AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,65

sur 27 notes
5
17 avis
4
3 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Il y a des rendez vous que l'on devance, des rendez vous que l'on esquive, des rendez vous que l'on reporte. Mayacumbra fait partie de la troisième catégorie en ce qui me concerne. Suite aux billets de DavidG75 sur les livres d'Alain Cadéo, j'avais mis ce titre sur liste d'attente parmi d'autres. Et puis dans la dernière sélection de Masse Critique, j'ai vu passer ce Mayacumbra et je m'en serai voulu de l'esquiver. Je remercie donc Babélio et les éditions La Trace pour l'envoi de ce livre.

J'avoue que quand j'ai ouvert le colis, j'ai regretté tout de suite mon choix. C'est idiot mais 400 pages, c'est beaucoup pour moi, surtout quand je ne sais pas trop ce qui m'attend.
Univers initiatique, poétique, êtres cabossés, lieux mystérieux, roman mystique, que de promesses même si le coté mystique aurait plutôt tendance à me laisser à la porte. Bref, j'ai passé le pas et ça n'a pas été sans douleur. J'y suis allé sans envie en ayant dans la tête « putain, 400 pages ». C'est probablement pour ça que j'ai eu beaucoup de mal à entrer dans l'histoire.
Théo quitte tout pour se retrouver au bout du monde, seul en tête à tête avec le sens qu'il veut donner à sa vie. Deux fidèles compagnons quand même, Ferdinand, un âne, et un volcan sur lequel il a bâti sa cabane. Génial, 400 pages, ça va être l'éclate totale.
Ca n'a pas été simple ce début. J'ai avant tout, cherché la poésie promise mais parasité par l'état d'esprit du début de lecture, je n'ai rien vu venir, je n'ai rien ressenti. Autant dire que le « Ca (s) déo » allait vite être réglé.
Et puis et puis, petit à petit, si le coté poétique m'a malheureusement complètement échappé, je me suis attaché à Théo, à Ferdinand et aux habitants du village de la vallée. Des êtres cabossés, promesse tenue sur ce plan même si l'auteur reste très discret sur les bosses de certains.
J'ai oublié l'initiation mystique sans aucun mal parce que là aussi, je suis passé à coté… pour mon plus grand bonheur. de là à dire que Mayacumbra est entré dans une quatrième catégorie de rendez vous, celle des rendez vous manqués, il n'y a qu'un pas que je franchis. Manqué parce que si je n'ai pas spécialement aimé, je n'ai pas détesté ce livre. J'ai même tourné la dernière page avec une sensation de lecture agréable mais pas « enrichissante » comme l'aurait probablement souhaité l'auteur. J'ai lu une histoire sympathique, bien écrite mais sans ce petit quelque chose qui me fasse vibrer, qui me fasse réfléchir. Je n'ai pas été réceptif au message ou à la manière de le faire passer, c'est en cela que j'ai manqué ce rencard.
La bonne nouvelle, c'est qu'on peut lire ce roman sans être porté sur la poésie, sans se poser de questions existentielles toutes les deux phrases. On peut juste se laisser porter par l'histoire et en tirer ce qu'on peut si quelque message nous a parlé. Au pire, comme pour moi, on aura passé un bon moment (si l'on n'est pas dans un état d'esprit borné comme au début de ma lecture) avec des personnages attachants dans une nature plus ou moins accueillante.
Comme tout avis ne vaut que pour soi, j'encourage à aller lire le billet de David pour avoir un ressenti bien différent qui saura vous emmener sur les pentes du volcan.
https://www.babelio.com/livres/Cadeo-Mayacumbra/1177034/critiques/2084459
Commenter  J’apprécie          4613
Je tiens à remercier Alain et Martine Cadéo pour l'envoi de cet ouvrage. Publié en septembre dernier aux éditions La Trace, " Mayacumbra " est le dernier roman d'Alain Cadéo. J'ai découvert cet auteur par son roman publié au début de cette même année " Comme un enfant qui joue tout seul ".
