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Un voleur de goûter ?? Qui a osé voler les chocos BN ou ceux du Petit Écolier ???

Heureusement que le commissaire Montalbano veille et qu'il va déployer ses policiers dévoués pour mettre la main sur le voleur de goûter !

Oui, dit ainsi, ça parait risible, un voleur de goûter, arrêté par des policiers, on devrait en rire si la situation n'était pas aussi grave.

C'est ce que j'ai aimé dans cette enquête de Montalbano : le côté risible de la chose qui cache en fait la partie immergée de l'iceberg et cette émotion qui en ressort par tout les pores de la peau, même si notre commissaire amateur de bonne cuisine ne le remarquera pas tout de suite.

Pour ma deuxième incursion en Sicile, sur les terres de Chouchou, je dois dire que j'ai été gâtée par l'auteur qui m'a mis en scène une enquête qui n'est pas simple, doublée d'une autre qui n'a, à priori, aucun rapport avec la première, mais qui, par un subtil jeu du scénario, va se retrouver greffée avec le mort dans l'ascenseur qu'on a retrouvé planté d'un couteau.

Oui, après le planté du bâton, on a aussi le planté du couteau… Et on apprendra qu'il peut y avoir un rapport entre un sexa-génaire mort dans l'ascenseur de son immeuble, un couteau planté dans son corps et la mort en mer d'un marin tunisien, embarqué sur un bateau sicilien et abattu par une vedette de l'armée tunisienne.

Salvo Montalbano, c'est une institution à lui tout seul, cynique, un peu fou, utilisateurs de traits d'esprits, un véritable estomac sur pattes, un commissaire qui se plait tellement bien là où il est dans la ville portuaire de Vigatà qu'il serait prêt à tout pour y rester.

L'auteur profite aussi de son personnage pour nous présenter un portrait au vitriol de la Sicile et de l'Italie, en général, que cela concerne la politique, les policiers, l'administration, l'armée, la corruption, les immigrés, le racisme bête et crasse…

Sans vouloir laver plus blanc que blanc, l'auteur nous brosse juste le portrait de la société telle qu'elle est, sans vouloir la réformer ou donner des leçons, mais ça marche et l'immersion dans le milieu est complète, car, en plus de nous décrire la vie telle qu'elle est en Sicile, la traduction joue aussi beaucoup et le fait d'avoir des mots siciliens ou italiens dans le texte ajoute du piment dans le récit.

L'enquête, sans être trépidante, est prenante, on prend plaisir à suivre notre commissaire dans son enquête, ne manquant jamais de s'arrêter pour manger ou pour bougonner sur certains de ses adjoints, soit parce qu'ils sont trop cons, soit parce que ce sont des jolis coeur et que sa copine l'apprécie un peu trop.

Mélangeant habillement les enquêtes et la découverte de la vie en Sicile, l'auteur développe aussi ses différents personnages, nous faisant entrer dans leur vie privée, à tel point qu'on en arriverait presque à se ficher de l'enquête tant la vie de Montalbano est riche en événements.

Un roman policier épicurien, qu'on déguste comme un goûter lorsqu'on est affamé. Je ne sais pas quand j'aurai le temps de revenir à mon commissaire sicilien, mais je sais que lorsque je lirai le suivant, ce sera avec le sourire d'une qui sait qu'elle va passer un bon moment en compagnie de vieux amis tout autour d'une table chargée de mets qui mettent l'eau à la bouche.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Un livre atypique dans la série des Montalbano....classique pour autant par l'humour, la place importante faite aux plaisirs de la table, par l'intelligence fine du commissaire....mais atypique car on découvre des pans non connus de sa vie....la fin de son père et son possible engagement vers le mariage. de quoi faire une lecture incontournable pour tous les amateurs!
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L'un des meilleurs Camilleri -avec un très beau travail de traduction- qui vous plongent dans la culture sicilienne (son parler, son caractère, sa cuisine...).
Comment ne pas être touché par cet atypique commissaire Montalbano, volcanique mais philosophe et surtout terriblement méditerranéen; entretenant une relation quasi-charnelle avec son île natale.
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N°1572 - Août 2021

le voleur de goûterAndrea Camilleri – Fleuve noir.
Traduit de l'italien par Serge Quadruppani et Maruzza Loria.

