Citations sur Droit de cité (12)
L’Histoire prouve surabondamment que les hommes de pouvoir sont des dérangés mentaux, probablement d’une sexualité trouble. Dérèglement qui explique les monstruosités qu’ils sont susceptibles d’ordonner ou de couvrir de leur autorité. (l’oeuvre commence ainsi)
Perversion du raisonnement capitaliste: nous avons de l’$ parce que nous l’avons gagné (sont oubliées les conditions d’injustice); que nous l’ayons gagné a permis de vivre à des gens simples qui, sans nous, eussent été à la misère, etc. (L’oeuvre se termine presque ainsi)
Nantis, murés, non pas même dans notre égoïsme, pire encore: dans notre tranquille indifférence, nous côtoyons des déshérités, hommes démunis, accablés par le sort, que nous voyons parfois dormir sur des bancs publics. Nous poursuivons notre chemin, la conscience en paix, satisfait de nous-mêmes, comme si cette misère n'était pas aussi la nôtre et que jamais elle ne peut nous atteindre.
Voilà notre comportement, notre morale d'hommes civilisés du 20e siècle. Nous sommes des fauves, et toute notre culture, toutes nos idées élevées ne changent rien à cet état de choses.
Magistrature, médecine, corps militaire et de police, castes haineusement opposées à la liberté de l'individu, à son expansion heureuse. Il faut en toute occasion ne pas manquer de se dresser fermement contre elles qui, en outre, se couvrent pour la plupart du manteau de la religion officielle.
C'est à la plus grande expression de notre liberté que nous devons donner notre adhésion. Le courant archaïsan du conservatisme procède par responsabilisation artificielle de chacun au nom de principes qui n' ont de fondement que dans la pathologie. Le premier devoir de l'homme et d'enjamber la zone sacrificielle afin d'accéder au bonheur.
Qu'en tous domaines la médiocrité gagne du terrain, voilà qui, dans nos groupes, ne fait aujourd'hui aucun doute.
Se produit ceci : la poussée est si forte que ceux qui auraient tout lieu de s'en offusquer, au contraire pactisent avec elle par une sorte d'indulgence méprisante, ou par le silence qui se voudrait supérieur ; mais ce sont là attitudes de vaincus, qui servent la progression du mal, lui aplanissent le chemin.
Quitte à passer pour un utopiste, il ne faut pas cesser de s'indigner, de protester, de crier haut et fort que le roi est nu. Les cloportes savent d'instinct s'infiltrer dans la moindre faille de l'édifice ; leur objectif étant son effritement, sa ruine, sur laquelle ils triomphent.
Il ne faut pas se lasser de les identifier ni de dire que ce sont des cloportes, non des oiseaux de haut vol, comme leur puissante confrérie tente de le faire accroire à une multitude mal informée.
Voilà qui vaut aussi bien pour les arts que pour la politique – au reste, il est à présent fréquent d'assister à leur amalgame dans une espèce de bouillon de culture qu'on dirait concocté par des diablotins.
La connaissance passe et passera toujours par l'écrit.
L'image est une diversion encouragée par les pouvoirs. Sans valeur approfondissante, elle est de la seule catégorie de la sensation et, à ce titre même, de catégorie inférieure.
Contrôlant l'information par l'image, les politiques ont deviné sa capacité réductrice, faisant en sorte de la valoriser en tous domaines au détriment de ce qui peut, éventuellement, représenter pour eux un risque : la réflexion par l'écriture.
Sans être grand clerc, aux masses se détournant du livre, il est aisé de prédire l'accroissement des oppressions de toute autorité. Une telle désaffection véhicule les dangers d'un affadissement du fait démocratique.
Des millions d'hommes meurent de faim, l'injustice, l'obscurantisme sont partout; on arrête, on emprisonne, on déporte, on torture, on répand le sang, on diffuse le mensonge corrupteur, on entretient l'analphabétisme, on étouffe les idées généreuses, on anéantit les consciences - pendant ce temps-là, nos célébrités littéraires font de la littérature confortable, c'est-à-dire du pur fumier, se prostituant au public de toutes les façons, notamment par l'intermédiaire de cette entreprise de décérébration qu'est notre actuelle télévision.
Ou le siècle à venir sera celui du refus, ou il ne sera qu'espace carcéral.
On ne supporte les infortunés qu'exemplaires.
Tristesse, pauvreté des banlieues. Idée de rejet du déchet. L'argent a ses poubelles.
"C'est par le trouble profond qu'il provoque en nous jusqu'au malaise que l'acte exceptionnel s'inscrit au registre intime comme au registre social.
D'une certaine manière, l'exceptionnel nous paraît invraisemblable, c'est-à-dire difficile à incorporer dans notre réalité de répétition."