Théo, âgé seulement de vingt-sept ans, a décidé de tout quitter pour s'installer sur les hauteurs du volcan La Corne de Dieu. Il y a construit sa propre cabane, loin de tout matérialisme. Ses journées sont rythmées par des tâches très pragmatiques et par l'écriture. Son âne Ferdinand ne le quitte jamais. Une douce complicité relie l'homme à l'animal, comme si la vie de l'un dépendait de l'autre et inversement.
p. 12 : " J'ai ainsi un jour quitté les grandes villes lourdes, affairées, grouillantes et puantes, sans vraiment savoir où j'allais. J'ai plaqué mes amis, ma douce et tendre famille, sans but et plein de colère. Sans raison particulière, mais précipitamment. Comme une charge de hussard, comme on fuit l'ombre de ses habitudes. "
Au pied de celui-ci, dans un village isolé de tout, Mayacumbra accueille quelques irréductibles, des écorchés de la vie, des âmes perdues. Tous se retrouvent au Kokinos, le bar-auberge tenu par un couple d'épiciers atypiques. Solstice, le garagiste du coin et meilleur ami de Théo tient néanmoins à le mettre en garde. Ici, tous ont des secrets. Et son petit manège attire l'attention, la suspicion.
p. 38 : " S'ils te foutent la paix c'est qu'ils ont peur du volcan... Tous. Je suis le seul à savoir que tu n'est qu'un pauvre dingue. Je suis le seul à savoir que t'écris et que tu lis tes pages à ton âne. Mais pour les autres, tu cherches de l'or, des diamants, un trésor. Pour eux, t'es un cachottier. C'est ton installation de légende qui te vaut un brin de considération. Mais veille bien petit frère à l'entretenir ta légende... "
Mais Théo vit d'amour et d'eau fraîche. Lita. Mais elle est mariée à Moreno, et bien qu'amoureuse de Théo, elle est bien trop loyale pour quitter son mari. Elle lui doit beaucoup, elle le sait. Alors, comme un accord tacite, elle rejoint son amant là-haut, tout près du volcan, pour quelques heures de passion et de tendresse.
p. 122 : " Lita, c'est tout un corps de charme et de sortilège, c'est un nuage d'ouragan, c'est un frisson de chair, c'est une toison de chèvre rouge se faufilant dans des buissons de jujubiers. C'est aussi une immense volonté, toute une ardeur en mouvement. "
Il souffre parfois de la solitude et se questionne sur sa fuite, sur sa capacité à vivre auprès des siens, dans un monde qui  lui correspond si peu.
p. 66 : " Combien de temps encore allait-il s'imposer cet arrêt forcé si loin de ses racines ? "
Mais ici, loin de tout, c'est le volcan qui domine tel un géant minéral. Il règne ici en maître et rythme chacune des vies de Mayacumbra. Il est à la fois mémoire et destin.
p. 159 : " On ne dure pas si longtemps, sans être imprégné de tout ce qui se passe dans le Monde. Les pierres sont réceptrices et se transmettent entre elles la plus infime information. Elles sont mémoires d'univers. "
L'arrivée d'un étranger muet va insuffler une tension de plus en plus palpable, révélant le meilleur et le pire chez chacun des habitants, au rythme du volcan en éveil.
J'ai retrouvé dans ce roman toute la poésie d'Alain Cadéo. Ce choix des mots, subtil et onirique, permet au lecteur de voguer à  sa guise, sans contrainte, à travers ce roman initiatique. Dépourvu de chapitre, il est dépaysement et refuge, loin de nos quotidiens ultra rythmés. Je reconnais ne pas avoir ressenti le même enchantement à cette lecture que pour son précédent roman. Peut-être des sujets nous touchent-ils tout simplement plus que d'autres... cela n'enlève en rien tout le talent d'Alain Cadéo, que je continuerai de suivre et de lire, car à chacune de ses lectures il se passe quelque chose au fond de soi-même, bien délicat à définir, mais présent.
p. 276 : " Un moment qui n'est pas plein de lui même est un moment perdu. "
Lien : https://missbook85.wordpress..
Commenter  J’apprécie          320


Lecteurs (62) Voir plus



Quiz Voir plus

L'histoire d'Helen keller

Qui est le personnages principal dans ce roman ?

Le personnage principal est Helen.
Le personnage principal est Ann Sullivan.
Le personnage principal est Polly.

13 questions
160 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur ce livre

{* *}