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65 millions de francais deconfines,
et moi et moi et moi.
65 millions qui respirent par le nez,
et moi et moi et moi.
65 millions qui s'remettent a bourgeonner,
et moi et moi et moi.
De rage, moi et moi et moi je m'en tape une forcenee,
une carabinee.
Une farce bien tournee,
que dis-je: dechainee.

Une farce enorme. Ou Camilleri s'en donne a coeur joie. Ou il ridiculise l'eternel jeu de pouvoir des complexes (accent aigu), ou la meme personne s'abaisse, brosse le carrosse de plus puissant que lui et en contrepartie rosse ses subordonnes. L'auteur plante comme décor l'Italie fasciste, mais le lecteur peut transplanter en pensee le recit, la farce, en autres temps et autres pays, et cela restera bouffonnement fiable. Ce genre de cretinerie a, de toujours, niche partout.

Ah! Et en ces jours ou lives de toutes les couleurs de l'arcanciel matter, quel delire que lire comment un jeunot ethiopien, un noir de negre abyssin, filou, devergonde et viveur, se joue d'une ribambelle d'abrutis, de tout un pays abruti par le fascisme!

Camilleri n'est pas ne de la derniere pluie (il serait plutot mort de la derniere canicule, ce regrette) alors il se garde bien de nous raconter de sa propre voix des menteries. Et encore plus d'ecrire et de signer des pages compromettantes. En place et lieu de cela il nous sert des lettres et des telegrammes, des notices et articles de journaux, et des dialogues enregistres on ne sait comment. Et ca marche!

En tous cas pour moi ca a marche meme si la farce est du genre brutal, comme il se doit, grosse marrade, amateurs de fines plaisanteries passez votre chemin, ici nous sommes dans les confins de Scapin.

Dans les quoi? les confins? ca revient?
Et moi et moi et moi maintenant que vais-je faire?
De tout ce temps que sera ma vie?

P. S. Tellement ringard de paraphraser le Jacques, de citer le Gilbert! Je suis un antediluvien!
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Avec son humour retors et son air de ne pas y toucher, Camilleri nous offre à nouveau un livre où s'on s'amuse bien. Imaginez la visite d'un jeune prince africain panier percé et très porté sur les femmes dans le pays de Mussolini : comment faire de ce prince un fervent supporter du fascisme, sans mécontenter les adeptes des théories raciales, sans ruiner ceux qui l'accueillent, tout en ménageant les intérêts de ce brave Duce en Abyssinie, dans un pays où si la corruption tient lieu de système on ne badine pas avec l'autorité suprême. Ajoutez à cela un homosexuel allemand (dont le père a rallié le parti d'Hitler) qui tombe amoureux du jeune noir et le paye grassement pour ses "services", une jeune fille amoureuse du prince et une vieille fille qui compte bien profiter des "avantages" (en nature) du même prince et vous y êtes. D'une histoire vraie, Camilleri fait une histoire totalement loufoque, avec à la clé une bonne satire du fascisme comme il se doit. J'avoue avoir bien ri avec ce livre court mais décapant et le conseille vivement contre la morosité ambiante.
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Alors sur les recommandations d'une amie, je me suis retrouvée à lire ce petit bijou d'humour - ou faut-il dire "d'ironie" ? - signé par un grand écrivain italien, le papa du fameux commissaire Montalbano.
Au début , j'avoue, j'y allais un peu à reculons, vu que les romans épistolaires ce n'est pas vraiment ma tasse de thé, et que les histoires qui se déroulent dans l'Italie fasciste tournent souvent mal ... forcément.
Eh bien figurez-vous que toutes ces appréhensions se sont évaporées au bout de 7 ou 8 pages, et qu'ensuite j'ai ri jusqu'à la fin du livre .
Imaginez plutôt: dans un bourg paumé, genre sous-préfecture placide, une école des Mines. Des notables fascistes partout, deux ou trois antifascistes déclarés, tolérés, assumés, et des relations sociales réglées comme du papier à musique. Quand d'un coup, bim ! le neveu du Négus himself demande à être admis à l'école des Mines. L'enjeu est de taille: il s'agit de normaliser les relations entre le Duce et l'Éthiopie.
Mais d'une part, ce n'est pas facile d'intégrer un jeune prince couleur d'ébène dans un bled paumé de Sicile, et d'autre part le gugusse est tout sauf un élève modèle. Il aime l'argent, les femmes - les hommes aussi - et surtout ... il met la pagaille dès qu'il remue un orteil !
A travers les échanges de lettres entre responsables locaux du Parti fasciste, on comprend donc tous les espoirs et les désillusions de cette petite société étriquée, on ressent chaque pied-de-nez au fascisme comme un grand souffle de liberté, et à la fin, on ...

