche pas ma main » et qu'il ne bénéficiait pas encore de la notoriété méritée qu'il assume aujourd'hui. Il nous avait raconté que son roman «
Nymphéas noirs » ne se passait pas du tout, dans son manuscrit d'origine, à Giverny, mais que son éditeur normand lui avait demandé de « faire régional ». Il avait transposé l'intrigue dans cette bourgade Normande.
Depuis, l'écrivain-chercheur a fait son chemin, mais il revient sans cesse dans sa région préférée. Ici, tout se passe du côté d'Yport, entre Fécamp et Etretat, Yvetot, Vaucottes et Neufchâtel en Bray, au pied des immenses falaises de calcaire battues par la Manche, dans les valleuses qui éventrent la croute de craie, sur les galets lisses du platier et les sentiers du littoral. On en prend plein les yeux d'écume de mer, de la bruine insistante du ciel et plein les oreilles du bruit des vagues comme du crissement du grésil sur les brins d'herbes.
Le talent de
Michel Bussi est dans le style : évoquer, avec un luxe de détails visuels et de notations particulièrement vivantes, l'ambiance comme les décors autant que les fils de l'intrigue. Les personnages aussi. J'ai trouvé les deux personnages principaux – Jamal et Mona - particulièrement attachants, mais aussi que l'auteur faisait trop de place au sexe. Une question de marketing, sans doute. Des références appuyées à Arsène Lupin et à ses jeux de lettres enfin. C'est une constante dans les romans du maître comme de l'élève … Encore une marque de fabrique.
Mais, à vrai dire, j'ai lu ce livre rapidement, sans parvenir à m'y attacher. Les ficelles étaient un peu trop grosses, bien rouges (clin d'oeil à l'écharpe de cachemire et au nom de l'association familiale dont il est question). La surprise ne fonctionne plus. Pour moi, un coup pour rien. Dommage !
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