Le titre évoque l'enfance, l'école, les cours de récréation. On n'en est cependant pas si loin.
Pourtant il s'agit d'une enquête policière où Salvo Montalbano est confronté au meurtre d'un sexagénaire poignardé dans l'ascenseur de son immeuble. Inévitablement la veuve interrogée parle de lettres anonymes, découvre la double vie de son mari avec la marque de l'inévitable mafia . Dans le même temps, il est question d'un marin tunisien tué à bord d'un bateau de pêche sicilien mitraillé par une vedette de la marine tunisienne. Ajoutez à cela du terrorisme, du rapt, de la prostitution, du chantage, de l'adultère et du trafic de matières illicites, sans parler, et pour la première fois des Services secrets, et vous saurez l'intrigue et les rebondissements d'un bon polar. Il fait d'ailleurs montre à cette occasion d'une ruse hors du commun où le bluff tient un grande place pour parvenir à ses fins.

J'ai toujours été intrigué par Livia et son éternel éloignement dans le nord de l'Italie. Un peu malgré lui Montalbano aura une image de ce que peut-être la vie durable de couple avec un enfant, le petit François, ce qui n'a pas été sans le perturber quelque peu. Cet attachement soudain de sa compagne à ce petit garçon qui par la suite deviendra officiellement orphelin, est révélateur et génère sans doute chez lui quelque chose comme une obligation de partage de Livia ou chez elle une fibre maternelle inconnue ou volontairement occultée jusque là de la part du commissaire. J'ai toujours été étonné de la solitude de ce policier, sans doute entretenue par lui et que maintenant il souhaite interrompre définitivement en se mariant et en adoptant.

