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sur 341 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Très didactique. le manuel de petit pervers illustré (enfin, du gros pervers)
L'histoire démarre comme un roman policier : Amandine Moulin, épouse d'Henry Moulin, professeur de lettres agrégé, bien sous tout rapport, a disparu en laissant en plan son mari et ses deux filles. On comprend vite que la recherche du coupable n'est pas l'essentiel. Ce qui compte, c'est le calvaire que vivait Amandine avec son époux.
L'intention de Natacha Calestrémé est très louable : mettre en scène un pervers narcissique et ses manipulations autour de sa victime, pour la déprécier, l'isoler, la rendre dépendante et la détruire. Elle dénonce aussi le fait que la violence conjugale verbale, le harcèlement moral parfois fatal (suicide, attaques cérébrales ou cardiaques) n'est pas recevable par la justice, car il ne repose que sur des impressions, des témoignages, rien de matériel. C'est le crime parfait.
Cependant, quoique ce sujet soit très intéressant et que le texte se lise relativement bien j'ai eu du mal à cause de beaucoup de maladresses de l'auteure. Style parfois épouvantable : "j'ai rendez-vous avec Alisha (oh là là ce nom) à l'auberge du Boulevard, porte d'Auteuil...Elle apparaît dans un chemisier qui met parfaitement en valeur sa poitrine généreuse. Des talons hauts, un jean qui moule son cul de déesse...Pas de doute, elle cherche à me plaire." Aïe aïe aïe la description, et en plus ce présent de narration insupportable...Ensuite, sur le fond, il y a des facilités. Par exemple, un pervers brouille les pistes, présente bien, surtout au public, alors avec la police...Il devrait être charmant, coopératif, atterré...Le nôtre est agressif, parle de sa femme au passé, méprise ouvertement les policiers, se fiche de sa disparition : ça ne va pas, il attire la suspicion immédiatement. Je songe au livre que j'ai lu "La Maladroite", de Seurat, récit tiré de l'histoire vraie de la petite Marina Sabatier. le père, grand pervers, a réussi à embobiner presque tous les services publics par son charisme et ses talents oratoires. Ensuite, les exposés de la psychiatre sont vraiment trop plaqués. Cela manque un peu d'habileté, il me semble. Et puis l'intervention des médiums, bizarre, bizarre, ça ne m'a pas de tout convaincue, cette communication entre Amandine et le policier par rêve interposé...D'ailleurs le policier, Yoann, on pourrait se passer très bien de ses mésaventures avec Alisha (oh ce nom !) et son "cul de déesse" ...
Bon, je pense néanmoins que ce livre pourra séduire et plaire, car il traite d'un sujet à la mode et nécessaire, auquel nous devons être plus que sensibilisés, que ce soit à l'école, au travail, dans la vie privée. Nous devons savoir reconnaître les victimes et les bourreaux, et ne pas mélanger. Je pense néanmoins que c'est un peu plus compliqué dans la réalité que dans le livre, les bourreaux maniant souvent le mensonge avec une telle dextérité, une telle mauvaise foi...D'ailleurs, d'après l'actualité récente, je suis très étonnée aussi de la scène de la garde à vue du mari, où celui-ci, s'il est le pervers décrit, devrait être d'une coriacité de granit devant des enquêteurs aguerris à des jeux de pouvoir...Et j'ai plutôt vu Oui-Oui interrogé par Potiron. Mais bon.
Je remercie en tout cas Babelio et les éditions Albin-Michel pour ce livre, à la fois intéressant et, à mon humble petit avis, un peu en-dessous de la violence réelle qu'il cherche à décrire.
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Vous devez la choisir charmante, instruite, forte, sociable.
Si vous optez pour une femme faible et solitaire, vous n'aurez aucun mérite à la briser, et vous n'en retirerez par conséquent aucun plaisir.
"C'est tellement plus jouissif de faire tomber quelqu'un de cultivé, intelligent, sensible, altruiste."
Pendant les six premiers mois, faîtes preuve de la plus grande gentillesse envers elle. Soyez à l'écoute, soyez compréhensif, indulgent, et bien sûr aimant.
Soyez généreux, tendre et attentionné. Ne jurez que par le partage et le dialogue. Devenez l'homme idéal, celui qui saura se rendre indispensable.
Son bien-être et son équilibre seront alors entre vos mains, et dépendront bientôt entièrement de vous.
Une fois ce long travail d'emprise effectué, vous pourrez alors passer à la seconde étape : la détruire psychologiquement.
Je m'appelle Henry Moulin, et je suis un pervers narcissique.