...chut ! à vous de lire !
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un vrai délice de lecture ! on retrouve la verve de Camillieri monté sur un récit incroyable mais finalement tellement burlesque que , pas une minute , on se dit que cela n'est pas possible! et on dévore cela....avec délectation!
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Roman épistolaire. 2010.
Entre 1929 et 1932, le neveu du Négus, le prince Brhané Silassié a effectivement suivi l'Ecole des Mines à Caltanissetta.
A partir de ce fait réel Camilleri a inventé un prince fantasque aux aventures burlesques qui cause les plus grands soucis à son entourage de hauts responsables.
Car, en 1929 il faut ménager les susceptibilités du Négus et de son pays, ne créer aucun incident diplomatique et donc céder à tous les caprices de Brhané. Lequel en profite bien!
Directeur de la Mine, préfets de police, évêque, tous sont sur la brèche. Camilleri jubile et le lecteur aussi. On rit au comique des échanges et des situations.

Avec "La prise de Makalé", Camilleri dénonce haut et fort l'endoctrinement qui conduit au fanatisme. Ici, il ridiculise les fascistes, leur vénération et leur obéissance servile à Mussolini. Ainsi que les arrangements, les compromis, l'hypocrisie des dignitaires.
Un régal de lecture à condition d'oublier ce qu'a été le fascisme.

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Jubilatoire !
Il y a longtemps que je n'avais autant ri ou souri à la lecture d'un roman, et je peux vous dire que ça fait du bien.
Un texte très léger, puisque tout en échange de courrier, constatations, comptes-rendus, etc ... pas de descriptions inutiles !!
Mais cependant, une jolie critique du régime fasciste, plus profonde qu'il n'y parait.
On rit de choses pas drôles, mais c'est tout l'art de Camilleri.

Rien de répétitif ici. A mesure qu'on avance dans l'histoire, on se demande ce que ce neveu va bien pouvoir inventer pour semer un peu plus la pagaille !

Ni le titre ni la couverture ne m'attirait, et si je l'ai emprunté, c'est seulement à cause de l'auteur, tout en hésitant parce que j'aime particulièrement les Montalbano, ou ceux parlant de peintres, et là, le sujet ne m'attirait pas vraiment.
Mais je crois bien que ce sera un de mes préférés.
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Les romans historiques de Camilleri sont des lectures jubilatoires.  Même si je lis régulièrement et avec grand plaisir ses polars avec Montalbano je garde un souvenir inoubliables des rigolades du Roi Zozimo, qui m'a fait découvrir l'auteur et de tous ceux qui m'ont fait rire ou sourire. 

Sous couvert d'un roman épistolaire, échange de courriers administratifs , (avec entête du Ministère, de l'Ecole des mines, du commissariat...., numéro de référence, formules consacrées "Au nom du Duce!"  "Salutations fascistes, A NOI..") c'est une farce qui se déroule. 

Comme dans nombreux livres de Camilleri, l'action se déroule à Vigatà cité inventée par l'auteur qui a fini par devenir le second nom de Porto Empedocle. le roman débute à la veille de la rentrée de septembre 1929 pour se terminer en janvier 1930., donc avant l'invasion mussolinienne de l'Abyssinie. Pour favoriser des négociations diplomatiques avec l'Ethiopie, les autorités fascistes exigent du Directeur de l'Ecole des Mines de Vigatà d'inscrire dans ses rangs un prince éthiopien Gfhané Solassié, neveu du Négus. 

Les échanges de courrier montrent les compromissions et les bassesses de tous les intermédiaires qui sont forcés d'avaler toutes sortes de couleuvres, de financer le train de vie princier du jeune homme et surtout d'éviter tout incident diplomatique, sous peine de sanctions lourdes et même de relégation et d'exil.

Et justement, le prince va leur faire subit un véritable cauchemar avec ses caprices, ses exigences burlesques, et ses dépenses inconsidérées. de peur de spoiler, je vous laisse découvrir ces aventures burlesques et vous promet beaucoup d'amusement. 