Comme toujours, le style fluide fait de ce roman un agréable moment de lecture.
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Il ladro di merendine
Dans les années 1950 à Vigata, une ville sicilienne inventée par le Sicilien Camilleri, le commissaire Montalbano,policier tenace et fin gourmet, cherche s'il existe des liens entre deux homicides: celui de Lapecora,trouvé poignardé dans l'ascenseur de son immeuble et celui d'un tunisien tué par balles ,de nuit,sur un bateau de pêche.
Bien sûr, il réussira à composer le puzzle qui se présente à lui et à éclaircir la situation.
Le titre correspond à une partie de l'histoire: un gamin agresse d'autres enfants pour obtenir leurs goûters. Pourquoi est-il affamé à ce point?
Les ingrédients de l'intrigue sont là: prostitution, chantage,terrorisme, société couverture pour trafics illicites...
La traduction du dialecte sicilien n'est pas facile à rendre,mais Quadruppani s'y applique.. Certaines formules sont amusantes. Catarella, au standard,"besogne" à faire des mots croisés et à s'exprimer. "C'est adifficile" ; "elle a été obligée d'aller au pital"
J'ai été absorbée par la lecture que j'ai poursuivie jusqu'à une heure avancée. J'étais bien.
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Il est question dans ce roman-là d'immigrés clandestins (déjà !) venus de Tunisie .Montalbano s'y confronte avec les Services secrets qui , en Italie (mais ailleurs aussi) ont un sale réputation de magouille. Il est aussi beaucoup question de famille , celle du commissaire ( son père) et celle qu'il envisage de fonder avec Livia (l'éternelle fiancée) . Et le petit voleur de goûter nous le retrouverons dans la saga . L'aspect profondément humaniste de Montalbano est mis en évidence .
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Retour à Vigatà, petit port sicilien, à la fin des années 90. Les Italiens paient encore leur loyer en centaines de milliers de lires. Et Montalbano, le commissaire de la ville, est confronté à deux événements : le meurtre d'un sexagénaire dans l'ascenseur de son immeuble ; la mort par fusillade en mer d'un marin tunisien sur un bateau italien. Se focalisant sur le meurtre, il découvre l'existence d'une maîtresse, Karina, femme d'origine tunisienne. Puis celle de son fils, François, qu'il accueille chez lui. Livia, l'amie de Montalbano, s'attache très vite à l'enfant. Soudain, il comprend que les deux affaires sont liées… et tout de s'emballer très vite !
Ce qui fait l'attrait des enquêtes de Montalbano est la critique sociale de l'Italie contemporaine. Au fil des pages, sont égratignés le parti nationaliste de la Ligue du Nord, Pippo Baudo et la RAI, la politique d'immigration et Lampedusa, les fonctionnaires et la corruption passive de certains d'entre eux, la raison d'état, etc. Ces romans ne sont pas politiques : ils ne font que le triste constat de l'état actuel de la patrie de l'humanisme. Un pays où la vie d'un enfant est l'enjeu de magouilles terroristes et politiciennes.
Au milieu de la toile d'araignée, se trouve donc Salvo Montalbano, 44 ans, plus ou moins en bonne forme. Un homme au grand coeur, avec un sens de la droiture assez particulier, présentant une intelligence pratique soutenue par un sens de la logique assez aigu. Mais, en amour, il fait souvent preuve de mauvais foi ; il est jaloux ; il peut faire preuve d'arrogance, au point d'en devenir négligent. Et surtout, jamais, au grand jamais, quelles que soient les circonstances, il ne néglige son estomac. Tout cela, fortement souligné par la verve de son langage haut en couleurs, en fait un homme méditerranéen plutôt attachant, à la base même du succès de la série. Même si d'autres personnages de second plan (et récurrents) sont tout aussi mémorables, comme l'inénarrable Cattarela, le séduisant Mimi Augello ou le méticuleux Fazio, Salvo Montalbano est le véritable moteur de toutes ces enquêtes.
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Je poursuis mes investigations dans l'oeuvre d'Andrea Camilleri. le troisième opus dans la liste, toujours aussi bien traduit – je devrais dire " rendu " - par Serge Quadrupanni assisté de Maruzza Loria.
L'enquête que doit mener Salvo Montalbano est à première vue classique : un Monsieur bien élevé et bien vêtu, qui s'apprête à sortir un matin de chez lui, est retrouvé assassiné d'un coup de couteau dans son ascenseur. C'était un retraité, mais qui continuait trois jours par semaine, précisément les jours impairs, à se rendre aux bureaux de son entreprise liquidée, pour passer le temps. En réalité, il y passait du bon temps. Avec Karima, une jeune femme de ménage tunisienne pleine de ressources…habituée à faire des « extras » à de vieux messieurs.
Dans le même temps, on retrouve le cadavre d'un Tunisien fauché en pleine mer par une vedette de patrouille tunisienne. L'équipage du bateau revenu s'amarrer à Vigàta n'a absolument pas compris pourquoi les tunisiens ont fait feu sur cet homme, en pleine nuit…En fait, on apprendra bientôt que les deux affaires sont liées, que le mort n'était ni un marin cherchant du travail, ni un journaliste enquêtant sur la vie de ses concitoyens en Sicile, que Karima a un petit garçon nommé François et vit avec sa mère la vieille Aisha, et qu'elle va disparaître elle aussi. Trafic d'armes, de drogue, terrorisme …..peu importe, à dire vrai.
Le plus important dans cette histoire, c'est ce que nous apprenons sur la jeunesse de Montalbano, sa vie d'avant, le fait qu'il a perdu sa maman très jeune, que son père l'a élevé avec amour mais sans pouvoir communiquer avec son fils ou si mal, son incommensurable immaturité, qui n'entrave cependant nullement sa clairvoyance. Nous faisons mieux connaissance avec Livia, sa douce amie qui habite Gênes, et qui va s'occuper un certain temps du petit François, le voleur de goûter.
Une histoire pleine d'émotion, de tendresse, de vulnérabilité, avec de savoureux personnages qui traversent le roman comme le « Chevalier » Liborio Pintacuda, professeur de philosophie en retraite, qui partage sans un mot avec Salvo les exquis repas du cuisinier Tanino, pendant quelques jours à la trattoria de Mazàra, où il se retire pour réflèchir, lui aussi…
Et toujours, l'intrication des fils de ces ténébreuses affaires, les suppositions dénouées avec brio, les mensonges éhontés mais qui produisent les effets escomptés. Enfin, on respire : Montalbano a encore trouvé un subterfuge pour ne pas être promu et donc muté hors de Vigàta !


Lien : http://www.bigmammy.fr
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Un commissaire Montalbano en proie à de nombreuses contrariétés.
Heureusement qu'il sait trouver du réconfort dans la gastronomie sicilienne, qui lui permet de faire baisser la tension et de prendre du recul !

Tout commence par un retraité apparemment sans histoire assassiné dans l'asenceur de son immeuble.
Dans le même temps, un tunisien est tué sur bateau de pêche.
Mimi Augello lieutenant dans l'équipe de Montalbano s'empare immédiatement de cette enquête. Ce qui exaspère Salvo Montalbano qui est persuadé que Mimi rêve de succès, de notoriété aux dépends du commissaire.
N'est-ce pas plutôt le fait que Mimi et Livia s'entendent bien qui exaspèrent notre commissaire ?