Mon épouse Amandine et moi somme en couple depuis dix-huit ans. Nous avons trois petites filles de six, sept et huit ans.
Rien de tel que des enfants : Ils sont un premier outil de contrôle qui limite les choix de votre partenaire.
Qui pourrait penser que sous ma respectable façade de professeur adulé tant par ses élèves que par leurs parents se cache quelqu'un d'aussi manipulateur ?
Absolument personne. A peine ma femme, ce qui est probablement le plus amusant. Je prends tellement soin des apparences !
"Il a un besoin viscéral de maîtriser son image et de contrôler ceux qui l'entourent."
Comment faire pour broyer un être humain et se sentir grandi par son désespoir ? Se nourrir de toute l'énergie dont votre épouse se videra inexorablement ?
Je vais répondre succinctement à cette question qui vous brûle les lèvres et vous donner quelques petits conseils.
Mais attention, il s'agit d'un travail de longue haleine, saper son moral vous demandera un certain investissement et ne se fera pas du jour au lendemain.
Mais le jeu n'en vaut-il pas la chandelle ?

D'abord vous devez l'isoler. Insistez sur sa famille et ses amis qui n'ont aucun intérêt, jusqu'à ce que ce soit bien clair pour elle. Entre eux et vous, son choix sera vite fait vu à quel point elle est amoureuse.
Dans le même ordre d'idée, vous devez insister sur la pression qu'elle subit professionnellement. le travail sera souvent son dernier rempart social et la rabaisser à ce sujet, en lui démontrant à quel point elle n'est pas considérée, la fera douter d'elle-même un peu plus.
Tout en suggestion, vous allez la priver de tous ses repères sociaux et il ne restera plus que vous, l'ultime protection dont elle dépendra entièrement.

Cette dépendance doit également être financière. Surtout pas de compte-joint ! Et si comme moi vous gagnez plutôt bien votre vie, laissez là se débrouiller avec son maigre pécule pour tous les achats courants, les factures, la nourriture, les vêtements des enfants. Elle sera coincée. Jamais elle ne pourra économiser le moindre centime si l'idée absurde de vous quitter lui traversait un jour l'esprit. Et vous pourrez lui reprocher occasionnellement d'être incapable de tenir un budget, lui donnant quelques billets pour que vos enfants puissent s'habiller quand même en lui faisant bien comprendre à quel point votre générosité est exceptionnelle.
"Tu as un boulot où on t'exploite, t'as pas d'amis, pas d'argent, sans moi t'es rien."

A partir de là, votre toile est déjà bien tissée et votre compagne commence à ressembler à un insecte englué. Mais il faut enfoncer le clou et pour cela, idéalement, faîtes lui constamment des reproches contradictoires. Si vous rentrez tard et qu'elle vous a attendu pour dîner, haussez le ton en lui expliquant qu'il ne fallait pas patienter puisque vous mangiez ailleurs. Et si le lendemain elle soupe avec ses enfants sans même vous avoir attendu, alors à nouveau vous l'engueulez : Elle ne va plus rien y comprendre ! Elle va toujours craindre de mal faire et se persuader qu'elle est en tort. Quoiqu'elle fasse ça ne vous conviendra pas ! Et souvenez-vous également que votre meilleure arme en cas d'interrogations, c'est le silence.
"Il ne lui adresse la parole que pour lui asséner des reproches sans queue ni tête ou lui dire qu'elle fait tout mal."

Si elle exige des explications, taisez-vous pour lui montrer à quel point c'est elle qui ne comprend rien à rien. Changez d'humeur constamment, pas parce que vous êtes lunatique mais pour montrer que vous n'en pouvez plus de sa bêtise. Râlez quand elle a fait des dépenses inconsidérées, engueulez-la si elle n'a pas osé acheter une simple bouteille de ketchup, soyez exécrable si elle n'a pas su gérer son argent et que ce sont vos enfants qui doivent en souffrir. Et vous la regarderez se débattre avec votre sourire vicieux à toujours compter le moindre centime.
A toujours se remettre en question.
"Il est plus cyclothymique que jamais, la fréquence de ses sautes d'humeur augmente."

