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Citations sur Les villes invisibles (113)

Je compris que je devais me libérer des images qui jusqu’ici avaient annoncé les choses que je cherchais : seulement alors je réussirais à comprendre le langage d’Ipazie.

À présent il suffit que j’entende le hennissement des chevaux et le claquement des fouets pour que me prenne un tremblement amoureux : À Ipazie, tu dois entrer dans les écuries et les manèges pour voir les belles femmes qui montent en selle, cuisses nues, des jambières sur les mollets, et un jeune étranger s’approche-t-il qu’elles le renversent dans le foin ou la sciure et le pressent ferme contre leur téton.

Et lorsque mon âme ne demande d’autre nourriture et stimulant que la musique, je sais qu’il faut la chercher dans les cimetières : les musiciens se dissimulent dans les tombes ; d’une fosse à l’autre se répondent trilles de flûte et accords de harpe.


Il est certain qu’à Ipazie aussi viendra le jour où mon seul désir sera de repartir. Je sais que je ne devrai pas descendre au port mais gravir le clocheton le plus élevé de la forteresse et attendre qu’un navire passe là-haut. Mais passera-t-il jamais? Il n’est pas de langage sans pièges.
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« Les villes invisibles sont un rêve qui naît au cœur des villes invivables » (Italo Calvino)
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A chaque fois qu'il arrive dans une nouvelle ville, le voyageur retrouve un peu de son passé, une part de lui-même qu'il avait oubliée depuis longtemps: se sentir étranger face à ce que l'on était ou ce que l'on possédait dans le passé, c'est ce qui nous attend aux frontières de l'ailleurs.
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Un livre (c'est mon opinion) doit avoir un début et une fin (même s'il ne s'agit pas d'un roman au sens strict), c'est un espace dans lequel le lecteur doit entrer, errer, voire se perdre ; mais vient le moment où il lui faut trouver une issue, ou même plusieurs, la possibilité de se frayer un chemin pour en sortir. Certains d'entre vous me diront que cette définition peut valoir pour un roman à intrigue, pas pour un livre comme celui-ci, qui doit être lu comme on lit un recueil de poésies, ou d'essais, ou éventuellement de nouvelles. Eh bien, je veux justement dire que pour être un livre, même un recueil de ce genre doit avoir une construction ; il faut qu'on puisse y découvrir une intrigue, un itinéraire, une solution.
Préface, II
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Tu auras tiré de mon discours cette conclusion que la véritable Bérénice est une succession dans le temps de villes différentes, alternativement justes et injustes. Mais ce dont je voulais te faire part n'est pas là : savoir, que toutes les Bérénice à venir sont déjà en cet instant présentes, enroulées l'une dans l'autre, serrées, pressées, inextricables.

Les villes cachées. 5.
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Irène est la ville qu’on voit quand on se penche au bord du plateau à l’heure où les lumières s’allument, et dans l’air limpide on distingue là-bas au fond toute l’agglomération : où les fenêtres sont plus nombreuses, où elle se perd en sentiers à peine éclairés, où elle amasse les ombres des jardins, où elle dresse des tours avec des feux pour les signaux ; et par les soirs de brume, une clarté fumeuse se gonfle ainsi qu’une éponge pleine de lait au bas des calanques
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[Marco Polo] – Il en est des villes comme des rêves : tout ce qui est imaginable peut être rêvé mais le rêve le plus surprenant est un rébus qui dissimule un désir, ou une peur, son contraire. Les villes comme les rêves sont faites de désirs et de peurs, même si le fil de leur discours est secret, leurs règles absurdes, leurs perspectives trompeuses; et toute chose en cache une autre.

– Moi je n'ai ni désirs ni peurs, déclara le Khan, et mes rêves sont composés soit par mon esprit soit par le hasard.

– Les villes aussi se croient l’œuvre de l'esprit ou du hasard, mais ni l'un ni l'autre ne suffisent pour faire tenir debout leurs murs. Tu ne jouis pas d'une ville à cause de ses sept ou soixante-dix-sept merveilles, mais de la réponse qu'elle apporte à l'une de tes questions.

– Ou de la question qu'elle te pose, t'obligeant à répondre, comme Thèbes par la bouche du Sphinx.
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« L'ailleurs est un miroir en négatif.Le voyageur y reconnaît le peu qui lui appartient, et découvre tout ce qu'il a eu, et n'aura pas. » II.
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« Mais la ville ne dit pas son passé, elle le possède pareils aux lignes de la main, inscrit au coin des rues, dans les grilles des fenêtres, sur les rampes des escaliers, les paratonnerres, les hampes des drapeaux, sur tout segment marqué à son tour de griffes, dentelures, entailles, virgules. »
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On arrive à un moment dans la vie où, parmi les gens qu’on a connus, les morts sont plus nombreux que les vivants. Et l’esprit refuse d’accepter d’autres physionomies, d’autres expressions : sur tous les visages nouveaux qu’il rencontre, il imprime de vieux moules, pour chacun il trouve le masque qui s’adapte le mieux.
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