Sans aucun scrupule Montalbano va faire en sorte que l'enquête sur le bateau de pêche soit traitée par un autre commissariat, désaississant ainsi Mimi Augello.
Ainsi rassuré il va pouvoir s'occuper de l'affaire du retraité.
Mais rien n'est simple à Vigata.
Les enquêtes s'entremêlent, Montalbano s'énervent et devient de plus en plus cynique.

J'ai adoré cette enquête de mon cher commissaire Salvo Montalbano. La plume d'Andréa Camilleri est toujours aussi séduisante, exacerbée et drôle.
Les dialogues sont croustillants, les personnages aux aspérités fortes, et l'auteur n'a pas peur de nous dépeindre un commissaire parfois exécrable qui a tout du anti héros.
Et que dire, des découvertes gastronomiques de Montalbano. Qui n'hésite à mentir pour déguster tranquillement son repas seul dans une trattoria.

Un vrai moment de plaisir pour une lecture dépaysante !




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Un début fatiguant avec un ascenseur qui monte et descend avec un macchabée dedans et qui enquiquine les locataires qui essaient de ne pas le voir !
Un Montalbano quelque peu survolté qui répond mal poliment à Livia, lance son encrier sur Catarella, s'attrape avec un mouflet avé un pistolet à eau, brutalise verbalement des témoins et extorque des informations de manière honteuse. le vent de Sicile ! ça énerve !
Et puis Montalbano souffre du syndrome de Peter Pan

Pour comprendre Montalbano il faut retenir trois choses Il est amoureux de Livia la génoise qui n'est pas toujours moelleuse, il est de type sanguin, et pour un rien il éclate avec grossièreté et surtout il a un régime alimentaire sicilien. Comme les deux premiers critères échappent à l'entendement restent ses menus
Les menus de l'ogre Montalbano
-les antipasti en amuse-gueule à grignoter: noix américaines grillées
des pois chiches et des graines de courge.
- les primi, les premiers plats (à ne pas confondre avec les antipasti, les hors-d'oeuvre)
De la farine, de la farine et encore de la farine c'est énergétique on comprend donc son comportement atrabilaire
les spaghettis à l'encre de seiche.
des pâtes aux brocolis
spaghettis aux palourdes
spaghettis aux clovisses
pâtes à la Norma avec les aubergines frites et ricotta salée.
Cannolis
Les pâtes au crabe
pâtes à l'huile et à l'ail, des olives, du caciocavallo
pâtes à la 'ncasciata voir recette ici: https://www.ilquadrifoglio-paris.fr/pasta-ncasciata-de-linspecteur-montalbano/
- Les secondi, les deuxièmes plats, de la viande ou du poisson.
Du poisson , du poisson et encore du poisson oui il y a beaucoup de mer en Sicile :
du germon (thon) à l'aigre-doux
paupiettes de thon.
du merlan à la sauce aux anchois.
sardines a beccafico
un demi-kilo de rougets frits à point.(rougets de roche)
sardines en saumure
thon en boîte
sauté de clovisses en chapelure,
turbot au four à l'origan et au citron caramélisé.
loup farci en sauce au safran
koftas :  poisson, oignon, piment, oeuf battu, sel, poivre, chapelure, beurre cumin et coriandre.

boeuf braisé
roulé de veau (brusciuluni)
- Les contorni, garnitures de légumes, se servent indépendamment.

le tout à l'huile d'olive même si Camilleri ne le précise pas car ça c'est le régime crétois

AAAh « le délicat équilibre entre l'anchois et l'oeuf battu »

Ah j'oubliai le gâteau au chocolat amer avec sauce à l'orange et la cassata sicilienne glacée.
Ah aussi la coucourde (courge) qui lui sert de cerveau

L'intrigue ? ah oui… euh … Je vous laisse découvrir ...Mais c'est un très très bon cru.Sous des aspects goguenards Camilleri nous parle des rapports père/fils, père/fils adoptif, homme /femme, amitiés/collègues de travail/supérieurs, immigration, racisme, philosophie bref de tout: il en parle platement (comme Ernaux) et ne s'étend pas mais en dit suffisamment pour nous contenter.
Un très bon cru !
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