Ne couchez plus avec elle ! Il ne faudrait pas non plus qu'elle se croie attirante. Non, elle est invisible : vous ne la regardez pas, vous ne lui parlez pas, et si vous avez des pulsions à assouvir alors utilisez vos capacités de séduction qui n'ont plus à faire leurs preuves et prenez une maîtresse.

Un dernier conseil encore, ne la frappez pas. Sauf vraiment en toute dernière extrémité, si elle vous pousse à bout et que vous perdez le contrôle. Mais les marques de coups restent, et pourraient à terme causer des torts à l'image de marque que vous tentez de préserver. Prenez sur vous dans la mesure du possible même si elle vous énerve profondément, et faîtes toujours preuve de davantage de subtilité dans votre acharnement.
"Les mots sont beaucoup plus violents. Ils ne marquent pas la peau mais ils laissent des traces monstrueuses dans le coeur, pour l'estime de soi et, malheureusement, ils sont invisibles devant la justice."

Et si vous vous rendez compte que vous avez été trop loin, que vous n'avez plus autant d'emprise, alors il faut savoir lâcher un peu de lest.
Redevenez le mari parfait et prévenant qu'elle aimait tant au début de votre relation, n'hésitez pas à vous excuser si vous y avez été un peu fort et constatez qu'elle commence à moins vous faire confiance ou à prendre ses distances. Offrez lui des fleurs, invitez la au restaurant ! Elle pensera que vous pouvez encore changer et redevenir l'homme dont elle est tombée follement amoureuse. Tout vous sera pardonné et quelques jours plus tard vous pourrez recommencer à vous amuser avec votre proie.

Après tout, vous aussi on vous a abîmé quand vous étiez enfant, alors c'est bien votre tour d'affirmer votre force en poussant votre partenaire dans ses derniers retranchements, là où plus aucune solution n'est envisageable, là où elle se sentira écrasée, piégée, sans aucun moyen de s'en sortir puisqu'elle aura depuis longtemps perdu toute estime d'elle-même et donc toute velléité de rébellion.

* * *

Amandine a disparu.
A-t-elle fui, l'ai-je tué ou laissée pour morte ? A-t-elle simulé un suicide ?
Bien entendu, pour le chef de la police, Hervé Filipo, je fais figure de suspect idéal. Quelle objectivité, vu que c'est l'ex de ma femme et qu'il n'aspire sans doute qu'à la reconquérir !
Encore faut-il qu'elle soit toujours en vie.
Et il a mis son meilleur flic sur l'enquête, Yoann Clivel. Si son nom vous dit quelque chose, c'est probablement parce que ses précédentes enquêtes ont été fortement médiatisées : le testament des abeilles, le voile des apparences ou encore les racines du sang.
Vous pensez vous aussi que j'ai un lien avec son évaporation ou que celle-ci n'a au contraire aucun lien avec ce que je lui faisais subir au quotidien ?
En tout cas je me sens harcelé d'être considéré ainsi comme le meurtrier tout désigné. C'est un peu facile non ? Faut pas pousser mémé dans les orties non plus.
Si tout cela vous intéresse, si vous voulez connaître le fin mot de l'histoire, je vous invite à lire le nouveau roman de Natacha Calestrémé, Les blessures du silence.
Mais bon, je n'y joue qu'un rôle secondaire, présenté comme un type profondément antipathique, et il n'y en a que pour les points de vue d'Amandine quelques mois avant qu'elle ne quitte les écrans radar, ou pour ces satanés flics qui mènent leur soit-disant enquête.