Camilleri s'est inspiré d'un fait historique : la présence à Caltanissetta du prince Brhané Silassié à l'Ecole des Mines de 1929 à 1932, qui mena grande vie et se couvrit de dettes. Evidemment le personnage de la farce est imaginaire. 

"Ainsi je le répète : si les faits principaux, tels que la tentative d'impliquer le prince dans les visées
expansionnistes de Mussolini, ses aventures amoureuses et le pied de nez final, relèvent de la pure invention, le climat général est authentique – une véritable stupidité collective à mi-chemin entre la farce et la tragédie qui, hélas, marqua toute une époque."

Publié en 2010, ce conte drolatique serait il en 2023 politiquement correct alors que la mode est de supprimer le nom "nègre" par des paraphrases, et que la cancel culture chasse tout black face? Il me semble que la critique de la bêtise mussolinienne et du racisme fasciste l'emporte sur ces détails. D'ailleurs la couverture, une marionnette, donne tout de suite le ton. 






Lien : https://netsdevoyages.car.bl..
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Au premier abord, je suis rebutée par le choix narratif de l'auteur ( que je ne connaissais alors qu'à travers Montalbano ), suite de lettres, télégrammes etc.
Finalement je me suis vite imprégnée de l'ambiance, et j'ai apprécié cette nouvelle facette ( pour moi ) de l'auteur.
Et j'ai trouvé ce livre finalement... rigolo.
Mais je préfère quand même les enquêtes du commissaire Montalbano avec cette traduction irrésistible de Serge Quadruppani.
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Un petit livre très court, très bien écrit, sur la venue d'un prince éthiopien dans une petite ville du sud de l'Italie, à l'époque fasciste. C'est le premier livre que je lis de cet auteur, et certainement pas le dernier. Sa plume est acérée, et il tourne le système dictatorial en ridicule. le prince "nègre" soumet les institutions, obligées de céder à ses moindre caprices (puisque c'est un prince qui peut aider la politique coloniale du Duce...). La construction du livre, alternant courriers officiels et bribes de conversations, rend la lecture très agréable (et très rapide !).
Bref, un petit bijou jubilatoire !
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Il s'agit ici d'une fiction qui prend pour point de départ un évènement réel, le séjour d'un prince éthiopien en Sicile en 1929. Nous sommes de plein pied dans l'Italie fasciste de Benito Mussolini.
L'auteur sicilien né en 1925, féru d'histoire et de civilisations, brosse un portrait aigu de l'administration fasciste et de la société de l'époque.
La trame est soutenue par une narration originale, chronologiquement se succèdent des chapitres soit formulés par des courriers - administratifs ou privés - soit rapportant des dialogues entre 2 personnages.
Le neveu du Négus n'intervenant jamais personnellement dans les courriers ou les dialogues rapportés; il est cependant le personnage central du roman, du fait de ses débordements (provocateur, coureur de jupons, corrupteur) et de sa situation de protégé du gouvernement fasciste (pour des raisons politiques liées à la colonisation de la corne de l'Afrique par l'Italie). Cette double connotation est la cause de ces courriers et dialogues qui répercutent les ordres, les embarras ou les courroux des ministères, des administrations locales, de la police; les pamoisons ou les rejets des siciliennes; les inimitiés des citoyens bousculés par un prince de race noire, qui abuse sans vergogne de son statut et joue machiavéliquement de son appartenance à une civilisation africaine millénaire inconnue du peuple sicilien.
Le fil de la narration met en lumière les comportements des protagonistes : la bouffonnerie et l'emphase despotique des autorités mussolinniennes, la dévotion bêtifiante des fonctionnaires locaux, le haut degré d'orgueil de leur condition et privilèges du clergé et des aristocrates.
Seuls surnagent le préfet de police et le commissaire local dont la réactivité aux évènements et l'imagination créatrice pour trouver des solutions aux problèmes causés par les frasques du Prince, vont limiter les dégâts diplomatiques et financiers (coût du séjour pour le budget de l'Etat) et vont leur éviter les foudres du parti fasciste qui ne vont pas manquer de s'abattre sur tous les coupables réels ou supposés du fiasco du séjour du Prince.
Sans dévoiler la le dénouement final, nous pouvons évoquer qu'au travers d'une série de péripéties rocambolesques le Prince éthiopien couvert de deniers publics (octroyés ou volés) va tenir la dragée haute à toute la Sicile.
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