* * *

- Euh, monsieur Henry Moulin ?
- Oui, quoi ?
- Vous êtes connecté sur mon compte Babelio, normalement c'est un espace personnel.
- Et alors, j'ai bien le droit de donner des conseils aux lecteurs et d'exprimer mon ressentiment !
- Si vous pouviez créer votre propre pseudo ça serait mieux quand même. Ca éviterait à mes amis et à tous les membres de croire que je suis devenu un dangereux sociopathe.
- Là je suis plutôt énervé alors c'est pas trop le moment de me chercher Anty.
- C'est moi qui ai reçu le livre lors d'une masse critique privilégiée, et donc normalement c'est à moi d'écrire ce que j'en ai pensé. Je le dois aux éditions Albin Michel qui ont eu la générosité de m'envoyer les épreuves non corrigées avant que ne paraisse le livre.
- Eh ben vas-y, si ça peut te faire plaisir ! Mais j'espère que tu ne vas pas encenser ce roman qui me dévoile ainsi sans mon masque quotidien.

* * *

Même si ça n'est pas pour les raisons invoquées par l'époux d'Amandine, je ne vais effectivement pas essayer de vous vendre Les blessures du silence comme étant l'incontournable thriller de ce mois.
Suite à ma lecture, mon avis est vraiment très mitigé.
A sa décharge, je l'ai lu après la bombe Toutes blessent, la dernière tue de Karine Giébel et forcément, après une telle claque, la majorité des livres m'aurait de toute façon parue bien fade.
Natacha Calestrémé dénonce donc l'emprise conjugale et la perversité narcissique pour que les victimes puissent réaliser qu'elles n'ont rien à se reprocher et qu'elles ne sont pas des bonnes à rien pour autant.

Elle en présente d'ailleurs très bien le fonctionnement : la perte progressive de repères, le manque de confiance en soi, la culpabilité, jusqu'à l'emprise totale dont il est extrêmement difficile de se défaire.
"Dénigrement, méchancetés, silences culpabilisants, isolement, messages contradictoires, colère, violences verbales, faute exclusive."
Mais cette description est beaucoup trop scolaire. A la façon d'un exposé, elle reste beaucoup trop dans la description, dans le déroulé des faits, dans le processus.
J'ai eu parfois l'impression de lire un cours - très instructif il est vrai - sur le harcèlement moral.
Et un autre sur les chiens renifleurs.
Ces dissertations ont beau être fort intéressantes, elles nous éloignent de ce qu'on attend d'un roman policier .
Avec cette façon très académique de raconter les faits, il est impossible de s'attacher à qui que ce soit. le compte-rendu est froid, impersonnel.
L'analyse se fait hélas au détriment des protagonistes. Leur psychologie est pourtant travaillée mais on ne s'y attache pas. L'empathie ne fonctionne pas.
Ils ont autant de charisme et de naturel qu'une porte de prison.
On est tellement dans la démonstration quasi-algébrique des faits que même le sort d'Amandine nous indiffère. Qu'elle soit en train de se putréfier dans la Seine ou qu'elle soit désormais heureuse d'avoir pu dénouer les liens qui la rattachaient à son tortionnaire nous importe peu au final.

Tout l'intérêt d'un thriller psychologique axé sur la manipulation est selon moi de partager la détresse et l'incompréhension d'une héroïne malmenée par son mari. Ici, c'est particulièrement difficile.
Je ne suis pas non plus parvenu à m'attacher aux flics et à leurs histoires sentimentales dignes des feux de l'amour. Leur enquête m'a semblé incroyablement hésitante et assez peu réaliste en dépit de quelques bonnes idées originales et inédites.
Je n'ai pas non plus apprécié cette légère touche de paranormal : Amandine qui visite les rêves de Yoann sans qu'ils ne se soient jamais rencontrés, l'âme comparée à une boule d'énergie apte à réintégrer le corps dont elle s'est échappée.
Yoann Cliven est doté d'une sensibilité et d'une intuition qui sont comme un don inexplicable.
"Le jour où tu acceptes tes intuitions comme des messages venant de l'invisible, ce jour-là, tes perceptions seront multipliées par cent."
Même si ces faits ont été étudiés par l'auteure, qui a également travaillé pour son livre avec un médium, ces petites touches d'irrationnel cassent un peu le rythme et nous empêchent d'y croire tout à fait. Ou alors c'est moi qui ait l'esprit trop cartésien.

Reste que dans son roman, et c'était sans doute son but premier, le lecteur comprend bien ce mécanisme de manipulation mentale et toute la difficulté des victimes à sortir d'un tel schéma, un carcan devenu leur mode de vie.
Reste également une écriture très fluide et des pages qui se tournent rapidement, on ne s'ennuie pas, on apprend et malgré tout on veut savoir comment tout cela va se terminer, si les enquêteurs étaient ou non sur la bonne piste.

Mais en fin de compte, ce qui aurait pu être un bon polar psychologique en exploitant autrement le thème récurrent de la manipulation aboutit à un résultat assez bancal et peu convaincant, tout en restant agréable à lire.

* * *

Je profite qu'Antyryia se soit absenté pour écrire de dernières lignes.
J'ai oublié de vous dire : Si vous êtes amené à jouer au trivial pursuit ou à n'importe quel autre jeu de culture générale, que ce soit en famille ou en société, apprenez auparavant toutes les réponses par coeur afin de toujours briller davantage. Votre suprématie ne pourra que s'en trouver renforcée. Et par conséquent votre crédibilité, si un jour ça tournait au vinaigre.
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Tout d'abord, je remercie les éditions Albin Michel et la Masse critique de Babelio Privilège qui m'ont permis de découvrir cet auteur que je ne connaissais pas encore.

Cette histoire de violence conjugale et de harcèlement moral résonne étrangement d'actualité en ces temps troublés par les plaintes en cascades qui pleuvent en ce moment de tous les coté de l'atlantique!

En effet ce livre raconte l'histoire d'Amandine Moulin qui a disparu mystérieusement tout à coup sans laisser de traces, mais seuls ses parents et sa soeur semble s'en émouvoir...

Son mari Henry , brillant prof de lettre admiré de tous, n'a signalé sa disparition que plusieurs jours après celle-ci (une semaine après) et il semble croire à l'hypothèse d'un suicide révélant les tendances dépressives de sa femme et du fait qu'elle aurait été "perturbée mentalement". il ne semble, ni troublé, ni soucieux, ce qui en fera le suspect n°1 dans l'enquête qui va s'ouvrir.

Cependant sa famille n'y croit pas car elle aurait laissé ses 3 filles, Zoé, Jade et Lola derrière elle; chose impensable pour ses parents, de même que pour sa soeur. Pour eux, et pour échapper à l'enfer qu'elle vivait avec son mari, elle trouvait une échappatoire dans son travail et dans la musique qu'elle passait à fond dans sa voiture les jours "sans".

Hervé Filipo, ex d'Amandine et chef de la police se débrouille pour récupérer l'affaire qui piétine et confier l'enquête à son meilleur limier: Yoann Clivel. Celui ci prend l'affaire au sérieux et creuse toutes les pistes possibles. Il fera même appel a un chien "renifleur" "Bestoff" qui le conduira au pied d'un pont où coule la Seine et où ils récupèreront son portable semblant confirmer la thèse du suicide.... ou du meurtre. Cependant aucun cadavre ne sera repêché... le mystère demeure donc entier.

Le livre est construit sur deux point de vue: celui de Clivel, l'enquêteur qui tente de remonter la piste et rassembler des preuves contre le mari qui est l'idéal suspect alternant avec celui d'Amandine qui raconte sa vie avant sa disparition. Ces flash-back donnant ainsi un éclairage nouveau sur son vécu conserve un rythme constant au récit et le rend agréable à lire.

En effet il s'avère qu'Amandine vivait un enfer avec Henry qui la harcelait psychologiquement et la faisait vivre dans la terreur constante en soufflant le "chaud et le froid". Pour autant Amandine lui trouvait cependant des excuses et tentait de lui donner d'autres chances de s'amender à chaque fois; elle tentait de retrouver les dix semaines de "bonheur" qu'elle avait connu au début de son union (quelques semaines en dix huit ans d'union!!!) pourtant à la fin, elle aurait souhaité le quitter mais n'en avait ni la force, ni le courage. Elle vivait sous emprise et se sentait dépendante totalement de Henry.

Thème actuel donc s'il en est, ce livre se lit bien et vite. L'auteur privilégie l'atmosphère qu'Henry a su instaurer dans le couple, au regard de l'image radicalement différente, charmante et attentionnée qu'il donne en public.
Si j'ai bien compris, l'inspecteur Clivel fait partie d'une série d'autres livres et c'est la raison pour laquelle on doit se pencher sur son histoire personnelle avec Alisha (ainsi qu'une aure histoire concernant l'un de ses acolyte).

Cependant n'ayant lu que cet opus, je trouve ces considérations un peu superflues, mais je m'empresserai tout de même de lire d'autres romans de Natasha Calestrémé afin de confirmer (ou non...) la bonne impression que j'ai eu en lisant ce roman.

Mon ressenti est donc plutôt positif et j'ai envie de découvrir un peu plus cet auteure. Je tenterai bien "le testament des abeilles" ou "les racines du sang" pour compléter mon opinion.

En tous cas Merci Mme Calestrémé pour ce récit et ce sujet brûlant d'actualité sur la destruction d'un individu, de son mental, de sa confiance en lui et qui même réussi à le faire douter du rapport avec ses enfants et de sa santé mentale...Belle réussite que ce polar!!!
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Il faut se garder de juger ce roman trop vite dès les premiers chapitres , ce que j'avais , bien entendu, commencé à faire devant une histoire qui semblait banale...

Amandine Moulin, 40 ans et mère de trois petites filles a disparu , l'enquête est confiée à l'équipe du Major Franck Clivel. le mari, Vincent Moulin, un professeur agrégé de lettres réputé est soupçonné, l'homme est arrogant et ne semble pas se soucier de la disparition de sa femme , pour lui c'est un suicide , sa femme était dépressive .

Une histoire de disparition plutôt ordinaire, sauf que , dans l'intimité de ce couple Amandine subit humiliations et persécutions par un mari pervers et manipulateur : c'est elle qui nous raconte , en filigrane la vie en enfer qu'elle subit . Elle a bien envisagé de le quitter mais financièrement il la tient aussi sous sa coupe et pas question de partir sans ses filles . Pas facile de raconter sa détresse , elle en a honte et s'accable de reproches , ce qui l'enfonce encore plus et inquiète ses proches

C'est là que Natacha Calestrémé veut conduire son lecteur : le harcèlement, sujet hautement d'actualités : Harcèlement dans le couple , au travail ou à l'école, elle fait parler à la fin de l'ouvrage une psychiatre, intervention que j'ai trouvé un peu trop docte mais au moins cela explique bien les choses .

Dommage que l'intrigue soit parasitée par les problèmes sentimentaux des policiers, c'est d'ailleurs pourquoi je n'aime pas vraiment les séries ...


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J'ai bien aimé ce roman que j'ai lu avec intérêt, mais autant j'ai apprécié le fond, autant la forme m'a un peu gênée. C'est d'abord le style qui ne m'a pas convaincue, que j'ai trouvé un peu "relâché", un peu langage parlé. C'est ensuite la fin lors du dénouement de l'histoire. L'auteur a plaqué une sorte de cours magistral sur le sujet du livre qui est l'emprise que peut avoir un pervers narcissique sur un autre être, d'où je pense l'intitulé de "polar guérisseur". Et enfin la voie mystique qu'emprunte l'auteur pour décrire la façon dont on peut se libérer de ces êtres toxiques que sont les pervers narcissiques.Natacha Calestreme décrit avec force détail le mécanisme de cette emprise tout au long du roman où nous suivons Amandine qui a disparu sans laisser de traces. Les chapitres alternent avant sa disparition où elle prend directement la parole et après, où nous suivons l'équipe d'enquêteurs chargés de l'enquête. L'héroïne est tellement sous l'emprise d'un conjoint toxique que le lecteur a souvent du mal à comprendre ses réactions. Et c'est effectivement là que l'auteur a décrit à merveille cette toile que tisse le manipulateur et qui emprisonne la victime toujours prête à trouver des excuses à son bourreau. C'est donc un roman que j'ai lu avec intérêt car le sujet m'intéresse grandement, mais la façon de l'auteur d'osciller entre po!ar et bouquin de développement personnel m'a un peu gênée.
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Je vais être honnête, je ne sais toujours pas quoi penser de ce livre. Pourtant, j'écris cet avis à froid, plusieurs jours après l'avoir refermé. Je l'ai lu en une journée, preuve qu'il m'a plu, mais en même temps quelques chose clochait à mon sens.

Le sujet est hyper intéressant et très bien travaillé, je n'ai rien à redire dessus. Mais c'est l'environnement qui m'a déplu. J'ai trouvé qu'il y avait trop de choses qui apparaissaient sans qu'on comprenne d'où ça vient, sortie du chapeau des personnages.

De plus, il y a eu ce côté surnaturelle, par petite touche, qui en lui même est très bien, mais qui pour moi n'a rien à faire dans un livre de ce genre là. Avec le message que l'auteure voulait faire passer, qui est très fort et très réaliste, je trouve que ça ne collait pas.

En bref, j'ai aimé le principal de ce roman et de cette histoire, mais tout ce qui entourait ça m'a posé problème. Et c'est dommage parce que j'ai beaucoup aimé l'histoire en elle même et je suis un peu déçu.
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Merci aux éditions Albin Michel et à Babelio de m'avoir permis de lire la version « épreuves non corrigées » de ce roman.
Ici, deux récits se côtoient, celui d'une femme qui décrit sa vie avant sa disparition, et celui du policier qui va enquêter sur celle-ci afin de savoir ce qui lui est arrivé : enlèvement, fuite, suicide ou meurtre ?
Une construction assez classique donc, pour une histoire qui l'est un peu moins : suivre en parallèle les deux personnages centraux nous permet très vite de comprendre que derrière la façade lisse de cette famille parfaite se cache une réalité terrible, celle d'une violence du quotidien, faite de rabaissement, de mépris, de mots qui blessent et qui détruisent à petit feu.
Tout l'intérêt du roman réside ici, dans la description de cette maltraitance insidieuse, qui ne se voit pas mais est bien réelle et tout autant douloureuse et destructrice que la violence physique. Les mots, eux, sont justes, l'écriture fluide, agréable, certes pas forcément très recherchée mais efficace.
Je mettrai toutefois deux bémols au plaisir que j'ai ressenti à ma lecture. le récit tout d'abord est beaucoup trop convenu à mon goût, sans aucune surprise réelle quand on est-comme moi- habituée à lire ce genre de livres. Tout est trop : trop lisse, trop assuré, trop pervers, trop linéaire, trop simple, à tel point qu'on se trouve parfois selon moi à la limite du poncif. Les personnages ensuite, que j'ai trouvé très manichéens avec le sentiment que l'auteur nous délivre une version romancée du « portrait illustré du parfait petit pervers narcissique et de sa victime », en cochant chacun des éléments nécessaires à la personnalité de chacun des deux protagonistes.
Bref, vous l'avez compris, il y a du pour et du contre dans ce roman, auquel personnellement j'avais préféré le testament des abeilles, du même auteur.
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Je remercie Masse Critique et les éditions Albin Michel qui m'ont permis de découvrir "Les blessures du silence".

Dans un premier temps, cette histoire d'une mère disparue ne semblait rien avoir d'exceptionnel.
Un flic de la PJ qualifié de borderline mais impliqué dans son travail. Son coéquipier , lui plus détaché mais néanmoins adroit avec les gens. Tous les deux sont chargés de reprendre une enquête sur les ordres de leur chef , qui lui même est une connaissance de la disparue. Un mari avec un bon rang social mais au comportement quelque peu suspect . du classique en somme .

Les chapitres écrits à la première personne sur le point de vue de la mère de famille avant sa disparition sont plutôt bien amener dans l'histoire , mettant le lecteur dans une situation de certitude mais qui peu parfois semer le doute dans nos esprits.

j'ai apprécié les rapports entre les deux flics , dans leur dialogue franc et leur façon de travailler. L'auteur arrive à retranscrire le respect mutuel d'une amitié virile qui peut naître entre deux collègues de longue date. Un troisième personnage viendra se greffer à ce binôme. Un ajout de qualité de l'auteur qui, à mon sens, apportera un coté personnel a cette enquête.

Une petite romance impliquant un des deux flics va naître, une romance qui n'a rien de surprenant mais par contre elle a le mérite de rendre plus humain ce personnage au fil des pages. Un côté plus mystique fera également son apparition et là j'ai trouvé l'histoire un peu plus attrayante.

Pour finir , une fois l'intrigue en place , l'histoire s'enchaîne bien, garde un bon rythme, et on a envie de connaître la suite . Ce n'est pas le meilleur thriller que j'ai eu l'occasion de lire, à certains moment mon avis était donc mitigé mais j'ai tout de même trouvé l'histoire intéressante même si, de mon point de vu, l'auteur a eu de multiples fois l'occasion de jouer un peu plus avec l'intrigue.
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Un roman qui ne vous laissera pas indemne.

Les personnages sont fort et poignant, Amandine qui est une femme qui subit depuis son mariage des violences psychologique de la part de son mari, il l'a rabaissé et l'humilie sans cesse, un jour celle-ci disparait en laissant ses deux petites filles qui pour elle sont sa bouffée d'air et d'espoir. Yoann Clivel est inspecteur, pas n'importe lequel, le meilleur de la police judiciaire, toujours border line mais le principal étant de résoudre les enquêtes et celle-ci va lui donner du fil à retordre.

Amandine m'a beaucoup touché, son désarroi et la tristesse de sa situation m'ont retourné complètement.

Nous allons suivre Amandine dans les derniers jours qui ont précédés sa disparition et en parallèle nous suivrons l'enquête, quels rebondissements et surtout quelle plume !

Mes sentiments sont variés vis-à-vis de ce roman, tristesse, espoir, rage … Mais ce qui est sûr c'est que l'auteur a su déclencher une vive émotion de ma part et il est certain que je lirai ses autres romans.
Lien : https://mamantulisquoi.wordp..
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Amandine Moulin a disparu en laissant derrière elle trois filles et un mari.



Des scénarios plus ou moins plausibles voient le jour : suicide, enlèvement, homicide, fugue ?



Toujours est-il qu'il faut la retrouver. C'est la major Yoann Clivel de la police judiciaire qui est chargée de l'enquête qu'il reprend quelques jours après la disparition suspecte d'Amandine, à la demande express du Commissaire car la famille de la jeune femme l'a contacté pour le mettre sur le coup. Il faut dire que la réputation de ce policier n'est plus à faire, la famille veut le meilleur pour retrouver Amandine.



Selon l'entourage d'Amandine, elle vivait un véritable enfer à la maison. Son mari serait un pervers sadique qui avait une totale emprise psychologique sur elle. Lui décrit sa femme comme surmenée, exploitée par son job, n'assurant pas bien son rôle de maman, à tendance dépressive pouvant aller au suicide...



La narration de ce récit est à deux voix et je ne peux qu'apprécier ce point pour mieux comprendre le déroulement de l'histoire. C'est Amandine qui nous raconte sa vie, son quotidien avant sa disparition pour nous aider à mieux comprendre ce qu'il en est. L'autre personnage à prendre la parole est le major Clivel. Avec ce dernier, nous poursuivons l'enquête pour retrouver Amandine.



Je n'ai pas particulièrement aimé ma lecture au début, je l'ai trouvé dérangeante. Voir cet homme parler de son épouse de cette façon m'a beaucoup étonné. J'ai poursuivis ma lecture pour ne pas rester sur ma mauvaise impression est-ce que j'ai bien fait ?



Ce que j'ai aimé dans ce récit, c'est la partie psychologique bien évidemment car la partie policier m'a quelque peu ennuyé. Je pense que le but de l'auteur était de nous offrir un récit psychologique et que la partie policière passait au second plan c'est pour cette raison qu'elle a laissé parler Amandine.



La plume de l'auteur est sobre, linéaire, impersonnel parfois lourde. Je n'ai pas senti d'émotions propres dans ces lignes mais à travers Amandine. En fait, j'ai été touché par les propos de ses proches, surtout celui de son mari. J'ai ressenti la volonté de l'auteur de nous parler du harcèlement pervers que peut exercer un mari sur son épouse.



Le récit prend parfois la tournure d'un billet scientifique car l'auteur nous abreuve d'informations, d'explications impliquant des spécialistes de la perversion narcissique et de l'aide aux victimes. Ce sont des passages intéressants mais trop compact, trop lourd, trop riche pour un roman selon moi.



Je vous un offre un avis mitigé sur ce récit. J'ai aimé la partie psychologique et moins apprécié la partie investigation et paranormal du récit car il y a une petite touche certes mais présente car je l'ai remarqué.



Tout ça pour vous dire que si vous aimez les romans policiers psychologiques celui-ci pourrait vous plaire plus qu'à moi... Si vous l'avez lu, n'hésitez pas à me laisser votre avis sur ce titre.




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